mardi 4 mars 2025

Gros Seum

 
4 mars 2025 : 
Herbert Léonard est mort. 
Vladimir Poutine est toujours vivant 
(Jean-Louis Debré, ça remplaçe pas...).

dimanche 2 mars 2025

Après Brigitte, Melania !

 
Halte au complotisme transphobe !

vendredi 28 février 2025

Un communiqué des éditions PLON !


Au beau milieu de cette actualité géopolitique troublée et inquiétante, il subsiste néanmoins quelques sérieux motifs de se réjouir. Non : tout n'est décidément pas perdu, ni au plan économique ni au plan culturel, lesquels sont par définition étroitement liés. L'édition française, en particulier, donne quotidiennement la mesure de son dynamisme et de son niveau d'exigence. Et les rodomontades de M. Trump, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, n'y changeront rien. Certes, des taxes injustes, contraires à l'esprit même du commerce libre et non-faussé, risquent bientôt de s'abattre, par exemple, sur les lecteurices francophones et universitaire locales du dernier ouvrage de Mme Rokhaya Diallo, consacré au féminisme et publié par nos soins. Mais il en faudra plus pour décourager le public américain cultivé de découvrir et redécouvir encore cette pensée novatrice ayant toujours fait l'âme de la vieille Europe bien autant, sinon plus, que le vin, le fromage ou la maroquinerie de pointe !


Et il n'y a pas que le féminisme (traité par l'une de ses spécialistes incontestées même) qui soit concerné : dans tous les domaines de l'intellect, les éditions PLON feront ainsi leur juste place à l'émancipation, et au rêve jamais vaincu d'une lecture ouverte et tolérante, pour aller demain, ensemble, vers un meilleur avenir inclusif et solidaire ! Mr Trump, essayez donc de taxer les ouvrages ci-dessous si cela vous chante ! Ce sera peine perdue ! Le message doit passer, et le message passera ! 





jeudi 27 février 2025

L'instant cocktail : au royaume de Mr Craddock


(Une Riviera, quelque part au Moyen Orient) 

Splendide Boulevardier, à gauche. 
Très viril Zombie à l'extrême-droite : recette originale établie par le légendaire Harry Craddock dans les années 1930, décennie furieusement tendance s'il en est... 
L'idéal, bien entendu, serait d'enchaîner ensuite, par simple curiosité, sur un Russian Spring Punch. Mais l'inertie humaine ne saurait être sous-estimée, fût-ce dans la quête des plaisirs de qualité.  

L'instant cocktail (2) : le Cosmopolitan

Ingrédients : Vodka, Jus de Canneberge, Citron vert bien pressé, 
pointe de missile Javelin (ou NLAW)

≪Vous savez qu’une soirée entre filles n’est pas réussie sans un délicieux Cosmo ! Mais vous remarquerez dès la première gorgée qu’il n’a rien d’un cocktail bonbon, ne vous méprenez par sur sa jolie couleur rose !≫
                                      (Source : 1 ou 2 cocktails, 2025)

Le Cosmopolitain est évidemment chaudement recommandé par Emmanuel K., le bartender le plus badass de Prusse-Orientale :


L'instant cocktail (3) : Vodka orange

(incomparable Screwed Driver...)

≪En bouche, un côté jus d’orange frais, porté par des huiles de citron assez fortes. La cannelle est plus en retrait mais arrive en fin de bouche, le côté céréalier revient≫.
(Colada, 25 novembre 2016)

Variante possible : en fin de préparation, 
rajouter un soupçon de houmous 
et 4 ml de jus de citron chiite-libanais 
(à consumer sans modération)

L'instant cocktail (4) Moscow Mule

 

≪ Servi dans son célèbre mug en cuivre, il séduit autant par son look que par sa fraîcheur unique (...). Petite anecdote : malgré son nom évoquant la Russie, le Moscow Mule a été créé aux États-Unis. Pourquoi ce choix ? Mystère ! ≫
(Source : Papilles et pupilles, Août 2019) 

mercredi 26 février 2025

Déluge

Making Russia Great Again !

≪Ce qui se passe sous nos yeux, toujours à la même vitesse, est, évidemment, d’un ordre civilisationnel. De l’ordre du déluge. Nous sommes témoins, en l’espace de juste un mois, de la disparition, là, sous nos yeux, concrètement, du pays du monde que l’on pensait le plus puissant, les USA : les USA n’existent plus. Ils ne sont plus qu’une sous-marque de la Russie, de la même façon que Trump n’existe pas, parce qu’il est un porte-parole, – j’allais dire un porte-flingue – du Kremlin, de Poutine, au point que toutes les revendications de Poutine, toutes, sans exception, à l’égard de l’Ukraine sont devenues aujourd’hui celles des USA. – Elles le sont devenues comme par un coup de baguette magique, sans contre-pouvoir aucun, avec l’appui du parti républicain, et donc du corps législatif. Comme en 1933, il y a coup d’État intérieur, et, comme en 1933, le processus qui a amené à ce coup d’État est, au moins extérieurement, démocratique : Trump a vraiment remporté la majorité des voix qui se sont exprimées.
Pour l’Ukraine, les choses sont simples : la guerre lancée par Poutine avait deux buts simultanés. D’une part, empêcher le développement d’une démocratie à ses frontières. D’autre part, s’emparer (ou se ré-emparer) des richesses naturelles du pays. Par une inversion poutinienne, reprenant mot pour mot, sans gêne aucune, le discours du Kremlin, Trump accuse Zelensky d’être un dictateur parce qu’il n’y a pas eu d’élections présidentielles (impossibles, constitutionnellement, et pratiquement, pendant la guerre). Pour les ressources naturelles, c’était sans doute le deal passé entre les deux équipes : tu me donnes l’Ukraine, je te laisse 50% des ressources naturelles, et, de toute façon, nous faisons des affaires communes, – Musk d’un côté, les Rotenberg (ou qui vous voulez) de l’autre, une joint -venture en quelque sorte.
Mais l’Ukraine n’est qu’une première étape de cette "joint-venture". Il s’agit pour Poutine de se venger de l’effondrement de l’empire soviétique et du Pacte de Varsovie. Il s’agit, aujourd’hui, en miroir, une génération plus tard, de faire s’effondrer l’OTAN, et c’est un coup de maître : il n’y a pas de retour de la "guerre froide", puisque les deux ennemis supposés se sont unis, dans le discours et l’attitude de l’un et que tout l’appareil de l’État américain, quasiment sans résistance (en tout cas jusqu’à présent) s’est mis au service de l’ennemi héréditaire, de la Russie (ou de l’ancienne URSS). Et ce n’est pas l’URSS que Poutine est en train de reconstruire, mais l’Empire russe, là encore, en miroir : Alexandre II avait vendu l’Alaska, – Poutine a l’air d’avoir acheté Trump avec les ressources de l’Ukraine, mais comme Trump, c’est lui-même, il vend un pays qui n’est pas encore à lui, et en partage les dividendes (et, clairement, ce n’est pas pour "la Russie" qu’il fait ça, mais pour ses propres poches, ou celles de ses amis et de sa famille).
Le deal sur l’Ukraine sert à détruire l’OTAN, qui sera devenu une coquille vide à partir du moment où les USA s’en seront retirés, et auront retiré toutes les troupes qu’ils ont sur le territoire de l’Europe. La défense de l’Europe sera laissée à l’Europe, mais comme l’Europe elle-même a, pendant trois générations, laissé elle-même sa défense entre les mains des USA, eh bien, il n’y a quasiment pas de défense en Europe (à part, me dit-on, l’armée française). Bref, face à Poutine, il n’y a que la bombe atomique de la France. Et il se s’agira pas de ça.
Ce qui va disparaître, ce n’est pas que l’OTAN. J’entends que des députés américains veulent déposer une demande officielle pour que les USA quittent non seulement toutes les organisations internationales (ça, c’est en train de se faire), mais aussi l’ONU en général, au prétexte que les USA en sont le financeur principal et que c’est devenu un repaire de marxistes, ou de wokistes, ou de ne je sais pas quoi, mais un repaire.
Le principe du blitz, appliqué par Trump et Musk, implique une escalade rapide, et je ne vois pas comment les institutions internationales nées de 1945 pourraient rester indemnes. L’idée sera toujours la même : le but est de remplacer le contrat collectif par un contrat de gré à gré. Toutes les lois internationales générales seront, de fait, caduques. Il n’y aura plus que des rapports de force bruts (ne me dites pas que c’était déjà le cas : oui, évidemment, sauf que ce qui vient frapper à notre porte – et je l’entends qui frappe – c’est encore d’une autre ampleur).
L’essentiel est de faire disparaître l’État régulateur, – l’État national, mais aussi l’État international (les lois communes). De les faire disparaître au nom de soi-disant identités originelles, avec, en perspective, et là aussi, maintenant, devant nos yeux, la chasse à l’étranger, d’abord celui de l’extérieur, puis, plus profondément encore, celui de l’intérieur, – celui-là même dont Vance dans son discours de Munich disait qu’il était l’ennemi principal, beaucoup plus que pouvait l’être la Russie.
Là est la revanche véritable. Pas celle de l’Empire russe contre son effondrement de 1917, pas celle de l’URSS contre 1989. Non, la revanche de l’Empire – russe ou pas russe – contre toute idée de démocratie. La revanche véritable, – celle qui explique les saluts fascistes, – c’est celle de 1945.

Le but est d’instaurer, dans l’ensemble des pays du monde, un seul régime, – celui qui fleurit en Chine. Celui de cette dictature particulière qu’est la dictature numérique.
La dictature, d’abord. D’ores et déjà, on voit les livres retirés des bibliothèques aux USA, selon les mêmes critères qu’ils l’ont été dans la Russie poutinienne (et, hélas, avec des critères différents, mais, au fond, identiques, dans les bibliothèques de l’Ukraine) : tout ce qui ne correspond au nouveau "récit identitaire" est supprimé, appelé "woke" ou "gauchiste", et, dans les deux pays, aux USA et en Russie, les ennemis "contre-nature" sont désignés et livrés à la foule, les homosexuels et, surtout, les trans.
Aujourd’hui, la dictature est numérique, parce que tout est numérique, et que tout se fait "en ligne". La Chine est le modèle – de la terreur physique et de la surveillance par les ordinateurs.

Et j’ajoute autre chose. –
Ce qui me fait peur dans ce qui s’avance, c’est Musk. Et pas seulement Musk en tant que dictateur. Non, Musk en tant qu’ingénieur d’une "nouvelle" humanité. Ce qui me fait peur, c’est le chemin ouvert vers une nouvelle phase de guerre totale, parce qu’il est faux de croire que Musk nie, comme Trump, le réchauffement climatique ou, plus largement, les dangers qui menacent l’humanité dans son ensemble. Ce que je me demande, c’est de savoir si Musk ne considère pas, pour la survie de l’humanité, qu’il ne serait pas plus profitable que se concentrer sur la survie et le développement interplanétaire d’une élite, après avoir purgé la planète de ses miasmes, – de la plus grande partie de la population terrestre. L’impression que j’ai est que, dans la tête d’un homme pareil (totalement, cliniquement, dénué d’empathie pour ce qui n’est pas sa propre chair – et encore…), l’idée d’une nouvelle guerre, comme d’un nouveau déluge, ne pourrait pas être en train de se mettre en place. Et si, en dehors du fait d’être un nouvel Hitler (qui voulait, lui aussi, refonder l’humanité), il ne se verrait pas, lui, comme un nouveau Noé.

Me revient, au moment de publier, une blague juive bien connue sur Moïshe et le Déluge : il fait un rêve, Moïshe. C’est Dieu qui lui parle, et il lui dit, écoute, Moïshe, moi, l’humanité, j’en ai re-marre, je vais faire un nouveau déluge, mais, toi, bon, tu m’as toujours plu, alors je vais te sauver. Et, tout de suite, il y a une tempête pas possible, ça souffle de partout, ça emporte toutes les voitures dans la rue (oui, c’est maintenant que ça se passe), tout, et quand il entend l’ordre d’évacuation, lui, il ne part pas, parce que, n’est-ce pas, "Dieu il m’a parlé, moi, je serai sauvé". Bon, et il se retrouve chez lui, au premier étage, et l’eau qui monte toujours. Et il y a un canot pneumatique de pompiers qui arrive et qui essaie de le sauver, et non, il ne part pas, parce que "Dieu, n’est-ce pas, Dieu, il m’a parlé, je serai sauvé". Et l’eau monte toujours, et il se retrouve sur le toit, et il y a un hélicoptère qui arrive, et non, sans parler du fait que l’idée de monter comme ça, sur une corde… bref, non, "Dieu il m’a parlé, je serai sauvé", et, hop, l’hélicoptère repart et, lui, il disparaît sous l’eau. Et il se retrouve devant Dieu. Et Moïshe, il proteste, il est indigné. Comment ça, il lui dit, tu m’as dit que tu me sauverais, et vlan, tu me noies ? Et Dieu lui répond : "C’est en chinois que je t’ai parlé ? ".

Si ça se trouve, nous en sommes juste aux nuages avant les inondations… et tout ce qui se passe, c’est du chinois≫.

(André Markowicz, 22 février 2025)

mardi 25 février 2025

Plot against America (done)

≪Avec Le Complot contre l’Amérique, l’écrivain américain Philip Roth met en lumière, à contre-courant des idées reçues, les virtualités fascistes de son pays. Il imagine ce qui se serait passé si les Etats-Unis, en 1940, s’étaient ralliés à Hitler. Son nouveau roman est beaucoup plus qu’un livre de politique-fiction : une exploration de ce qui ronge la démocratie américaine. "On ne réécrit pas l’histoire": l’adage, d’évidence, vaut pour tout le monde, sauf pour les romanciers, à qui rien n’interdit d’imaginer ce qui aurait pu se passer. Et lorsqu’il s’agit d’un écrivain comme Philip Roth, cela nous vaut le roman sans doute le plus éblouissant (mais aussi le plus dérangeant, le plus propre à ébranler nos préjugés) que nous puissions lire aujourd’hui. Roth, donc, imagine que, en juin 1940, Franklin Delano Roosevelt, le président démocrate qui postulait pour un troisième mandat, est battu ; et que c’est Charles Lindbergh, l’aviateur, le héros des foules, mais aussi l’antisémite notoire, le sympathisant du régime nazi, qui reçoit l’investiture du parti républicain et qui, soutenu par le puissant courant isolationniste, visant à tenir les Etats-Unis à l’écart de la guerre en Europe, finit par l’emporter. Le sujet du roman est donc la chronique de cette année (fictive) où le président, dès son arrivée à la Maison Blanche, s’empresse de signer un pacte de non-agression avec Hitler, puis avec le Japon, avant d’entamer, sous de fallacieux prétextes, une politique de discrimination envers la communauté juive. Jusqu’au moment où Lindbergh sera victime d’un accident d’avion, où Roosevelt reviendra sur la scène publique – et où l’histoire, telle que nous la connaissons, reprendra son cours… S’agit-il, comme la présentation du livre l’affirme, d’un récit de « politique-fiction » ? Pas exactement : car la politique-fiction, le plus généralement, consiste surtout à projeter dans le futur une sorte d’anti-utopie, à valeur critique quant à notre présent (...). Roth, quant à lui, se voue plutôt à réinventer un passé virtuel.≫

(Guy Scarpetta, Le Monde diplomatique, journal alter-stalinien français, juillet 2006)

(Virtuel, mon cul ! ou Le triomphe réel de Vladimir PoutineUSA, 2025) 

De l'intérieur, et de son ministère

Salauds, ou les 120 journées de Twitter.

≪La répression de l'extérieur a toujours été aidée par la répression de l'intérieur : l'individu réprimé introjette ses maîtres et leurs directives dans son propre appareil mental. La lutte contre la liberté se reproduit dans le psychisme de l'homme comme auto-répression de l'individu réprimé, son auto-répression défendant ses maîtres et leurs institutions. C'est cette dynamique mentale que Freud développe comme dynamique de la civilisation≫.

(Herbert Marcuse, Éros et civilisation

Hostomel. Irpin. Boutcha.

 

dimanche 23 février 2025

Une note d'espoir, dans tout ce marasme

(source : France-Info, 22-02-2025)

vendredi 21 février 2025

Better Simonon than Mélenchon !

(Kiev, Gare centrale, mars 2022)

When they kick at your front door
How you gonna come ?
With your hands on your head
Or on the trigger of your gun ?

(Paul Simonon, 1979)

jeudi 20 février 2025

Tombeau de LFI

Non-aligné, vous dis-je...

≪Les nigauds qui ont laissé les USA jouer leur partie de billard sur le sol européen se retrouvent à présent pris au piège de leur politique absurde. (...) Le moment savoureux va être celui où les vociférateurs d’hier vont devoir comprendre que la mise au point de «garanties mutuelles de sécurité» sont un point de passage obligatoire si on cherche une paix solide. On oubliera les insultes qui nous ont accueilli [sic] sur le sujet et même celles qui avaient accablées [re-sic] Macron quand il les avait évoquées à son tour.≫

(Jean-Luc Mélenchon, 18 février 2025)

End of the story

 

mercredi 19 février 2025

Misère de l'anticampisme contemporain (détail)

                        

Autres titres possibles :
 
1) ≪Un seul et unique ennemi fasciste mondial, n'en déplaise aux stratèges en chambre imbéciles...≫
 
2) ≪Tu signes juste là, ducon, en bas à droite : contre les Noirs, les Gays décadents, les Athées sans-enfants et les Ukrainiens Nazis !≫

3) Conférence de Munich 1938 (reloaded)

4) Tout ça, c'est la faute à l'OTAN et à l'impérialisme américain (d'ailleurs, y en aurait-il un autre ?)

5) Quelle connerie, la guerre ! L'extermination d'un peuple par un État fasciste, c'est tellement plus mieux...

6) Le retour triomphal et définitif de Liberty Valance

7) GLOIRE À L'UKRAINE ! 

dimanche 9 février 2025

Ok Boomer !

(Gars sûrs et Parti de la jeunesse, à la rue, France, date indéterminée)
   
≪L'indignation morale ne peut comprendre que réussissent dans l'appareil ceux que l'intuition charismatique perçoit comme les plus bêtes, les plus ordinaires, ceux qui n'ont aucune valeur propre. En fait, ils réussissent non pas parce qu'ils sont les plus ordinaires mais parce qu'ils n'ont rien en dehors de l'appareil, rien qui les autorise à prendre des libertés à l'égard de l'appareil, à faire les malins. Il y a donc une sorte de solidarité structurale, non accidentelle, entre les appareils et certaines catégories de gens, définis surtout négativement, comme n'ayant aucune des propriétés qu'il est intéressant de posséder au moment considéré dans le champ concerné. En termes plus neutres, on dira que les appareils vont consacrer des gens sûrs, mais sûrs pourquoi ? Parce qu'ils n'ont rien par quoi ils puissent s'opposer à l'appareil. C'est ainsi que dans le Parti communiste français des années 50 comme dans la Chine de la "révolution culturelle", les jeunes ont beaucoup servi de gardes-chiourme symboliques, de chiens de garde. Or les jeunes, ce n'est pas seulement l'enthousiasme, la naïveté, la conviction, tout ce qu'on associe sans trop y penser à la jeunesse ; du point de vue de mon modèle, ce sont aussi ceux qui n'ont rien ; ce sont les nouveaux entrants, ceux qui arrivent dans le champ du capital. Et du point de vue de l'appareil, ils sont la chair à canon pour combattre les vieux qui, commençant à avoir du capital, soit par le Parti, soit par eux-mêmes, se servent de ce capital pour contester le Parti. Celui qui n'a rien est un inconditionnel ; il a d'autant moins à opposer que l'appareil lui donne beaucoup, à la mesure de son inconditionnalité, et de son néant≫.

(Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique)

mardi 7 janvier 2025

Et Sa Sérénité l'Embolie pulmonaire, donc !

 
«Monseigneur Ebola peut régler 
ça en trois mois».
(Jean-Marie Le Pen, politicien français, 
à propos de la démographie africaine, «galopante»
mai 2014)