samedi 8 juillet 2023

Fin de l'antifascisme spécialisé

(Ci-dessus, la police «républicaine» de jour en jour davantage comprise, en ses essence et fonction, comme stade suprême normal de l'irrationalité sociale, Nanterre, France, 29 juin 2023)

«Je ne veux pas aborder la question des organisations néo-nazies. Je considère que la survie du national-socialisme à l’intérieur de la démocratie est potentiellement plus menaçante que la survie de tendances fascistes contre la démocratie».

       (T.-W.-Adorno, « Ce que signifie : repenser le passé », 1959) 

20 commentaires:

  1. "Dans une société hiérarchisée, on ne parle pas aux policiers comme à des égaux, on obtempère" (la proc' de Marseille, après les émeutes)

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    1. Oui. Encore une fois : LA police ( TOUTE police, partout dans ce monde) correspond au "stade suprême normal de l'irrationalité sociale".
      La police - normale - tue.
      Elle sert à ça.
      Elle est - partout : en tout temps et tout lieu - faite pour ça.
      La brutalité, la violence et l'irrationalité définissent sa spécialité, le simple fait de se spécialiser (professionnellement) relevant d'une aliénation, dont la police représente l'extrême.

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    2. La "société hiérarchisée" dont parle avec candeur cette magistrate a-t-elle un rapport avec le projet démocratique bourgeois de 1789 ? Clairement oui, et clairement non. On appelle ça la dialectique de la Raison.

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  2. Désormais, ils appellent cela l'arc : tout ce qui en sort est une cible potentielle.

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  3. Etonnant que certains se pose encore la question: faut-il détester la police ?
    https://www.youtube.com/watch?v=SDZQ9OIbtnU&t=1667s

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    1. Ce qui est plus étonnant, c'est de proposer une critique de la police dans le cadre et les catégories du monde existant (parler de "coût social" de la police, par exemple, paraît aberrant : on utiliserait donc bien mal son argent, msieux-dames), et suivant des schèmes de pensée pathétiquement éculés (marxistes-léninistes) ripolinés d'intersectionnalisme : "la police est au service des riches, c'est-à-dire des blancs, contre les pauvres, c'est-à-dire les non-blancs".
      On osera dire ici que la situation est plus compliquée que cela et que le potentiel fasciste (patriarcal, homophobe, xénophobe, autoritaire) des "non-blancs" n'a rien à envier à celui des "blancs" (sans quoi nos problèmes, ici-bas, auraient été résolus depuis bien longtemps). La police fait l'unanimité jusqu'ici auprès de la plus grande part de la population précisément parce que cette population est aliénée, et que la police cristallise les éléments inconscients de cette aliénation. Une réflexion purement "classiste" sur la police n'apporte ainsi pas grand-chose, car, pour tout dire, ce n'est pas une réflexion.
      Si révolution, et destruction totale du monde tel que nous le connaissons aujourd'hui, il doit y avoir, celle-ci sera évidemment conditionnée par l'émergence d'un imaginaire antagoniste à l'imaginaire capitaliste-salarial-policier, et - outre que cela n'est pas pour demain - prétendre que dès à présent, dans ce monde-ci, la suppression de la police serait à l'ordre du jour, apparaît "utopique" au mauvais sens du terme (qui est hélas ! le seul sens que concevait Marx dans sa dénonciation des "utopistes" qui étaient au fond, selon lui, des "réformistes" voulant le beurre et l'argent du beurre, la révolution sans révolution). Ce monde est intégralement mauvais : ne pas être utopiste, c'est justement comprendre qu'il ne peut être réformé, mais complètement abattu : la police est l'aboutissement, et le symptôme normal suprême de l'irrationalité qui le caractérise.

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    2. La police tue, mais elle tue plus de pauvres que de riches et plus de noirs et d’arabes que d’auvergnats et de savoyards. Une lecture de classe ne semble donc pas aussi inepte que ce que vous affirmez. Mais il est vrai qu’il est de bon ton aujourd’hui dans certains milieux radicaux de prétendre qu’il n’y a plus de classes puisque tout le monde jusqu’aux plus riches, relève du statut de salarié-consommateur.

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    3. Relisez-nous, c'est une lecture purement classiste qui serait inepte. On vous rassure : on ne pense pas que les classes sociales aient disparu. Ne partez pas au quart de tour comme ça. C'est inutile.

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    4. Notre différence de lecture serait donc liée au « purement ». Ne croyant pas à la notion de pureté, voilà qui est fait pour me rassurer.

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    5. Si vous êtes rassuré, alors on est content.

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  4. "Nous n'avons pas peur des ruines. La terre sera notre héritage, sans doute. Que la bourgeoisie fasse sauter son univers avant de quitter la scène de l'Histoire. Nous portons en nous un univers neuf;" affirmait l'autre.Espagnol.
    Le problème étant que non seulement c'est pas demain la veille mais en plus, ce monde sera arrivé à bousiller la planète.
    Un autre problème est le nombre d'aspirants flics (ou commissaires politiques, c'est pareil) qu'on détecte chez des gens s'affirmant révolutionnaire.

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    1. Oui. Mais cette seule phrase : "La police tue" peut tout changer, par sa simplicité même. La police tue : c'est son essence. Répandre cette idée, désabuser les masses, les détourner de toute croyance citoyenne censée transcender cette vérité simple que la police n'existe - absurdement - que pour tuer, pour être violente, pour obéir aux ordres - absurdement - de n'importe quel imbécile susceptible, par accident, de s'emparer des manettes historiques, ce sera toujours du bon travail. Des masses désespérées, c'est toujours ça de pris. Et le cynisme ambiant, généralisé, universel, des abstentionnistes de tout poil est déjà un bon signe de cela : en dépit de toute la saloperie libérale individualiste que cela charrie, pour l'heure. À nous de prouver que tant l'imaginaire du salopard cynique d'aujourd'hui, que ses plaisirs ordinaires ne sont que très peu de choses, très misérables et peu ambitieux en regard d'un autre plaisir, qu'il reste à imaginer, à présenter et défendre. En attendant, que tout l'univers comprenne que la police n'est là que pour tuer, que le droit (dans la bouche des bourgeois) n'est qu'une imposture, que la culture (dans ses mains) n'est qu'un maquereautage : on n'aura pas complètement perdu notre temps. La vieille taupe aura bien fouiné.

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    2. Lu aujourd'hui sur un mur, un tag pour la mémoire de Nahel, Zyed & Bouna, Rémi : l'état tue !

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    3. Oui, l'État tue. Foucault et ses sbires pensent, eux, que l'État gère.
      Ce qui est trop commode.

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  5. Vrai. Même si les cyniques, ou plutôt les sarcastiques à la mode rétorqueront que la guerre tue, que fumer tue et, pourquoi pas que vivre tue. Ce qui prouvera qu'ils n'ont rien pigé au problème.

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  6. Organisé par les trotskistes, ils et elles finiront élu-e-s (ou flics ou journalistes ou approchant) ! - - - Bureaucratie et racaille gauchiste léniniste, autoritaire et réformiste !

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    1. Vous énervez pas. Ça sert à rien. Que l'Histoire soit un éternel retour, et qu'il y ait aujourd'hui - après ce que nous aura appris le 20ème siècle - des trotskistes, des maoïstes, des léninistes de dix-huit ans, devrait plutôt inciter à une forme de sérénité (désespérée, certes) : à quoi bon s'énerver contre un phénomène cyclique (quasi-météorologique) frappant à intervalles réguliers les consciences en mal de satisfaction ? S'ils et elles, tous ces autoritaires spontanés sont toujours là après tout ce temps, et toutes ces expériences (comme le Capital et la Police, d'ailleurs), mieux vaut se concentrer, dans le calme, sur le caractère anthropologique de la chose. On travaille ainsi pour l'avenir, comme chroniqueurs des temps mauvais, et en attente de temps meilleurs. Ce n'est pas négligeable.

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  7. Encore jusqu'au 29, tour d'horizon et perspectives du néo-maintien de l'ordre dans l'édifiant documentaire en deux parties de P. Moreira. En attendant, on peut toujours boire le verre à moitié plein.

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  8. Résolution d'un vieux mystère historique :
    A la lecture du constat posé par Adorno en 1959, son attitude en 1968 s'éclaire désormais d'un jour parfaitement lumineux et transparent.
    Umour

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    1. Vous avez raison. Mais peut-être à un point que vous n'imaginez pas.

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