Présentation de l' (excellent) éditeur :
« Le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et de la tradition culturelle. Dans ce livre, qui a fait date par son approche radicalement nouvelle, Jeffrey Herf montre au contraire qu’il a voué un culte délirant à la technologie la plus avancée.
Pour ce faire, le grand historien américain s’est livré à une enquête approfondie sur les origines idéologiques du IIIe Reich, mettant en lumière une nébuleuse originale d’intellectuels, dont plusieurs ont marqué l’histoire des idées, comme Oswald Spengler, Ernst Jünger, Werner Sombart ou Carl Schmitt. Le point commun de ces "modernistes réactionnaires" est d’avoir fusionné certaines dimensions de la société industrielle – son mode de production et sa technologie, la rationalité instrumentale – avec la culture du nationalisme allemand, caractérisée par sa haine de la raison et de la démocratie.
Les conclusions qui se dégagent de cette passionnante enquête, qui a renouvelé l’interprétation du phénomène nazi, et jusqu’ici étonnamment restée inédite en français, sont les suivantes : d’une part, la modernité n’est pas un phénomène monolithique, qu’il faudrait accepter ou rejeter en bloc ; d’autre part, l’adhésion à la modernité technique n’est pas en soi un gage d’émancipation. »
Publié ces jours-ci par L'Échappée : 320 pages, 22 euros. Merci, camarades. Tout ça nous change un peu (sans nous en consoler tout-à-fait, comme de juste) des saloperies bi-hebdomadaires commises par les Éditions de la Fibrose, et tous ceux qui leur ressemblent.
Dans la même fibre, d'Enzo Traverso: "La violence nazie, une généalogie européenne" (200 pages -2003)
RépondreSupprimer"...un long processus de déshumanisation et d'industrialisation de la mort."
Mouais. On n'est pas moderne. On préfère "Raison et Révolution", de Marcuse.
SupprimerLes conclusions d'alors nous conviennent toujours aujourd'hui.