On a appris la mort récente, et accidentelle, d'Alex LC, partenaire de jeux resté incorrompu de l'enfance lointaine. Souvenir encore très vif d'une certaine crise de rires aux larmes, avec lui, à neuf ans, dix ans peut-être, parmi les fraîcheur et beauté de Bretagne, du côté de Plougrescant, du Gouffre, du Sillon de Talbert et autres merveilles (les chouettes hullulantes, quand nous rentrions la nuit, entourés de spectres, et le vent, qui soufflait mot de notre fragilité, les ornières, l'eau qui sentait, à ce point bon, la terre). Notre monde est mort, de longue date. Nous ne reconnaissons ici désormais (et n'aimons) que fort peu de choses. Et à mesure de cette disparition progressive inéluctable, le passé, la mémoire se substituent, dans leurs productions, aux objets soi-disant présents. C'est sans doute à ce titre-là (une de nos lubies) que nous n'avons jamais été, à ce qu'il paraît, aussi contemporains à force d'éloignement absolu. La mort traîne, elle nous fait signe de loin en loin. Un grand baiser pour Alex. Paix à tes cendres répandues en mer par ton père. Paix et amour à R. et P., tes parents. La tristesse est sur nous. Qui nous prépare. Doucement.
Juste se dire, dans ce besoin de consolation impossible à rassasier qu'il y a de si belles choses qu'elles vous esquichent le cœur, et que rien que pour ça, ça vaut le coup : avoir un ami qui demeure le demeure toute sa vie.
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