
Disponible dès à présent, dans toutes les bonnes boucheries...
... Ça y est, nom de dieu ! Il est de sortie ! Il aura mis le temps, c'est vrai. On vous le concède. Or mais, ce soir, eut lieu dans le dix-huitième arrondissement de Paris un fameux rendez-vous destiné à célébrer ladite sortie. Bon, Gérard a fait le conférencier en mode soutenance de thèse, comme disent les jeunes (universitaires). Sauf que là, c'était drôle dans l'ensemble, et qu'il y avait beaucoup d'amis à nous et d'amies et de camarades. On n'a pas pu parler avec tout le monde, certes, comme d'habitude, mais on conçoit à cette heure même, de cela aussi, comme d'habitude, de la mélancolie, ce qui nous excuse un peu, peut-être. Au plan méthodologique, Gérard Godfroy a passé en revue les divers chapitres de son livre avec un certain bonheur, car suscitant en cela de nombreuses réactions outrées, voire enthousiastes, de l'assistance. Et au plan soûlographique, durant ce temps-là, l'audience nombreuse (par ailleurs concentrée) aura fait ce qu'elle avait à faire sous les volutes de fumée de cigarettes. D'autant qu'au-dehors, au même moment, pluie et tempête se déchaînaient : en sorte qu'on sera sorti grisé mais refroidi. Bref, un livre nouveau qui sort sur l'Internationale et son milieu, ça se respecte. Et c'est précisément ce qu'on a fait ce soir. Gérard überalles !

(Ci-dessus : Gérard Godfroy, 8 février 2019, 20 h 15 GMT)
Présentation de l'éditeur :
Qui était exactement l’anarchiste et bandit russe Netchaïev ? Qu’appelle-t-on la «République des Jules» ? Quelles furent vraiment les activités internationales de la Première Internationale (1864 – 1872) ? Et les liens de celle-ci avec les mouvements féministes de son temps ? Telles sont les questions traitées par Gérard Godfroy, avec autant de légèreté que de science, d’humour que de précision, de méticulosité que d’irrévérence. Loin des études universitaires ou marxologiques convenues, sur cette grande période révolutionnaire toujours aussi évocatrice, son traité désordonné, foutraque et jouissif, en réconciliera plus d’un avec l’histoire : la grande et la micrologique.
***
« À ceux tentés de lui tenir grief d'un tel déferlement sans règles, d'un semblable chaos agitant nerveusement sa plume, qu'ils songent à cette vérité simple qu'il n'est probablement aucune meilleure méthode d'introduire efficacement à cette époque, celle de la Première Internationale, de ses genèse et contexte bouillonnants. Il en va de l'intuition possible de ce spectacle explosif, de l'affrontement de ses têtes dures et molles selon, une fois encore, l'expression heureuse de Godfroy. Ce qui nous ramène à cet intérêt invincible propre à la haine de classe dont nous parlions tantôt, et qu'aucune expérience sectaire ne sera ainsi jamais, selon nous, en mesure d'invalider. De tout temps, à chaque époque, les coléreux, énervés, révoltés les plus extrémistes et intransigeants se seront finalement trouvés, de fait, avoir raison, être demeurés dans le vrai du vrai : du bon côté de l'intelligence de leur environnement vital. La compréhension authentique du monde se trouve a priori, par quelque singulier destin, strictement réservée aux têtes dures habitant ce monde du mieux qu'elles le peuvent, aspirant, par là-même, à le bouleverser du sol au plafond, à leurs façons, suivant leurs obsessions diverses. Les têtes molles, quant à elles, l'Histoire les cloue invariablement au même pilori de médiocrité éternelle, dont toutes les prières de leurs spécialistes en sciences humaines ne parviendront jamais à les détacher. »
(Laurent Zaïche, avant-propos)