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dimanche 9 février 2025

Ok Boomer !

(Gars sûrs et Parti de la jeunesse, à la rue, France, date indéterminée)
   
≪L'indignation morale ne peut comprendre que réussissent dans l'appareil ceux que l'intuition charismatique perçoit comme les plus bêtes, les plus ordinaires, ceux qui n'ont aucune valeur propre. En fait, ils réussissent non pas parce qu'ils sont les plus ordinaires mais parce qu'ils n'ont rien en dehors de l'appareil, rien qui les autorise à prendre des libertés à l'égard de l'appareil, à faire les malins. Il y a donc une sorte de solidarité structurale, non accidentelle, entre les appareils et certaines catégories de gens, définis surtout négativement, comme n'ayant aucune des propriétés qu'il est intéressant de posséder au moment considéré dans le champ concerné. En termes plus neutres, on dira que les appareils vont consacrer des gens sûrs, mais sûrs pourquoi ? Parce qu'ils n'ont rien par quoi ils puissent s'opposer à l'appareil. C'est ainsi que dans le Parti communiste français des années 50 comme dans la Chine de la "révolution culturelle", les jeunes ont beaucoup servi de gardes-chiourme symboliques, de chiens de garde. Or les jeunes, ce n'est pas seulement l'enthousiasme, la naïveté, la conviction, tout ce qu'on associe sans trop y penser à la jeunesse ; du point de vue de mon modèle, ce sont aussi ceux qui n'ont rien ; ce sont les nouveaux entrants, ceux qui arrivent dans le champ du capital. Et du point de vue de l'appareil, ils sont la chair à canon pour combattre les vieux qui, commençant à avoir du capital, soit par le Parti, soit par eux-mêmes, se servent de ce capital pour contester le Parti. Celui qui n'a rien est un inconditionnel ; il a d'autant moins à opposer que l'appareil lui donne beaucoup, à la mesure de son inconditionnalité, et de son néant≫.

(Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique)

mercredi 2 octobre 2024

mercredi 3 juillet 2024

Quand j'entends le mot ≪culture≫...

Ci-dessus : le splendide Combat pour les valeurs du clip ≪antifasciste≫ 
No Pasaran !France, juin 2024 (détail) 

***

≪ Nous n'attendons pas de miracles de la classe ouvrière... ≫
(Des situationnistes, à l'ancienne)

≪ C'est la théorie en tant qu'intelligence de la pratique humaine qui doit être reconnue et vécue par les masses. Elle exige que les ouvriers deviennent dialecticiens et inscrivent leur pensée dans la pratique : ainsi elle demande aux hommes sans qualité bien plus que la révolution bourgeoise ne demandait aux hommes qualifiés qu'elle déléguait à sa mise en œuvre... 
(Guy Debord, La Société du Spectacle)


Il s'agit donc, ces jours-ci, d'aller voter, évidemment ! mais surtout de faire voter certaines foules ordinairement éloignées de tout comportement civique normal, à savoir les ≪jeunes de quartier populaire≫ ― suivant l'expression convenue ― considérés par la gauche mélenchoniste comme un formidable bétail citoyen abstrait, un gigantesque et miraculeux réservoir de voix (c'est ainsi que ces gens s'expriment) susceptible de faire la différence avec le reste du pays, de toute évidence largement acquis, lui, au fascisme. Car le péril fasciste rôde, ce dont nous ne disconvenons pas. Or, pour traîner (il n'est pas d'autre mot) ces potentiels ≪primo-électeurs≫ jusqu'à l'isoloir, il n'existe pas trente-six façons de faire, dès lors qu'on désespère que, dans un espace de temps aussi court, les jeunes-de-quartier-populaire prennent soudain par eux-mêmes conscience dudit péril fasciste, sur la base de quelque indignation spontanée, quelque sentiment de révolte autonome, nés d'un mouvement moral et d'intelligence libertairelui-même dicté par une très saine et atavique haine de classe. Non, ça, désolé ! mais on n'a pas le temps d'attendre, sans parler d'y travailler ni de l'encourager. Ça fait des décennies, en vérité, qu'on n'a pas le temps de prendre ce temps-là, et que, de fait, un tel mouvement ne surgit pas, jamais. Mais bref. À qui la faute, au fond ! Aucune importance. On fera plutôt feu de tout bois. On mobilisera plutôt la culture. Ce sera plus rapide que l'intelligence, la culture. Et, avec un peu de chance, bien plus efficace ce dimanche. Que cette culture relève d'une certaine  industrie, conçue, comme toute industrie, pour produire puis proposer une certaine marchandise bien calibrée, auprès d'un certain coeur de cible soigneusement identifié, consommateur heureux des stéréotypes qu'on aura pris soin de lui fabriquer sur mesure : tout cela ne pose aucune espèce de souci. Que cette culture, en d'autres termes, se détruise tendanciellement comme culture, c'est-à-dire comme mouvement critique permettant d'abandonner ce qu'on était (l'identité figée qu'on assumait) l'instant d'avant, cela n'est plus guère interrogé par personne, et certainement pas par la gauche ≪radicale≫ d'aujourd'hui. Celle-ci a mieux et plus urgent à faire que de s'occuper de toutes ces vieilles questions creuses d'industrie culturelle ou de stéréotypes infusant depuis des lustres dans l'esprit des jeunes-de-quartiers-populaires. Car ce qui compte, vous comprenez ! c'est de lutter contre le fascisme deux ou trois jours d'élection par an et, pour cela, d'aller faire voter by any means necessary des gens qui, autrement, se moqueraient comme d'une guigne du fait que le fascisme est au bord d'accéder au pouvoir parlementaire. Or, loin encore de tout Parlement, de toute Assemblée positive, le fascisme commence par triompher dans les têtes, dans les ≪idées≫ et les valeurs≫ s'imposant aux foules comme légitimes. Certains professionnels reconnus de la culture populaire contemporaine, dont le rap constitue l'avant-garde incontestée, prétendent avoir compris cela. Et c'est pour cette raison, et dans cette perspective, que le clip désormais célèbre intitulé No Pasaran ! (sic) a été très récemment conçu puis réalisé, regroupant l'élite, reconnue par ses consommateurs même,  du hip-hop français d'aujourd'hui, mais également d'hier, puisque Akhénaton (pilier du groupe marseillais IAM) y participe avec fougue. Et comme il le dit lui-même, au beau milieu de ce morceau choral No Pasaran !, il s'agit de combattre les ≪idées≫ du fascisme
On rappellera ici opportunément que, voilà quelques décennies, Akhénaton se présentait comme adversaire résolu du ≪rap de droite≫, comme nous l'évoquions dans un ancien article. Nous renvoyons à la sagacité de notre lectorat le soin de trancher si le ≪rap de droite≫ d'antan a bien été ou non définitivement supplanté par le ≪rap antifasciste≫ d'aujourd'hui. Auprès des jeunes-de-quartier-populaire, s'entend (naturellement). 


Voilà qui s'avère décidément prometteur. La culture sauvera le monde, c'est sûr. Surtout la populaire. Mais venons-en au fait. Ces idées fascistes qu'il s'agit de combattre, quelles sont-elles, au juste ? Nous les montrera-t-on enfin ? Et quelles idées antifascistes leur opposer, à en croire les cadors du rap français ? En vérité, comme vous allez le constater, les choses sont assez simples. Voici un petit florilège, établi par nos soins, de la meilleure culture anti-RN ≪de rue≫ du moment. Mettez-vous ça dans le crâne d'ici dimanche, et le tour est joué. Ils ne passeront pas ! 

(Bon, ça, c'est la base. C'est connu. Un peu comme la terre plate, si tu veux)

(Là aussi, banalité antifasciste de base. Mais ça peut ramener des voix, dimanche.)

(De la merde dans le cerveau, passe encore, mais une puce dans le sang ! Là, mon antifascisme culturel ne fait qu'un tour...)

(Faut dire qu'y en a, ils abusent aussi, de boire du sang de bébé ou de vierge pour augmenter leur puissance. Et puis, se nourrir d'un truc qu'on consomme, c'est indécent, de base. )

(Ça sent la dénazification antifasciste à la russe. Ils l'auront bien cherché, au nom de Dieu...)

(Ça, c'est pour la mère Le Pen et sa nièce ! Qu'elles arrêtent immédiatement ou je ne réponds pas du féministe radical qui sommeille en moi...)


On a décidé de s'arrêter là pour aujourd'hui. Que celles et ceux désireux d'aller au bout en profitent jusqu'à la (jeune) garde. Non que ce morceau de rap, clairement inspiré en tous points de l'anarchisme espagnol des années 1936, ne soit pas autrement passionnant (il regorge, par exemple, de beaux moments de mysticité et de rappels réguliers à une pratique religieuse monothéiste rigoureuse, saine et exigeante) mais, le truc, là, c'est qu'on a encore beaucoup de travail. Il nous reste en effet à convaincre (en usant, notamment, de ce genre d'outils de propagande admirable) une multitude de jeunes-des-quartiers-populaires d'aller faire le bon choix ce week-end. Le fascisme menace. En France comme en Ukraine. Et là-bas comme ici, pour conjurer le péril, n'oubliez jamais, o estimés camarades, que tous les moyens sont bons. Et les mauvais aussi...

Vive la Culture, 
Mort au Fascisme !  

mardi 30 avril 2024

≪L'exploitation est la force de tout changer≫ (trois hypothèses)

(Une sortie de métro, Paris, fin mars 2024)

De trois choses, l'une. 
Soit il existe, chez la France soi-disant insoumise, de très mauvais colleurs d'affiches. 
Soit, il existe, chez la France soi-disant insoumise, des saboteurs internes d'origine situationniste, à tendance désespérée-cynique et haut potentiel comique-subversif.
Soit il existe vraiment une dialectique de la nature (c'est pas une blague !)

Trois hypothèses. 
Pas une de plus.

vendredi 8 mars 2024

Socialisme ou Barbarie (ou les éditions de la fabrique)

(Précision utile : 
Ceci n'est pas une publicité airb'n'b 
pour un loft très lumineux, avec jardin,
 du côté de Belleville)

dimanche 3 mars 2024

Encore un agent d'Elon Musk, au service indécent du patriarcat cis-blanc antipopulaire et s'abaissant volontiers, par transphobie manifeste, au niveau théorico-pratique du café du commerce (publicité)


Note du Moine Bleu : Nous souscrivons entièrement au point de vue exprimé ci-dessous, extrait d'une recension du livre de la camarade Vanina, désormais fameux, voire infamous, dans certains milieux stalino-militants de la gôche contemporaine. 
Signalons en complément utile, concernant le même texte, les réflexions de Freddy Gomez, qui s'égare bien trop souvent sur la question de l'Ukraine mais dont nous partageons, à part cela (ce n'est pas rien), l'essentiel des analyses, des contentements et des haines, la plupart du temps, sur tout. C'est ICI ! 

***  

≪Ce livre est rédigé par une militante communiste libertaire. Il a pour axe principal une critique de la «théorie queer» et des analyses intersectionnelles, à la mode dans les courants militants d’extrême gauche et même libertaires. Actuellement, toute critique du «queer» tend à y être volontairement assimilée à l’extrême droite, justifiant les actes de violence contre qui la porte. Vanina sait donc qu’elle risque d’en subir «des désagréments». Et c’est donc un livre militant salutaire d’une camarade inscrite dans le courant anarchiste depuis le milieu des années 1970. Elle n’a pas la prétention de développer des aspects théoriques mais plutôt, posant un point de vue matérialiste militant, de développer son regard personnel sur différents axes associés à la «théorie queer» afin d’inciter à la réflexion dans l’objectif de mieux lutter contre «le système capitaliste et patriarcal».

Pour Vanina, le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes différents, mais le premier s’appuie sur le second et ils sont donc à combattre ensemble. Sur cette base, elle revient sur le mouvement dit féministe actuellement dominant, ses cadres théoriques, son vocabulaire. Les chapitres du livre sont thématiques. Il se lit très facilement car le discours tenu rappelle, de façon claire, en ligne de fond l’évolution des rapports politiques et sociaux. Par ailleurs, le texte est agrémenté d’une multitude de citations qui, analysées de façon lucide et intelligible, donnent de la chair à des raisonnements souvent trop abstraits dans d’autres ouvrages. 

Le premier chapitre revient sur l’histoire du mouvement féministe avec ses différents courants. Vanina rappelle qu’au début des années 1970, «les hommes et les femmes sont [considérés comme] deux catégories qui composent la société humaine et qui se distinguent par leurs organes sexuels. C’est à partir de cette différence physiologique que le système d’oppression patriarcal a assis la domination des hommes sur les femmes». 
Le chapitre 2 revient sur le postmodernisme, courant de pensée où c’est le discours qui forge la réalité, et donc il faudrait déconstruire les discours pour redéfinir le réel. Par une lecture historique et politique, Vanina montre la convergence de vues entre le postmodernisme et le néolibéralisme  : le courant postmoderniste critique tout projet politique d’envergure, sacrifiant la classe sociale à l’individu, les raisonnements se centrent dès lors sur la personne et ses émotions, oubliant les structures sociales et les classes sociales ; en conséquence, l’objectif devient d’améliorer l’existant plutôt que de le chambouler. Le troisième chapitre pose une critique de l’intersectionnalité telle que pratiquée aujourd’hui. Si l’intersectionnalité a raison de considérer que dans la société coexistent de multiples rapports d’oppression, ce cadre théorique renforce dans sa pratique militante l’atomisation qui empêche une conscience collective de contestation contre les structures sociales capitalistes. Le quatrième revient sur les développements théoriques de Butler pour qui le genre construit le sexe. L’objectif de Butler est de brouiller les identités de genre et de sexe, théorie fondatrice de ce qui deviendra la «pensée queer». Vanina expose avec nuance et de façon intelligible une critique de ce que Butler expose. 
Les deux chapitres suivants questionnent donc la «théorie queer». Pour cette dernière, l’ennemi devient l’hétéronormativité. Le «queer», qu’il est difficile de définir tellement ce terme est approprié de différentes ma- nières, renvoie en quelque sorte à un réformisme citoyenniste sous prétexte d’un nouvel insurrectionnalisme. En effet, les transgressions, affirmées radica- les, impulsées par le «queer» au travers de la déconstruction du genre se veulent le levier d’une transformation radicale de la société, mais sont en définitive bien inoffensives pour modifier les rapports sociaux. Ce courant, essentiellement composé d’intellectuel·les ou de personnes issues des classes moyennes, tend à ignorer l’importance de la sexualité et de la procréation dans l’oppression des femmes. Tout le vocabulaire est modifié car aujourd’hui, même au niveau institutionnel, un homme devient par simple ressenti et déclaration «femme» («transfemme»). Il n’y a plus bipolarité sexuelle, nous sommes sur un «continuum» sexuel et chacun·e peut se définir selon son envie sur ce continuum : homme, femme, agenre, non-binaire, pansexuel… Les questions sociales sont ramenées à des reconnaissances d’identité individuelles. Vanina pose dès lors une critique de cette dilution du social dans un ensemble composite, fluide et extensible à l’infini. 
De là, les chapitres 7 et 8 font une synthèse de ce qu’est la «transidentité» dans le monde, permettant un regard large et clair. Sont évoqués ensuite le courant «woke» et la «cancel culture» avec tout le regard critique que l’on doit y porter. 
Le livre prend alors un tournant : le chapitre 9 développe le concret de la GPA (gestation pour autrui) dans le monde actuel et la marchandisation des utérus de femmes pauvres ; le chapitre 10 est une synthèse actualisée et bienvenue de la réalité de l’oppression et l’exploitation des femmes sur le terrain socio-économique ; le chapitre 11 offre un panorama des mouvements féministes dans le monde, avec toutes leurs disparités sociales et politiques. L’autrice questionne, dans le dernier chapitre, les limites des tentatives de convergence entre matérialisme et intersectionnalité, marxisme et «queer».

La conclusion est un appel à dépasser les théories postmodernes en vogue aujourd’hui. Il faut noter que le regard est toujours social et politique, ainsi Vanina ne pose pas de critique sur le choix individuel d’une personne qui décide de «transitionner» vers une autre «identité de genre», mais questionne les dynamiques sociales et politiques derrière ces actes individuels. La régression idéologique que marque le postmodernisme s’inscrit dans une régression sociale depuis les années 1980. Les analyses intersectionnelles ont mis au second plan la lutte des classes. La «théorie queer» «a recyclé la notion de genre en un formidable instrument contre les femmes» car elle «n’analyse rien en termes de rapports sociaux. Elle pointe à raison l’invisibilisation de la norme hétérosexuelle, mais sans se préoccuper des structures sociales hiérarchisées qui imposent cette norme». Or, «le combat contre le patriarcat oblige à identifier les rapports existant entre l’Etat, l’économie et des structures de pouvoir matérielles (la famille, l’école, l’entreprise, la médecine […]) et idéologiques». L’atomisation des individus favorise la recherche des identités individuelles et permet ainsi de ne pas questionner les problèmes de fond de notre société, qui sont structuraux. Aujourd’hui, «être “révolutionnaire” paraît consister à additionner les «anti» (on est antiraciste + antisexiste + antifasciste + anticolonialiste, etc.) sans forcément chercher à avoir une vue d’ensemble». Toutes ces théories postmodernes «reflètent en grande partie les aspirations et modes de fonctionnement autocentrés et consuméristes chers aux «classes moyennes». Vanina rappelle que «c’est en raison de leur sexe biologique que la plupart des femmes sont opprimées et doublement exploitées dans les sphères privée et publique ; et c’est au «sexe social», rebaptisé un temps : «genre» qu’il faut se réattaquer». Catégoriser «femmes» des hommes qui se sentent «femmes» parce que s’assimilant aux codes féminins ne sert en rien la cause des femmes, bien au contraire, car une telle approche réinscrit les femmes dans le carcan normatif du «sexe social». S’il faut combattre l’oppression subie par des hommes qui ne se conforment pas aux normes masculines, cela ne doit pas nous amener à nier le sexe biologique à la source de l’oppression sexiste. «Le problème, avec les postmodernes, est qu’ils/elles brandissent les libertés individuelles pour «régler» des questions sociales, ne veulent voir ces questions qu’au prisme de ces libertés, et prétendent trop souvent «silencier» qui ne cède pas à leurs volontés ».

En conclusion, Vanina estime qu’«on ne réglera pas la question de l’oppression féminine en évacuant celle de l’exploitation économique. La lutte contre le capitalisme ne peut, à elle seule, venir à bout du patriarcat ; mais, sans elle, le féminisme restera dans l’impasse des leurres postmodernes ».

(RV, Organisation Communiste Libertaire, 7-11-2023) 

vendredi 29 décembre 2023

Communisme


≪Le parti des Communistes de Russie nomme son candidat à la présidentielle, sans danger pour Poutine. Les Communistes de Russie comptent proposer un programme intitulé Dix coups staliniens portés au capitalisme et à l’impérialisme américain, prévoyant notamment l’achèvement victorieux  de l’offensive en Ukraine, selon un communiqué cité par l’agence Tass≫.

(Ouest-France, 29 décembre 2023)

jeudi 2 novembre 2023

vendredi 6 octobre 2023

Dans le Panot

(Le Monde, 6-10-23)

Rappel : Madame Sophia Chikirou étant d'ascendance kabyle, toutes les attaques visant l'intervention signalée ci-dessus de Madame Panot devront être considérées jusqu'à nouvel ordre non seulement comme sexistes (ce qui semble évident) mais également comme trompophobes, voire ignorantophobes. 

dimanche 3 septembre 2023

Indigenus sempiternus

Le colonisé doit cesser de se définir 
par les catégories colonisatrices.
(Albert Memmi)

mercredi 23 août 2023

Anti-impérialisme


Une belle amitié comme ça, ça fait vraiment plaisir à voir. On notera, tout de même, que, pour une raison étrange, Lavrov se trouve isolé à l'extrême-droite. Enfin, façon de parler. Sans doute a-t-il pu ainsi s'entretenir plus commodément avec le fasciste indien Modi au sujet de ce fameux ≪sang juif≫ dont Hitler était, selon lui, porteur (entre deux discussions sur les progrès récents de la dénazification en Ukraine). Lula se trouve, quant à lui, isolé à l'extrême-gauche, ce qui ne devrait étonner que nous, béotiens que nous sommes. On regrettera par ailleurs, évidemment, l'absence criante et douloureuse d'autres camarades anti-impérialistes n'ayant pourtant point démérité ces derniers temps, tels que les représentants, par exemple, de l'Iran, de l'Algérie ou de l'Arabie Saoudite. Mais les choses devraient bientôt changer, le camarade Xi Jinping s'étant prononcé, à ce sujet, pour une inclusivité (sic) plus large des BRICS, 
l'hégémonisme étant, selon ses propres dire, étranger à l'ADN de la Chine. Il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'impérialisme russe, chinois ou indien. Il n'y a d'impérialisme qu'américain, ou européen, c'est-à-dire blanc. Tenez-vous-le pour dit, suppôts de l'OTAN inavoués que vous êtes.

mercredi 22 février 2023

Tout ça, c'est la faute à l'OTAN ! (épisode 666)

(«Et d'ailleurs, selon nos services de renseignements, Pierre Palmade en personne s'apprêtait à rejoindre ces jours-ci les parachutistes du régime néo-nazi de Kiev, équipés d'armes biologiques et nucléaires. Heureusement, le GRU, le FSB, ainsi que le SGUEG ont fait le nécessaire...»)

«Les occidentaux ne cessent d’attaquer notre culture, l’Eglise orthodoxe russe et les autres organisations religieuses traditionnelles de notre pays. Regardez ce qu’ils font à leurs propres peuples : la destruction de l’identité culturelle et nationale de la famille, l’abus d’enfants jusqu’à la pédophilie sont déclarés la norme, la norme de leur vie. Mais j’aimerais leur dire, eh bien ! regardez, excusez-moi... [sic] : les Saintes Ecritures ! Et les livres principaux de toutes les autres religions du monde ! Elles disent tout, ces Saintes écritures, y compris que la famille est une union entre un homme et une femme ! (...). Des millions de gens en Occident comprennent néanmoins qu’on les mène à cette catastrophe spirituelle. Les élites deviennent folles et ça devient un problème intraitable en termes de médecine. Mais nous devons protéger nos enfants.»
(Vladimir Poutine, «discours à la nation russe», 21-02-23)

dimanche 6 novembre 2022

C'est pas le Pérou ! (c'est Jésus...)

 

Dédicace au Président Gonzalo...

lundi 3 octobre 2022

Lettre ouverte à des crétins anti-impérialistes

Lettre ouverte à l'ACTA 
concernant sa position sur Qassem Soleimani

≪Chers camarades de ACTA,

Nous sommes un groupe de militants politiques de gauche radicale iraniens. Nous avons formé le Collectif 98 (le nom fait référence à la révolte de l'année 2019 en Iran, dérivé de l'année iranienne) en 2019 afin de soutenir les soulèvements populaires en Iran et aussi pour participer à la construction d'un cercle de solidarité internationale entre les luttes des peuples d'ici en France et du Moyen-Orient. L'objectif de ce groupe est à la fois de soutenir les luttes du peuple iranien et d'échanger politiquement avec d'autres luttes progressistes qui ont une base en France et surtout à Paris. Pour plus d'informations sur le collectif, vous pouvez vous référer à « À propos de nous » sur notre site.
Nous nous permettons de vous contacter, après la publication de deux articles de votre part, l'un pour faire l'éloge d'un général de guerre Iranien qui a été impliqué dans le massacre et la torture de milliers de personnes et même de millions en Syrie : Qassem Soleimani et l’autre en faveur du Hezbollah, l'un des partis les plus conservateurs du Liban. Nous voulions exprimer notre mécontentement, mais aussi notre colère, face à la position de l'ACTA sur la politique étrangère de l'Iran et de ses alliés, y compris le Hezbollah. Nous protestons explicitement contre une pratique dans laquelle un média progressiste comme ACTA devient la plateforme de propagande des réactionnaires de la région, y compris d'un régime dictatorial néolibéral. À notre avis, cette position est dangereuse et destructrice et va à l'encontre des aspirations des peuples progressistes du Moyen-Orient.
Nous ne souhaitons pas écrire un article exhaustif pour vous en convaincre ; nous reviendrons plus tard dans le détail afin d'exprimer notre conception de l'internationalisme mais aussi pour critiquer vos propos et ceux d'autres anti-impérialistes occidentaux orthodoxes qui pensent comme vous. Mais nous préférons souligner quand même quelques problèmes basiques d'une telle vision à courte vue. Veuillez donc trouver ci-joint notre lettre complète dans laquelle nous avons clarifié notre position et nos critiques.
Considérant ces éléments, nous vous invitons, ainsi que d'autres collectifs, à avoir ensemble une discussion approfondie sur ce sujet tout en vous demandant de publier cette lettre critique sur votre site-web comme une réponse critique à vos deux articles.
Ce faisant, nous espérions qu'un débat s'engagerait autour de ces problématiques entre nous et les camarades français, y compris ceux de l'ACTA, car cela entraîne un grand nombre d'ambiguïtés et de malentendus qui peuvent se retourner contre les luttes populaires alternatives dans la région. Inspiré par une perspective internationaliste, cet e-mail est avant tout un rappel critique amical afin de renforcer les ponts de solidarité dans la lutte contre le capitalisme, l'impérialisme, la dictature et la violence d'État. Nous espérons sincèrement voir votre compréhension et votre confiance ; alors que nous nous référons aux forces progressistes pour parler des soulèvements en France, nous attendons que vous aussi puissiez faire confiance à vos camarades de gauche radicale (pas pro-état et conservateurs) de la région pour définir leur lutte politique, à ceux qui ont été affectée de plusieurs manières par la politique répressive de l'Iran. C’est en combattant contre cette politique que nous portons aujourd’hui le lourd fardeau de l'exil en poursuivant notre combat ici en Europe.

Solidarité et camaraderie,

Collectif 98

mardi 6 septembre 2022

dimanche 7 août 2022

Che Che Guevara ! Ma Ma Makarov !

(Ci-dessus : Kiril Stremousov, représentant, pour l'occupant russe, de l'administration civile et militaire du secteur de Kherson. Le portrait du gusse, tout en haut, sur le mur, vous voyez ? Et le portrait des gusses en bas, sur le bureau, vous voyez toujours ? Si vous avez la vue qui baisse - comme nous - rendez-vous au bas de ce billet).

L'assomption de certaines fonctions professionnelles ne va pas sans risque. C'est le cas, entre autres exemples, du métier de collaborateur stipendié de telle ou telle puissance d'État impérialiste occupant un pays par moyen de guerre totale, bombardant, violant, torturant, affamant, dépouillant chaque jour un peu plus sa population de la façon la plus barbare qui soit. 

(Ci-dessus : Vitaly Gura, vice-président pro-russe de l'administration de la ville de Nova Kakhovka, région de Kherson, exécuté le 6 août dernier chez lui par des partisans ukrainiens, au pistolet Makarov).

Bien entendu, les choses, nous dira-t-on, ne sont jamais aussi simples. Tout n'est pas blanc ou noir. Les êtres ne sont jamais aussi franchement mauvais ni corrompus. Le manichéisme ni la morale ne fondent jamais, soyons sérieux ! une bonne politique. Voilà qui tombe parfaitement bien, car nous éprouvons, quant à nous, une sainte horreur de la politique, pour reprendre le titre d'un très vieux livre de Simon Leys consacré à Orwell. Or, parlant d'Orwell, quoi de plus vilement politique que ce stalinisme qu'il considérait à juste titre comme l'ennemi principal de tout anarchiste qui se respecte (encore), comme cette espèce de centrisme opportuniste autoritaire dégénéré, universellement voué (tel fut son rôle historique) à l'accumulation primitive accélérée et hyper-violente du Capital en zone économiquement retardataire. Le programme que le stalinisme tiers-mondiste se fixa ainsi toujours à lui-même, en Chine, en Russie, à Cuba ou partout ailleurs : ≪rattraper l'Angleterre, l'Amérique, la France≫, etc (cocher la case adéquate) en ≪dix, quinze, vingt ans≫ (idem). Rattraper le capitalisme, donc : le battre, faire mieux que lui sur son propre terrain de monstruosité, celui de la production, de la quantité, de la destruction hystérique de la Nature non-humaine, du Travail fétichisé. Repasser, en l'assumant, par son infinie série d'exactions ineptes, en tous points. Bref. Vous l'aurez compris. Notre haine du stalinisme demeure impérieuse, à la mesure exacte du mensonge sanglant et mortifère que cette saloperie aura toujours incarné sur cette planète. N'en déplaise à M. Mélenchon, à sa cohorte de comparses et électeurs imbéciles.

(Retour sur le bureau de Kiril Stremousov)

vendredi 5 août 2022

Ne pas confondre !

≪Le manque d'entendement est ce que l'on nomme proprement stupidité ; c'est une sorte d'inaptitude à faire usage du principe de causalité, une incapacité à saisir d'emblée les liaisons soit de la cause à l'effet, soit du motif à l'acte. L'homme inintelligent ne comprend jamais la connexion des phénomènes, ni dans la nature où ils surgissent spontanément, ni dans leurs applications mécaniques (...) 
Un esprit fait de la sorte ne remarque pas que plusieurs personnes, en apparence isolées les unes des autres, peuvent, en fait, agir de concert ; il se laisse souvent jouer et mystifier ; il ne pénètre pas les secrètes raisons des conseils qu'on lui donne ou des jugements qu'il entend porter...
On verra plus tard que la non-application de la raison dans l'ordre pratique représente la sottise, le défaut de jugement, la niaiserie. Enfin, la perte totale ou partielle de la mémoire constitue l'aliénation≫.

(Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation)