jeudi 25 février 2021

Des cannibalo-sceptiques (une histoire de climat idéologique)


À la mémoire de Joseph Ponthus


«Le cannibale n'est absolument pas l'autre. Le cannibale c'est moi comme individu culturel. Ainsi l'anthropocannibalisme fait partie de notre histoire culturelle. Nous sommes tous des êtes culturels. Nous sommes tous des cannibales». C'est sur ces mots que se clôt le petit livre, souvent très intéressant, de Ian Gonzalez Alaña, intitulé Cadavres exquis (Fage éditions, 2020). 

Le fait suivant, rappelé dans l'ouvrage en question, apparaît étonnant : il n'existait aucune preuve suffisante et définitive au plan scientifique de l'existence de pratiques cannibales humaines avant les années 2000. Autrement dit, ce que des siècles de témoignages directs et de travaux anthropologiques en tout genre avaient, semble-t-il, établi de manière certaine (soit pour stigmatiser la «barbarie» de sauvages tout nus qu'un monothéisme conquérant eût tôt fait de civiliser, soit comme pratique culturelle finalement pas plus absurde ou critiquable qu'une autre au plan éthique : on pense ici, bien entendu, au Montaigne des Essais, I, 31, et à ses suiveurs divers), tout cela n'avait donc pas valeur, jusqu'à très récemment, de vérité apodictique. Il semble même qu'il ne fallait pas, aux yeux de certains, que le cannibalisme existât pour de vrai, que le cannibale étant toujours l'autre, l'homme nié comme homme : le sous-homme, conséquemment, le cannibale ne pouvait être qu'une invention, une pure recréation, une construction. À déconstruire, évidemment. Car il en va ainsi (la chose est entendue) des constructions historiques et sociales qu'on se doit de les déconstruire aussitôt que possible, afin de les mieux laisser en place, d'une part, et de ne surtout pas passer pour un con, d'autre part, le con étant défini comme quelqu'un n'ayant rien de nouveau à dire ou à écrire, au plan universitaire s'entend. C'est ainsi, rappelle Ian Gonzalez Alaña, qu'en 1979, un très éminent universitaire du nom de William Arens publie son célèbre ouvrage, intitulé Le mythe du mangeur d'homme, où se voit ouverte «une terrible brèche dans les certitudes anthropologiques au sujet de l'anthropocannibalisme. Faisant endosser à cette pratique le statut de mythe, [Arens] arrache avec force toutes les pages du grimoire de l'anthropologie portant sur l'existence de la consommation de l'humain par l'humain. En pleine fronde contre les origines impérialistes [sic], il semble logique que traiter les autochtones d'anthropocannibales ne fasse qu'appuyer les thèses impérialistes. Ne passant en revue que des témoignages ethnologiques, il conclut que les sources du cannibalisme humain ne sont que des sources de seconde, voire de troisième main, sans véritable preuve et donc incapables de rendre une image objective de la pratique» (op. cit., p. 63). D'autres, plus prudents, certes, en viennent néanmoins à une mise en question comparable du fait cannibale lui-même. Clastres, par exemple, reprend cette idée d'une altérité radicale que l'on s'imposerait par ce biais symbolique et polémique, d'ennemi à ennemi : «Ces affirmations [suivant lesquelles le peuple dont il est question : les Aché ou Guayaki, étaient cannibales] n'étaient pas dignes de crédit car, dans l'un et l'autre cas, on parlait des ennemis, c'est-à-dire de gens que l'on se plaît à charger de tous les opprobres : ils sont toujours laids, lâches, stupides, ne savent pas parler et, par-dessus tout, ils sont des mangeurs d'hommes. Aché Kyravwa : mangeurs de graisse humaine. Comment ajouter foi à des discours aussi véhéments, comment les vérifier ? Le cannibale, c'est toujours l'autre» (id., p. 64). Chez les Konso, peuple du sud-ouest éthiopien (et de semblables exemples doivent être fort nombreux) c'est ainsi le terrible «Homme blanc» qui est réputé anthropophage, c'est lui dont les mères usent comme d'une menace rituelle terrifiante à l'égard de l'enfant indiscipliné. Notons, cependant que, même chez un Claude d'Abbéville, l'un des grands témoins historiques classiques (dont l'authenticité des dires se voit à juste titre souvent questionnée), la même utilité psycho-stratégique, parfaitement aperçue, de la réputation de cannibale n'empêche en rien l'établissement de la pratique elle-même. Ce n'est pas, note ainsi d'Abbéville dans son grand récit de voyage au Brésil de 1614, «qu'ils [les consommateurs de chair humaine] trouvent tant de délice à manger cette chair humaine que leur appétit sensuel qui les porte à tels mets. Car, il me souvient d'avoir entendu d'eux-mêmes, qu'après l'avoir mangée, ils sont quelquefois contraints de la vomir, leur estomac n'étant pas capables de la digérer» (id., p. 66). Et Alaña de préciser ici le sens de cet «appétit sensuel», ou amour de la vie : «D'Abbéville touche ici à une thématique récurrente dans la controverse cannibale, celle de l'utilisation de l'image du supposé cannibale non par envie, mais par besoin de survie. Staden [Marin allemand resté captif, durant deux années, de ces fameux Tupinamba amazoniens sur lesquels brodera Montaigne, Hans Staden dut se trouver particulièrement bien placé, de fait, pour nourrir quelques inquiétudes sur le sort qui lui était explicitement promis par ses «hôtes», et qui lui inspira son best-seller de l'époque Nus, Féroces et Anthropophages (1557)] va en partie dans ce sens quand il affirme que les Tupinamba ne mangent pas de la chair humaine car ils ont faim, mais pour faire peur à l'ennemi "par hostilité, par grande haine". Brandir la menace cannibale serait donc, aux yeux de certains, une vraie arme dissuasive pour éviter que les ennemis ne reviennent» (id. p. 67). Cela étant dit et accepté, il en faut beaucoup plus, néanmoins, pour ôter l'idée au même Alaña, d'une cuisine, voire d'une «gastronomie» cannibale. Car c'est une chose de terrifier l'ennemi, une autre d'accommoder au moins la viande porteuse d'une telle stratégie guerrière, et de faire en sorte qu'elle soit a minima réputée comestible et donc, par extension, réputée cuisinée. En dernière analyse, en effet, le mangé l'était bel et bien (mangé), et qu'il l'eût été suite à une razzia ou un rituel funéraire concernant les membres déjà décédés de son propre clan n'y change pas grand-chose. Une troisième hypothèse, d'ailleurs, tant qu'on en parle, est évoquée par Ian Gonzalez Alaña, avec beaucoup de réserves, certes : la théorie de Michael Harner, auteur du célèbre article «The Ecological Basis for Aztec  Sacrifice», selon laquelle les sacrifices aztèques et leur consommation postérieure de chair humaine auraient revêtu, en réalité, une signification «malthusienne» avant la lettre, le but étant, en période de sécheresse et de disette généralisée, d'amener «les gens à se sacrifier entre eux pour faire baisser la pression démographique, et aussi disposer d'un stock de protéines conséquent» (id. p. 63). Gonzalez Alaña évacue cette théorie, déjà en cours chez les conquérants hispaniques, à l'aune de la relative pauvreté de la chair humaine en protéines, celle-ci n'ayant donc pu suffire à combler quelque pénurie que ce fût : «Bernard Ortiz de Montellano (...), en analysant les besoins d'un peuple comme celui de México-Tenochtitlán, est arrivé à la conclusion que les besoins en viande d'une telle population ne seraient satisfaits, dans le cadre de la consommation anthropocannibale, qu'à hauteur de 6, 5 %» (id., p. 60). Il n'empêche, cependant ! À supposer, pour mettre les choses au présent, que la viande de préfet de police, entre autres exemples de carne répugnante, n'entrât, sous couvert de la plus extrême nécessité, que pour 1% de nos propres besoins en protéines journaliers, serait-ce là une raison valable de ne point s'intéresser du tout aux diverses manières possibles de cuisiner ce type de ressource disponible, après une partie de chasse somme toute réussie, en compagnie des siens, au coin du feu ? C'est bien, au reste, un tel esprit à la fois empirique et pragmatique qui dut avoir cours chez les diverses populations anthropocannibales étudiées dans l'ouvrage de M. Gonzalez Alaña. Essayons ! Cuisinons ! Goûtons ! Nous verrons bien, alors, si (et comment) la barbaque profite. 

C'est, en tout cas, et de quelque manière que les choses aient pu se passer au juste, précisément l'existence d'une telle gastronomie cannibale qui amena, enfin, les preuves historiques du fait cannibale lui-même. 
1°) Preuve pimentée, d'abord, selon Alaña, qui procède en trois temps et commence, donc, par l'étude de cas suivante (convoquée pour confirmer ou infirmer l'hypothèse d'une cuisson cannibale, dont les règles de l'art se trouvent exposées dans certains récits d'explorateurs occidentaux classiques ─ celui de Hans Staden, captif des Tupinamba, en particulier) : «Existe-t-il des traces d'une cuisine cannibale ? Le site Maya de Tlatelcomila, daté du Préclassique récent autour de 700-500 AEC, a peut-être une réponse à nous donner. Le site en question a livré une série de restes osseux humains portant des traces de coloration très prononcées et à couleur variable, parfois rouge, parfois jaune. (...) les premières hypothèses se sont tournées vers des différences de température de cuisson des os. Or la présence de taches jaunes et rouges ne pouvait pas correspondre à une question de température puisqu'elles étaient présentes tant sur des os bouillis que grillés. La cause des colorations ne pouvait être qu'exogène, ce qui a motivé une étude chimique, publiée en 2015. Cette dernière s'est avérée pleine de surprises, puisque c'est la présence d'axiote, de pipián, et de chili ─ des condiments ─ qui ont donné de la couleur aux os. La coloration provenait ainsi de la préparation servant à cuire les os, constituant par là même une trace rare des recettes de cuisine mésoaméricaine» (id., p. 57). Ingrédients pour ingrédients, et recette pour recette, l'auteur note d'ailleurs la persistance étonnante d'une spécialité gastronomique, propre à la zone caraïbe «française», nommée migant. Cette sorte de «plat en purée ou en bouillie» aurait pour origine une préparation anthropocannibale typique, déjà évoquée par le décidément très précieux témoignage du marin allemand Staden, qui la présente en ces termes : «Les femmes prennent les entrailles, les font cuire, et en préparent une espèce de bouillon, nommée mingau, qu'elles partagent avec les enfants» (id., p. 54).  
2°) Il semble à première vue difficile, à l'examen même approfondi de restes humains osseux, de décider si les marques, entailles, brisures, traces diverses portées par lesdits restes peuvent réellement être attribuées à des actes de boucherie, c'est-à-dire des actes de préparation et de mise en forme pré-culinaires. C'est le rôle de la taphonomie (science issue à la base de la géologie et étudiant tous les phénomènes se déroulant au niveau du sol, de la mort à la fossilisation du vivant) de trancher, si l'on peut dire, entre ce qui participerait davantage de la dévoration des insectes, des atteintes dégradantes annexes du milieu naturel et d'une préparation «bouchère» humaine. Or, si cette discrimination restait traditionnellement ardue (et donc l'hypothèse cannibale, impossible à valider formellement), tout change avec la mise au jour d'un phénomène mixte, très caractéristique, d'abrasion et de cuisson connu sous le nom de «pot polish» et que Alaña présente ainsi : «Il y a un cas particulier de trace archéologique liée à la cuisson qui admet peu de débat au sein des différents spécialistes de l'anthropocannibalisme. Certains sites archéologiques (...) ont livré des restes osseux qui présentaient clairement sur certains de leurs bords des traces de polissage. Après avoir mis de côté l'hypothèse d'une cause taphonomique, certains ont conclu à une utilisation de ces os comme des outils, ce qui expliquerait parfaitement le polissage. Cependant, un autre chercheur, Tim White, a lui trouvé une toute autre origine à cette altération si caractéristique. Pour lui, le pot polish devait être le résultat d'un frottement de certaines parties osseuses contre la paroi d'un contenant servant à les faire bouillir. L'action mécanique de l'eau et le frottement des parties saillantes des os crée ce phénomène de polissage. Il a ainsi réussi à obtenir ces mêmes résultats en réalisant des expériences de réplication, montrant ainsi le pot polish comme une des traces directes les plus irréfutables de la pratique anthropocannibales» (id., p. 74).
3°) La découverte de ce pot polish date de 1992. Mais la «preuve en or» restait à venir. Or, l'or, ainsi que Freud l'a parfaitement exposé, ce n'est autre que de la merde. Vérité troublante à laquelle le cannibalisme, en tant que simple modalité alimentaire, n'aura pas échappé. Voilà comment Alaña restitue, avec intensité, toute la généalogie de cette polémique «cannibalo-sceptique» (ou «canniba-sceptique», comme il le dit lui-même) et comment, selon lui, cette polémique trouva sa conclusion définitive : «Paul Bahn écrit, en 1990, dans la prestigieuse revue Nature, un article portant un titre édifiant : "Eating People is wrong" [Manger des gens c'est mal]. À la fin de celui-ci, il écrit une phrase qui tout en semblant ironiquement mettre le doute sur la preuve absolue de l'anthropocannibalisme (...) en deviendra presque prophétique (la traduction est de nous) : "Curieusement, la seule preuve tangible de cannibalisme ─ la présence de restes humains dans des coprolithes humains [des excréments fossilisés] n'a jamais été retrouvée où que ce soit." Cette affirmation sur la présence de preuves tangibles au niveau archéologique, c'est-à-dire suffisantes à elles seules pour parler de consommation humaine de restes humains, va être démontrée deux ans plus tard, en 1992, par White et la découverte du phénomène du pot polish que nous venons de décrire. Mais ce n'est que bien plus tard et grâce aux avancées en termes de technique de fouilles mais aussi en termes de finesse des analyses que la preuve la plus irréfutable d'anthropocannibalisme sera mise à jour. Comble de l'ironie, c'est dans cette même revue, Nature, que cette preuve sera apportée, sous la forme d'un bref article de Richard Marlar ["Biochemical evidence of cannibalism at a prehistoric Puebloan site in southwestern Colorado", Nature 407, 2000, p. 74-78]. Dans cet article, Marlar fait état de la découverte, sur le site de Cowboy Wash, près de Mesa Verde dans le Colorado, de deux éléments d'une importance capitale. D'un côté, la fouille de trois puits a permis de retrouver, parmi des ossements humains portant des traces de boucherie et d'équarrissage, des poteries dans un très bon état de conservation. Les analyses biochimiques réalisées ont révélé la présence de myoglobine humaine à l'intérieur de ces dernières. La myoglobine est une protéine présente dans dans le cœur et dans les muscles, ce qui a confirmé de façon sûre et tangible que de la viande humaine y a été cuite à l'intérieur. Encore mieux, un coprolithe humain portant lui aussi des traces de myoglobine humaine a été retrouvé dans le foyer d'une des maisons fouillées. Comme par une ironie du destin, dix ans plus tard et dans la même revue (...), la phrase de Bahn trouvera ainsi sa réponse. La preuve absolue d'anthropocannibalisme tombe tel un couperet sur le cou des "canniba-sceptiques", dégradant le Man eating myth de Arens au rang des opus dépassés par la preuve empirique» (id., pp. 75-76).
Nous vous ferons grâce, pour l'essentiel et pour ce soir (ou ce matin), des passages les plus savoureux, situés vers la toute fin du petit livre de M. Alaña, consacrés à la dégustation effréné de cervelle humaine chez certains peuples de l'actuelle Papouasie-Nouvelle Guinée, et provoquant chez ces derniers (autre utilisation féconde et auto-validante de l'hypothèse cannibale) des poussées épidémiques régulières de maladies à prions («tremblante», en particulier, dite de Creutzfeld-Jakob, au cours de laquelle une certaine «protéine PrP-c [ingérée avec le cerveau humain du porteur consommé] prend une forme repliée sur elle-même, notée PrP-sc, qui par accumulation rend le cerveau [du consommateur actuel] totalement ramolli, d'où l'appellation "spongiforme" [on parle en effet d'encéphalopathie spongiforme, chez les humains comme chez les bovins : les malheureuses "vaches folles"]» (id., p. 84). Nous nous en tiendrons à cette simple interrogation finale, de béotien, concernant le goût possible que pourrait posséder la viande humaine, certaines hypothèses anthropologiques associant, par exemple, la proscription religieuse transcendantale de consommation de viande de porc et une proximité naturelle, génétique, morphologique existant entre cet animal et l'être humain. Alors, en définitive, «l'homme a-t-il le goût du porc, du bœuf ou du cheval ?» demande Alaña (id., p. 58). Il semble que ledit goût varie (on pouvait s'y attendre) en fonction des préparations, bref : que le goût cannibale relève bel et bien d'une question de culture, impliquant l'acceptation préliminaire de la fameuse dichotomie lévi-straussienne du crû et du cuit (le sauvage absolu étant justement désigné par moult des diverses ethnies cannibales ici mentionnées comme le mangeur de viande crue, sanguinolente, non-préparée et non-cuite). L'homme aurait donc, suivant les techniques de cuisson employées (et les organes concernés) goût de «tortue», de «chimpanzé», de «poulet» ou de «cheval dans certains endroits» (id., p. 59). Néanmoins, soupçonne l'auteur, il devrait plutôt s'agir «d'un goût proche du gibier, [cette viande] serait plutôt à mettre du côté des viandes fortes en goût, à fort caractère, ce qui peut aussi inclure certains goûts mentionnant le porc ou le bœuf qui, dans beaucoup de cultures étaient semi-sauvages» (id., p. 60). 
Du porc ou du bœuf à demi-sauvage, donc. Plutôt que du simple poulet domestique rôti. Hum. Tout ceci demande de plus amples et empiriques vérifications. C'est ainsi que fleurissent sans fin Science et Progrès, depuis l'aube de la civilisation.

(«S'ils s'obstinent, ces cannibales...»)

25 commentaires:

  1. Il paraît que les sinistres Kaibiles guatémaltèques, troupe d'élite anti-guérilla, aient cru bon de perpétuer la (soi-disant ?) coutume maya consistant à bouffer le cœur ou le foie de son ennemi.
    Si j'en croise un je lui demanderai de quels abats ça se rapproche le plus et si c'est meilleur à l'ail, au persil ou à la coriandre.

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    1. Si vous en croisez un, faites lui déjà un petit sourire (Kaibile).

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    2. On aimerait tellement mais alors, par surprise.

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  2. «Le fait suivant, rappelé dans l'ouvrage en question, apparaît étonnant : il n'existait aucune preuve suffisante et définitive au plan scientifique de l'existence de pratiques cannibales humaines avant les années 2000. [...] vérité apodictique.»

    Ouais, enfin, ça a quand même été rapporté en nombre de lieux très distants, sur plusieurs siècles, par des gens très différents (Jean de Léry ou Herman Melville n'étaient pas exactement hostiles aux indigènes, par exemple) — et d'ailleurs même aujourd'hui certains enfants-soldats d'Afrique ont également témoigné de la consommation de foie dont parle Jean. Faire comme si on avait rien eu en main avant les preuves "forensic" flirte donc au choix avec la coquetterie éditoriale ou le négationnisme (y a pas de preuves de l'existence des chambres à gaz: les témoins on pu être stipendiés par Israël, les documents falsifiés, les dépositions de Hoess et Stangl extorquées, le Zyklon B ne servir que de désinfectant, etc. or, pour autant, personne d'honnête n'accepte pareils postulats)

    À noter que lesdites preuves n'en sont pas forcément. Aussi plaisant que soit l'idée, il reste ainsi contesté que des miettes de Capitaine Cook aient jamais été grignotées aux Îles Sandwich, la cuisson indiscutable subie par ses restes pouvant également relever de pratiques funéraires visant le nettoyage et la conservation des os.

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    1. Vous aurez lu trop vite, cher Vilbidon : l'auteur vous répond par avance :
      - via l'exemple de la cuisine "épicée" des "Maya de Tlatelcomila"
      - via, surtout, la "reine des preuves" du caca fossilisé plein de myoglobine (Colorado)

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    2. Pas vraiment. Les Yanomamis sont connus pour consommer les os de leurs défunts dans une soupe de banane. C'est tout à fait documenté (à 8'40). Rien n'empêche donc que des corps aient été préparés et accommodés différemment, sans qu'il s'agisse du tout de gastronomie et sans qu'on n'abatte personne à cette fin.

      Bref, ce sont là des preuves qui confortent la somme des témoignages antérieurs, mais ne fondent rien du tout par elles-mêmes. Et postuler l'inverse me paraît concéder beaucoup d'eau aux moulins des Faurisson et autres génies sans bouillir de la saloperie.

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    3. Oulala, "Faurisson"...
      Vous allez vite en besogne, nous semble-t-il. Pas question ici de "preuves fondatrices" de quoi que ce soit, juste de démonter l'hypothèse bébète de certains pour qui le cannibalisme (qu'il mange des déjà-morts, des prisonniers, des ennemis, etc) n' a jamais factuellement existé mais ne serait qu'une "construction" idéologique à déconstruire. Pas question d'enfermer le cannibalisme dans une définition unique, ce que ne fait jamais le petit bouquin dont on parle ici.

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    4. C'est que je continue mon parallèle avec ceux qui tiennent les témoignages pour rien. Ici c'est le point de départ, désarmant intellectuellement parlant, qui me pose problème. Loin de moi l'idée d'assimiler l'auteur du livre avec quelque coprolithe humain que ce soit.

      Mais, du coup, je ne comprends pas: il y a longtemps que les Yanomamis sont étudiés, comment Arens pouvait-il ignorer leurs pratiques funéraires?

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    5. Ne sous-estimez jamais la mauvaise foi humaine.

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  3. L'humanité était-elle réellement suspendue aux fantastiques découvertes du prêtre en blouse blanche viennois pour saisir enfin que l'or n'est autre que de la merde ?
    Il est vrai que pour vendre la sienne, le même prêtre n'hésitait pas, au nom de la science, à plonger dans les égouts... de l'âme. Et la quête dit-on, côté biffetons, en était toujours miraculeuse...
    D'un autre cannibale, rêvant de se farcir des psychanalystes à la broche.

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    1. Les choses nous paraissent un peu plus compliquées, tout de même. Wilhelm Reich était l'un des disciples préférés du "prêtre" dont vous parlez, ainsi que le toxicomane anarchiste Gross. Le premier fonda des cliniques de masse à destination des prolétaires, le second mourut sans un rond, de froid dans une rue, un mauvais soir (alors qu'il était le rejeton pété de thunes d'une grande famille). Il y a quelque chose de fondamentalement critique et révolutionnaire dans la psychanalyse. Nous le pensons sincèrement, autant que nous vomissons certains maquereaux de la psychanalyse valant bien certains maquereaux du marxisme. L'existence de tels maquereaux est-elle une raison valable de jeter le barbu avec l'eau sale ? Si vous le croyez, grand bien vous fasse. Et bonne chasse.

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  4. "Il y a quelque chose de fondamentalement critique et révolutionnaire dans la psychanalyse." Voilà précisément, cher Moine, ce que l'on attend toujours de savoir depuis plus d'un siècle. La peste annoncée aux États-Unis et au monde par le grand maitre s'est avérée être du plus lucratif effet, et pas seulement pour la publicité ou les directions de ressources humaines, mais également pour le supplément d'âme de toute une catégorie sociale dominante ridiculement affriolée (lire à ce propos le très bon opus de Robert Castel, Le Psychanalysme). Entendons nous bien cher moine, nous parlons ici de psychanalyse, et non de psychologie. Et en cette matière, quoique l’on puisse en dire, Freud n'est ni un précurseur, ni le génial défricheur que l'on se plait encore à louer. Nul besoin de remonter jusqu’au au berceau de l’humanité afin de constater que les anciens n’étaient pas les novices que la découverte de “l’inconscient” aurait relégué au rang d'ingénus désarmés. Chez Augustin, chez Montaigne – l’afflux de ces “pensements qui ne viennent pas de chez soi”-, et chez lequel la lecture des essais vaudra toujours mieux que n’importe quelle confession du divan tarifée comme il se doit… A ce propos, la tarification élevée de l’acte à été pose en principe indiscutable par Freud lui-même, non par ses maquereaux… A t-on vu un Marx sanctifier par avance les merveilleuses trouvailles totalitaires de Lénine et de ses sbires ? C’est également un homme qui considérait que les ouvriers pouvaient aisément se passer de ses élixirs révolutionnaires, prétextant que les névroses propres à leur classe étaient heureusement fort utiles au travail d’usine. Cela tombait d’ailleurs merveilleusement bien, aucun radis à tirer de ce côté… Pour revenir aux anciens, c’est l’ensemble des moralistes français qu’il faudrait également citer. Sans aucun doute, Freud était un remarquable lecteur. Il connaissait ces auteurs, comme il pratiqua minutieusement un de ses maîtres philosophique, Nietzsche. Ce dernier, pourtant avare en éloges, ne cacha jamais de son côté la dette qu’il devait à ces mêmes précurseurs, mais pour des motifs autrement plus nobles… Là encore, une digression. A l’image du travail que Bouveresse a effectué sur la lecture tordue et inversée de Nietzsche par Foucault, manque une étude sérieuse sur la manière dont le viennois à pillé (et pourquoi pas au fond ?) mais également littéralement tordue toute la profondeur des découvertes psychologiques du Moustachu.

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    1. Qui divinise Freud ? Pas nous, certes.
      Son histoire personnelle fourmille d'anecdotes et d'oeuvres contradictoires. Il reste que, au plan de la psychologie de masse ou individuelle, vous sous-estimez gravement son génie d'intuition, absolument polymorphe. Mais bon, vous faites ce que vous voulez. On est en démocratie, paraît-il.

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    2. Je ne peux malheureusement que me répéter : c'est bien de psychanalyse dont je parle; pas de psychologie au sens général... La chose fondamentalement critique et révolutionnaire dans cette pratique -et dont la finalité initiale avait été posée par son fondateur comme ayant des vertus thérapeutiques et curatives assurées-, je ne pense malheureusement pas être le seul à ne pas vouloir gentiment me bercer aux seuls arguments d'autorités et langages parfois totalement abscons de ses laudateurs et praticiens, pour la plupart très intéressés... Après tout, ces derniers n'ont-ils pas trouvé la parade imparable lorsque n'importe quel quidam rechigne désespérément à écouter la musique et entrer dans la danse : "le sujet fait de la résistance". Comme c'est joliment dit. En d'autres temps, d'autres moines, à qui on ne la faisait pas sur ces affaires de "blocage", lançaient anathèmes et malédictions au moyen d'un latin de cuisine similaire contre toute populace refusant avec obstination crasse confessions et absolutions salvatrices, parce que tenue par le diable et ses catins (les inconscients d'alors...)
      Alors oui cher Moine, démocratie ou pas, et même en royaume d'anarchie, est-il donc si mauvais... de résister ?

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    3. Discussion intéressante (au-delà du cas spécifique de la "résistance" du patient chez Freud). Résister, abstraitement, ça ne veut rien dire. L'ordre ou le désordre non plus. Il y a un désordre établi, et qui opprime. Avec les mots, comme disait l'autre, l'important est toujours de savoir qui (en) est le maître.
      Car c'est surtout le Capital, en réalité, qui nous semble résister à la vie.
      C'est lui qui est contre-nature.
      La nature ne résiste pas. C'est encore elle-même (sous forme d'intelligence humaine autoritaire) qui règne sur elle-même.

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    4. Heureux que vous ayez trouvé la discussion intéressante cher Moine.
      Je ne sais si je résiste de manière abstraite ou concrète et peut-être, selon vous, de manière trop lourdement concrète...
      Toutefois, en ce qui me concerne, Le Capital attendra un peu... Je vous souhaites en effet une merveilleuse nuit, selon vos gouts et préférences, les songes habillés du plus exquis paradis, porté par le chant irrésistible des anges, ou bien enivré par les fureurs fascinantes de vos démons sacrés, trônant en majesté au cœur de vos enfers secrets...

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  5. Comme vous le dites cher Moine, les choses sont toujours un peu plus compliquées. Mais, à un moment, il faut également trancher. Et que Reich ou l’anarchiste Gross soutiennent Freud ne change strictement rien au problème soulevé. Ce ne sont pas non plus les seuls, et les légions des aficionados, quelles que soient leurs attaches politiques, n’ont jamais fait défaut. Dès-lors, que signifie donc ici trancher ? Peut-être considérer, pour l’accepter ou la rejeter, que la sentence olympienne d’un juge d’apocalypse s’il en fut, n’a pas trouvé non plus, à ce jour, de réfutation magistrale : “ La psychanalyse est cette maladie dont elle prétend être le remède”. On sait, depuis fort longtemps, que cette foudre à littéralement paniqué Freud, au point d’interdire à tous ses disciples d’adresser de quelconques communications ou critiques à son auteur, et ce au risque de voir la nouvelle entreprise médicale d’émancipation universelle connaitre de très sérieuses déconvenues…
    Il ne s’agit donc ici, cher moine, aucunement de chasse, encore moins de vider au mieux des baignoires sales. Simplement de dénoncer une pratique avançant sous les aspects de la raison, de la science et de la médecine, quand elle n’est qu’une manifestation de foi modernisée, loin d'être plus plus efficace pour les bobos et les traumas de l’âme, et malgré son mépris clairement affiché à leur encontre, que d’autres pratiques millénaires comme le chamanisme, le confessionnal, la sorcellerie, voire même le voyage à Lourdes, l'horoscope du jour ou la visite chez Madame Irma, tireuse de cartes à la Foire du Trône...

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    1. Vous citez, certes, fort opportunément, le "juge d'apocalypse" auquel vous pensez. Ce qui manque, selon nous, à la psychanalyse, c'est une distance critique sur elle-même, c'est-à-dire sur ses pouvoirs. Pour pouvoir se situer, en toute logique, il faut ainsi sortir de soi-même, se décentrer, bref s'inscrire dans l'histoire. C'est donc en s'épaulant du marxisme, de la sociologie, en se faisant critique, et critique immanente (critique d'elle-même comme idéologie, dès lors qu'elle aurait la prétention de se présenter comme "auto-suffisante" et autarcique) que la psychanalyse redevient vraie, comme le disait Adorno : "la psychanalyse n'est vraie que dans ses exagérations". Il n'en reste pas moins vrai, et troublant, qu'il existe en l'être humain quelque chose, un territoire, échappant (selon nous) relativement aux déterminations de l'Histoire. Il existe, selon nous, un invariant qui est aussi une diversité transcendantale attaché au singulier, à l'individuel en ses fêlures et SON histoire (familiale, pulsionnelle). C'est ces blessures-là que la psychanalyse peut approcher, seule, en prolongeant cette tradition de libération du malheur et de la tristesse définissant la philosophie comme pratique utile, thérapeutique, médicale, psychagogique, en clair, depuis Épicure.

      Avouons pour finir que votre antipathie pour le bonhomme Freud nous paraît elle aussi abusive. Il ne fut ni cette idole émancipatrice adulée par certains, ni cet escroc complet que vous dénoncez.

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    2. Précision logique : si Reich ou Gross soutenaient Freud, c'est précisément parce que ces gens voyaient dans ces oeuvres un levier de résistance au monde comme il va.
      Et si nous citions ces exemples, c'est que nous leur faisons confiance sur ce point. Nous avons confiance en eux, en leur avis, en leur opinion.
      Pour "trancher", comme vous dites.

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  6. Cher Moine,
    La première partie de ma réponse semble être tombée dans les limbes du 2.0. On ne peut saisir mon propos, abusif si vous souhaitez le juger ainsi, qu'à la lecture de ce qui suit... Et qui précédait normalement le post de 21h16.
    Pour le reste, non, il ne me semble pas que la psychanalyse soit la seule à pouvoir approcher ce que vous désignez et que je ne conteste nullement. J'accorde même à la sorcellerie, pour ne citer que cet exemple, une approche toute aussi forte, disposant en outre d'un langage et d'un univers magico-poétique à mes yeux d'une force autrement plus fascinante, force jugée avec mépris par le soubassement "rationaliste" de la pratique psychanalytique (lire à ce propos le chef d’œuvre ethnologique de jeanne Favret Saada, Les mots, la mort, les sorts, décrivant les dernières pratiques du genre existant en Mayenne et dans le Nord-Sarthe en France dans les années 70).

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    1. «J'accorde même à la sorcellerie, pour ne citer que cet exemple, une approche toute aussi forte, disposant en outre d'un langage et d'un univers magico-poétique à mes yeux d'une force autrement plus fascinante, force jugée avec mépris par le soubassement "rationaliste" de la pratique psychanalytique»

      J'imagine que vous ne croyez pas pour autant à la réalité extérieure des entités magiques. N'est-ce pas alors proche du surréalisme, qui pourtant a fait de la psychanalyse (sur laquelle j'ai par ailleurs aussi nombre de réserves) un usage tout à fait stimulant dans la recherche d'un merveilleux sans au-delà?

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    2. L'introduction du Surréalisme dans ce débat sur la psychanalyse est tout à fait pertinente. Au-delà, en effet, de ce qui a pu conjointement fasciner Breton et ses amis et celui que les dadaïstes nommaient «Mage Freudanalyticus», tout sépare les protagonistes. Leurs relations, malgré des retours plus apaisés, fut marqué par une incompréhension et un mépris également partagé, Breton, dès sa première visite à Vienne, grenade Dada à la bouche, stigmatisant un Freud embourgeoisé ouvert aux consultantes les plus vulgaires, Freud, déclarant plus tard, que les Surréalistes n'étaient que des "fous intégraux".
      Qui ne voit pourtant que les finalités, chez les Surréalistes, de ce que l'on appelait alors "la psycho-analyse" se proposent des buts poétiques qui n'ont strictement rien à voir avec ceux d'un Freud médecin et praticien ? Les Surréalistes croyaient fermement à la puissance des rêves, aux potentialités positives du réveil de l'inconscient, cherchaient la création d'un langage neuf et de nouveaux mythes afin de réenchanter le monde contre la mécanique sèche et sanglante d'un rationalisme ayant pris la face de l'horreur du fond des tranchés de 14. C'était par ailleurs des gens qui croyaient en l'amour, objet certes central de l'analyse, mais dont on a toujours pas saisi ce qu'elle pouvait, sans brouillard ni jargon nébuleux, bien en dire...
      La possibilité d'un "merveilleux sans au-delà" pour reprendre votre jolie formule n'est donc pas, à mes yeux, le résultat même de la pratique psychanalytique, mais bien celui des désirs et des passions -fussent-elles illusoires, c'est ici un autre problème-, que les Surréalistes ont bien voulu donner à cette nouvelle pratique.

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  7. Et voici donc, ci-dessous, le début de ma première réponse



    "Il y a quelque chose de fondamentalement critique et révolutionnaire dans la psychanalyse." Voilà précisément, cher Moine, ce que l'on attend toujours de savoir depuis plus d'un siècle. La peste annoncée aux États-Unis et au monde par le grand maitre s'est avérée être du plus lucratif effet, et pas seulement pour la publicité ou les directions de ressources humaines, mais également pour le supplément d'âme de toute une catégorie sociale dominante ridiculement affriolée (lire à ce propos le très bon opus de Robert Castel, Le Psychanalysme). Entendons nous bien cher moine, nous parlons ici de psychanalyse, et non de psychologie. Et en cette matière, quoique l’on puisse en dire, Freud n'est ni un précurseur, ni le génial défricheur que l'on se plait encore à louer. Nul besoin de remonter jusqu’au au berceau de l’humanité afin de constater que les anciens n’étaient pas les novices que la découverte de “l’inconscient” aurait relégué au rang d'ingénus désarmés. Chez Augustin, chez Montaigne – l’afflux de ces “pensements qui ne viennent pas de chez soi”-, et chez lequel la lecture des Essais vaudra toujours mieux que n’importe quelle confession du divan tarifée comme il se doit… A ce propos, la tarification élevée de l’acte à été pose en principe indiscutable par Freud lui-même, non par ses maquereaux… A t-on vu un Marx sanctifier par avance les merveilleuses trouvailles totalitaires de Lénine et de ses sbires ? C’est également un homme qui considérait que les ouvriers pouvaient aisément se passer de ses élixirs révolutionnaires, prétextant que les névroses propres à leur classe étaient heureusement fort utiles au travail d’usine. Cela tombait d’ailleurs merveilleusement bien, aucun radis à tirer de ce côté… Pour revenir aux anciens, c’est l’ensemble des moralistes français qu’il faudrait également citer. Sans aucun doute, Freud était un remarquable lecteur. Il connaissait ces auteurs, comme il pratiqua minutieusement un de ses maîtres philosophique, Nietzsche. Ce dernier, pourtant avare en éloges, ne cacha jamais de son côté la dette qu’il devait à ces mêmes précurseurs, mais pour des motifs autrement plus nobles… Là encore, une digression. A l’image du travail que Bouveresse a effectué sur la lecture tordue et inversée de Nietzsche par Foucault, manque une étude sérieuse sur la manière dont le viennois à pillé (et pourquoi pas au fond ?) mais également littéralement tordue toute la profondeur des découvertes psychologiques du Moustachu.

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    1. Bonjour Thelonius,

      Merci pour ces réflexions très intéressantes.

      Connaissez-vous ce considérations sur la psychanalyse de ce psychanalyste ?

      http://palimpsestes.fr/textes_philo/castoriadis/psychanalyseetsociete.pdf

      http://1libertaire.free.fr/castoriadis08.html

      https://lignesdeforce.wordpress.com/2020/12/07/psychanalyse-et-subjectivite-par-cornelius-castotiadis/

      Cordialement.
      Riton

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    2. Merci Riton,

      En voilà un qui aura sauvé l'honneur des chauves, certes, au coeur du foucaldisme triomphant...

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