lundi 9 janvier 2023

2023 : année de l'Urbanisme Unitaire ?

(La Croix, 9-01-2022)

Lorsque des abrutis de fascistes brésiliens dévastent le grand œuvre de M. Oscar Niemeyer, il nous vient, mesquins que nous sommes et en ce glacial début d'année, comment dire ? un certain sentiment de plénitude calorifère, vengeresse et cynique qui ne serait, certes, pas à la portée du premier démocrate venu. Mais bon ! on ne prétend pas (et on n'a jamais prétendu) faire école en matière de ressentiment. On garde ça pour nous et on attend juste, maintenant, avec impatience utopique, que vienne, de l'autre côté de l'Atlantique, le tour d'un certain édifice du même ordre (et du même auteur) à caractère festif-citoyen, exactement sis place du Colonel-Fabien (Paris 10ème). Un endroit surdéterminé, comme on disait à une certaine époque, et où, assurément, de très longue date, une certaine réhabilitation s'impose, ainsi que s'expriment toujours, d'ordinaire, les grands propriétaires de gauche, à fin de justifier leurs beaux projets de progrès et d'investissement social, via la destruction méthodique de tout ce qui survivait là. 

15 commentaires:

  1. Un édifice "à caractère festif-citoyen" ?, kesako, ce n'est pas très clair... A moins que vous évoquiez sa dévastation - ce que la phrase n'indique pas clairement non plus - mais dont l'analogie (si c'est le cas) avec le défoulement bolsonariste de petits blancs (becs) est tout sauf pertinent.

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    1. https://www.liberation.fr/mode/2012/03/30/dior-investit-le-parti-communiste_807031/

      https://www.slate.fr/story/71657/pcf-siege-niemeyer-luxe-mode-cinema

      Ça y est, c'est plus clair ?
      De la Pravda à Prada : un défoulement de petits branchés bobos solidaires tout sauf pertinents.

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    2. Et pour ce qui est de l'expulsion par les stals des prolos de banlieue, pour des projets sûrement zarma traissociaux, on à ça aussi (entre cent mille exemples) :

      https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/lassociation-des-maraudeurs-divry-sur-seine-bientot-a-la-rue-28-10-2021-5T6GWQ73YJHA3EB62OR6BROVSM.php

      Alors, que voulez-vous, quand Niemeyer et son horreur futuriste se font mettre à sac (un peu) du côté de Brasilia, on se fout de l'auteur, on dit cheh ! et on biche.

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  2. Il faut bien admettre, Le Moine, que l'anonyme premier de ce post n'est pas dans son tort lorsqu'il signale les ambiguïtés que pose votre constat sur le néo-carnaval brésilien de l'autre jour...
    Les jouissances esthétiques sont une chose; la réalité des pouvoirs une autre. On peut certes s'arrêter à la satisfaction et à la joie immense de voir les édifices de Niemeyer dévastés comme on brulait jadis le donjon d'un féodal exécré... A l’égal de la dévastation du congrès américain, Il en serait parfaitement de même pour Versailles ou l’Élysée. N'en demeure pas moins que la disparition de l'habillage architectural de n'importe quel centre de pouvoir n'a jamais détruit simultanément le pouvoir lui-même. Et revient alors en boomerang la question que peu d'esthètes et de libertaires arrivent à se poser lorsque les caves du Palais ont été joyeusement vidées : que fait-on désormais ?
    Le pouvoir a horreur du vide. Il tient à être occupé. Comment ? C'est la seule question qui vaille.
    Lénine, cette ordure -et lorsque je dis ordure n'allez pas croire que je sous-estime son intelligence-, sait très bien ce qu'il fait en octobre 17 en prenant le Palais d'Hiver. Les anarchistes de la CNT à Barcelone en juillet 36 furent autrement plus décontenancés. Le pouvoir, ils l'avaient... Je sais, encore un comble pour beaucoup de libertaires...
    Pour ma part, je ne peux que me satisfaire du fait que les bolsonaristes aient été, sur ce point, totalement démunis comme j'espère, grandement, que les iraniens et iraniennes sauront renvoyer, comme il se doit, les mollahs au néant qu’ils méritent.

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    1. "On peut certes s'arrêter à la satisfaction et à la joie immense de voir les édifices de Niemeyer dévastés comme on brulait jadis le donjon d'un féodal exécré..."

      Certes, on va s'arrêter là.

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    2. Arrêtez donc vous la… pour que tout continue. Mais alors cessez de vous plaindre ou de jouer.
      Comprends qui peut.

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    3. anon2, "le pouvoir, ils l'avaient..." Ils voulaient que ça ne s'ait pas. Leur grandeur éphémère. Il n'existe pas même de verbe s'avoir.

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  3. Bis répétitae

    "Le pouvoir a horreur du vide. Il tient à être occupé. Comment ? C'est la seule question qui vaille."
    Quelle grandeur y a t-il à ne pas vouloir une chose qui existe partout et qui existera toujours, au risque de se la reprendre en pleine gueule faute de l'avoir affronté plutôt que de la nier ?
    Ah oui, c'est vrai : La résolution de "la sociale" dissoudra magiquement cette diablerie, l'argent en sus.
    Il y a un florentin qui n'a pas fini de rigoler du fond de sa tombe.

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  4. S’avoir n’existe pas
    Se faire avoir, plus sûrement.
    Et la grandeur éphémère des anarchistes espagnols, a moins de nourrir un martyrologe qui ne mène jamais bien loin, n’aura nullement protégé ces derniers sur le fait que, précisément, ils se sont parfaitement fait avoir.
    Leçon pour toujours.

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    1. Saisissant de lire tant d'approximations sur des libertaires espagnol-e-s de 1936

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    2. Ressaissez-vous cher anonyme et indiquez moi, svp, ce qui se passe à la Genaralitat de Catalogne, a Barcelone,le 18 juillet 36 après la victoire de la CNT contres les généraux factieux. On trouve la, entre autres, certains pontes de la CNT, Durruti et Garcia Oliver, et le reste des survivants du groupe Nosotros en pleine négociations avec Companys, chef alors déchu de la ville et de la région désormais aux mains des anarchistes de la CNT et de quelques autres fractions révolutionnaires minoritaires, tel le POUM…
      Si vous aimez être saisi comme un steak, vous apprécierez sûrement

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    3. Makiaveli aura constaté vos contradictions et approximations anhistoriques, dignes de n'importe quel-le stratège diplomé-e- d'état de sciences politiques : ils avaient le pouvoir mais se sont fait avoir, ils avaient le pouvoir mais ils négociaient etc

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    4. Sans nul doute Anonyme. Et j’attend même qu’il relève plus encore. Allez comprendre !
      Quant à relever dans votre commentaire quoique ce soit, peine inutile tant tout y est parfaitement à terre et idéalement tamisé à la lumière fébrile des certitudes consolatrices.
      Cela s’appelle aussi un cercueil.
      Amen

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    5. Conseillons quelques films de zombies, ce qui est enterré se relève; conseillons aussi quelques graines, ce qui est enterré obstinément fertilise ou refleuri !

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  5. L'architecture/l'urbanisme du petit sous fasciste vénéré par les gogogauchistes nommé Le Corbusier itou !

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