samedi 31 mars 2018

Qui sait ?


« Dans les conditions de vie accablantes qui pèsent sur nous, les gens ne demandent pas la lucidité, ils demandent un opium quelconque, et cela, plus ou moins, dans tous les milieux sociaux. Si on ne veut pas renoncer à penser, on n'a qu'à accepter la solitude. Pour moi, je n'ai d'autre espérance que de rencontrer çà et là, de temps à autre, un être humain, seul comme moi-même, qui de son côté s'obstine à réfléchir, à qui je puisse apporter et auprès de qui je puisse trouver un peu de compréhension. Jusqu'à nouvel ordre de pareilles rencontres restent possibles — la preuve en est que nous nous écrivons — et c'est un bonheur extraordinaire, dont il faut être reconnaissant au destin. Qui sait si un de ces jours un régime "totalitaire" ne viendra pas pour un temps supprimer presque entièrement la possibilité matérielle de telles rencontres ? »

(Simone Weil, lettre à Jacques Lafitte du 14 avril 1936)

15 commentaires:

  1. Il y a de ça. Sa lettre à Bernanos fait également écho à aujourd'hui.

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  2. Des êtres seuls qui pensent différemment, qui vivent différemment ont toujours été mis au banc de la société et pourtant c'est bien eux qui font avancer la société. Quel paradoxe et même quelle injustice.

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    1. Oui. Surtout que faire avancer la société tout en étant soi-même bloqué sur un banc, eh bien c'est difficile.

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  3. En n'oubliant pas que Simone n'a jamais été vraiment seule : même dans ses immersions les plus hardcores dans les classes pauvres, elle était économiquement assistée par sa famille pour "penser". La condition même de sa pensée, et elle a l'honnêteté de le reconnaître, c'est d'avoir toujours été protégée et libre de ses choix. Premier point capital pour comprendre les conditions qu'elle pose à l'action de penser. Deuxième point tout aussi déterminant chez Weil, la solitude charnelle : sur ce plan, Dieu est son seul amant, son seul amour. Elle ne connaîtra jamais les charmes de l'hygiène conjugale. cela aussi permet d'en comprendre un peu plus sur ce qu'elle entendait par "penser".

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  4. Exact sur le premier point. Quant au deuxième, la "solitude" charnelle, là aussi, la psychanalyse nous livrerait quelques clés. Un narcissisme exacerbé, insuffisamment soumis au principe de réalité : communion prétendue dans la souffrance universelle mais sacrifice réel de cet univers à son soi souffrant. Tel est le cogito chrétien de Weil : Je souffre donc je suis , OU Je souffre donc le reste du monde n'existe pas, car je suis seul(e) dans l'être. Cela n'étant pas avoué mais plutôt son contraire - donc : l'empathie avec les misères du prolétaire, soi-disant ressenties comme insupportables.

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  5. On ne peut nier l'empathie et la souffrance réelle de Simone au contact des réalités sociales violentes que vivent les pauvres. Bien qu'elles trouvent certainement leur origine dans l'enfance de Simone avant tout, à commencer par le fait qu'elle ait été, encore jeune écolière, victime d'une agression sexuelle et négligée par ses parents. Mais surtout elle avait en détestation l'auto-complaisance mondaine et sociale. Et des gens comme Bataille le sentait bien, lui rendait qui se souciait surtout de vivre des extases par des voies plus humides et sombres. On a vu comment il s'est comporté avec Peignot. Et comment il s'en est servi jusqu'au vampirisme. Simone était sincère, souvent à côté de ses pompes, mais les liaisons affectives, amicales qu'elle établissait avec les prolétaires étaient réelles, simples et marquantes pour la plupart qui ont pu en parler. Elle n'aurait jamais pu écrire ce qu'elle a écrit si elle n'avait pas vécu ce qu'elle a vécu.

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  6. Tout cela est sans doute très vrai. Mais vous n'y êtes pas. Nous vous parlons psychanalyse, vous nous parlez "sincérité" ("Simone était sincère"). Il ne s'agit pas là de questions morales, mais de comprendre par quels mécanismes objectifs on fait de soi (et de sa souffrance) le centre du monde, fût-ce à travers "les autres" (les prolétaires et tout ce que vous voudrez). La sincérité est une attitude consciente, le narcissisme hystérisant, lui, ne l'est pas. On ne peut considérer l'un et l'autre de manière équivalente, au risque d'éliminer toute rationalité de la politique, et faire de celle-ci une bouillie émotionnelle, improductive, et pouvant mener droit au suicide, social et physique. C'est l'histoire de Simone Weil, qui ne s'est pas foutu en l'air de manière officielle simplement parce que sa religion le lui interdisait. Simone Weil pleurait, nous dit-on, à la simple annonce de souffrances physiques éprouvées par d'autres, habitant au bout de l'univers, et qu'elle ne verrait jamais. Sur le strict plan matériel, cela renvoie - c'est simplement cela que nous disons - à des phénomènes archaïques, séculaires (possession, transe, sacrifice, etc) ayant de tout temps fait le bonheur des curés, dont Simone Weil était, ce qui n'est pas lui faire injure, mais aussi des mythologues de tout poil, à l'occasion nettement moins sympathiques qu'elle. Ceux, par exemple, qui fascinèrent tant ce bataille que vous citez, et dont nous nous sommes toujours à ce point méfié, comme de l'irrationaliste dangereux qu'il fut.

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    1. cher moine, S. Weil le sentait d'ailleurs dans l'extrait que vous citiez : "les gens ne demandent pas la lucidité, ils demandent un opium quelconque, et cela, plus ou moins, dans tous les milieux sociaux."
      A qui d'autres pouvait elle penser en disant ça si ce n'est d'abord à elle-même ? la souffrance prolétarienne était sa came comme d'autres en ont de plus chimiques !

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    2. Vous allez un peu vite sur les pouvoirs de la psychanalyse ( dont il faudrait au moins préciser le champ d'application dans des rapports sociaux comme le travail, l'activité, la socialisation, la consommation, etc. ) mais aussi sur les déductions que vous opérez dans le cas de Weil à partir de ces quelques principes et concepts de la psychanalyse. Car Weil ne s'est pas contenté de souffrir à distance, dans un univers douillet et stable, et de déplorer les épreuves vécues par les pauvres mais aussi de les vivre directement pour justement éprouver la pensée de l'expérience elle-même. Car elle avait parfaitement perçue, de nos jours une banalité, ce que la médiation fallacieuse d'une réflexion abstraite, hors-sol, étrangère au concret impensé contenait de dispositions irrationnelles ( dispositions dont elle s'autorise la liberté dans d'autres domaines ). Elle a donc beaucoup donné de son temps et de ses privilèges à ceux qui en avaient un besoin souvent vital, et donc plus sérieux ( le sérieux de la vie ) mais c'est ce qui lui permet d'atteindre un certain type de rationalité sociale, et par là de dominer le principe de réalité. Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres (l'écriture, la pensée, le travail du concept ), il existe, on le voit chez elle, une liaison parfaite entre le vécu, et cette solitude de la pensée dont elle parle, et l'action. Les modalités mêmes de cette solitude de la pensée n'est pas un solipsisme, ou un retrait de la vie sociale : Simone Weil est seule au milieu du monde, ouvrier, intellectuel, petit bourgeois, religieux. Et c'est l'exposition de sa solitude, parmi d'autres solitudes, qui constitue le pont entre sa production et son vécu. Il faudrait d'ailleurs que vous nous donniez une définition claire et dynamique de ce que vous entendez par "principe de réalité", on y entend certainement pas la même chose. La psychanalyse nous semblant plus riche de possibilités quand elle devient méthode appliquée aux conditions concrètes d'existence, ce que vous ne faites pas dans le cas de Weil. Il ne saurait exister une structure uniforme du principe de réalité ( et donc un mode de compréhension socialement situé, et partiel, de ce concept, applicable uniformément avec les mêmes procédés déductifs ou inductifs pour toutes les classes sociales, tous les individus, toutes les singularités c-à-di tous les vécus ). Dans le cas de Weil, vous loupez complètement la dialectique entre la place de Weil dans une histoire sociale et une période historique donnée, son empathie singulièrement active ( ou excessive ? ) pour les pauvres et son oeuvre philosophique sur des questions aussi concrètes que la condition ouvrière, la patrie, l'ordre, la citoyenneté, etc. Simone Weil a fait bien plus qu'assumer le principe dont vous parlez jusqu'à le dominer ( et pas seulement par le sacrifice du superflu ) : elle est la synthèse vivante de plusieurs courants, de plusieurs âmes sociales possibles s'il est permis de s'exprimer ainsi. Elle parvient même à sublimer la situation d'impuissance collective qui traverse la société des années 30 par une conception très personnelle du surnaturel. C'est plus qu'une domination du principe de réalité, c'est une modification. Il est certain que la validité de la proposition de Weil sur les liens contraints et presque inconditionnels qu'elle pose à l'exercice même de la pensée reflètent particulièrement sa propre expérience sociale, les rencontres, les partages, les collaborations dont elle a été un élément enthousiaste et stimulant mais souvent désabusé.

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    3. Rien que ça ? Bon allons-y. La psychanalyse se définit pour nous comme méthode d'étude de construction des personnalités par l'étude des conflits successifs que les individus traversent et qui les traversent, en tant que champs objectifs de forces inconscientes. Les individus, êtres actifs, sont aussi essentiellement agis par des forces dont une immense partie leur demeurent à la fois inconnues et supérieures. Le principe de réalité se définit ainsi pour nous comme rapport existant entre la part dominée du psychisme et la part indominée, étant entendu que nous sommes la somme de nos défaites, de nos renoncements assumés dans le temps. Pour prendre un exemple canonique, je voulais coucher avec ma mère et zigouiller mon père, j'ai dû apprendre douloureusement que ce ne serait pas possible, me sevrer de ce désir. Plus tard dans mon histoire, des répliques de ce désir et de la défaite qui lui correspond sont à nouveau intervenues. Mais d'autres ont moins connaissance de cette impossibilité : moins connaissance du fait que réellement ce désir est hors de leur portée. Leur toute-puissance n'a pas été régulièrement frustrée et contrariée dans le sens d'une ruine de leur narcissisme premier. Ceux-là auront un rapport moins objectif au monde : la réalité du monde s'impose moins définitivement à eux, à elles. Leur moi (c'est-à-dire, en gros, la zone tampon ou d'interface protectrice entre l'objectivité solide du monde et la puissance émergente sauvage de leur fond pulsionnel) est faible, et leur monde est ainsi fluctuant, tremblant, instable. Le moi faible, n'ayant pas eu à affronter la primo-défaite familiale constitutive, entretient avec le monde un rapport magique, sensible, ce monde qu'il plie à ses désirs à force de rituels et ressent, dans des intuitions privilégiées plutôt qu'il ne le connaît, comme le Moi fort, qui connaît (pour l'avoir douloureusement éprouvée) la solidité impitoyable de sa réalité. C'est paradoxalement cette connaissance du Moi fort, acquise dans la frustration précoce, qui le préserve aussi de céder plus tard aux sirènes de la mythologie appliquée (du fascisme, par exemple), et de la religion. Le principe de réalité relève donc du rapport, propre à tout individu, qu'il entretient avec l'impossible EN L'ÉTAT de son désir primitif vis-à-vis du monde (ce qui n'implique nullement qu'il renonce à y consommer son plaisir sous forme modifiée). Il y a donc bien des individus et des groupes divers, réagissant diversement, mais il n'y a analogiquement qu'un type de rapport définissant l'adéquation ou l'inadéquation au monde (l'état "sain", si vous voulez - dont la nature reste évidemment à définir en radicalisant socialement la psychanalyse - et la névrose). Ce que 2 est à 4, de même, 4 l'est à 8 : le rapport lui-même ne bouge pas, quoique ses élément évoluent. Le principe de réalité se présente pour nous comme ce rapport de maturité ou d'immaturité objective même.

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    4. Deuxième point, la psychanalyse est une doctrine fondamentalement critique, en particulier critique des religions, du discours et de ce que nous persistons à qualifier, contre notre époque, d'aliénation religieuse. C'est-à-dire le fait de projeter hors de soi une réalité n'ayant pas d'existence objective préalable, issue de vous, mais finissant par vous dominer comme une instance étrangère. Il ne vous a pas échappé que Simone Weil était chrétienne. Vous n'y voyez pas de problème notable, libre à vous. Nous y voyons les limites politiques du personnage, par ailleurs sympathique, là n'est pas la question. Le christianisme idéalise la souffrance, joue avec la répression obsessionnelle du désir sexuel, fantasme un monde présenté comme le seul réel (cité de dieu contre cité des hommes). L'impuissance de l'homme (ou de la femme) sur la réalité y est inconsciemment célébrée, cette impuissance se trouvant transfigurée, dans le christianisme, en force (cf Nietzsche). Dans "L'Avenir d'une illusion", Freud assimile sans plus d'égards la religion, dans toutes les dimensions ici suggérées, à la névrose obsessionnelle. C'est cela, pour nous, la psychanalyse : elle est "analyse" parce qu'elle dissout en ses éléments ce qui se présente comme le "tout" naturel organique d'une personnalité, accepté sans critique.
      Il ne s'agit donc pas de nier quoi que ce soit de la connaissance de Weil des souffrances ouvrières, du "sérieux de la vie", etc. Le principe de réalité ne renvoie pas à une réalité objective (de classe) dont il faudrait se contenter (comme la psychanalyse bourgeoise le suggère). Il s'agit, en revanche, de nier absolument la nécessité génétique du rapport entre souffrance personnelle et compréhension objective du monde. Cette dernière s'effectuerait idéalement justement à proportion exacte, selon nous, de la réduction (par une connaissance toujours plus étendue, sans fin, asymptotique) de la part strictement personnelle (ou ontogénétique) de notre personnalité. Une telle connaissance parfaite est donc impossible, le monde lui-même, de son côté, si l'on peut dire, étant aussi, en ses variations, aussi inaccessible et immaîtrisable que le dynamisme de nos désirs. Il s'agit donc de "faire avec", comme dit l'expression populaire. D'être le moins malheureux et le plus conscient possible. Il est vrai qu'à ce jeu, les riches ont en main des cartes que les pauvres n'ont pas.

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    5. @ Denis : Le "sentait", peut-être. Mais une fois de plus, en être conscient, là, c'est différent. Ce qu'ont beaucoup de mal à comprendre les curés, militants substitutistes ou tout autre défoncé à la souffrance narcissique, à l'aune de laquelle, de leur point de vue, TOUT le reste s'effondrera (le monde autour d'eux, les médiations, les raisons objectives). Ces gens-là font corps avec leur douleur, point barre. Elle les guide, elle détermine tout bonnement et littéralement les limites de leur corps, de leur imaginaire, de leur pensée. Ce qu'ils ne peuvent en aucun cas apercevoir, c'est l'intérêt existentiel qu'ils ont, et le plaisir (inconnu) qu'ils ressentent au maintien de leurs névroses. Ce alors même qu'ils pensent être au coeur de l'être authentique, avoir atteint, si on peut dire, sa vérité transcendante. Là seul où ils sont (eux ou elles), disent-ils ou elles, là est l'être : et nulle part ailleurs. Et surtout pas chez les infâmes "jouisseurs" d'en face. La haine de la jouissance n'est que la haine extériorisée, projetée de leur propre plaisir chrétien, de leur propre jouissance mystique sacrificielle. Il est tellement rassurant, et vital ! d'identifier ainsi un ennemi extérieur absolu, qui ne soit pas vous-mêmes. Au passage, vous entendrez ce genre de phraséologie (de l'être authentique et de son cortège d'agambèneries) chez tous les gauchistes "com.invisibles" heideggérianisés d'aujourd'hui, ce qui fait du monde. Or, l'être, forcément déterminé sous peine d'être un pur néant irréel est, par définition, partout : même et y compris dans les lieux sans souffrance, dans les lieux nuls : sans intensité (la petite-bourgeoisie ordinaire, par exemple, ou du côté de cette "vacuité" des intellectuels révolutionnaristes de son temps, qui horripilaient tant Simone Weil). Ce n'est ainsi pas l'être "authentique" qu'on atteint dans ce mode spécifique de souffrance dont nous parlons (car cet "être authentique" n'existe pas), c'est plutôt l'authentique plaisir (inconscient) de cette "défonce à la souffrance", plaisir également recherché par d'autres qui (vous avez entièrement raison), se satisfont bien plus trivialement - et honnêtement - eux, de sexe réel, de psychotropes de synthèse ou de quoi que ce soit d'autre. Baudelaire : " Enivrez-vous : de vin ou de vertu, à votre guise, etc". Seulement va-t-en expliquer ça à un curé, un(e) mystique, un fou, un désespéré, etc. Autant pisser dans un violon. Le prolétaire, cependant, ne peut se permettre la névrose ni la folie. La lucidité globale, le décentrement, l'intérêt pour un monde maintenu et perçu tel qu'il est objectivement sont ses seules chances de survie. Mais c'est ainsi : la névrose du pauvre est un produit du capital, qui l'enferme tragiquement. La folie des autres classes sociales (celle de Simone Weil, par exemple) est aussi un produit du capital. Mais les bourgeois ont cette chance de POUVOIR éventuellement retomber sur leurs pattes.

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    6. Ce qui suit est très long, mais un excellent usage de la psychanalyse. Et on peut même y mettre "clito" à la place de "pénis" (voir "Obs. 16"). Que certains lecteurs de son continuateur Tobie Nathan en fassent un usage "pluriversaliste" est secondaire, pour qui sait lire et cherche à ne point se méconnaître soi-même.

      LA RENONCIATION À L'IDENTITÉ : DÉFENSE CONTRE L'ANÉANTISSEMENT, par Georges DEVEREUX
      http://geza.roheim.pagesperso-orange.fr/html/dvrenonc.htm

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    7. Texte très précieux, que nous ne connaissions pas. Faisant résonner les problèmes métaphysiques plus anciens "d'identité personnelle" (Locke, Hobbes, Hume, etc). Avec Marcuse, plus que jamais ! dans son idée que Freud est "un grand métaphysicien", et qu'il faut une appropriation philosophique de la psychanalyse (Marcuse n'ayant pas suivi de cure, se fichant comme d'une guigne des divers protocoles techniques, en quoi il avait tort, sans doute). Freud : grand lecteur (et admirateur) de Nietzsche, Feuerbach, Schopenhauer, etc. Bref. Merci.

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  7. On peut être très entouré et se sentir seul, ce n'est pas une question de richesse où de pauvreté, de conviction où d'éducation. J'avais plutôt compris ça comme une sensibilité, un état. On est seul face à sa propre souffrance quelque soit nos origines où nos croyances.

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