jeudi 7 décembre 2017

In bed with Proletariat


« N'être socialement rien n'est pas une condition humiliante, la source d'un tragique manque de reconnaissance - être reconnu : par qui ? - mais au contraire la condition d'une liberté d'action maximale. Ne pas signer ses méfaits, n'afficher que des sigles fantoches - on se souvient encore de l'éphémère BAFT (Brigade anti-flic des Tarterêts) - est une façon de préserver cette liberté. » 

(Comité Invisible, L'insurrection qui vient)

« Ces militants farouches, dans leur mépris de la bonne éducation et de "l'humanité" bourgeoise, sont pris d'amoureuses palpitations pour "l'humanité" de l'ouvrier, sa "virilité" simple, son caractère "concret" et son "authenticité". Selon eux, les ouvriers sont les "vrais hommes".  [Or], "si les auteurs socialistes attribuent au prolétariat ce rôle de signification historico-mondiale, ce n'est pas du tout parce qu'ils considèrent les ouvriers comme des dieux. C'est plutôt l'inverse. Dans le prolétariat pleinement développé se trouve pratiquement achevée l'abstraction de toute humanité, même de l'apparence d'humanité (...). Dans le prolétariat, l'homme s'est en effet perdu lui-même, mais il a acquis en même temps la conscience historique de cette perte ; de plus, la misère qui s'impose à lui inéluctablement (...) le contraint à se révolter contre pareille inhumanité " (La Sainte Famille). »

(Extrait du Cantique des cantiques ou l'ouvriérisme, in Écrits complets de la Section italienne de l'Internationale Situationniste. Traduction : Joël Gayraud et Luc Mercier)







2 commentaires:

  1. Dans les gares, on croise souvent des gens qui réussissent et "d'autres qui ne sont rien" : simple coincidence peut-être mais je crois que je tiens un truc, faudra vraiment que j'en cause avec manu...

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