jeudi 24 mars 2022

Un ≪nationaliste≫ (sans doute)...


Juste, m'embrouille pas ma terre...

10 commentaires:

  1. Makhno est cependant malheureusement considéré comme tel par l'historiographie de l'Etat Ukrainien, au même titre que l'ordure Stepan Bandera qui s'associa au pouvoir nazi.

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  2. On se fout de l'historiographie de l'Etat Ukrainien. Ce qui nous intéresse, c'est la légitimité absolue de celui qui défend sa terre et son droit à disposer de celle-ci, face à l'envahisseur. Les idées au nom desquelles on défend ce droit ne changent rien à la nature objectivement légitime de ce dernier. Les normes objectives existent. Le bien (le droit) et le mal (la violation du droit) existent également objectivement.

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    1. Je ne discutais pas cette légitimité, je rappelais juste ce qui n'est pas su de tous, que l'historiographie de l'Etat Ukrainien prenait au premier degré l'ironie (dont vous faites preuve) qui consiste à associer l'anarchiste Makhno à un combat nationaliste. Bien avant l'invasion de l'Ukraine par les troupes Poutiniennes Makhno avait déjà en effet rejoint son vieil ennemi (qu'il avait combattu), l'antisémite Petlioura et le nazi Bandera au panthéon nationaliste. On peut s'en foutre, bien sûr, ça ne change rien à la légitimité de l'actuel combat que mènent les Ukrainiens. Mais si dans ce combat le bien et le mal existent évidemment, ce ne doit pas être au prix de l'oubli du contexte historique, social et politique qui les déterminent en partie, ce qui s'appelle en d'autres mots, la lucidité.

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  3. Zelensky == Makhno, maintenant? Je ne savais pas qu'il n'y avait aucun conscrit dans l'armée ukrainienne, ni qu'on allait abolir la propriété foncière et détruire les prisons. La bannière de la Makhnovtchina ne proclamait pas «Mort aux envahisseurs» (encore moins «aux Russes») mais «Mort aux ennemis de la liberté des travailleurs.» Ses combattants ne risquaient pas leurs peaux pour se choisir d'autres maîtres qu'eux-mêmes (pas un état ukrainien gouverné par des crapules ukrainiennes). Le commentaire de la regrettée Hélène Châtelain le cerne d'ailleurs très bien: «au sein de la Révolution russe», et son beau documentaire est à des verstes de l'aveugle embrigadement actuel.

    Excusez-moi, mais sur ce coup vous me semblez débloquer sec (c'est dire dans quel bain nous trempons) pour risquer pareil parallèle. Que vous disiez «mieux vaudra toujours un Orban qu'un Poutine», bon, pourquoi pas, mais permettez que je ne saute pas au plafond. Vous êtes quand même en train de vous enflammer pour des gens qui, au mieux, ne voient pas le problème avec les groupes néo-nazis entraînés et armés jusqu'aux dents.

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    1. Zelensky n'est évidemment pas Makhno. En revanche, ce qui résiste actuellement à Poutine ne saurait se réduire à une structure militaire professionnelle classique, corrompue et facilement balayable (ce à quoi Poutine s'attendait, d'ailleurs, fort mal renseigné qu'il était). Y compris dans les zones russophones (voire pro-russes), le rejet de la soldatesque extérieure s'est avéré massif, et non moins massif l'engagement dans des groupes de volontaires n'ayant avant cela aucune expérience de la guerre. Si l'on se fie à l'analyse des militaires occidentaux (seule "intelligence" stratégique, comme disait l'autre, à ne pas s'être totalement effondrée dans cette crise), la guerre du moral, de la détermination, bref de l'amateurisme humain (au bon sens du terme) est déjà gagnée par le peuple ukrainien. Cet amateurisme débouche, d'ailleurs, ponctuellement sur des crimes, tels qu'exécution de présumés espions, violeurs de couvre-feu, etc. L'idéologie qui mène chaque ukrainien dans la conduite de cette guerre de défense n'est bien entendu pas toujours reluisante, pas toujours purement libertaire. Mais une fois encore, cela ne change rien au fait que ladite guerre de défense est juste. Au fait, saviez-vous que le bataillon Azov, largement composé (dans son noyau dur, en tout cas) de nationalistes, comptait aussi parmi ses membres quelques anarchistes ? Étonnant, non ?

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    2. A propos du bataillon Azov il ne faudrait peut-être pas exagérer non plus: il faut appeler un chat, un chat. Vous pouvez pudiquement qualifier de "nationalistes" les membres d'une bande qui serait ici considérée comme néo-fasciste, cela ne les transformera cependant pas pour autant en "honnêtes" démocrates nationalistes. Les anarchistes ukrainiens sur place n'en sont d'ailleurs pas dupes:

      https://rebellyon.info/La-guerre-et-les-anarchistes-Perspectives-23727

      Il n'en reste pas moins vrai que comme le disait Bakounine, il vaut mieux vivre dans une république imparfaite que dans une monarchie éclairée.

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    3. Le bataillon Azov compte, réservistes compris, environ 5000 membres. Soit 2 % des forces militaires ukrainiennes. Par ailleurs, les partis fascistes ukrainiens représentent environ 2 % des suffrages exprimés aux dernières élections. C'est donc, comment dire, un peu moins qu'en France, par exemple. Et beaucoup trop peu pour justifier une invasion "dénazificatoire".
      Par ailleurs, je maintiens la présence avérée d'anarchistes au sein de ce corps. Il va de soi qu'ils ne doivent pas y crier sur les toits leur appartenance "idéologique" libertaire. Par ailleurs, beaucoup de recrues s'y engagent aujourd'hui non par néonazisme mais pour la réputation militaire du groupe en question. Et (cela va toujours mieux en le répétant), Poutine n'a rien à apprendre d'eux en matière de fascisme. La différence, c'est que lui est au pouvoir, et qu'il envahit des pays souverains.

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    4. «Au fait, saviez-vous que le bataillon Azov, largement composé (dans son noyau dur, en tout cas) de nationalistes, comptait aussi parmi ses membres quelques anarchistes ? Étonnant, non ?»

      Si vous saviez comme j'adorerais confesser en rester sur le cul...

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