lundi 31 août 2015

Isis

Des résédas (heures arrêtées !)
Des roses aux bras arraisonnées,
En la ruse irisée d'Éros usés,
Isis toujours ressuscitait.

(Zaïche, 24 juin 2015)

Notes sur la religion dans son rapport au communisme (4)

 
Le Moine bleu : 
La mise au pas des gens du Livre, 2543 ap. J.-C. l'imposteur 
(détail)

L'avenir de l'Islam n'est pas au djihadisme. L'avenir de l'Islam réside dans son intégration finale par le capitalisme, sous forme de redoutable supplément d'âme conservateur. Le djihadisme est une fièvre que le capitalisme ne saurait tolérer beaucoup plus longtemps, sous peine de risquer bientôt l'extinction brutale, et sanglante. C'est pourquoi ceux qu'effraie la notion de guerre de civilisation sont largement moins stupides que d'autres, révoltés par cette même notion au plan théorique. Il y a de quoi, en effet, être effrayé. Une guerre de civilisation se déroule évidemment sous nos yeux inaptes, de longue date, à plus rien saisir de phénoménal, une guerre d'intensité variable et opposant deux monstres : l'archaïsme, le non-contemporain, la réaction islamiques, d'un côté, et le libéralisme moderniste-tolérant de l'autre. Ce conflit se traduit essentiellement, en Europe occidentale, loin, très loin du champ de la production réelle (ce qui est au passage un signe extrêmement encourageant de haute compatibilité islamo-capitaliste) par la coexistence plus ou moins pacifiée, par la police laïque, de plusieurs espace-temps symboliques au sein d'un même espace prétendument public. Voici un couple de lesbiennes radicales, attablées en terrasse avec un transgenre de leur connaissance et devisant ensemble de la perspective de légalisation prochaine de la GPA pour les couples homosexuels par l'Assemblée nationale. À quelques mètres de là, dans la même rue du vingtième ou du onzième arrondissement de Paris, à la sortie de certain temple monothéiste, une toute autre convivialité suit son cours, en perruques et jupes longues hassidiques ou voile islamique, au choix, mais également sexuellement obsédée par la «pudeur» féminine, et vouant, sans aucunement penser à mal, la première convivialité (saphique-tolérante) au même enfer simplement objectif, dogmatique, bref théologique, c'est-à-dire sans question, au point de ne lier, par conséquent, avec ladite convivialité infernale que des relations «citoyennes» fortement distendues, sinon réduites au minimum. Souvent, pourtant, ces temps-ci, les lesbiennes radicales défendent farouchement les femmes voilées en tant que telles (le hassidisme, lui, étant intégralement tabou, fût-ce pour assurer sa défense éventuelle au nom de la diversité des «cultures»), contrairement au vieux féminisme bourgeois résiduel ayant du plomb dans l'aile (à défaut, comme l'ex-rédaction décimée de Charlie-Hebdo, d'en avoir pour l'instant reçu ailleurs pour prix de ses insupportables blasphèmes). Ce «droit inaliénable» à l'aliénation, et en l'espèce à porter le hijab ou le niqab dont les femmes, en terre d'Islam, se trouvent, rappelons-le, impitoyablement privées sous peine de persécution et de mort, figure, comme on le sait si l'on est un lecteur régulier des livres inestimables produits à chaque seconde par les Éditions de La Fabrique, chez nos anti-patriarcat d'Occident, le modèle glorieux de toute révolte féminine authentique. Il demeure, cependant, singulièrement plus rare que la réciproque soit vraie, et que les femmes voilées militent avec ferveur en tant que croyantes pour le droit des homosexuelles à jouir comme elles l'entendent, aussi fréquemment et librement qu'elles soient susceptibles de le désirer. Chacune des deux communautés représente, en vérité, l'enfer quotidien de l'autre, la différence résidant dans l'acceptation plus ou moins honnête de ce fait, la possibilité, plus ou moins verrouillée par l'obligation religieuse ou  crypto-religieuse - à direction toujours masculine - d'une telle acceptation. Telle est la modernité libérale du moment, du moment de cette non-rencontre perpétuelle, dans sa version bancalement tolérante d'atomisme idéal. Un atomisme que la religion ne vient somme toute ici que couronner, renforcer, sanctifier, consacrer pour jamais, à la faveur de ses ignobles et habituelles postures d'éternité.  

Palmyre

Feu le Temple du Soleil, Palmyre, été 2015.

« Tu n’auras point d'autres dieux devant ma  face.
Tu ne te feras point d’image taillée, de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent. »

(Exode 20 : 3)

samedi 29 août 2015

Toujours en pleine forme

... depuis la dernière fois !

(Meïr Ettinger, libre dans sa tête...)

« Ha Ha Hi Hi. Je sais que Jésus m’aime
C’est par lui que l’aveugle voit,
Le sourd entend, le boiteux marche,
Ha Ha Hi Hi. Je sais que Jésus m’aime
Et si quelqu’un au ciel ira,
C’est moi, moi, moi et moi.
C’est moi... »

(Chant des petits sablais protestants baptistes)

Notes sur la religion, dans son rapport au communisme (3)

 
Le moine bleu : 
Une Assemblée générale qui tourne au drame 
(sous-titre : Tout ce qui divise la classe ouvrière est mauvais), 
 vers 2012 ap. J.-C.

Un temps s'avance, plus guère lointain, où les derniers djihadistes survivants de Syrie, d'Irak, du Val-de-Marne et d'ailleurs, éclopés, épuisés, ayant perdu successivement la jambe gauche, le poumon arrière puis le testicule droit au cours de moult batailles acharnées, auront désormais à coeur d'employer le temps et les organes qui leur restent à servir différemment la gloire du Seigneur : en d'autres termes à faire des affaires sous son soleil d'airain. Ils pourront, ce jour-là, se souvenir que M. Erdogan, islamiste modéré, c'est-à-dire grand massacreur modéré de kurdes, d'athées et de révolutionnaires turcs, avait, de très longue date déjà, fourni le modèle impeccable d'une telle parfaite reconversion, d'un alliage idéal - et même idéhallal, si l'on nous passe ce néologisme douteux - du capitalisme le plus violent, le plus impitoyable, le plus dénué de sentiments, en deux mots : le plus efficace et macronien, avec la rigueur morale suprêmement digne qu'exige à chaque instant le service fidèle du Très-miséricordieux. L'Arabie saoudite, l'Indonésie (ou le Qatar, bien entendu, charmant micro-pays folklorique ami de la France des Lumières, dont il détient désormais, comme chacun sait, les conditions expresses du rêve permanent sous forme d'hôtels de luxe ou de clubs de football) pourront alors également offrir à nos délicats vétérans l'exemple absolu de cette tartufferie splendide (au sens noble) laissant-faire et laissant-passer en matière économique (sans oublier de laisser massacrer, évidemment, tout ce qui - dans un tel cadre idyllique - pourrait ressembler à une révolte, ou à une simple protestation de travailleurs réduits en esclavage) cependant, donc, qu'elle reste intraitable sur le plan des moeurs, de la religion, du respect perpétuel des meilleures bienséances, bref : sur le plan des valeurs. Et alors, notre djihadiste de Syrie, ayant jadis tout donné à la cause, s'étant autrefois grisé de ces belles folies de jeunesse qu'auront été pour lui les décapitations de masse au couteau rouillé, les viols collectifs d'enfants mécréants de douze ans ou la destruction systématique à l'explosif de trésors archéologiques hellénistiques d'inestimable importance, se plongera, une dernière fois, dans la pure extase mystique en toute innocence, devant ces gigantesques buildings d'acier dont quelque ancien collègue de combat lui aura délégué, d'un geste imperceptible, la charge de l'érection proéminente puis, en tournant le regard à l'ouest, ces stades de coupe du monde, délicieux et saillis, sous ses nouvelles responsabilités managériales, en quelques mois, à peine, des entrailles de la Terre pétrolifère, à coups de trique assénés, jusqu'à la mort au besoin - lorsque les délais et la conjoncture l'auront exigé - sur les épaules d'immigrés infidèles, et imbéciles. Là, songeant, décidément, à la belle réussite de synthèse de cet islam moderniste, de cet islam de paix, de cet islam de l'économie autant que des valeurs lequel, partout, succèdera - avec la bénédiction du monde, dans le suave concert des nations réconciliées - aux bien regrettables, sans doute ! aux malencontreux débordements enthousiastes de feu l'État islamique, notre héros entrepreneur d'aujourd'hui se dira, une fois encore, goguenard, et dans un sourire malicieux : «  Les valeurs, et les voleurs ! bordel de Dieu, il n'y a que ça de vrai ! »

vendredi 28 août 2015

Une lettre de Sigmund Montana

« Poutain ! Yé les mains faites pour l'or, et elles sont dans la névrose....»
(le Dr Freud au travail dans son cabinet, Vienne, vers 1910)

« Prends garde, ma princesse ! Quand je viendrai, je t'embrasserai à t'en rendre toute rouge et te gaverai jusqu'à ce que tu deviennes toute dodue. Et si tu te montres indocile, tu verras bien qui de nous deux est le plus fort : la douce petite fille qui ne mange pas suffisamment ou le grand monsieur fougueux qui a de la cocaïne dans le corps. Lors de ma dernière grave crise de dépression, j'ai repris de la coca et une faible dose m'a magnifiquement remonté. Je m'occupe actuellement de rassembler tout ce qui a été écrit sur cette substance magique afin d'écrire un poème à sa gloire.»

(Sigmund Freud à sa fiancée Michelle Pfeiffer, 2 juin 1884).

Figli del papà

Jozef Wesolowski, militant anti-mariage-pour-tous extrêmement polisson
(planète Terre, 2015 ap. J.-C.).

« Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu'il s'endorme à la tombée du jour
Prendre un enfant par l'amour... »

(Yves Duteil, Prendre un enfant)

Notes sur la religion, dans son rapport au communisme (2)

Le Moine Bleu, 
Les débuts difficiles de l'anti-hiérarchisme, 1372.
 (détail)

Rêvons. Imaginons, un bref instant, un travailleur malien, arabe, turc ou quelque autre prolétaire que ce soit issu, plus ou moins lointainement, d'une autre région de culture traditionnelle musulmane, et choisissant plutôt, pure hypothèse délirante ! en pleine liberté et au moment de se définir lui-même, d'assumer par révolte telle identité purement politique, apatride et athée. Cet homme ne délaisserait-il pas, à l'instant même, de fait, toute autre identité - essentialisée, elle - que la société spectaculaire (gauchistes compris) essaie d'ordinaire à toute force de lui coller sur le dos à fin de stabilité symbolique ? Ledit camarade, ce grand choix effectué, ne pourrait plus être ravalé autoritairement à quelque communauté illusoire, nationale ou transnationale que ce soit. On nous dira que de telles transformations ne sauraient se produire ex nihilo. Mais nous ne sommes pas ex nihilo. Nous sommes dans une puissance capitaliste d'avant-garde exploitant des travailleurs de la manière la plus moderne possible, et leur fourguant ensuite, au cours de ce qu'il leur reste de temps dit libre, une camelote culturelle de pointe à consommer. Toute cette modernité objective façonne. Elle force immanquablement la main, en quelque sorte, à la modernité ouvrière subjective, cela depuis que le capitalisme existe et exploite. L'extinction progressive du sentiment du divin chez les immigrés italiens, ou polonais, ou portugais, au bénéfice du syndicalisme, de la politique ou simplement du libertinage individualiste, serait-elle, hors toute considération historique et dialectique, simplement impossible à concevoir chez d'autres ethnies ? Il suffit, pour se convaincre de la fausseté dogmatique d'une telle position, d'examiner la situation des travailleurs, des travailleuses immigrées arabes d'aujourd'hui, relativement à leurs anciens (et leurs anciennes) ayant connu, ne fût-ce que depuis un autre espace-temps, certes, que le travailleur ou le bourgeois français, la période d'hédonisme libéral de la fin des Trente Glorieuses. Ce que le gauchisme contemporain, souvent, refusera d'admettre ici, c'est la pure défaite historique, la perte objective de liberté individuelle (en matière de moeurs, de sexualité, de comportement festif, etc) notamment par soumission gauchiste opportuniste à la pression religieuse latente et renouvelée. Cela vous a un tout autre air que l'identité maghrébine intangiblement conservatrice à respecter en tant que telle, et autres sornettes idéologiques typiquement indigénistes-de-la-république. Et la chose ne vaut pas qu'en France. Partout dans le monde arabe, de telles compromissions gauchistes auront, à toutes époques, fait le lit de cette régression purement historique, et pourtant mise au compte ensuite, de manière criminellement stupide,  et anti-dialectique, de quelque solidité essentielle, structurelle, transhistorique du conservatisme moyen-oriental, maghrébin ou africain. 

La déchristianisation finale du peuple français était objectivement, voilà cent ans, quelque chose d'impossible à imaginer, une hypothèse absolument fantaisiste. Il faut cependant persister à croire une telle hypothèse, radicalement anti-religieuse et anti-identitaire, possible, et pour toutes et tous encore ! sous le capitalisme, car c'est ainsi, après tout, que le capitalisme procède, par décomposition progressive des identités. Il convient de considérer définitivement, d'autre part, comme plus ou moins inconsciemment raciste la thèse gauchiste spontanée interdisant le surgissement identiquement possible chez tous les hommes d'une telle conscience de classe. La conscience de classe, nourrie, pour une large part, par la pire détresse matérielle et la haine instinctive (toujours très sûre) des riches prêchant par tous moyens, y compris théologiques, la paix sociale et la collaboration de classe ne saurait se voir absurdement réservée aux riches. L'égalité de toutes ethnies devant la possibilité radicale d'apostasie et de basculement final hors de toutes identités, devient ainsi pour nous le critère décisif de l'antiracisme authentique.

En un mot comme en mille, le communiste, l'anarchiste, le révolutionnaire - tel pourrait bien être sa définition adéquate - est celui qui disparaît, une bonne fois pour toutes, en tant que porteur d'identité fixe. Il serait, pour un libertaire digne de ce nom, aussi absurde de souscrire à la thèse d'une existence déterminée a priori, intangible, quasiment biologique du musulman que de dénier au Français blanc de souche (comme disent ces imbéciles d'identitaires polychromes toujours assoiffés de racines) la possibilité de devenir jamais autre chose, au mieux, qu'un catholique ou un protestant modéré. Celui qui assume de manière acritique une identité fondamentale religieuse plutôt qu'une identité de classe, mouvante, décomposée, bref moderne et ouverte à tous les bouleversements de l'avenir, incluant la genèse d'un univers sans Dieu, a fait un choix d'adulte. Il ne saurait être, dans ce choix, ni encouragé ni défendu - à la manière d'un mineur cornaqué - par tel grand frère libertaire fermant, magnanime, les yeux sur le comportement aberrant, quoique sans conséquences gravement immédiates, de son cadet bien-aimé.

jeudi 27 août 2015

Notes sur la religion, dans son rapport au communisme (1)

Le moine bleu, 
Cantique à soeur-grosse-batte (détail)

Nous ne sommes pas contre la religion. Nous sommes contre la transcendance. Nous sommes contre la sublimité de tout Dieu ingrat tenté de se maintenir dans une distance infinie, incommensurable, vis-à-vis de la conscience humaine l'ayant un jour engendré. En accouchant de ce Dieu, la conscience humaine accouchait d'un but : celui, non encore clairement aperçu par elle, de célébrer et de hâter la venue définitive de sa propre gloire concrète. Au travers de la gloire de Dieu, nous ne pouvons jamais reconnaître que la gloire travestie de notre propre félicité terrestre, le plaisir humain retardé de tourner enfin autour de nous-mêmes, comme autour de notre propre soleil. Aussi n'avons-nous que faire de corriger à la marge le projet religieux dominant, ni d'opposer niaisement mystique et positivité cléricale. Les mystiques de la transcendance et de la soumission - dont le djihadisme mondialisé fournit le tragique exemple contemporain - valent bien, en termes de pourriture, l'orthodoxie mécanique et froide. Il ne s'agit pas pour nous de fusionner, de disparaître, de nous abîmer en Dieu dans les transes. Il s'agit de devenir Dieu. Il s'agit que Dieu nous laisse à jamais sa place, qu'il aura d'ailleurs pris le soin - et le temps - de chauffer. Tel est le seul grand remplacement que nous daignons connaître et que nous appelons de nos souhaits. « L'essence de l'État comme de la religion est la peur de l'humanité devant elle-même » écrivait le jeune Engels. Le respect sans question accordé à Dieu procède toujours d'une consolation de lâche. Tout Dieu rechignant à céder son trône, regimbant à lâcher son sceptre, renâclant à s'effacer, vieille barbe ! au profit de notre propre règne humain millénaire, ne saurait mériter de notre part qu'un mépris et une colère également putschistes. 

Hymne à l'intolérance




« La vérité n'est pas tolérante. »
(Herbert Marcuse)


 





mercredi 26 août 2015

Du non-contemporain qui va bon train

Non-contemporain synchronisé, Europe, début du 21ème siècle.
(photographie : Guillaume Pépy)

« On ne connaissait jusqu'à maintenant de révoltes des couches anciennes contre la civilisation sous cette forme démonique qu'en Orient, surtout dans l'Orient musulman. Et leur fanatisme profite toujours, et maintenant chez nous aussi, aux gardes blancs. Il en sera ainsi aussi longtemps que la révolution n'assumera pas l'Hier qui vit toujours et ne le débaptisera pas. Avec le recul d'Hitler il se peut que le non-contemporain paraisse aussi plus faible. Il demeure cependant comme germe et comme fondement de la surprise national-socialiste comme de toute surprise hétérogène future. Le national-socialisme a montré assez de prolétarisés devenus des démons ; leur image ridicule et terrifiante ne doit pas être oubliée, et encore moins laissée à l'abandon. »

(Ernst Bloch, Héritage de ce temps)

Chanson à écouter dans le Thalys, à la nuit tombante, entre deux rafales.

dimanche 23 août 2015

Écologie

 « Je suis un fidèle soutien du président de la République. » 
(Jean-Vincent Placé, sénateur écologiste, en vacances 2015)

Voilà quelques décennies, les polpotistes du Kampuchéa Démocratique exécutaient systématiquement, à coup de bêche de préférence (dans un souci d'économie de munitions), tout ex-fonctionnaire et tout ex-soldat identifié du régime Lon Nol, à compter du grade de maréchal des logis-chef. 

De nos jours, les membres de l'État Islamique de M. Al Baghdadi décapitent volontiers au couteau, brûlent au lance-flammes, noient lentement dans des piscines prévues à cet effet, et, enfin, violent méthodiquement tout ennemi reconnu par eux irrémissible, soit tout non-musulman, athée, femme libre, communiste, etc, coupable de croiser un de ces quatre matins leur mauvais chemin de vertu et de guerre.

Pour ce qui est - à présent - des insurrections victorieuses à venir, et relativement, en particulier, à la prochaine révolution prolétarienne destinée à survenir extrêmement prochainement sur le territoire français, nous sommes hélas ! au regret de devoir informer ici notre aimable lectorat (à la fois terriblement exigeant en matière d'informations et traditionnellement enclin à la meilleure tolérance) que nous ne sommes nullement en mesure de déterminer le sort exact, au plan biologique, devant être réservé in fine par l'histoire tragique de l'univers à la coupe de cheveux, tellement emblématique, de M. Jean-Vincent Placé, sénateur écologiste de l'Essonne. 

On se bornera, dans le but louable d'alimenter le débat, à rappeler ici la capacité d'adaptation ordinaire hautement élevée de l'espèce particulière (pour causer taxinomie) à laquelle M. Jean-Vincent Placé, sénateur écologiste de l'Essonne, se trouve affilié, laquelle capacité aura ainsi permis aux myriades d'individus composant cette espèce notable de survivre, de prospérer ainsi, bien sûr, que de se reproduire allègrement depuis déjà un fameux bail paléontologique : huit mille sept-cent soixante-douze ans, pour être précis ! À supposer que nos calculs, bien entendu, s'avèrent un tant soit peu susceptibles d'exactitude.




samedi 22 août 2015

Valeur ajoutée

vendredi 21 août 2015

Encore sous le choc (du mois)


Disparition du journaliste Emmanuel Ratier

Le Moine Bleu apprend à l'instant avec stupeur, les pieds dans l'eau et quelque part sous un soleil de plomb, que pour ce qui concerne - en revanche - M. Emmanuel Ratier, animateur de l'émission Le Libre journal de la résistance française (sic) sur l'organe national-maousse Radio-courtoisie, et auteur, notamment (oui, car le mec bossait : ça, de ce côté-là, on peut pas dire) de la lettre bimensuelle intitulée Faits et documents, bref, donc, que pour M. Ratier, résistant français, ce sera désormais Ici-l'ombre ! a perpète. 

M. Ratier semble hélas ! en effet, nous avoir quittés hier au soir, des suites, sans doute, comme on dit ordinairement, d'une longue maladie (mais c'est ça aussi, de refuser de manière un peu bébête de s'entourer de cancérologues juifs compétents, pour de mesquines histoires idéologiques). À moins que la maladie en question n'ait été au contraire plutôt courte, en l'espèce, voire fulgurante ou compulsive, façon Venner. Reconnaissons-le franchement : nous n'en savons guère plus à cette heure. Nous ne sommes pas aussi prompts à dénicher toutes informations valables, quoique occultes, que l'était M. Ratier. Le mystère règne ici comme ailleurs, au reste assez étouffant et trouble, il faut bien l'admettre. Un peu comme cette histoire de onze septembre, vous vous souvenez ? avec ce trou d'entrée singulièrement trop petit sur le Pentagone, et puis, de manière générale, toutes ces étoiles de David répandues extrêmement franc-maçonniquement, en regardant attentivement, sur les billets de un dollar américains, depuis la nuit des temps. Car, soyons raisonnables et sérieux, ne serait-ce qu'une seconde : qui avait réellement intérêt, au fond, à cette disparition soudaine et fort opportune de M. Ratier, résistant français, en ce jour précis du 20 août 2015, tandis que la France entière, occupée (si l'on peut dire), regarde ailleurs comme un seul homme, distraite de se trouver plongée dans sa vacance salariale ? Si ce n'est, évidemment, certains groupes de pression - que nous refuserons, bien entendu, étant donné leur influence considérable, de nommer explicitement ici (par crainte de perdre notre boulot, vous comprenez, ainsi qu'un certain nombre d'avantages symboliques, dont nous entendons conserver une trace timide, un soupçon vague). Bon, quoi qu'il en soit, c'est comme ça. Un ami historique de la bande à Coston vient de passer l'arme à gauche. Cela arrive, après tout. Cela arrivera, certes, de moins en moins, avec le temps qui s'écoule, forcément. Et comment dire ? Du coup, nous, on va peut-être reprendre des nouilles, finalement. 

mardi 18 août 2015

L'un sans l'autre


« Sans athéisme, 
le messianisme ne peut avoir sa place... »
(Ernst Bloch)

lundi 17 août 2015

Je suis un évadé (c'est l'été, nom de dieu !)

                                                     

« La prison est un arrêt provisoire pour tous ceux frappés par la répression. C’est un lieu où le métal interne de chacun est testé dans la pratique, le point final des grandes décisions et des grandes transformations intérieures. C’est un organisme social pourri où règne la balance et la soumission, le royaume obscur du pouvoir, le lieu de la honte, l’endroit où la liberté n’est pas seulement retenue captive, mais humiliée, traînée dans le sang entre la came, le mitard et les couloirs crasseux, là où les hommes apprennent à se détester. Des milliers d’analyses existent sur la prison et ses habitants, je dirais pareil que le guérillero urbain Jean-Marc Rouillan, que les personnes les plus à même de parler de la prison sont ceux qui y ont passé même un court instant de leur vie.

Pourtant, la réalité c’est que plus tu passes de temps ici, plus il devient complexe pour toi de décrire les fonctionnements et la structure de cette société vraiment misérable. En bref donc, la prison signifie une mort lente, le cannibalisme social, la soumission du plus faible, la résignation, la catastrophe psychosomatique, la came, les psychotropes, les individus-déchets entassés dans les décharges de l’État, le mitard, la hiérarchie, le fanatisme religieux, le communautarisme racial et le racisme diffus, les conceptions nationalistes de toutes nuances, l’enfermement, l’attente, l’autodestruction, les blocages, l’assassinat des sentiments, les contraintes secrètes, l’inertie générale, l’immobilisme. Il n’est pas exagéré de dire que la société des prisonniers est l’enfant bâtard de la société capitaliste, une machine de mort bien huilée faite de glace et dans laquelle se cache tout l’excédent de laideur du monde moderne. »

(Nikos Romanos, extrait d'une interview au journal Hit and Run, traduit du grec par les soins de Ravages éditions, Août 2015). 

***

Note : L'intégralité de cet entretien est disponible sur le site de Non-Fides : ici !

samedi 15 août 2015

PAOK überalles

vendredi 14 août 2015

Jugendstil


Gate 4 rules

jeudi 13 août 2015

I love you fuck off

samedi 8 août 2015

vendredi 7 août 2015

Paz Vega


Que voulez-vous qu'on vous dise, au juste ? C'est comme ça. C'est trop court. C'est vrai. Mais c'est toujours trop court, et ça le sera toujours. Non ? Imaginez un seul instant, pauvres fous, et misérables folles, que la victoire de ce qui s'annonce là soit amenée à durer. La chose serait tout bonnement impossible, qui impliquerait la libération de telle énergie redoutable que nous ne connaissons pas, qu'il vaut mieux ne pas chercher à connaître - au reste - dans l'intérêt de la continuation immédiate, disons dans un délai de quinze nuitées, de notre propre existence matérielle. En d'autres termes, la violence que recèle tout ça - sans parler expressément ni de sauvagerie, ni de bestialité, ni de vérité profonde - doit demeurer hors de notre portée, hors de notre maîtrise rationnelle afin que ce monde continue, c'est-à-dire continue au-delà de notre propre mort, soit celle de tous les autres. Un sacrifice, en somme. Ce qu'est la danse, ce qu'elle indique. De loin, certes. Mais de près aussi. Tellement et douloureusement et insupportablement près.

Bon, sinon, pour ceux que cela titille outre-mesure, Strip-tease, art de l'agacement, de Laurent de Sutter, est toujours disponible aux éditions du Murmure. L'ouvrage nous apparaît, disons-le franchement, un peu limité : fondamentalement historique, sociologue, savant, etc, bref science-humanisé, dispersé et spécialiste. Il ne manque, néanmoins, ni de style ni de drôlerie épisodique. Et puis, la limite ne saurait apparaître, en matière de strip-tease, intégralement rédhibitoire, n'est-il pas vrai ? En outre, comme on est pas chien, et que bordel, vraiment ! c'est l'été, nom de dieu ! voilà ci-dessous l'intégrale de ce truc manesque de la Mala Rodriguez sur laquelle Paz Vega faisait, voilà déjà quinze ans (aïe !) son sacré numéro de principe de plaisir déchaîné, dans Lucia y el sexo

Enjoy, girls and boys.
Enjoy and cry.

jeudi 6 août 2015

L'âge d'or

 
Dios Kouros de Lemnos (période hellénistique, Musée de Myrina)  

« Nous aurons l'amour
dedans tous nos problèmes, 
et tous nos discours
finiront par 
Je t'aime !
Vienne, vienne, alors,
vienne l'Âge d'or... »

(Léo Ferré, L'âge d'or)

lundi 3 août 2015

En tête

Jean Delville, Orphée mort (1893).

« En tête, la souffrance terrestre marchait, 
les yeux baissés, main dans la main avec la joie du rêve. »

(Gottfried Keller, La mort du poète).