mardi 10 septembre 2013

L'Art martial du Futur (2) : Lien Social-jutsu

 

Les leçons de la fois dernière n’ayant pas été suivies comme nous l’entendions par la poignée la plus indisciplinée de nos jeunes disciples, nous réempoignons inlassablement notre bâton de pèlerin.

Répétons-le encore et encore : l’efficacité seule n’est rien. La perfection technique, sans conscience claire, ne serait que ruine de l'âme. Il s’agit en effet de changer l’homme lui-même  dans son rapport quotidien aux autres, et à son environnement.

Voilà pourquoi nous vous proposons aujourd’hui cette (trop) courte initiation, en images, au véritable art martial de demain : le Lien Social-do (ou : « Lien Social-jutsu », pour les puristes par ailleurs en quête d’émotions fortes). 

Veuillez donc, s’il vous plaît, nous consacrer à présent toute votre attention.


TORI rencontre avec UKE des problèmes relationnels importants, contrariant le plein épanouissement citoyen de chacun. TORI décide pour cette raison, après accord de son analyste et du médiateur social le plus proche, d’entamer avec UKE un dialogue constructif, qui remettra tout à plat (fig. 1).


UKE ayant d’entrée de jeu refusé le débat participatif que lui proposait TORI, ce dernier choisit malgré tout - de manière volontaire - d’entamer le dialogue. Il expose à UKE les griefs nourris à son égard, liés notamment au non triage systématique de ses ordures ménagères que UKE accumule pourtant comme tout un chacun (soit, aujourd’hui, près d’un kilogramme deux cents par individu et par jour). TORI s’empresse, sitôt passée la phase aiguë des récriminations orales, d’expliquer à UKE les avantages pratiques du sac-poubelle hermétiquement fermé, ne laissant échapper ni déchets ni odeurs (fig. 2).


                                                                        Fig. 2

Laisser chaque citoyen découvrir par lui-même les vertus faisant la réussite du vivre-ensemble solidaire, voilà ce qui meut TORI (qui a lu Rousseau, et pratiqué la pédagogie dans sa jeunesse). C’est ainsi qu’une promenade collective bien menée, et rythmée par une saine discussion à bâtons rompus (fig. 3), permet souvent de parfaitement vider son sac (ce qui était, rappelons-le, l’objectif pragmatique initial de TORI concernant  UKE : voir la figure précédente).

                                                                                                                                          Fig 3

Le contact et la communication se trouvent à présent complètement rétablis. Le lien social est resserré. UKE et TORI sont prêts pour un nouveau départ. Leurs relations futures s’annoncent placées sous le signe de la stricte égalité des chances, et de la sécurité entendue comme premier des droits de l’homme. La simple intervention citoyenne de TORI aura ainsi suffi à mettre rapidement fin à une pénible situation de relations purement verticales (fig. 4). Puisse cet exemple pratique et efficace apaiser les tensions qui se développent chaque jour un peu plus au sein de nos grandes cités déshumanisées. Souvenons-nous, qui plus est, quen période de crise et déconomie, un débat citoyen, c’est un procès de moins !
 

                                                                                       Fig. 4

2 commentaires:

  1. Excellent !
    Le « Lien Social-do » : la voie qui prend l’eau.
    D’où : la voie des lignes de fuite…

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  2. Vous semblez prêt, cher ami, à intégrer notre glorieuse école.

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