mercredi 26 août 2020

Grand remplacement : le ver était dans le fruit !

(Crédit photo : Archives Ernst Misselwitz, Paris)

«Ce qui est étrange, c'est que ce soit l'Allemand moyen qui se plaise ainsi à célébrer le sang. Si de purs Frisons vivaient ici, au moins, le discours sur la race viendrait d'une bouche elle-même racée. Mais l'Allemagne, comme on le sait, est un mélange particulièrement varié et même fécond, et elle est à coup sûr nordique pour une part minime (...). Des Celtes, des Romains et même des hommes de race alpine vivent à l'Ouest et au Sud de l'Empire ; l'Est, lui, est presque entièrement slave, avec au-dessus une mince couche de conquérants et d'immigrés qui n'est elle-même pas totalement nordique. L'expression raciste de "nordique" est même si peu patriotique que lorsqu'elle célèbre la race nordique comme la race noble elle pourrait presque être une idéologie de la haute trahison : l'Angleterre, la Scandinavie et même le nord de la France sont plus germaniques et surtout plus nordiques que le grand peuple métis de l'Allemagne ! "Germania" est un peu une internationale et son État temporel se trouve plutôt sur la Tamise que dans la Colonia Agrippina ou même que dans la ville de Zabrze, qui s'appelle aujourd'hui Hindenburg. Les racistes devraient donc jeter hors d'Allemagne non seulement les Juifs, mais encore la plus grande partie des Allemands, s'ils entendent être chez eux dans leur "Allemagne". Car dans leur chair, ils sont eux-mêmes, pour la plupart, des "pécheurs contre le sang", depuis des centaines d'années : la "race" est si douteuse, quand on n'est pas un Viking ― ou un Juif (...). Et les Juifs admettent cette absurdité qu'un peuple aux métissages sans nombre prétende être pur à cent pour cent pour calomnier Israël, et traiter en paria une race forgée depuis des siècles. Être un peuple métis comme la plupart des Allemands n'est pas un malheur en soi et ne révèle pas une valeur moindre, mais la bassesse et la bêtise empestent jusqu'au ciel lorsque ce peuple métis se met au-dessus de la race de la Bible, comme si une grand-mère juive était une maladie vénérienne. La plèbe sans visage non seulement insulte la plèbe dans le vieux peuple juif, mais s'emporte, encore, contre la substance de ce peuple dont il a jadis reçu la Bible ! Oui, si l'on reste un instant dans l'idéologie de la race, il faut le dire : seule la "canaille" peut ainsi se déchaîner contre la "race"...»

(Ernst Bloch, «Saxons sans forêt», 1929)      

5 commentaires:

  1. Ainsi que l'écrit l'excellent historien Johan Chapoutot dans un de ses livres, les Nazis se fantasmaient avoir eu pour glorieux ancêtres les grecs et les romains. Pour ce faire ils avaient donc inventé un récit national qui prétendaient que des tribus germaines avaient migré 3000 ans auparavant vers le sud de l'Europe. Le malheur de ces germains établis sur les bords de la Méditerranée aurait été d'avoir été pervertis par le judaïsme en se convertissant à son succédané, le christianisme. Chapoutot précise qu'au moment de l'occupation de la Grèce en 42, les jeunes soldats allemands pétris de cette histoire nationale s'attendaient donc en toute logique à n'y croiser que des grands blonds aux yeux bleus qu'il ne s'agirait que de "déjudéiser". Leur déception fut parait-il très grande de constater que les Grecs pour la plupart étaient des petits levantins. En réaction le régime nazi créa une commission ethnographique pour aller enquêter dans les villages reculés à la recherche d'une pureté raciale originelle préservée afin d'étayer "scientifiquement" sa thèse. Celle-ci réussit à grand peine à trouver quelques grands blonds aux yeux bleus dont la plupart étaient des slaves (sans doute bulgares) descendus un peu plus au sud quelques centaines d'années auparavant.

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    1. Ah ! Johan Chapoutot ! le scandale occasionné, chez les bien-pensants managériaux de gauche-droite, par son dernier bouquin : "Libres d'obéir" nous incline, envers lui, à la sympathie épistémologique profonde. Quoi ! Établir un lien organique entre libéralisme (et "management", "Menschsführung") et nazisme ! Sacrilège absolu, à l'heure du "front démocrate" contre la bête immonde rappelant les heures les plus sombres, etc...

      Pour ce qui est de Bloch, l'écrit ci-dessus participe évidemment d'une forme de provocation, en mode : "ah ouais, tu veux jouer à l'enraciné, alors que t'es qu'un métèque, en fait : un métis, un immigré mal déblédardisé, etc", comparé aux Juifs qui, eux, sont là depuis un millénaire et représentent l'ENRACINEMENT réel. Pas bête, du tout. Mais dangereux (on valide le discours de "race") à moins d'être sûr de soi et de ses limites (Bloch l'était : il était rationaliste, au bon sens du terme). Pour mémoire, il y a de ça vingt ans ou plus, après une énième ratonnade anti-tzigane menée à la Courneuve par des jeunes arabes mondialisés, un représentant desdits tziganes était allé, crânement, au-devant des agresseurs "identitaires" de la nuit passée en leur disant ceci : "nos ancêtres passaient déjà ici, dans ce qui serait "La courneuve", voilà plus de 1500 ans. Et vous, où étiez-vous, alors ? Et qui sont les "intrus" ?"
      Nous ne l'avons jamais oublié !

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  2. Pour la rentrée à Paris VIII.

    UFR de sociosophie, module Racisme biologique et racisme structurel. Commenter cette citation* :

    « Notre racisme n'est agressif qu'à l'égard de la race juive. Nous parlons de race juive par commodité de langage, car il n'y a pas, à proprement parler, et du point de vue de la génétique, de race juive (...) La race juive est avant tout une race mentale (...) Une race mentale, c'est quelque chose de plus solide, de plus durable qu'une race tout court. Transplantez un Allemand aux États-Unis, vous en faites un américain. Le Juif, où qu'il aille, demeure un juif. C'est un être par nature inassimilable. Et c'est ce caractère même qui le rend impropre à l'assimilation, qui définit sa race. Voilà une preuve de la supériorité de l'esprit sur la chair ! »

    (13/2/45; Testament politique de Hitler, notes recueillies par Martin Bormann, version française de Françoise Genou Arthème Fayard, 1959)

    * En raison des doutes algorithmés quant à l'efficience du système l'immunitaire humain, veuillez garder votre muselière pendant l'épreuve.

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  3. dans la grande famille des aptonymes, nous avions donc
    eva, son fruit, son ver:
    https://www.tabletmag.com/sections/news/articles/eva-braun-in-blackface



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    1. Ce qui ne nous rajeunit pas :
      https://www.youtube.com/watch?v=GC08e6uitiE

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