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vendredi 15 août 2025

Des vieux potes...

 

Un seul fascisme.
La même défaite. 
Gloire à l'Ukraine !

vendredi 28 février 2025

Un communiqué des éditions PLON !


Au beau milieu de cette actualité géopolitique troublée et inquiétante, il subsiste néanmoins quelques sérieux motifs de se réjouir. Non : tout n'est décidément pas perdu, ni au plan économique ni au plan culturel, lesquels sont par définition étroitement liés. L'édition française, en particulier, donne quotidiennement la mesure de son dynamisme et de son niveau d'exigence. Et les rodomontades de M. Trump, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, n'y changeront rien. Certes, des taxes injustes, contraires à l'esprit même du commerce libre et non-faussé, risquent bientôt de s'abattre, par exemple, sur les lecteurices francophones et universitaire locales du dernier ouvrage de Mme Rokhaya Diallo, consacré au féminisme et publié par nos soins. Mais il en faudra plus pour décourager le public américain cultivé de découvrir et redécouvir encore cette pensée novatrice ayant toujours fait l'âme de la vieille Europe bien autant, sinon plus, que le vin, le fromage ou la maroquinerie de pointe !


Et il n'y a pas que le féminisme (traité par l'une de ses spécialistes incontestées même) qui soit concerné : dans tous les domaines de l'intellect, les éditions PLON feront ainsi leur juste place à l'émancipation, et au rêve jamais vaincu d'une lecture ouverte et tolérante, pour aller demain, ensemble, vers un meilleur avenir inclusif et solidaire ! Mr Trump, essayez donc de taxer les ouvrages ci-dessous si cela vous chante ! Ce sera peine perdue ! Le message doit passer, et le message passera ! 





mercredi 19 février 2025

Misère de l'anticampisme contemporain (détail)

                        

Autres titres possibles :
 
1) ≪Un seul et unique ennemi fasciste mondial, n'en déplaise aux stratèges en chambre imbéciles...≫
 
2) ≪Tu signes juste là, ducon, en bas à droite : contre les Noirs, les Gays décadents, les Athées sans-enfants et les Ukrainiens Nazis !≫

3) Conférence de Munich 1938 (reloaded)

4) Tout ça, c'est la faute à l'OTAN et à l'impérialisme américain (d'ailleurs, y en aurait-il un autre ?)

5) Quelle connerie, la guerre ! L'extermination d'un peuple par un État fasciste, c'est tellement plus mieux...

6) Le retour triomphal et définitif de Liberty Valance

7) GLOIRE À L'UKRAINE ! 

dimanche 9 février 2025

Ok Boomer !

(Gars sûrs et Parti de la jeunesse, à la rue, France, date indéterminée)
   
≪L'indignation morale ne peut comprendre que réussissent dans l'appareil ceux que l'intuition charismatique perçoit comme les plus bêtes, les plus ordinaires, ceux qui n'ont aucune valeur propre. En fait, ils réussissent non pas parce qu'ils sont les plus ordinaires mais parce qu'ils n'ont rien en dehors de l'appareil, rien qui les autorise à prendre des libertés à l'égard de l'appareil, à faire les malins. Il y a donc une sorte de solidarité structurale, non accidentelle, entre les appareils et certaines catégories de gens, définis surtout négativement, comme n'ayant aucune des propriétés qu'il est intéressant de posséder au moment considéré dans le champ concerné. En termes plus neutres, on dira que les appareils vont consacrer des gens sûrs, mais sûrs pourquoi ? Parce qu'ils n'ont rien par quoi ils puissent s'opposer à l'appareil. C'est ainsi que dans le Parti communiste français des années 50 comme dans la Chine de la "révolution culturelle", les jeunes ont beaucoup servi de gardes-chiourme symboliques, de chiens de garde. Or les jeunes, ce n'est pas seulement l'enthousiasme, la naïveté, la conviction, tout ce qu'on associe sans trop y penser à la jeunesse ; du point de vue de mon modèle, ce sont aussi ceux qui n'ont rien ; ce sont les nouveaux entrants, ceux qui arrivent dans le champ du capital. Et du point de vue de l'appareil, ils sont la chair à canon pour combattre les vieux qui, commençant à avoir du capital, soit par le Parti, soit par eux-mêmes, se servent de ce capital pour contester le Parti. Celui qui n'a rien est un inconditionnel ; il a d'autant moins à opposer que l'appareil lui donne beaucoup, à la mesure de son inconditionnalité, et de son néant≫.

(Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique)

mercredi 2 octobre 2024

jeudi 5 septembre 2024

Message ému à tous les anti-abstentionnistes de gauche !

Et tu repasses quand tu veux, surtout, pour un front républicain ! 

jeudi 29 août 2024

mercredi 17 juillet 2024

Bienheureux les Grecs !

(Ci-dessus : petit précis d'≪antiracisme politique≫, 
c'est-à-dire, donc : ≪barbare≫, si on a bien compris).


CORNÉLIUS CASTORIADIS – Le politique est ce qui concerne le pouvoir dans une société. Du pouvoir dans une société, il y en a toujours eu et il y en aura toujours – pouvoir au sens de : décisions concernant la collectivité qui prennent un caractère obligatoire, et dont le non-respect est sanctionné d'une façon ou d'une autre, ne serait-ce que le : «Tu ne tueras point». (...). En revanche, l'apport du monde grec et du monde occidental, c'est la politique. La politique comme activité collective qui se veut lucide et consciente, et qui met en question les institutions existantes de la société. Peut-être le fait-elle pour les reconfirmer, mais elle les met en question ; alors que dans le cadre de l'empire pharaonique, de l'empire maya ou inca, aztèque ou chinois, dans le royaume de Baïbar aux Indes, il peut être question de savoir s'il faut ou non faire telle guerre, s'il faut ou non augmenter les impôts, la corvée des paysans, etc., mais il n'est pas question de mettre en cause l'institution existante de la société. Donc, voilà quel est le privilège, le seul, de la culture, disons – ne parlons plus de culture grecque – occidentale, et c'est ce qui nous importe aujourd'hui. C'est qu'elle se mette en question et qu'elle se reconnaît comme une culture parmi d'autres. Et là, il y a, en effet, une situation paradoxale : nous disons que toutes les cultures sont égales, mais force est de constater dans une première approximation – une première étape, si vous voulez – que parmi toutes ces cultures, une seule reconnaît cette égalité des cultures ; les autres ne la reconnaissent pas. C'est un problème qui pose des questions politiques théoriques et peut arriver à poser des questions pratiques (...). Question subsidiaire sur ce point : dans quelle mesure la culture occidentale moderne est-elle l'héritière légitime de la culture grecque, et aurait-elle droit elle aussi à être «plus égale» que les autres ? J'y ai en partie répondu : je pense que, actuellement, même dans cet effondrement ou ce délabrement, la culture occidentale est quand même à peu près la seule au sein de laquelle on peut exercer une contestation et une remise en question des institutions existantes... Je dirais qu'elle ne vous estampille pas immédiatement comme suppôt de Satan, hérétique, traître à la tribu, à la société, etc. (...). Moi, ce qui m'étonne très souvent dans ces discussions – je ne dis pas cela pour vous – c'est notre provincialisme. On parle comme si, de tout temps, les gens avaient pris des positions politiques, s'étaient donné le droit de discuter et de critiquer leur société. Mais c'est une illusion totale, c'est le provincialisme d'un milieu hypercultivé ! Ces choses n'ont existé que deux siècles dans l'Antiquité et trois siècles dans les temps modernes et encore, pas partout : sur de tout petits promontoires, le promontoire grec ou le promontoire occidental, européen, c'est tout. Ailleurs, cela n'a pas existé. Un Chinois, un Indien traditionnel ne considère pas comme allant de soi le fait de prendre des positions politiques, de juger sa société. Au contraire, cela lui paraîtrait même inconcevable, il ne dispose pas des cadres mentaux pour le faire. 
Alors, à partir du moment où nous nous donnons ce droit, nous nous trouvons aussi dans l'obligation de dire : parmi ces différents types de sociétés, qu'est-ce que nous choisissons ? La société islamique ? L'empire Romain sous les Antonins, époque dorée, du moins pour ceux qui roulaient effectivement sur l'or ? Est-ce qu'on doit restaurer l'empire des Antonins ? Pourquoi pas ? Eh bien, non ! Mais pourquoi ? Au nom de quoi ? Précisément parce que – et c'est encore un paradoxe – la culture dans laquelle nous nous trouvons nous donne les armes et les moyens d'avoir une posture critique moyennant laquelle nous faisons un choix dans... disons, les paradigmes historiques présents, ou dans les projets possibles – et c'est plutôt les projets que les paradigmes puisque comme je le disais tout à l'heure, il n'y a pas de modèle, il y a un projet d'autonomie qui a son germe : en Grèce et en Occident, mais qui sans doute doit aller beaucoup plus loin. À ce moment-là, nous nous situons comme des hommes (des êtres, des anthropoï : pas des mâles) politiques et nous disons : voilà, nous sommes pour... par exemple : les droits de l'homme et l'égalité entre hommes et femmes, et contre... par exemple : l'infibulation vaginale et l'excision. Nous sommes contre. Je suis contre. (...). Je n'ai jamais dit que, au point de vue d'un choix politique, toutes les cultures sont équivalentes, que la culture esclavagiste des États sudistes américains, si idylliquement décrite par Margaret Mitchell dans Autant en emporte le vent, par exemple, vaut n'importe quel autre culture du point de vue politique. Ce n'est tout simplement pas vrai. (...).

CHANTAL MOUFFE – Par rapport à ce que vous venez de dire : quels seraient les conditions d'universalité de ces valeurs, donc d'autocritique de la démocratie, que vous défendez ? Parce que je suppose que cela ne peut pas se généraliser sans qu'une série de conditions culturelles soit données. Donc, comment est-ce que vous voyez ces valeurs d'origine occidentale devenir des valeurs dominantes dans d'autres cultures ? Quelle serait votre position par rapport à ça ?

CORNÉLIUS CASTORIADIS – C'est une question pratique ?

CHANTAL MOUFFE – Pratique et théorique à la fois...

CORNÉLIUS CASTORIADIS – Au plan théorique, la réponse ne serait pas très difficile parce qu'on peut tout simplement parler de Tian An Men à Pékin... Contrairement à ce que certains ont dit (ou souhaiteraient), la démocratie ne fait pas partie de la tradition chinoise. Ce n'est pas vrai. Il y a eu des mouvements, il y a eu le taoïsme, etc., mais ce n'est pas ce que nous appelons démocratie. Les Chinois, certains du moins, manifestent à Tian An Men, l'un d'entre eux est là, devant les blindés. Il se fait écraser en revendiquant la démocratie. Qu'est-ce que cela veut dire  ? Cela veut dire qu'il y a quand même un appel de ces valeurs, comme il y en a un – bien que les choses soient là très bâtardes, c'est désagréable mais c'est ainsi – dans les pays de l'Est européens après l'effondrement du communisme. Ce que je veux dire, c'est que, à partir du moment où ces valeurs sont réalisées quelque part – ne serait-ce que de façon très insuffisante et très déformée, comme elles l'ont été ou le sont encore en Occident –, elles exercent une sorte d'appel sur les autres, sans qu'il y ait pour autant une fatalité ou une vocation universelle des gens pour la démocratie. Mais si ce que vous me demandez c'est : qu'est-ce qu'on fait si les autres persistent, parce que c'est ça finalement la question, la réponse est : on ne peut rien faire, sinon prêcher par l'exemple. Robespierre disait : «les peuples n'aiment pas les missionnaires armés». Moi, je ne suis pas pour l'imposition par la force d'une démocratie quelconque, d'une révolution quelconque, dans les pays islamiques ou dans les autres. Je suis pour la défense de ces valeurs, pour leur propagation par l'exemple, et je crois – mais là c'est une autre question – que si actuellement ce... disons, rayonnement a beaucoup perdu de son intensité (les choses sont plus compliquées que ça, d'ailleurs...), c'est en grande partie à cause de cette espèce d'effondrement interne de l'Occident. La renaissance des intégrismes en terre d'Islam ou ailleurs (car en Inde il y a des phénomènes analogues chez les hindouistes) est en grande partie due à ce qu'il faut bel et bien appeler la faillite spirituelle de l'Occident. Actuellement, la culture occidentale apparaît pour ce qu'elle est, hélas  ! de plus en plus : une culture de gadgets. Qu'est-ce qu'ils font, les autres ? Avec une duplicité admirable, ils prennent les gadgets et ils laissent le reste. Ils prennent les Jeep, les mitraillettes, la télévision comme moyen de manipulation – au moins les classes possédantes, qui ont les télévisions couleur, les voitures, etc., mais ils disent que tout le reste, c'est la corruption occidentale, c'est le Grand Satan, etc. Je crois que tout est dû au – et est aussi conditionné par – le fait que l'Occident lui-même a un rayonnement de moins en moins fort parce que précisément, la culture occidentale, et cela en tant que culture démocratique au sens fort du terme, s'affaiblit de plus en plus. 
Mais, pour en revenir à votre question de la condition de l'universalisation de ces valeurs, la condition, c'est que les autres se les approprient – et là, il y a un addendum, qui est tout à fait essentiel dans mon esprit, se les approprier ne veut pas dire s’européaniser. C'est un problème que je ne suis pas en mesure de résoudre : s'il est résolu ce sera par l'Histoire. J'ai toujours pensé qu'il devrait y avoir non pas une synthèse possible – je n'aime pas le mot, trop radical-socialiste –, mais un dépassement commun qui combinerait la culture démocratique de l'Occident (avec des étapes qui doivent venir ou qui devraient, c'est-à-dire une véritable autonomie individuelle et collective dans la société) avec conservation, reprise, développement – sur un autre mode – des valeurs de socialité et de communauté qui subsistent – dans la mesure où elles ont subsisté – dans les pays du tiers monde. Car il y a encore par exemple des valeurs tribales en Afrique, hélas ! elles se manifestent de plus en plus dans les massacres mutuels ; mais elles continuent aussi à se manifester dans des formes de solidarité entre les personnes qui sont pratiquement tout à fait perdues en Occident et misérablement remplacées par la Sécurité Sociale. Alors, je ne dis pas qu'il faut transformer les Africains, les Asiatiques, etc., en Européens. Je dis qu'il faut qu'il y ait quelque chose qui aille au-delà, et qu'il y a encore dans le tiers-monde, ou du moins dans certaines de ses parties, des comportements, des types anthropologiques, des valeurs sociales, des significations imaginaires, comme je les appelle, qui pourraient être, elles aussi, prises dans ce mouvement, le transformer, l'enrichir, le féconder.»

(Cornélius Castoriadis, Démocratie et relativisme, 
Débat avec le MAUSS, décembre 1994)

Alors, on danse ?

Vous votiez ? J'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant...

Allez, ci-dessous, à l'attention de notre lectorat progressiste le plus motivé, celui que le souvenir glorieux de l'URSS pousse toujours invariablement dans les transes, depuis des siècles : le vrai, le vintage, l'original (≪Katioucha≫), impeccablement exécuté, comme il se doit, par les flics mélomanes russes du Goulag de la grande époque. La bonne nouvelle, o électeurs et électrices de gauche, c'est que, pour la nostalgie, vous allez avoir tout le temps qu'il faut, maintenant ! 
Musique, Tovaritch !
Et vive le Front Républicain !

jeudi 11 juillet 2024

Le Norman Ajari nouveau est arrivé !

≪N'est pas Michel Foucault qui veut≫ 
une telle proposition ne peut cesser d'être vraie,
≪pas plus dans dix mille ans que n'importe quand 
(lundi matin, par exemple...)

≪Quel que soit son contexte, le discours du complot est envisagé [par ses adversaires "progressistes" (sic) ou "de gauche" (re-sic)] comme une suite d’énoncés faux, auxquels il convient d’abord d’opposer, puis de substituer, un raisonnement vrai. En ce domaine, notre réflexe philosophique est zététique ; nous nous métamorphosons naturellement en correcteurs dès que l’opportunité se présente. Peut-être n’est-ce là que l’expression d’un amour de la vérité, mais alors il faut admettre que l’amour, c’est-à-dire l’éros, y importe au moins autant que la vérité. Avoir raison, au centre comme à gauche, c’est une esthétique, une jouissance de l’argument juste, une extase de statistiques et de notes de bas de page≫.
  
  (Norman Ajari, philosophe racialiste — tendance essentialiste-stratégiquedéfendant le rap complotiste ≪antifasciste≫ intitulé No Pasarán !sur Lundi-Matin, 9 juillet 2024)

«Les choses sont comme elles sont indépendamment de toute affirmation et négation. Ce n'est pas à cause de l'affirmation ou de la négation que ceci sera ou ne sera pas, et pas plus dans dix mille ans que n'importe quand.»

(Aristote, Sur l'interprétation, 18b37) 

« Dire de ce qui est qu’il n’est pas, et dire de ce qui n’est pas qu’il est, voilà le faux ; dire de ce qui est qu’il est, et de ce qui n’est pas qu’il n’est pas, voilà le vrai. »

(Aristote, Métaphysique, θ-10, 1051b6) 

vendredi 5 juillet 2024

Pratico-inerte


Toute la bourgeoisie blanche indigéniste résumée en quelques secondes, dans ce qu'elle a de plus répugnant, de plus suffisant (et insuffisant), de plus insupportablement cuistre. Après avoir incité son lectorat, qui lui ressemble et le mérite bien, à se ≪méfier de Kafka≫ (sic) dans un essai récent, tant léger qu'indigeste, voilà que Lagasnerie pousse désormais ses aficionados à associer Adorno, Horkheimer et Pierre Bourdieu en un plan à trois ridicule, dont l'obscénité ne pouvait guère triompher positivement que dans la représentation d'un sociologue de gauche d'aujourd'hui. 

Pour rappel : l'essentiel du travail d'Adorno et Horkheimer, relativement à la personnalité autoritaire, repose sur un certain paradoxe voulant que des ≪structures≫ (pour parler comme les cons) en théorie vouées à l'émancipation aboutissent en pratique à la reconduction d'habitudes et de pouvoirs de droite : l'exemple canonique d'un tel phénomène étant le vote pro-hitlérien conséquent, dans l'Allemagne des années 1930, de militants de la gauche soi-disant révolutionnaire, pourtant ≪endurcis≫ (n'est-ce pas là tout le problème ?) et donc, en principe, vaccinés contre de telles errances irrationnelles. 

Or, par contraste, c'est, selon la Théorie Critique (et n'en déplaise au très communiste Geoffroy Daniel de Lagasnerie), précisément une certaine tendance individualiste et libérale, au sens bourgeois du terme, qui constitue après examen le seul ≪négatif≫ authentique de telles habitudes autoritaires irrésistiblement reconduites, en dépit de leurs postures et objectifs conscients, par les structures de gauche dominantes (partis, syndicats). Le fait qu'à cet aspect nécessairement libéral et individualiste, donc, de la vraie personnalité non-autoritaire (Adorno, dans sa fameuse enquête, emploie l'expression genuine liberal pour qualifier ce ≪type idéal≫ s'éloignant le plus du haut ≪potentiel fasciste≫ retrouvé par lui dans l'ensemble de la population des USA : chez les prolétaires et chez les riches, chez les détenus de droit commun comme chez les militants de gauche ou de droite) s'ajoute, certes, comme facteur antifasciste renforcé, la nécessité d'une socialisation, d'une médiatisation des expériences individuelles (dans la rencontre, l'échange libre, la curiosité intellectuelle) ne change rien à cette première découverte fondamentale : c'est bien, en effet, la quête d'intériorisation, le goût de cultiver une certaine sensibilité individuelle, le désir de fuir le groupe, tout groupe (groupe prompt, d'ailleurs, aussitôt et en retour, à condamner cette volonté de solitude, d'indépendance : qu'on pense au mépris typiquement viriliste que le fascisme témoigne au goût de l'introspection, jugé par lui dangereusement féminin) qui témoigne le plus sûrement d'une imperméabilité durable aux tendances fascistes chez l'individu. Cette tendance à la résistance individuelle doit donc être encouragée. 

Qu'on mette cela en rapport avec cette manière lagasnerienne outrecuidante de donner à tout bout de champ (bourdieusien, bien sûr) des leçons d'éthique et de sociologie collectiviste aux prolétaires que ce monsieur fantasme, prêts à tout pour s'échapper de leur cage à poules HLMiste, quitte à succomber, en effet, à ≪l'idéologie pavillonnaire≫. Mais dans n'importe quelle idéologie populaire gît le spectre, toujours actif, d'une certaine utopie, dont le noyau émancipateur ne demande qu'à être identifié, défendu et libéré par des sociologues sérieux (pour ne s'en tenir qu'à cette catégorie d'êtres humains défavorisés par les accidents de la vie). Le rêve pavillonnaire ne renvoie-t-il précisément pas, dans une large mesure inconsciente et aliénée, il est vrai ! à ce besoin individualiste de calme, de sérénité, d'épanouissement personnel que Lagasnerie et ses semblables n'ont évidemment jamais conscience de ressentir, auprès de leur grande bibliothèque bien rangée, à force que ce besoin social ait été, pour ce qui les concerne, satisfait dès leur plus jeune âge ?

Autre contresens majeur concernant les Francfortois, ici atrocement mêlés à l'indépassable penseur positiviste français des Habitus : le rapport d'Adorno et Horkheimer à l'autorité familiale. Attention, tarte à la crème ! Si Lagasnerie avait fait un minimum d'efforts de lecture ou s'il était un tant soit peu honnête intellectuellement, il n'en resterait pas à ces lieux communs transgressifs anti-familialiste et s'empresserait de préciser que le coeur vivant de la Théorie Critique (passé une certaine période optimiste de maturation, moins intéressante, courant, disons, jusqu'au tout début des années 1940) constitue une reprise du désespoir anti-moderne d'un Freud, chez qui l'affrontement œdipien (et sa défaite bien assumée) dans la famille bourgeoise constitue la condition essentielle d'existence d'un ≪moi fort≫, équilibré, et, à ce titre, capable de résister aux séductions inconscientes impersonnelles collectivistes du type de celles que le fascisme propose. Ce que propose Adorno, en particulier, c'est une psychologie de masse d'un fascisme apte à survivre dans le post-fascisme de la démocratie avancée, une psychologie montrant que c'est la disparition tendancielle de l'ancienne famille bourgeoise qui mène précisément à la dépersonnalisation de la construction psychique, donc à la prise en charge funeste, désormais intégrale, par toute la société aliénée, d'une telle construction (d'une telle ≪déconstruction≫, plutôt, comme disent les cons : d'une destruction programmée, pure et simple, de l'ancien individu, dont la liberté, les droits de l'Homme, etc, restaient le programme idéologique transcendantal, non-négociable). Autrement dit : dans une ≪société sans père≫, selon la célèbre expression de Mitscherlich, le fascisme collectiviste tend plutôt à prospérer, surgissant en bout de chaîne d'un pré-façonnage psychique organisé par le ≪collectif≫, la ≪bande≫, les sinistres réseaux sociaux, l'industrie culturelle. Alors : réactionnaires, les Francfortois ? Peut-être. Il y aurait tant à dire sur leur pratique (ou leur absence de pratique). Mais à ce compte, il faudrait tenir aussi le Marcuse de Éros et civilisation comme un réactionnaire, lui dont l'activisme sera resté admirable, et qui propose pourtant des réflexions très proches, relativement à cet effacement contemporain de la famille bourgeoise et à ses (potentiellement terribles) conséquences politiques. 

O lectorat, pour finir : un bon conseil ! Avant de songer à te méfier de Kafka, méfie-toi d'abord des faussaires puants de la gauche radicale d'aujourd'hui, des compagnons de route bien bourgeois, bien doctes et bien blancs de l'anti-universalisme patenté, gavés à la structure et à la haine de la Raison. Que ceux-là checkent leurs privilèges, s'ils tiennent vraiment à s'occuper. Le labeur ne leur manquera pas. Et le temps est court. Qu'ils économisent le leur (et le nôtre), et s'abstiennent de venir souiller de leurs interprétations ineptes ce qui subsiste de bon et de grand dans tous ces livres inconnus qu'ils ne comprendront jamais, dans toute cette vieille et noble critique de la culture, qui les crucifie en silence sitôt qu'ils tentent de la mettre au travail.              

vendredi 8 mars 2024

Socialisme ou Barbarie (ou les éditions de la fabrique)

(Précision utile : 
Ceci n'est pas une publicité airb'n'b 
pour un loft très lumineux, avec jardin,
 du côté de Belleville)

dimanche 3 mars 2024

Encore un agent d'Elon Musk, au service indécent du patriarcat cis-blanc antipopulaire et s'abaissant volontiers, par transphobie manifeste, au niveau théorico-pratique du café du commerce (publicité)


Note du Moine Bleu : Nous souscrivons entièrement au point de vue exprimé ci-dessous, extrait d'une recension du livre de la camarade Vanina, désormais fameux, voire infamous, dans certains milieux stalino-militants de la gôche contemporaine. 
Signalons en complément utile, concernant le même texte, les réflexions de Freddy Gomez, qui s'égare bien trop souvent sur la question de l'Ukraine mais dont nous partageons, à part cela (ce n'est pas rien), l'essentiel des analyses, des contentements et des haines, la plupart du temps, sur tout. C'est ICI ! 

***  

≪Ce livre est rédigé par une militante communiste libertaire. Il a pour axe principal une critique de la «théorie queer» et des analyses intersectionnelles, à la mode dans les courants militants d’extrême gauche et même libertaires. Actuellement, toute critique du «queer» tend à y être volontairement assimilée à l’extrême droite, justifiant les actes de violence contre qui la porte. Vanina sait donc qu’elle risque d’en subir «des désagréments». Et c’est donc un livre militant salutaire d’une camarade inscrite dans le courant anarchiste depuis le milieu des années 1970. Elle n’a pas la prétention de développer des aspects théoriques mais plutôt, posant un point de vue matérialiste militant, de développer son regard personnel sur différents axes associés à la «théorie queer» afin d’inciter à la réflexion dans l’objectif de mieux lutter contre «le système capitaliste et patriarcal».

Pour Vanina, le capitalisme et le patriarcat sont deux systèmes différents, mais le premier s’appuie sur le second et ils sont donc à combattre ensemble. Sur cette base, elle revient sur le mouvement dit féministe actuellement dominant, ses cadres théoriques, son vocabulaire. Les chapitres du livre sont thématiques. Il se lit très facilement car le discours tenu rappelle, de façon claire, en ligne de fond l’évolution des rapports politiques et sociaux. Par ailleurs, le texte est agrémenté d’une multitude de citations qui, analysées de façon lucide et intelligible, donnent de la chair à des raisonnements souvent trop abstraits dans d’autres ouvrages. 

Le premier chapitre revient sur l’histoire du mouvement féministe avec ses différents courants. Vanina rappelle qu’au début des années 1970, «les hommes et les femmes sont [considérés comme] deux catégories qui composent la société humaine et qui se distinguent par leurs organes sexuels. C’est à partir de cette différence physiologique que le système d’oppression patriarcal a assis la domination des hommes sur les femmes». 
Le chapitre 2 revient sur le postmodernisme, courant de pensée où c’est le discours qui forge la réalité, et donc il faudrait déconstruire les discours pour redéfinir le réel. Par une lecture historique et politique, Vanina montre la convergence de vues entre le postmodernisme et le néolibéralisme  : le courant postmoderniste critique tout projet politique d’envergure, sacrifiant la classe sociale à l’individu, les raisonnements se centrent dès lors sur la personne et ses émotions, oubliant les structures sociales et les classes sociales ; en conséquence, l’objectif devient d’améliorer l’existant plutôt que de le chambouler. Le troisième chapitre pose une critique de l’intersectionnalité telle que pratiquée aujourd’hui. Si l’intersectionnalité a raison de considérer que dans la société coexistent de multiples rapports d’oppression, ce cadre théorique renforce dans sa pratique militante l’atomisation qui empêche une conscience collective de contestation contre les structures sociales capitalistes. Le quatrième revient sur les développements théoriques de Butler pour qui le genre construit le sexe. L’objectif de Butler est de brouiller les identités de genre et de sexe, théorie fondatrice de ce qui deviendra la «pensée queer». Vanina expose avec nuance et de façon intelligible une critique de ce que Butler expose. 
Les deux chapitres suivants questionnent donc la «théorie queer». Pour cette dernière, l’ennemi devient l’hétéronormativité. Le «queer», qu’il est difficile de définir tellement ce terme est approprié de différentes ma- nières, renvoie en quelque sorte à un réformisme citoyenniste sous prétexte d’un nouvel insurrectionnalisme. En effet, les transgressions, affirmées radica- les, impulsées par le «queer» au travers de la déconstruction du genre se veulent le levier d’une transformation radicale de la société, mais sont en définitive bien inoffensives pour modifier les rapports sociaux. Ce courant, essentiellement composé d’intellectuel·les ou de personnes issues des classes moyennes, tend à ignorer l’importance de la sexualité et de la procréation dans l’oppression des femmes. Tout le vocabulaire est modifié car aujourd’hui, même au niveau institutionnel, un homme devient par simple ressenti et déclaration «femme» («transfemme»). Il n’y a plus bipolarité sexuelle, nous sommes sur un «continuum» sexuel et chacun·e peut se définir selon son envie sur ce continuum : homme, femme, agenre, non-binaire, pansexuel… Les questions sociales sont ramenées à des reconnaissances d’identité individuelles. Vanina pose dès lors une critique de cette dilution du social dans un ensemble composite, fluide et extensible à l’infini. 
De là, les chapitres 7 et 8 font une synthèse de ce qu’est la «transidentité» dans le monde, permettant un regard large et clair. Sont évoqués ensuite le courant «woke» et la «cancel culture» avec tout le regard critique que l’on doit y porter. 
Le livre prend alors un tournant : le chapitre 9 développe le concret de la GPA (gestation pour autrui) dans le monde actuel et la marchandisation des utérus de femmes pauvres ; le chapitre 10 est une synthèse actualisée et bienvenue de la réalité de l’oppression et l’exploitation des femmes sur le terrain socio-économique ; le chapitre 11 offre un panorama des mouvements féministes dans le monde, avec toutes leurs disparités sociales et politiques. L’autrice questionne, dans le dernier chapitre, les limites des tentatives de convergence entre matérialisme et intersectionnalité, marxisme et «queer».

La conclusion est un appel à dépasser les théories postmodernes en vogue aujourd’hui. Il faut noter que le regard est toujours social et politique, ainsi Vanina ne pose pas de critique sur le choix individuel d’une personne qui décide de «transitionner» vers une autre «identité de genre», mais questionne les dynamiques sociales et politiques derrière ces actes individuels. La régression idéologique que marque le postmodernisme s’inscrit dans une régression sociale depuis les années 1980. Les analyses intersectionnelles ont mis au second plan la lutte des classes. La «théorie queer» «a recyclé la notion de genre en un formidable instrument contre les femmes» car elle «n’analyse rien en termes de rapports sociaux. Elle pointe à raison l’invisibilisation de la norme hétérosexuelle, mais sans se préoccuper des structures sociales hiérarchisées qui imposent cette norme». Or, «le combat contre le patriarcat oblige à identifier les rapports existant entre l’Etat, l’économie et des structures de pouvoir matérielles (la famille, l’école, l’entreprise, la médecine […]) et idéologiques». L’atomisation des individus favorise la recherche des identités individuelles et permet ainsi de ne pas questionner les problèmes de fond de notre société, qui sont structuraux. Aujourd’hui, «être “révolutionnaire” paraît consister à additionner les «anti» (on est antiraciste + antisexiste + antifasciste + anticolonialiste, etc.) sans forcément chercher à avoir une vue d’ensemble». Toutes ces théories postmodernes «reflètent en grande partie les aspirations et modes de fonctionnement autocentrés et consuméristes chers aux «classes moyennes». Vanina rappelle que «c’est en raison de leur sexe biologique que la plupart des femmes sont opprimées et doublement exploitées dans les sphères privée et publique ; et c’est au «sexe social», rebaptisé un temps : «genre» qu’il faut se réattaquer». Catégoriser «femmes» des hommes qui se sentent «femmes» parce que s’assimilant aux codes féminins ne sert en rien la cause des femmes, bien au contraire, car une telle approche réinscrit les femmes dans le carcan normatif du «sexe social». S’il faut combattre l’oppression subie par des hommes qui ne se conforment pas aux normes masculines, cela ne doit pas nous amener à nier le sexe biologique à la source de l’oppression sexiste. «Le problème, avec les postmodernes, est qu’ils/elles brandissent les libertés individuelles pour «régler» des questions sociales, ne veulent voir ces questions qu’au prisme de ces libertés, et prétendent trop souvent «silencier» qui ne cède pas à leurs volontés ».

En conclusion, Vanina estime qu’«on ne réglera pas la question de l’oppression féminine en évacuant celle de l’exploitation économique. La lutte contre le capitalisme ne peut, à elle seule, venir à bout du patriarcat ; mais, sans elle, le féminisme restera dans l’impasse des leurres postmodernes ».

(RV, Organisation Communiste Libertaire, 7-11-2023) 

mercredi 23 août 2023

Anti-impérialisme


Une belle amitié comme ça, ça fait vraiment plaisir à voir. On notera, tout de même, que, pour une raison étrange, Lavrov se trouve isolé à l'extrême-droite. Enfin, façon de parler. Sans doute a-t-il pu ainsi s'entretenir plus commodément avec le fasciste indien Modi au sujet de ce fameux ≪sang juif≫ dont Hitler était, selon lui, porteur (entre deux discussions sur les progrès récents de la dénazification en Ukraine). Lula se trouve, quant à lui, isolé à l'extrême-gauche, ce qui ne devrait étonner que nous, béotiens que nous sommes. On regrettera par ailleurs, évidemment, l'absence criante et douloureuse d'autres camarades anti-impérialistes n'ayant pourtant point démérité ces derniers temps, tels que les représentants, par exemple, de l'Iran, de l'Algérie ou de l'Arabie Saoudite. Mais les choses devraient bientôt changer, le camarade Xi Jinping s'étant prononcé, à ce sujet, pour une inclusivité (sic) plus large des BRICS, 
l'hégémonisme étant, selon ses propres dire, étranger à l'ADN de la Chine. Il n'y a pas, il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'impérialisme russe, chinois ou indien. Il n'y a d'impérialisme qu'américain, ou européen, c'est-à-dire blanc. Tenez-vous-le pour dit, suppôts de l'OTAN inavoués que vous êtes.

lundi 27 février 2023

Cahier des charges (NF)


1°) Mépriser la morale bourgeoise. Le plus obsessionnel sera le mieux. Ne faire, bien entendu, aucun cas de toute assertion pouvant risquer d'assimiler l'intelligence à une catégorie morale (ainsi que le disait quelqu'un, jadis : probablement un Juif de droite) ;
 
2°) Poser au ≪barbare≫ en tous points (plus qu'au ≪beauf≫). Surjouer, notamment, l'arrogance et l'insolence lettrée, et pressée. Éviter, à ce titre, de développer sérieusement aucun concept simplement balancé gratuitement, à la volée. Ce qui serait céder aux exigences de la morale bourgeoise (voir point n°1) ;
 
3°) Vanter la ≪dialectique≫ de manière d'autant plus convaincue qu'on n'y connaît rien, tout en la combattant comme on respire, étant donné la conception du monde dont on procède, en tant que misérable exemplaire, historiquement situé, d'une idéologie post-moderne radicalement anti-dialectique (et accessoirement contre-révolutionnaire) ;

4°) Brasser du vent et de la merde, dans l'équivalence parfaite des matières : sur un strict ≪plan d'immanence≫ ou d'univocité de l'être≫, comme disait Gilles Deleuze (philosophe français de la fin du vingtième siècle, peu connu de nos services, mais sans aucun doute ≪éminemment marxiste≫, dialecticien et décolonial) ;

5°) Défendre un maximum de racistes possibles au nom de l'anticolonialisme et du marxisme éminent, pourvu, bien entendu, qu'iels soient publiéEs aux éditions de la Fabrique (Paris, France). Ne pas oublier, à cet effet, de citer Friedrich Nietzsche, célèbre penseur éminemment marxiste et anti-colonialiste allemand de la fin du dix-neuvième siècle ;

6°) Ne pas oublier, pour conclure et avant de faire route vers tout autre blog de gauche anticapitaliste raisonnable, d'insulter la résistance ukrainienne à la barbarie colonialiste russe en cours, au nom de l'anticolonialisme et du marxisme éminent, lesquels (rappelons-le tout de même pour les étourdiEs qui nous liraient) ne sont nullement compatibles avec la morale bourgeoise (derechef, voir point n°1) ; 
 
7°) Se coiffer de la manière la plus ridicule possible, étant donné les touffes éparses pouvant encore parsemer le crâne d'un barbare blanc de plus de cinquante ans (voir point n°2).  

mercredi 22 février 2023

Tout ça, c'est la faute à l'OTAN ! (épisode 666)

(«Et d'ailleurs, selon nos services de renseignements, Pierre Palmade en personne s'apprêtait à rejoindre ces jours-ci les parachutistes du régime néo-nazi de Kiev, équipés d'armes biologiques et nucléaires. Heureusement, le GRU, le FSB, ainsi que le SGUEG ont fait le nécessaire...»)

«Les occidentaux ne cessent d’attaquer notre culture, l’Eglise orthodoxe russe et les autres organisations religieuses traditionnelles de notre pays. Regardez ce qu’ils font à leurs propres peuples : la destruction de l’identité culturelle et nationale de la famille, l’abus d’enfants jusqu’à la pédophilie sont déclarés la norme, la norme de leur vie. Mais j’aimerais leur dire, eh bien ! regardez, excusez-moi... [sic] : les Saintes Ecritures ! Et les livres principaux de toutes les autres religions du monde ! Elles disent tout, ces Saintes écritures, y compris que la famille est une union entre un homme et une femme ! (...). Des millions de gens en Occident comprennent néanmoins qu’on les mène à cette catastrophe spirituelle. Les élites deviennent folles et ça devient un problème intraitable en termes de médecine. Mais nous devons protéger nos enfants.»
(Vladimir Poutine, «discours à la nation russe», 21-02-23)

dimanche 16 octobre 2022

Petit précis de logique formelle anti-impérialiste

Pour Bolivar, c'est direct depuis Crimée...

≪Toutes nos félicitations au frère président de la Russie, Vladimir Poutine, pour son anniversaire. Les peuples dignes, libres et anti-impérialistes accompagnent leur combat contre l’interventionnisme armé des USA et de l’OTAN. Le monde trouvera la paix lorsque les États-Unis cesseront d’attenter à la vie≫.

(Evo Morales, ancien président de Bolivie, sur Twitter, 7 octobre 2022)

***

Rappel : le 12 janvier 2019, M. Morales livrait, via sa police, déjà  généralement anti-impérialiste, mais cette-fois-ci de manière spécifiquement extrêmement anti-impérialiste, l'ancien militant anti-impérialiste Cesare Battisti (alors exilé dans son pays) aux soins du président brésilien, notoirement anti-impérialiste, du moment M. Bolsonaro (rival, rappelons-le tout de même, du très anti-impérialiste M. Luiz Inácio Lula da Silva, dit ≪Lula≫). M. Bolsonaro l'expédiait enfin, à son tour, quelques jours après, par réflexe et avion spécial anti-impérialistes, au très anti-impérialiste M. Salvini, chef de l'État italien (évidemment substantiellement anti-impérialiste, mais par ailleurs très libre et digne, pour reprendre les mots également employés par M. Morales dans le message d'affection évoqué au début de ce billet). En sorte que le point commun entre tous les individus précédemment nommés, à l'exception notable de M. Battisti, apparaît désormais évident : tous soutiennent en effet passionnément la politique ordinaire de M. Vladimir Poutine, président anti-impérialiste actuel de la Fédération de Russie, que ce soit dans ce dernier pays ou partout ailleurs. Ce que l'on appelle aujourd'hui, précisément, être ≪anti-impérialiste≫.    

lundi 3 octobre 2022

Lettre ouverte à des crétins anti-impérialistes

Lettre ouverte à l'ACTA 
concernant sa position sur Qassem Soleimani

≪Chers camarades de ACTA,

Nous sommes un groupe de militants politiques de gauche radicale iraniens. Nous avons formé le Collectif 98 (le nom fait référence à la révolte de l'année 2019 en Iran, dérivé de l'année iranienne) en 2019 afin de soutenir les soulèvements populaires en Iran et aussi pour participer à la construction d'un cercle de solidarité internationale entre les luttes des peuples d'ici en France et du Moyen-Orient. L'objectif de ce groupe est à la fois de soutenir les luttes du peuple iranien et d'échanger politiquement avec d'autres luttes progressistes qui ont une base en France et surtout à Paris. Pour plus d'informations sur le collectif, vous pouvez vous référer à « À propos de nous » sur notre site.
Nous nous permettons de vous contacter, après la publication de deux articles de votre part, l'un pour faire l'éloge d'un général de guerre Iranien qui a été impliqué dans le massacre et la torture de milliers de personnes et même de millions en Syrie : Qassem Soleimani et l’autre en faveur du Hezbollah, l'un des partis les plus conservateurs du Liban. Nous voulions exprimer notre mécontentement, mais aussi notre colère, face à la position de l'ACTA sur la politique étrangère de l'Iran et de ses alliés, y compris le Hezbollah. Nous protestons explicitement contre une pratique dans laquelle un média progressiste comme ACTA devient la plateforme de propagande des réactionnaires de la région, y compris d'un régime dictatorial néolibéral. À notre avis, cette position est dangereuse et destructrice et va à l'encontre des aspirations des peuples progressistes du Moyen-Orient.
Nous ne souhaitons pas écrire un article exhaustif pour vous en convaincre ; nous reviendrons plus tard dans le détail afin d'exprimer notre conception de l'internationalisme mais aussi pour critiquer vos propos et ceux d'autres anti-impérialistes occidentaux orthodoxes qui pensent comme vous. Mais nous préférons souligner quand même quelques problèmes basiques d'une telle vision à courte vue. Veuillez donc trouver ci-joint notre lettre complète dans laquelle nous avons clarifié notre position et nos critiques.
Considérant ces éléments, nous vous invitons, ainsi que d'autres collectifs, à avoir ensemble une discussion approfondie sur ce sujet tout en vous demandant de publier cette lettre critique sur votre site-web comme une réponse critique à vos deux articles.
Ce faisant, nous espérions qu'un débat s'engagerait autour de ces problématiques entre nous et les camarades français, y compris ceux de l'ACTA, car cela entraîne un grand nombre d'ambiguïtés et de malentendus qui peuvent se retourner contre les luttes populaires alternatives dans la région. Inspiré par une perspective internationaliste, cet e-mail est avant tout un rappel critique amical afin de renforcer les ponts de solidarité dans la lutte contre le capitalisme, l'impérialisme, la dictature et la violence d'État. Nous espérons sincèrement voir votre compréhension et votre confiance ; alors que nous nous référons aux forces progressistes pour parler des soulèvements en France, nous attendons que vous aussi puissiez faire confiance à vos camarades de gauche radicale (pas pro-état et conservateurs) de la région pour définir leur lutte politique, à ceux qui ont été affectée de plusieurs manières par la politique répressive de l'Iran. C’est en combattant contre cette politique que nous portons aujourd’hui le lourd fardeau de l'exil en poursuivant notre combat ici en Europe.

Solidarité et camaraderie,

Collectif 98