lundi 29 octobre 2012

L'étoffe des Ayrault


C’est un Premier Ministre en grande forme, sûr de lui et dominateur, qui a littéralement pris aux tripes la foule de militants socialistes réunis en congrès ce week-end, à Toulouse. 
Ses tirades fustigeant, en particulier, « la vieille droite bourgeoise » paraissent avoir galvanisé les ténors du Parti (ci-dessus, de droite à gauche, avec couvre-chef : Harlem Désir et Martine Aubry ; avec casserole, et un peu en retrait : Dominique Strauss-Kahn)
Il y a désormais un chef aux commandes, un pilote dans lavion, qu’on se le dise ! À Notre-Dame-des-Landes ou ailleurs.

dimanche 28 octobre 2012

Évolution défavorable





ERIC CIOTTI

































vendredi 26 octobre 2012

Promesse de campagne

Avec François Hollande, le Contrat de Génération :

Pour faire gagner la France !


Le management, c'est maintenant !

mercredi 24 octobre 2012

Antiracisme

Madame Parisot, la présidente du Patronat, qui confiait ces jours derniers craindre un déferlement de « racisme anti-entreprises » voit hélas ! confirmée, chaque nouveau jour qui passe, la justesse de son analyse. Partout, au sein de sociétés développées qu'on eût pourtant pu croire débarrassées de ce genre de pulsion archaïque, la bête immonde refait surface.


Ci-dessus, la horde déchaînée et sanglante s'en prend - comme à son ignoble habitude - à un homme seul, victime de sa différence. 
Tout cela n'est pas sans évoquer les heures les plus sombres de notre histoire. Et nous rappelle que la lutte contre les discriminations est un combat sans cesse recommencé.
Sur ce second document, bouleversant, on distingue un crâne, exhumé d'un charnier récemment découvert à proximité de l'immeuble de la CGT, à Montreuil-sous-bois (une pure coïncidence semble bien improbable). Quel était donc le crime de ce malheureux froidement exécuté, sinon d'avoir défendu vaille que vaille sa foi en l'entreprise, sa culture de compétitivité, et puis d'avoir cru jusqu'au bout à une société libre, affranchie des pesanteurs bureaucratiques brimant au quotidien l'honnête propriétaire de force de travail... !
 

Et maintenant, quelques messages personnels




samedi 20 octobre 2012

vendredi 19 octobre 2012

Variations pour la main droite

1) Up !


Tommy Smith, sprinter nord-américain, né à Clarksville, Texas, le 6  juin 1944. Étudiant en sociologie, pulvérise à ses heures perdues (pour la sociologie) divers records du monde de vitesse sur 200 et 400 mètres entre 1966 et 1967. Gâche la grande fête des Jeux Olympiques de 1968 et, du même coup, celle de la bande de politiciens ayant pourtant tout mis en œuvre – quelque temps auparavant – pour que ladite fête se déroule dans les conditions les plus décentes possibles, mitraillant par exemple, dans la capitale mexicaine, une foule réunie d’étudiants chevelus et gauchistes, par ailleurs désarmés (400 morts). Trouve que les Noirs sont maltraités aux USA (on croit rêver !). Brandit donc, pour exprimer cette opinion absurde, après avoir triomphé insolemment, dans l'épreuve, d'une poignée d'adversaires, son poing ganté de cuir vers le ciel, tout en regardant symétriquement en direction de ses pieds, sous les huées du public et à l’attaque de l’hymne dit national. Paiera très cher son geste en menaces diverses lui promettant notamment la mort, la torture et celles de ses proches, voire même l’exclusion à brève échéance de toutes les équipes sportives officielles (on croit rêver !). Donnera – pour finir – son nom à un stade de La Courneuve, ce qui revêt une importance capitale, au point de vue citoyen.


2) Down !




Albert Richter (1912 - 1940) : coureur cycliste allemand. Champion national et champion du monde amateur de vitesse à sept reprises de 1932 à 1939. Entraîné par Ernst Berliner, un Juif. Devant l'obligation faite à ce dernier de s'effacer au profit d'un autre - conséquence des nouvelles lois racistes d'État - Richter refuse de le désavouer et de s'en séparer. Déclare haut et fort, peu avant l'explosion du second conflit mondial, qu'il refuse «d'aller combattre des gens» (les Français) qui sont ses «amis». Refuse aussi ostensiblement de faire le salut nazi en public, ou même d'arborer le nouveau maillot réglementaire à croix gammée durant les compétitions officielles. Représente pour la débile volonté de résistance (passive) subsistant malgré tout en Allemagne, de 1933 à 1945, une sorte de point de repère privilégié : on se rend sur sa tombe avec un respect affiché, on l'applaudit frénétiquement, de son vivant, dans les réceptions en oubliant à son tour de saluer à l'allemande, etc. Tente, en 1940, de fuir vers la Suisse. Arrêté par la Gestapo, est retrouvé suicidé par pendaison le 3 janvier 1940. Quoique amateur fanatique de vélo, n'aura donc guère eu que ce seul point commun avec Nicolas Sarkozy, Michel Drucker ou Thibaut Pinot. Aura - enfin - donné son nom à un vélodrome, à Cologne, ce dont nous n'avons pas fini de nous foutre.

jeudi 18 octobre 2012

Homo homini Gracie

L’homme n'est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu'il se défend quand on l’attaque, mais un être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une bonne somme d’agressivité. Pour lui, par conséquent, le prochain n’est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possibles, mais aussi un objet de tentation. L’homme est, en effet, tenté de satisfaire son besoin d’agression aux dépens de son prochain, d’exploiter son travail sans dédommagements, de l’utiliser sexuellement sans son consentement, de s’approprier ses biens, de l’humilier, de lui infliger des souffrances, de le martyriser et de le tuer. Homo homini lupus : qui aurait le courage, en face de tous les enseignements de la vie et de l’Histoire, de s’inscrire en faux contre cet adage ?

                        


La civilisation doit tout mettre en oeuvre pour limiter l’agressivité humaine et pour en réduire les manifestations à l’aide de réactions psychiques d’ordre éthique. De là, cette mobilisation de méthodes incitant les hommes à des identifications et à des relations d’amour inhibées quant au but ; de là cette restriction de la vie sexuelle ; de là aussi cet idéal imposé d’aimer son prochain comme soi-même, idéal dont la justification véritable est précisément que rien n’est plus contraire à la nature humaine primitive.

Sigmund Freud, Le malaise dans la civilisation.


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mercredi 17 octobre 2012

Les fenêtres d'Élise

  
Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler (...)

Stéphane Mallarmé, Les fenêtres.

vendredi 12 octobre 2012

Magie sublime de la Pensée-Propriétaire

Fonctionne également avec Paris, Marseille, Lille, Pékin, Barcelone, Munich, Berlin, Hà nôi, New York, etc etc.

« Nul besoin d’habiter ces appartements pour aimer Vienne. En être propriétaire suffira. » 
Vienne, 2012.
(photographie : Lilith Jaywalker)




jeudi 11 octobre 2012

lundi 8 octobre 2012

Les reconnaître à leurs fruits

« L’argent est un fruit toujours mûr. »
John Heywood, Proverbs in the english tongue

        

vendredi 5 octobre 2012

Pinot, simple sportif


« Thibaut Pinot, qui confesse que les études ne « le passionnaient vraiment pas du tout », passe un accord avec ses parents. Une fois son bac STG en poche, il a deux ans pour passer pro. En cas d'échec, il serait devenu policier ou pompier, « un truc qui bouge ».

Libération, 30 septembre 2012.

mercredi 3 octobre 2012

L'usine à rêves

« Les patrons prennent grand plaisir à donner à l’idiot, comme un présent, le salaire dont ils privent le sage, pour se montrer à l’un sous les traits de la bonté,
 
                                 
à lautre sous les traits de la puissance.
 
 

(Jean-Paul Richter, Éloge de la bêtise)

 

Hécatonchires

Europe occidentale, septembre 2012.