mardi 17 août 2021

Jean-Marie Bigard présente

«La "carte verte" [pass sanitaire italien] constitue ceux qui ne l'ont pas en porteurs d'une étoile jaune virtuelle».

(Giorgio Agamben, philologue en vacances, 2021)

24 commentaires:

  1. L'époque a les résistants (virtuels) qu'elle mérite !!
    (même si je n'aime pas dire ce genre de clichés...)

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    1. Il y a de bons clichés, des clichés utiles à ressasser. Comme celui disant que le bien est préférable au mal. Ou celui assurant que la vérité existe. Ce qui se fond, il est vrai, pour nous, en un seul et même cliché.

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  2. Certes, la phrase d'Agamben est ridicule, mais toute cette polémique est ridicule. On pourrait passer 68 à la même moulinette, en arguant que si les CRS avaient été la SS, ils auraient pacifié tout ça en une grosse demi-journée à la mitrailleuse lourde, puis pendu les survivants à tous les réverbères de Paris. D'où ce n'était qu'un ramassis de petits cons sans respect aucun pour Oradour, Tulle, etc. qui auraient mieux fait de fermer leurs mouilles et rentrer étudier.

    D'autant que, paradoxalement, si on veut bien concéder que les gens ne sont probablement pas en train de dire qu'on va les entasser dans des wagons à bestiaux pour les gazer en Pologne, la présente référence n'est pas si absurde, les Juifs ayant séculairement été ceux qui refusaient d'avancer dans la vraie foi, ainsi coupables tout désignés en temps d'épidémie. Rappelons quand même que le pays de St Emmanuel thaumaturge[scent] doit être désormais le seul au monde où le vaccin stoppe le variant Delta (d'une seule dose et sans les masques).

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  3. Le slogan "CRS=SS" était bien ridicule : on vous le confirme. Mais ce n'était qu'un slogan, à fonction de slogan. L'étoile jaune, comment dire, c'était autre chose : elle avait une autre fonction. Et cela - quoi qu'on pense de cet imbécile malfaisant de Macron - sous un tout autre régime que le sien (même si les rapprochements entre fascisme et libéralisme ne peuvent être stupidement simplement tabous, au plan historique).
    On persiste à prétendre à la nuance, en cette matière, et à la dialectique. Ni optimisme vaccinal béat, ni Pass Sanitaire (et vaccination obligatoire honteuse), ni refus par principe du vaccin. Serait-ce trop demander ?
    Par ailleurs, il est bien évident que le gros (pas la totalité) des troupes anti-pass est désormais constitué d'ennemis de la raison (et pas seulement de sa version instrumentale : vous l'aurez compris) : des religieux de toutes obédiences (dont des Juifs intégristes), des fascistes païens, des libertariens individualistes et ce genre de joyeusetés. C'est, en somme, pour nous, et comme souvent, la pire des situations : lutter pour la Raison, hélas ! incarnée en l'espèce par le macronisme scientiste ayant tant fait (lui et ses avatars positivistes des décennies et siècles précédents) pour ruiner la confiance élémentaire de l'individu dans la Science elle-même, dans son essence émancipatrice et "anti-esclavagiste" (Marx). Tout cela est bien triste, mais nous n'avons pas d'autre choix que de naviguer à vue, pragmatiquement, dans tout cet océan merdeux, en évitant les sirènes qui puent.

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    1. Petite précision au passage, le "CRS=SS" date des grèves ouvrières de 1947 / 1948. Et ce n'est qu'un slogan, oui.
      Globalement d'accord avec vous, Moine, à quelques nuances près qu'on tâchera d'expliciter dans notre propre crémerie.
      Mais putain, c'est compliqué de se trouver entre marteaux et enclumes.

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    2. Effectivement, c'est bon à savoir, merci. Reste que mon propos ici est plutôt la facilité avec laquelle certains disqualifient la contestation en éludant le fond, comme s'il était d'entrée impensable de prendre une position plus honnête du style «je comprends ce que vous voulez dire, mais je pense que vous l'exprimez fort mal» (non pour une question de fonction, qui est a été à peu près la même que ce qui s'est fait historiquement en Europe, mais parce que dans l'imaginaire collectif l'étoile est symboliquement indissociable de l'extermination, telle la métonymie de tout un contexte — évidemment que la situation globale des non-vaccinés actuels n'a rien à voir avec celle des Juifs d'alors, mais qui prétend sérieusement le contraire, à part les Agamben qui ont dû beaucoup réfléchir pour devenir des crétins?)

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  4. Pas mieux mon cher Moine.
    Et c'est autre chose que les eaux glauques de la Deûle.

    l'embrassade sous la pluie.

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    1. Message reçu à 13 h 12. Vous soignez les formes, comme toujours. Puisque je vous tiens (façon de parler), bravo pour l'entretien avec Sapu, de très haute tenue intellectuelle et morale (ce qui est la même chose). Heureusement que vous êtes là.
      Amitiés et affection.

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  5. On peut voir ici, à 17 h 18 (Q R), que Tout était prévu.

    La vérité centrale étant que Bill Guette. Hin ! Hin ! Hin !

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  6. Pour ce qui est de la nuance, vous pensez vraiment que la sphère anti-vaccin est capable de mettre du jour au lendemain 200.000 personnes (officiellement, donc plus probablement 400-500.000) dans la rue en plein été? Même les médias factchécomanes doivent concéder que ça déborde largement ce petit bocal.

    J'ai l'impression de revoir les Gilets Jaunes, qu'on a d'abord décrits comme un ramassis de fachos amoureux de leurs diesels. Et de fait le mouvement était, au moins au début, tout ce qu'il y a de poreux pour l'extrême-droite et la raclure antisémite. Il se trouvait néanmoins encore des gens pour citer Malatesta et même me taxer de révolutionnarisme quand j'émettais mes doutes sur les perspectives du mouvement. Là c'est nib, nada (à de notables exceptions). Alors que je ne saisis vraiment pas ce qu'il y a à tortiller: faire le bien des gens à leur corps défendant, qui-plus-est via le duo incestueux État-Industrie pharmaceutique, ne peut en aucun cas être une position anar ou libertaire, surtout quand il n'y a aucune justification à une campagne de vaccination générale, et que tout ce que réclament les gens, c'est qu'on leur laisse le choix.

    La seule raison à l'œuvre n'a rien à voir avec la santé ou la science. Il s'agit de contrôler et soumettre, et je ne comprends pas comment tant de monde peut passer à côté d'un fait aussi énorme. On dirait que l'anarchisme et le libertarisme sont parvenus historiquement, au terme d'une longue agonie, à un état de mort cérébrale (sérieux, je suis tombé la dernière pêche de Guillon, il est juste à point pour entrer au gouvernement). Ce qui est complètement hallucinant n'est pas tant que de tristes sires comme Philippot tiennent leur petit stand, mais tout l'espace laissé à ces faux-culs contre l'autoritarisme 3.0. Comme si tout le monde ou presque était arrivé à un odieux après tout, pourquoi pas?

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    1. On comprend votre colère, relativement au Pass Sanitaire : nous la partageons. Cette colère a (chez nous) une source, toujours la même : l'irrationalité étatique dans "l'approche" du problème épidémique. D'abord, est irrationnelle une attitude qui s'obstine à tout miser sur la vaccination à l'heure du variant Delta, dont même Israël reconnaît aujourd'hui que sa virulence enterre à court terme la fameuse immunité de groupe. Punir socialement toute la population non-vaccinée ne présente donc plus aucun intérêt de santé publique, fût-ce d'un point de vue autoritaire (dont ce gouvernement se rapproche, sans toutefois l'atteindre).
      Colère, de fait, justifiée contre l'irrationalité macronienne à ce dernier titre : vous avez parfaitement vu - comme tout le monde - que le Pass Sanitaire n'a aucune vocation scientifique ou épidémiologique : ses promoteurs eux-mêmes l'assument : il s'agissait, toute honte bue, de juste faire chier les gens, de leur rendre la vie impossible. Cela a été clairement exposé, dès le départ. Dernier point, révélateur : le timing de l'application de ce Pass, au beau milieu des vacances, lors que les prolos avaient réservé et programmé leurs campings, hôtels, trains, visites familiales et compagnie. Toute la morgue des riches (pouvant eux prendre des vacances toute l'année, au besoin) se trouvait là résumée. Bref, là-dessus, vous avez raison. Et nous sommes opposés au Pass Sanitaire.

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    2. Mais revenons aux Gilets Jaunes, que vous convoquez trop vite pour "situer" le mouvement en cours (dont il est clair qu'il est massif et déborde la sphère fascistoïde, mais peut-être... sur la droite, comme les abstentionnistes du temps la débordent peut-être aussi !). Une différence de taille sépare ces deux mouvements : l'un demandait Justice et Égalité économique (autrement dit mobilisait des valeurs politiques, à l'ancienne : des valeurs de communauté, si vous voulez, voire de classe) ; le mouvement anti-vaccin obligatoire (appelons-le ainsi faute de mieux) en appelle à des droits individuels. Sans vouloir rappeler Benjamin Constant et ses deux "libertés" (celle des Anciens et des Modernes), cette dichotomie est toujours opératoire. Le fantasme d'une vie individuelle "libérée" de la société est là toujours opératoire, hélas !
      La vérité est que tout un chacun, anarchiste ou non, devrait, au risque d'un tel individualisme étique (sans H) dépasser l'utopisme traditionnel de ses positions pour élaborer intellectuellement une stratégie collective, envisageable dans une société vraiment "libre" confrontée à ce genre d'épidémie. Pragmatisme, prudence (donc pas de vaccination obligatoire... le temps de voir si cela fonctionne ou non, c'est-à-dire si cela éloigne la perspective du péril imminent à court et moyen terme, chez moi et les autres : les vieux, les fragiles, etc) mais aussi décision ferme (au bout d'un temps donné) impliquant l'ensemble de la population : port du masque, gestes dits "barrière", etc. Faut-il rappeler ici l'irrationalité première d'un État libéral ayant dilapidé ses stocks de masques et assurant en conséquence (mensongèrement) à une époque sibethndiayienne que le masque ne servait à rien, ou qu'augmenter la capacité des lits d'hosto n'était pas le sujet, etc ?
      Ne sous-estimez pas la part obscurantiste de l'opposition au vaccin : elle est énorme, et cette part d'obscurantisme doit être défaite, lors de cette crise, spectaculairement. Il faut que tous les antisémites, Qanonistes, rappeurs et influenceurs religieux de basse intensité (mais très lourde influence) mordent ici la poussière, subissent une humiliation les contraignant à revenir au principe de réalité. Qui sera, alors le titulaire de ce principe : les crétins scientistes macroniens, ou la raison critique imposant, à chaque crise de ce genre, des solutions collectives, politiques plutôt que le repli individualiste sur sa chère petite "liberté" du chacun pour sa gueule et dieu pour tous.
      Et je ne pense pas, soit dit pour finir, que Claude Guillon soit prêt d'entrer au gouvernement. Les choses sont un peu plus compliquées que cela.

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    3. Un minimum d'honnêteté impose de reconnaître que la majorité de ceux qui refusent le vaccin obligatoire (ce qui est aussi notre cas) refusent aussi PAR PURE IGNORANCE CRASSE ou - ce qui revient au même - par nullité éthique et politique, tous gestes "barrières" (quel horrible terme) ayant pourtant donné la preuve, depuis le temps, de leur efficacité. Il s'agit de monter dans n'importe quel métro ou bus pour s'apercevoir d'une telle nullité appliquée, absolument trans-classiste, par ailleurs (la méchanceté de la vieille bourge trépignant pour sa "liberté" n'ayant ici rien à envier à l'abrutissement profond du "jeune de cité" qui s'en bat les couilles du virus). Réanimer ces gens-là, le cas échéant ? Encore faudrait-il qu'ils aient une âme, ce qui n'est pas gagné.

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    4. Intéressant chers amis, je m'immisce. À mon sens Claude Guillon a tort de ne pas prendre en considération le chantage qu'implique le deal pass si vax imposé par les winners. C'est un chantage. Or on ne peut pas assujettir et vouloir des sujets (au sens autonome du terme).

      Même une incitation positive, financière, comme celle qu'il exhume d'un moment de la Commune brouillerait les conditions de la libre adhésion. Les aspirations à la liberté expirent conditionnées par des contraintes tous azimuts, dans le contexte d'un amenuisement des possibilités existentielles dans la vie quotidienne. C'est donc le dos au mur qu'est crié "Liberté" : soit tu les rases (les murs), soit tu marches dans les clous. Au demeurant, quelques manifestants au moins sont vaccinés.

      Quant à "l'ignorance crasse" ci-dessus évoquée, elle est le pendant de celle des donneurs d'ordres, à moins qu'il s'agisse plus cyniquement de mensonges crapuleux. À n'être pas enseveli ni par l'une ni par l'autre, à s'être informé malgré le chaos informationnel on peut déduire quelques certitudes.

      Le vaccin, vous l'avez dit, n'apportera pas l'immunité collective. Il est un atténuateur pas une panacée et n'a pas le même effet pour chacun, selon l'histoire sanitaire de chacun, son âge, ses facteurs méconnus de comorbidité, son immuno-dépressivité. Là où les populations ont été très vaccinées, beaucoup de vaccinés se refilent le variant indien (Israël, mais aussi Singapour, les États-Unis), peut-être moins que s'ils ne le furent pas, mais tellement trop par rapport aux prévisions que même la propagande vertueuse "si tu ne le fait pas pour toi, fais le pour les autres" ne fonctionnent plus.

      Plus on en comprend quelque chose plus chacun peut adapter son attitude selon les gens et les contextes qu'il rencontre. Mais les autorités nous en empêchent au possible en réalisant un stress test sociétal et social. "Prends le RER masqué pour aller bosser, mais ne pars pas en vacances, prol de merde !, et prends ta dose, sinon fini la petite pose au café."

      Enfin quant aux deux libertés évoquées. On peut effectivement distinguer deux acceptions. La liberté hermétique, celle du catho désirant que rien ne pénètre son corps propre, du facho nationalisant la chose aux limites territoriales et historiques traditionalistes : la mienne-nôtre avant celle d'autrui. Et la bonne et vraie, la liberté généreuse, qui comprend les gestes d'autrui quant au degré de proximité qu'il attend de toi, sans avoir à raconter sa vie, qu'elle soit sanitaire ou pas. Celle-ci n'a pas besoin de loi.

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    5. Ignorance crasse, en partie certainement, mais je ne crois pas qu'il s'agisse de ça.

      Déjà parce que «vous ne savez pas de quoi vous parlez» ne me paraît pas le bon angle d'attaque pour critiquer des gens aussi divers que Raoult, Vélot, Henrion-Caude, Montagnier, etc.

      Ensuite, parce que le mot le plus adéquat me paraît plutôt être DÉFIANCE, qui nous oblige à des degrés de nuance vraiment propres à nous perde. Car si personne ne peut réfuter que ce qu'on nomme science aujourd'hui est sans cesse falsifié par les conflits d'intérêt, tout dépend au final du degré de falsification, inquantifiable dans l'absolu, que chacun est prêt à admettre. On sait par exemple que les opioïdes tuent env. 50.000 personnes par an aux US, parce que l'industrie a réussi à convaincre la FDA et les connards de toubibs qui les prescrivent de transformer des produits de soins palliatifs en médicament courant. C'est à dire que cette industrie, à qui on a accordé en catimini une immunité totale, a déjà prouvé qu'elle pouvait tuer sciemment en corrompant tout sur son passage, juste pour se créer de nouveaux marchés. On tient donc un fait, arrivé plusieurs fois, mais là il faudrait croire que non parce que… parce que.

      La vérité c'est que la science, sans surprise, est une question de pognon. Très peu de gens en fait ont les moyens de mener des études, c'est à dire non seulement de vérifier mais aussi d'étendre les tests (il a fallu quelque chose comme 40ans pour faire admettre que la Dépakine attentait au développement fœtal, ou que le Bisphenol A était un perturbateur endocrinien). C'est pour cela que le consensus ne vaut plus grand chose, une fois qu'on en a retiré les gens carrément stipendiés, ceux qui sont en conflit d'intérêt et/ou ne veulent pas se mettre mal avec untel ou untel, ou au contraire veulent lui nuire, et ceux qui tiennent sans réserve une position parce qu'ils lisent honnêtement des études dont ils n'imaginent pas que les données puissent ne l'être pas ou partiellement.

      Et de fait, on voit ce que ça donne, même dans les cas les plus extrêmes a priori. Par exemple l'histoire de la modification de l'ADN par les vaccins, où on est passé de «Pfff… N'importe quoi bande de gros débiles!» à «C'est très très peu probable», ce qui n'est pas du tout la même chose (au moins au plan individuel) quand on parle de milliards de doses. Je ne serais ainsi pas étonné que les mauvais signaux que certains perçoivent en étudiant péniblement les données de la pharmacovigilance viennent à devoir être finalement beaucoup plus reconnus qu'il ne le sont aujourd'hui. C'est à dire qu'il existe selon moi bel et bien un doute raisonnable pour justifier cette révolte, surtout quand on voit qu'il n'y a pas de mystère si au bout d'un an et demi de pandémie on est encore à choisir entre le Paracétamol ou le dernier dada de Big Pharma. C'est à dire qu'avant d'y entendre Fuck les autres! je le comprends comme un Mais allez tous vous faire frire le cul!, au final assez sain.


      […] mal nourris d'une alimentation polluée et sans goût ; mal soignés dans leurs maladies toujours renouvelées ; continuellement et mesquinement surveillés ; entretenus dans l'analphabétisme modernisé et les superstitions spectaculaires qui correspondent aux intérêts de leurs maîtres. […] Ils ne sont que des chiffres dans des graphiques que dressent des imbéciles.

      Ils meurent par séries sur les routes, à chaque épidémie de grippe, à chaque vague de chaleur, à chaque erreur de ceux qui falsifient leurs aliments, à chaque innovation technique profitable aux multiples entrepreneurs d'un décor dont ils essuient les plâtres. Leurs éprouvantes conditions d'existence entraînent leur dégénérescence physique, intellectuelle, mentale.

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    6. Pour Guillon… c'est à dire que même si je veux bien rester dans la petite lucarne officielle factchéquée, je comprends qu'il faut que des jeunes qui ne craignent rien de la covid s'exposent à abîmer leurs fonctions cardiaques (raison pour laquelle certains vaccins utilisés sont interdits chez les Nordiques) pour sauver des vieux qui refusent le vaccin qui les empêcherait d'encombrer des hôpitaux délibérément entretenus au bord de la rupture. Moloch sauvera Carthage.

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  7. Entièrement d'accord sur la DÉFIANCE (justifiée) envers la techno-structure et son discours, ses prétentions, son arrogance ordinaire. Aux divers exemples (éloquents) que vous invoquez pourraient venir s'ajouter des dizaines, des centaines, des milliers d'autres. Au point que, la quantité se changeant en qualité, c'est la médecine elle-même qui se révèle, dans son développement historique, sourdement pathogène. Les médecins éternels (ou transcendantaux) de Molière sont là pour le rappeler. Illich assigne seulement à la date récente de 1913 le moment où le patient a plus d'une chance sur deux qu'un médecin diplômé lui fournisse un traitement efficace "à condition, bien sûr, que son mal soit répertorié par la science de l'époque". Or l'époque a la "science" (ou plutôt : l'idéologie scientifique) qu'elle mérite (car la puissance d'accès de la science, elle, à la vérité reste objective, tout comme cette dernière). Et l'époque (le capitalisme) est pathogène, faut-il le rappeler (cancers des voies respiratoires induits par la pollution généralisée, diabète induit par les néo-habitudes alimentaires, etc ad nauseam). La médecine prétend donc guérir à un bout ce qui est provoqué par des rapports sociaux rendant cette médecine possible. Tout cela est transparent. La place du COVID là-dedans ? D'abord, pour reprendre ce que nous venons de dire, merci de ne pas oublier l'origine du SRAS-Cov 2 (création biotechnologique accidentelle très probable du capitalisme d'État chinois). Deuxièmement, l'humain est ainsi fait qu'entre deux maux il faut choisir le moindre et que dans ce monde infernal qui est le nôtre, seules s'affrontent l'opportunité de pratiques mauvaises et de pratiques moins pires. Les conséquences mauvaises à long terme de l'emploi de vaccins à ARN messager sont, en effet (comme vous le soulignez) tout à fait possibles. Mais nous n'en démordons pas, en l'espèce : il est pertinent de tenter d'éviter, chaque fois, le péril le plus imminent qui vous guette. Et de ce point de vue, le bon vieux calcul (de bon sens) des avantages et risques nous pousse à recourir à ce type de produit, contemporain, certes, du mal qu'il prétend soigner idéalement (et du monde ignoble qui fit naître celui-ci, comme il fit naître sa médecine et son discours).
    Croyez-vous pour finir que Pfizer et consorts fassent leur beurre sur ces vaccins, comme on le croit souvent ? Les taux de profit effectués là-dessus, pour colossaux qu'ils soient, certes, ne représentent pas grand-chose comparés à la thune qu'ils se font sur les maladies chroniques propres à cette époque sale (diabète, hypertension, etc). De là à ce que le COVID devienne l'une de ces pathologies chroniques, nécessitant des "rappels" réguliers, il n'y a qu'un pas, il est vrai...

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    1. Mais précisément, c'est la question du bénéfice-risque qui reste à trancher. D'un côté on a imputé n'importe quoi à la COVID, et la surmortalité enregistrée pour 2020, dont une partie est due aux confinements, est très relative à la période de référence qu'on prend. De l'autre, il est probable qu'on minimise significativement les effets secondaires des vaccins (en ergotant sur l'imputabilité), qui apparaissent, rien que pour le court terme, bien plus problématiques que les vaccins classiques (voir la[bsence de] controverse entre Mucchielli et Médiapart). Pour les personnes qui ne présentent pas de risques, attendu que ça ne changera rien à la contamination, on devrait quand même y réfléchir à deux fois, au lieu de parler de vacciner dès 3 ans. Pour les autres, voir, car le bénéfice-risque est complètement dépendant de la durée de protection. Or on voit qu'elle s'effondre vite sans qu'on sache jusqu'où (est-ce qu'au bout d'un an on est encore protégé des formes graves?) et reste sous réserve de nouveaux variants. On est ainsi déjà quasi-sûr qu'il faudra une troisième dose, certains parlent de cinq pour en finir. Bref, on a besoin de recul, et surtout d'autres angles d'attaque moins spécifiques.

      Pour ce qui est des profits, le problème c'est qu'on ne sait plus au juste qui roule pour qui dans cette affaire, entre politiques, médias et labos. Voir ce doc saisissant, centré sur la Belgique: Ceci n'est pas un complot. On a vraiment l'impression d'avoir affaire à de la gestion crise standardisée et «vendue» clé en main, tellement tout apparaît familier vu de France. Dans le Spectacle diffus, on est libre de choisir dans ce qui a déjà été choisi.

      Et certes je me suis abstenu de rappeler l'origine probable du virus, parce qu'alors le tableau, insupportable, c'est qu'on doit accepter que les délires de la technoscience sont les seuls capables de nous sauver des délires de la technoscience. Notez au passage les pieds et les mains qu'on fait encore dans cette affaire pour ne pas suivre la seule piste matérielle qu'on ait, et le temps incroyable qu'il a fallu pour la sortir du «complotisme».

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  8. Merci Vilbidon. Pas mal du tout Ceci n'est pas un complot, bien moins retournable que le délirant Hold up, qui avait fait le bruit qu'on sait dans le vide d'alors. La contre-info progresse quand elle ne prétend pas "ré-informer".

    Doute raisonnable, exercice d'esprit critique, prise en considération du contexte général..., quand bien même une attente irénique du rôle "citoyen" de l'État y sourd, dans la tradition, assez belge, puisque siège de l'Europe, du "traquage" des lobbying — néanmoins pertinente concernant le traçage et la propagation du catastrophisme.

    Et puis (21e minute et suivantes), ce Van Ranst du Gees comme Bachelot réussi est un monstre si parfait de la Bêtise Naturelle cynique qu'il dépasse toutes les espoirs des IA. Plus accessible que Bill Guette. À traiter à la Kropotkine astrirnomycine du bon docteur Ahou.

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    1. Pas encore vu, mais merci, en effet !

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    2. Ce qui est intéressant c'est l'exposé de la manière dont les choses se sont nouées. Tout d'abord les médias, qui suite aux terribles images des hôpitaux d'Italie embrayent avec leur mesure habituelle "c'est inimaginable, c'est horrible, on va TOUS MOURIR!". Du coup les politiques doivent réagir, au moins pour faire oublier dans quel état est l'hôpital public, et se tournent vers leur interlocuteurs habituels (non, pas les petits producteurs d'Artémisa): "trouvez-nous quelque chose, et trouvez-le VITE". Ce à quoi les intéressés répondent: "ok, mais vous prenez tous les risques". À partir de là, chacun pousse ses pions et personne ne veut entendre parler d'une histoire du style "le méchant virus mortel vaincu par de vieux suppositoires pour nourrissons". On a à la place affaire à une apologie inconditionnelle du système. Avec l'ouverture de perspectives thérapeutiques vertigineuses, limite la crise a du bon tellement on vivait en dessous de nos capacités. Je ne serais d'ailleurs pas étonné que ça fasse école pour tout ce que le changement climatique nous annonce en joyeusetés (Ce qui ne nous tue pas nous rend plus morts).

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  9. Sinon, pour l'étoile jaune, je crois que j'ai compris ce que vous vouliez dire: dans l'Allemagne nazie un Juif n'avait plus l'option d'une quelconque conversion, la ségrégation était donc d'emblée définitive avec pour seules perspectives l'expulsion ou la mort. D'où effectivement, l'analogie est complètement foireuse, du reste comme souvent lorsqu'on convoque les nazis. Et d'accord aussi sur l'absence de perspective de ce mouvement purement défensif (ou conservateur, pourrait-on dire). Je serais aussi surpris que vous que ça débouche sur quelque chose de bien excitant, alors qu'on ne voit guère comment on pourrait seulement articuler une position bateau du style «Contre la covid et son monde».

    Au passage, tout cela m'a également évoqué Illich, en particulier Némésis médicale, et comment la santé est devenue administrée, jusqu'à devenir le simple synonyme du passage de l'individu par un certain nombre de protocoles. Ce qu'on perçoit clairement quand on nous explique par exemple qu'il «manque des cancéreux» cette année. La gestion statistique en tant que telle nous entraîne dans un grand jeu d'équivalence entre les morts qui exproprie chacun de sa fin, l'empêchant de lui donner un sens et une forme. Il s'agit cependant là d'un débat beaucoup plus vaste que le passe...

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    1. Oui. Même si, une fois encore, tout est - dans l'absolu (si on ose dire) - comparable, ou en tout cas susceptible d'analogie. Horkheimer (que vous n'appréciez guère, il est vrai) n'était, par exemple, pas le dernier à tenter, à l'occasion, le rapprochement entre la logique du camp et celle de l'hosto. Mais comment dire ! chez lui, comme chez les autres saucisses de Francfort, à force d'hyperdialectique, la comparaison se neutralise aussitôt derrière. Rien de tel chez les très-sérieux philologues de l'Authentique (et des bergeries de l'Aître) contemporains. En sorte que l'on peut, en résumé, rire d'absolument tout, et tout oser comparer. Mais pas avec tout le monde, comme disait Desproges.

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    2. Apprécier guère, vous y allez fort. Je trouve ça globalement pertinent, mais quand ça fouille trop dans le détail, je trouve que ça pousse à se résigner à des positions comme on en voit aujourd'hui: "de toutes façons les gens sont trop cons, la RFID est la solution". Pour moi les théories ont de trop gros doigts pour saisir la vie, même si au quotidien je dois bien admettre que ne pas désespérer de mes semblables relève souvent plus de la foi que de la raison. Je crois que je deviens une sorte de Jean Yanne de la critique sociale.

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