≪Le christianisme nous a frustrés de l'héritage du génie antique, il nous a frustrés plus tard de l'héritage de l'islam. La merveilleuse civilisation maure de l'Espagne, plus voisine en somme de nos sens et de nos goûts que Rome et la Grèce, cette civilisation fut foulée aux pieds (─ je ne dis pas par quels pieds ─), pourquoi ? puisqu'elle devait son origine à des instincts nobles, à des instincts virils, puisqu'elle disait oui à la vie, et encore avec les magnificences rares et raffinées de la vie mauresque !... Les croisés luttèrent plus tard contre quelque chose qu'ils auraient mieux fait d'adorer dans la poussière (...). En somme on ne devrait même pas avoir à choisir entre l'islam et le christianisme, tout aussi peu qu'entre un Arabe et un Juif. La décision est prise ; personne n'a plus la liberté de choisir. Ou bien on est tchândala, ou bien on ne l'est pas...≫
(Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist)
À lire l'intégrale et l'original, s'agirait-il :
RépondreSupprimerde reconnaître l'islam, le religieux, auquel Frédéric Hohenstaufen, aka «L'Antéchrist» historique, tendit la main malgré la Rome papale ;
et de distinguer l'islam, la mauresque – qui à mon goût se boit pour qui sait boire, quand bien même le § 60 fustige l'alcool –, la philosophique post-avicennienne, d'Averroès, la métaphysique, la civilisée, la plus proche (verwandter) de Frédéric Nietzsche, antéchrist autoproclamé, pas du tout porté sur l'alcool, dévirilisant
– au nom des Tschandala : «Nous sommes tous des étrangers» ?
Les Tschandalas reviennent, clairement et régulièrement, sous sa plume, comme les maudits, les intouchables, les irrémédiables tabous pleins de ressentiment cherchant revanche contre les castes supérieures, etc (bref, donc : les chrétiens populeux-démocratiques atrophiés habituels). L'hygiénisme de l'islam, outre son virilisme, fascine Nietzsche, qui le fantasme au travers de témoignages exotiques divers fournis par son époque. À part ça, l'analyse de l'alliance entre "noblesse germanique d"'origine viking" (pour l'argent autant que le goût du pillage consubstantiel aux "croisades") et la curetaille romaine laisse songeur, car se terminant sur un énigmatique : "comment un allemand peut-il se sentir chrétien ?" ou quelque chose d'approchant. La brute blonde virile était donc programmée... dès le départ pour la dévirilisation, à base d'alcoolisme et de christianisme mêlés ? Connaissez-vous cet autre passage célèbre où notre moustachu généalogiste embrasse dans un même élan de curiosité fascinée le wahhabisme et la vieille interdiction romaine du vin (de l'ivresse au vin) aux femmes (sous peine de mort) ?
RépondreSupprimerNon... Le wahhabisme ! (dans Par delà..., dans L'Antéchrist ? Donnez-moi le numéro) Nom de Dieu ! F. N. converti ? Frédo tu délires, allez viens : « allons au bar ! »
SupprimerManquerait plus que Sayyid Qutb soit niezschéen. Ce qui plairait à Houria, ou Bantigny. Non, quand même pas. Vous me direz, Shariati était bien marxiste, tendance popu.
On vous rassure. Ce passage-là est plus sympathique. Raison de plus pour douter du sérieux général de notre moustachu, lorsqu'il il s'égare parfois à célébrer des monothéistes pour en attaquer d'autres. Avec l'Islam, contre l'alcoolisme ? Allons, donc, Fredo ! T'énerves pas tout seul, bois frais et remets-nous donc plutôt un coup de ton Gai Savoir, I, 43 ("Ce que révèlent les lois")...
SupprimerCheers !
Merci bien. Le 42 ("Travail et Ennui") est tout fait excellent ! À la dernière phrase il glisse – « ce qui distingue l'Asiatique de l'Européen », vers le 43. Quoique « la façon honteuse de boire » ou encore la crainte supposée des Romains envers « ces femmes du midi » m'aient bien fait rigoler.
SupprimerÀ la vôtre !
alerte virilisme, ...les intersectionnalistes aka des intersectionnaux sont en pls...
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