Le 12 décembre 2022, au petit matin, les autorités islamistes d'Iran ont procédé à l'assassinat, en public, dans la ville de Mashdad (dans le nord-est du pays) de Majid Reza Rahnavard, 23 ans, préalablement condamné à mort par le tribunal ≪révolutionnaire≫ de cette même localité, dirigé par une pourriture de juge portant nom de Seyed Hadi Mansouri. Le motif officiel de cette condamnation à mort est le suivant : ≪Inimitié contre Dieu≫. Majid Reza Rahnavard avait participé à des manifestations révolutionnaires (les mêmes bouleversant actuellement tout le territoire iranien depuis des mois) à Mashhad, le jeudi 17 novembre 2022. Il avait été arrêté le 19 novembre 2022, accusé d’avoir tué deux miliciens du régime puis, comme de coutume, torturé en détention, contraint à des aveux forcés et condamné. Comme on lui demandait ces dernières volontés, juste avant son exécution, il prononça ces quelques mots : «Ne pleurez pas, ne lisez pas le Coran, ne priez pas. Soyez joyeux. Écoutez de la musique.»
Nous ne l'oublierons pas.
Mort aux tyrans !
Ni Dieu ni Maître !
Comme le micro lui est retiré ! Que des persanophones confirment... : "Ne lisez pas le Coran, ne priez pas, dites-vous ?" Le dirait-il que même ça, et particulièrement ça,"on" l'a fait à sa place.
RépondreSupprimerIl fallait bien que l'inimitié envers dieu fût confirmée, n'est-ce pas ?
SupprimerOui. J'aurais tant aimé savoir lire sur les lèvres de Madjid Reza Rahnavard – éternel combattant de la liberté, honoré à jamais dans le coeur de celles et ceux qui en ont.
Supprimer"Ses bourreaux, l'Histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, dont toutes les prières de leurs prêtres ne suffiront pas à les libérer"
SupprimerDeux mots de plus sur cette sentence – moharebeh (محاربه) – usuelle depuis 1979 en Iran.
RépondreSupprimerD'abord cette explicitation juridique et contemporaine de la BBC, chaîne nationale du pays qui héberge cette autre chaîne, internationale, Iran International qui émet des nouvelles quotidiennes en farsi et dont les journalistes sont menacés par les mêmes bourreaux enturbannés.
Ensuite – et parce qu'on se demande bien ce que l'amitié vient foutre là – cette explicitation philosophico-théologique
d'Anoush Gandjipour en 2018, résumée dans un schéma apparaissant 1 h après le début de la conférence, qui déroule la longue histoire confusionniste et néo-platonicienne qui aura hanté la tête du fondateur de la République islamique en 1979 puis, en 1988, du Conseil de discernement, ce couvre-chef théologique et totalitaire qui est en train de choir définitivement.
Oui, une amie persane nous parlait récemment de ce manque de "discernement" appelant, par exemple, la censure officielle des livres en Iran. Discernons, donc...
SupprimerDe ce qu'on m'a dit de l'édition en Iran, ils ont du boulot les censeurs. Il y a quelques années encore, elle était très sauvage, son marché essentiellement noir, irrespectueuse des droits mais quasiment pas rémunératrice pour les auteurs et traducteurs, sauf pour les fabricants de papier. Un fatras de très mauvaise qualité, mais où, ça et là, se trouvent des perles et des samizdats, des traductions, comme des aiguilles dans une meule de foin.
SupprimerÉvidemment, un seul livre suffirait à ceux qui "discernent" les têtes des corps par séparation. Mais déjà le vieil Omar, qui suivait son coeur, avait compris comme il ment, le Livre, et dès son abord, puisqu'il dit tout dès la première lettre, de sorte qu'il n'en mérite pas la lecture :
« Mon coeur me dit : "J'ai le désir ardent d'une science inspirée ;
Instruis-moi si tu en es capable."
Je lis l'Alif ; mon coeur reprit : "N'en dis pas davantage ;
Si le Un est dans la maison, c'est assez d'une lettre." » Quatrains, éd. Champ libre, trad. Grolleau)
Je suis certain que des millions de jeunes Omar docteurs en rien (27-28e minutes) s'épanouissent, malgré les massacres provisoires d'État.
Espérons-le. Et aimons-les.
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