mardi 24 septembre 2013

Riche Belgique (5) : Bruxelles et Gomorrhe

Petite finition à la vaticane (1960).

Nous vous parlions hier de Marcel Mariën à Ostende. Sachez qu'à l'instar de Dieu, le bonhomme présente ces deux qualités d'être à la fois mort et partout, puisque son film L'imitation du Cinéma, ayant causé un certain scandale international autour de 1960, est actuellement visible à Bruxelles, jusqu'au 6 octobre 2013, au Centre d'Art Contemporain installé place Sainte-Catherine. Entre deux productions en série de faux billets de cent francs belges, Marcel Mariën, auteur de la phrase immortelle Dieu a aussi inventé la merde ! avait à l'époque investi, dans la réalisation de son court-métrage, le produit financier d'une de ses ultimes escroqueries. L'histoire du film est assez obscure. Disons qu'elle tourne autour de l'expérience mystique d'un type en recherche sexuelle bien décidé à connaître, dedans sa chair, l'antique expérience de notre sauveur Jésus-Christ sur la Croix. Le type se rend donc, comme tout un chacun, jusqu'au magasin de bricolage le plus proche afin de s'y faire prendre les mesures (des bras et jambes) et commander l'instrument de contreplaqué adéquat, auprès d'une vendeuse qui se touche négligemment la chatte en recevant ses instructions. Tout cela, bien entendu, sur fond de prélude de Parsifal, ce qui  ne gâte rien. Il arrivera d'autres aventures du même tonneau - loufoque - à notre sympathique héros (Tom Gutt, qui ressemble ici à s'y méprendre à l'Anthony Perkins de Psychose). 
Il en fallait, justement, des Gutts, en 1960, pour montrer ce genre de choses. Il en faudrait davantage aujourd'hui que la police de la pensée religieuse se voit désormais sous-traitée, par des crapauds de bénitier monothéistes par ailleurs toujours actifs, auprès des flics gauchistes du NPA et autres soi-disant Indigènes de la République pourfendeurs d'athéisme.
Bien sûr, il est possible de voir l'Imitation du Cinéma ailleurs, de le visionner, par exemple, tout seul comme un con sur Youtioube. Mais pourquoi ne pas se rendre, en compagnie d'autres cons, jusqu'à notre Centre d'Art bruxellois, où vous pourrez admirer, pauvres hères et héresses, en sus de Gutt et Mariën, moult phénomènes annexes (100, pour être précis) ici rassemblés - à l'instigation de quelque vedette culturelle dont nous nous fichons bien - comme expression parfaite (dixit, en substance, le prospectus) de l'âme belge contemporaine ? Pourquoi se refuser de revoir ainsi quelques jolis crimes pâtissiers perpétrés par Noël Godin, diverses oeuvres et contributions de Christian Dotremont, Rops, Spilliaert, Masereel, Charlier, Hugo Claus, Michaux, Horta, Maeterlinck ou Patrick van Caeckenbergh ?
Ne laissez point passer l'occase. 
On est peu de chose, vous savez ! 
Même si, selon l'expression, ici opportunément rappelée, de l'étonnant faussaire Geert Van Bruaene : certes, nous ne sommes pas assez rien du tout.


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