lundi 26 février 2018

La Terre est plate

Ératosthène enseignant à Alexandrie, par Bernardo Strozzi.

Voilà ce que nous avons à affronter. L'alliance d'un obscurantisme théologique classique, d'une part : ennemi séculaire de la science «au passé anti-esclavagiste» (Marx), et d'une détestation contemporaine, post-moderne, d'autre part, de la vérité, absurdement conçue en soi comme instrument de domination, comme «savoir-pouvoir». Là où la critique légitime de l'idéologie, autrefois, révélait comme constructions mensongères les prétendues vérités du pouvoir, le foucaldisme dominant, en particulier (n'ayant désormais que faire de la critique anti-idéologique, par exemple marxienne) considère la vérité elle-même, et toute prétention rationnellement motivée à l'atteinte d'une vérité, non seulement comme impossibles mais encore comme critères discursifs suffisants de la présence de la domination, du pouvoir ou d'une volonté de pouvoir. La chose a évidemment des conséquences dévastatrices au plan logique. Si l'ambition de vérité, d'abord, devient la marque exclusive du pouvoir, son critère distinctif, comment prétendre alors que ce discours même que je tiens ici, fustigeant la vérité, puisse lui-même être vrai ? Tel est le fameux paradoxe crétois dit du Menteur, plombant l'affirmation suivante, laquelle en vient naturellement à s'autodétruire : « Tous les hommes sont menteurs » (sous-entendu : y compris moi-même, qui prétend dire, et dis en cela... la vérité). Ensuite, la confusion, en l'espèce, 1°) du discours se donnant seulement pour la vérité (en attendant, éventuellement, d'être réfuté : soit par la progression historique du discours scientifique sur telle ou telle question, soit par la révélation publique — évoquée plus haut — que ce discours s'étant jusqu'ici donné pour vrai n'était en fin de compte qu'un discours idéologique faux, seulement destiné effectivement à asseoir une domination quelconque), et 2°) du discours vrai lui-même, cette confusion assumée par Foucault (surtout dans son cours au Collège de France de 1971), notamment au nom de Nietzsche — ce que Jacques Bouveresse, entre autres, fervent nietzschéen, aura présenté comme un abus, sinon comme une insupportable imposture intellectuelle — fait bel et bien le lit de l'obscurantisme actuel. Cette identification programmatique du discours vrai et du discours tenu-pour-vrai procède de l'occultation de ce qu'un enfant de sept ans apercevrait parfaitement : à savoir qu'une vérité objective précède (dans le temps et logiquement) tout discours pouvant éventuellement être ou non tenu sur elle. Je peux en effet découvrir (et comprendre) ou pas que 2 + 2 = 4. Mais il n'en reste pas moins que cette vérité précédera nécessairement la connaissance que je suis éventuellement susceptible d'en prendre, et tout discours que je pourrai(s) tenir sur elle. Ce que suggère Foucault, c'est que cette vérité apodictique, établie, elle-même est une illusion, motivée par une volonté de domination, portée par celui qui détient le savoir, sur celui qui ne le détient pas. À accepter cette hypothèse, à supposer même que cela soit, et que le savoir procède a priori d'une volonté autre que celle du pur savoir (en l'occurrence, donc : d'une volonté, plus ou moins inconsciente à son sujet, de domination), il n'en reste pas moins que ce ne seraient, alors, que les voies de la vérité seules qui devraient être questionnées et soupçonnées, pas la vérité elle-même. Celle-ci ne bouge pas. Elle existe, qu'on l'atteigne, qu'on puisse même l'atteindre ou non, qu'elle soit ou non inaccessible (pour telle ou telle raison). C'est là exactement la position de Nietzsche (grand adorateur de la vérité), contre Foucault le sceptique radical (et foireusement littéraire, il faut bien le dire). On peut bien, suggère Nietzsche, vouloir la vérité pour de bonnes ou de mauvaises raisons (en tous cas des raisons n'ayant rien à voir avec cette prétendue recherche désintéressée de la vérité dont on essaie de se convaincre soi-même et de convaincre les autres). Il n'empêche que la question de l'atteinte effective ou non de celle-ci se distingue, une fois encore, de la question des raisons, des moyens ou des voies qui l'auront fait chercher. Si un prêtre, motivé par une volonté cléricale, partisane, de vérité (plutôt que par l'amour désintéressé de celle-ci), découvre néanmoins une vérité authentique (du type 2 + 2 = 4), sa volonté de vérité, alors, certes, peut bien être mise en accusation, mais pas la vérité objective elle-même à laquelle cette volonté aura abouti (par accident, en quelque sorte). C'est la confusion terrifiante de ces deux niveaux que Foucault et ses potes de la French Theory auront défendue dans le passé récent, et défendent encore avec des nuances diverses, explicables — pour le coup — par des stratégies diverses de conquête de pouvoir spectaculaire (impliquant un projet concurrentiel d'originalité scandaleuse universitaire). 

Parfaitement d'accord, en attendant, avec l'irrationalité générale du système capitaliste, cette alliance des obscurantismes classique (religieux) et contemporain (post-moderne) prospère en outre sur le néo-analphabétisme ravageur promu par le libéralisme économique et existentiel, celui des réseaux sociaux, du narcissisme organisé, aboutissant à la déchéance systématique — tant dans les populations pauvres (sans défense aucune) que riches (ces dernières disposant encore de quelques antidotes archéo-culturels, permettant d'assurer leur distinction sociale et le maintien de leur pouvoir de classe sur les premières) — de toute pensée critique autonome. Cette haine de la vérité appelle, de fait, de manière immanente des solutions fascistes, islamistes, et plus largement mythologiques, à la perte massive de contrôle sur sa vie de chacun, à l'impossibilité objective de comprendre désormais quoi que ce soit de total à la situation du monde, à la soumission nécessaire aux pseudo-explications parcellaires censées en rendre raison, et à la souffrance, à la frustration immense résultant de cet état de fait. Le différentialisme, forme positive de cette haine de la vérité scientifique (forcément identique pour tous, donc « dominatrice », et pourquoi pas « fasciste », etc) se marierait ainsi à merveille avec une variante de certain hymne néo-libéral bien connu, selon laquelle, en matière de vérité aussi, chacun fait fait fait ce qui lui plaît plaît plaît...

Et c'est ainsi, ma bonne dame, que la Terre est plate.   
Plate chez les basketteurs, chez les complotistes, chez les chanteurs de R'n'b, chez 10% de la population française, à en croire un récent recensement des aberrations populaires. Plate, évidemment, chez les islamo-fascistes (voir ci-dessous) qui veulent, rappelons-le, notre mort, notre éradication de la surface de cette Terre (plate, et autour de laquelle le soleil tourne, contrairement à ce que Aristarque de Samos ou Galilée avaient eu la naïveté — mâtinée aussi sans doute de quelque tendance pro-sioniste — d'enseigner à l'humanité). Seulement voilà. Nous ne nous laisserons pas, nous ne nous laisserons plus bouffer sans rien dire par ces crétins malfaisants. Qu'ils soient diplômés ou non. Savants en religion ou pas.

      ***
        
« En Turquie, la morale islamique défie la raison »


« L’épilation est-elle un péché ? », « Je me suis fait une teinture des cheveux, mon jeûne est-il valable ? », « Puis-je mâcher un chewing-gum pendant le ramadan ? », « Les rapports sexuels sont-ils autorisés pendant le mois sacré ? » Voici le genre de questions qui arrivent sur le standard d’«Allô Fatwa», une ligne verte disponible 24 heures sur 24 en Turquie, que Diyanet met à la disposition du public. Créée en 1924 afin de contrôler la religion musulmane, la direction des affaires religieuses est devenue, au fil des ans, un véritable instrument d’ingénierie sociale aux mains du gouvernement islamo-conservateur, déterminé à façonner « une génération pieuse ». Grâce à Diyanet, les couples peuvent désormais divorcer d’un simple claquement de doigts. Un appel téléphonique, un fax, une lettre, un e-mail ou même un simple SMS suffisent à défaire les liens du mariage, selon la décision prise en décembre 2017 par la direction des affaires religieuses. Mais, la plupart du temps, l’institution, devenue le référent numéro un en termes de moralité islamique, ne brille pas par son progressisme. Le 3 février, Diyanet a rappelé sur son site qu’il faut utiliser la main droite et uniquement la main droite pour manger. Seuls « les démons mangent et boivent de la main gauche », rappelle le « ministère de la vertu islamique ».

Kadir, un artisan du quartier de Sisli, à Istanbul, qui fréquente assidûment la mosquée, n’a pas aimé cette dernière fatwa. « J’ai même songé un instant à porter plainte contre Diyanet ! Ma fille est gauchère, est-ce à dire qu’elle est un démon ? » Certes, Diyanet tolère l’usage de la main gauche pour ceux qui ne peuvent faire autrement mais, selon Kadir, « une telle stigmatisation des gauchers est contre-productive et rétrograde ». Ce n’est pas la première fois que les avis émis par Diyanet suscitent l’indignation de l’opinion publique. A l’automne, le site officiel de l’institution avait publié un « dictionnaire des concepts religieux », dans lequel il était énoncé que les petites filles pouvaient être mariées dès l’âge de 9 ans. Face à la colère qui s’était répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux ainsi que dans les milieux kémalistes et laïcs, Diyanet a été forcé de retirer les passages contestés de son site, tout en jurant n’avoir jamais voulu dire cela.

Recep Tayyip Erdogan ne s’en est sans doute guère ému. Avec son numéro vert, sa page Facebook, sa chaîne de télévision, son budget colossal (l’équivalent de près de 2 milliards de dollars, soit 1,6 milliard d’euros) et ses 140 000 fonctionnaires, Diyanet est incontestablement la réussite idéologique la plus accomplie du président turc, au pouvoir depuis 2003. Musulman pratiquant, conservateur aux vues rétrogrades, surtout en ce qui concerne le rôle des femmes dans la société, Erdogan est accusé par le camp kémaliste de vouloir en finir avec les principes de laïcité en vigueur depuis la création de la République, en 1923. Quand il n’incite pas les femmes à faire « trois enfants au minimum », le voilà qui s’oppose à la contraception, condamne l’avortement, déclare « contre nature » l’égalité hommes-femmes.

Ces dernières années, son gouvernement a autorisé le port du voile islamique dans les universités, dans la fonction publique, au sein de l’armée et aussi dans le secondaire, dès la classe de sixième. Des cours d’initiation à l’islam sunnite sont désormais obligatoires à l’école publique ; depuis peu, des locaux réservés à la prière ont été systématiquement ouverts au sein des universités ; et, bien que la Turquie soit dotée de nombreuses mosquées (85 000), Diyanet a l’intention d’en construire de nouvelles au sein de quatre-vingts établissements universitaires du pays. De quoi faire rayonner une certaine vision du savoir et des sciences ?

« La Terre est plate », constatait récemment Tolgay Demir, le chef des jeunes stambouliotes au sein du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) dans un article publié sur le site du parti. Selon lui, ceux qui pensent que la Terre est ronde « se sont fait mener en bateau » par la « franc-maçonnerie » et par les « photos truquées » de la NASA. La palme de l’absurde revient sans conteste à l’universitaire Yavuz Örnek, qui s’est illustré en affirmant en direct, le 5 janvier, sur la chaîne turque TRT 1 que Noé avait pu joindre son fils au moyen d’un téléphone portable juste avant le Déluge. « Noé et son fils se trouvaient à plusieurs kilomètres l’un de l’autre. Le Coran dit que Noé a parlé avec son fils. Mais comment ont-ils pu communiquer ? Par quel miracle ? Nous pensons qu’ils ont utilisé un téléphone portable. » Une théorie que M. Örnek, qui prétend « parler au nom de la science », a tout le loisir d’enseigner aux étudiants de la faculté des sciences de la mer de l’université d’Istanbul, où il donne des cours.» 

(« En Turquie, la morale islamique défie la raison », Marie Jégo, Le Monde, 25-02-2018)

dimanche 25 février 2018

La Sainte Famille


« L'enfant, même tout petit, semble comprendre que les trois héros ne font qu'un seul et même personnage à différents stades de sa vie ; comme semble le suggérer le fait qu'ils répondent tous les trois au loup avec exactement les mêmes mots : Non, non ! Par le poil de mon tout petit menton ! Si nous survivons dans la forme supérieure de notre identité, tout est parfait. »

(Bruno Bettelheim, « Les trois petits cochons » in Psychanalyse des contes de fées

Bananas

(Thomas Baumgärtel, Turkish Dictator)

« Habe mich gerade von meiner Karlsruher Galerie getrennt, nachdem ich heute über Twitter erfahren musste, dass er - ohne es mit mir abzusprechen - mein Werk Türkischer Diktator art KARLSRUHE 2018 abgehängt hat. »

« Je viens de me séparer de ma galerie à Karlsruhe après avoir appris aujourd'hui via Twitter qu'elle a décroché sans m'en avoir parlé mon oeuvre Dictateur turc. »

(Thomas Baumgärtel, le 18 février 2018, suite à la censure de son travail intervenue lors de la Foire Artistique de Karlsruhe).  

samedi 24 février 2018

Beaucoup de volailles et de bœufs


« Tous les pays n'avaient évidemment pas les mêmes caractéristiques (géographiques et culturelles) dans l'alimentation. Pour s'en tenir à l'Europe, la France avait de la mauvaise bière (sauf en Alsace), du très mauvais café, etc. Mais l'Allemagne buvait de la bonne bière, l'Espagne buvait du bon chocolat et du bon vin. La France avait du bon pain, de bons vins, beaucoup de volailles et de bœuf. Tout doit se réduire, dans le cadre du Marché commun, à une égalité de la marchandise polluée. Le tourisme a joué un certain rôle, le touriste venant s'habituer sur place à la misère des marchandises que l'on avait justement polluées pour lui. (Le touriste est celui qui est traité partout aussi mal que chez lui : c'est l'électeur en déplacement.) »

(Guy Debord, Abat-faim)

vendredi 23 février 2018

What Erdogan does in Afrin...



Sorry, what did you say ?
War on terror, is that it ?

jeudi 22 février 2018

Songe de Joseph


Derry

Le mur à l'entrée du Bogside, Derry.
Nowadays.

Offre n°067HYMS (pas sérieux, s'abstenir)






Distinction !


« L'analyse des déterminations sociales qui pèsent sur les faits et les théories peut assurément constituer un thème de recherche scientifique, et même tout un champ de travail théorique, mais on ne voit pas bien en quoi ce genre d'études se distinguerait au fond des autres recherches scientifiques spécialisées. L'étude des idéologies ou encore la sociologie du savoir, que l'on a isolées de la théorie critique de la société pour les ériger en disciplines autonomes, ne s'opposent en effet ni dans leur nature ni par leurs ambitions à l'entreprise traditionnelle de classification scientifique. L'effort de la pensée pour se connaître elle-même s'y réduit à révéler les rapports entre positions intellectuelles et appartenances sociales. De par sa nature propre l'attitude critique, dont les visées dépassent celles de la praxis sociale établie, n'est assurément pas plus proche de telles sciences sociales que des sciences de la nature. Ce qui l'oppose à la conception traditionnelle de la théorie, c'est bien moins la différence des objets que celle des sujets. »

(Max Horkheimer, Théorie traditionnelle et théorie critique)

mercredi 21 février 2018

« Entre ici, Tariq Ramadan ! »




Cette délicieuse mise en rapport graphique de Jean Moulin et de Tariq Ramadan vous était offerte par Mme Fanny Bauer-Motti, docteure en psychologie clinique, et par ailleurs récente signataire d'une pétition en ligne exigeant, à l'encontre de ce dernier, un traitement judiciaire simplement «régulier» (M. Ramadan se trouvant, en ce moment même, accusé de viols par deux plaignantes), ainsi que sa «libération immédiate» (il est écroué à la prison de Fleury-Mérogis depuis le 2 février), eu égard à son état de santé. 

Mme Bauer-Motti en profite également, tant qu'elle y est (au bas de cette pétition), pour s'inquiéter d'une utilisation éventuellement partisane (comme l'on dit) de la libération en cours de la parole des femmes, relativement à leurs agresseurs sexuels. «Ce mouvement en faveur des femmes», explique ainsi Mme Bauer-Motti (épaulée là, par exemple, de M. Éric Hazan, éditeur ; Mme Ismahane Chouder, militante féministe ; M. Marwan Muhammad, auteur et statisticien, ou encore de Mme Houria Bouteldja, militante politique franco-algérienne, entre autres), ce mouvement, «qui emporte aujourd’hui une adhésion beaucoup plus large», devrait se voir avant tout préservé du moindre risque «d'instrumentalisation à des fins politiques»

Certains journalistes ont déjà bruyamment noté que la signature de M. Edwy Plenel ne figurait pas au bas de cette pétition. 

Cette perfidie, que nous qualifierions volontiers, en outre, ici, de lâche, de sournoise et de cruelle, ne saurait évidemment être la nôtre. 

21 février transcendantal


«Le travail principal qui me paraît à envisager maintenant, c'est — comme contraire complémentaire de La Société du spectacle qui a décrit l'aliénation figée (et la négation qui y était implicite) — la théorie de l'action historique. C'est faire avancer, dans son moment qui est venu, la théorie stratégique. À ce stade, et pour parler ici schématiquement, les théoriciens de base à reprendre et développer ne sont plus tant Hegel, Marx et Lautréamont, que Thucydide — Machiavel —Clausewitz.»

(Guy Debord, Lettre à Eduardo Rothe, 21 février 1974) 

mardi 20 février 2018

Lumières arabes


« Parmi les fictions dangereuses, il faut compter celles qui tendent à ne faire envisager la vertu que comme un moyen d'arriver au bonheur. Dès lors, la vertu n'est plus rien, puisqu'on ne s'abstient de la volupté que dans l'espoir d'en être dédommagé avec usure. Le brave n'ira chercher la mort que pour éviter un plus grand mal. Le juste ne respectera le bien d'autrui que pour acquérir le double. »

(Averroès, Commentaire de La République de Platon)

Barcelone

Quartier de Vallcarca, à Barcelone. 
Hommage au combattant Baran Galicia, 
tombé à Afrin le 10 février 2018.

lundi 19 février 2018

Altin Gün

Erdogan libère en masse les djihadistes de DAESH (The Region)

(Above) : ISIS members hired by the Turkish Army to 
fight the Kurds in Afrin, january 2018.  

« Why has Turkey decided to free Islamic State suspects in the midst of its assault on Afrin ?

It all happened in the span of a little over two weeks.
According to Ahval news, Gamze Demir, the sister of the prime suspect Yunus Durmaz, was detained in August 2016 after being found with a suicide vest, 20kg of TNT explosives, grenades, weapons and bomb-making equipment. She claimed to not know that this material was in her house. The court demanded that she be released, because, among other things "she has a baby".  
The Ankara bombing by the so-called Islamic State took place on October 10th 2015.
It targeted leftists and activists affiliated with the Peoples' Democratic Party (HDP), a pro-minority, pro-Kurdish, left-wing alliance. Many members of the HDP have since held a position that the Turkish Government allowed for the attack to happen. The Ankara bombing took the lives of 109 and injured more than 500 opposition activists.
On the following day after the story was broken, January 31st, 2018, eighteen suspects in an IS attack targetting Sultanahmed were acquitted. The attack took the lives of 12 German tourists and injured 16. According to Turkish daily Cumhuriyet, a defendant name Abdulrahman Faaiz Rashid was released, although prior to this, he was previously sentenced to a meagre six years imprisonment.
Then on February 4th, 2018, the New York Times reported that thousands of Islamic State fighters escaped Syria, alleging that Western officials say many may have "gone into hiding in countries like Turkey." One Abu Omar, a smuggler on the Syria and Turkey border said he "smuggled about 50 ISIS fighters into Turkey." Mustafa Balli, a spokesman for the SDF, blamed the attack on Afrin for the IS resurgence in Turkey. 
On the following day, Evrensel, a leftist newspaper in Turkey reported on a decision made by the chief public prosecutor of Diyarbakir to acquit 10 Islamic State members, including the "emir of Diyarbakir". The Emir, in particular, was arrested in a shootout between IS and Turkish police officers which took the lives of two officers. Intelligence officials then began to raid multiple homes of IS suspects, finding the emir's fingerprints around houses sheltering guns, explosives, fake documents, and fingerprints. 
A few days later, on February 7th, Patrick Cockburn of the Independent managed to secure an interview with an ex-Isis source who claimed that Turkey's attacks on Afrin were being conducted with recruits from the Islamic State. 
"Most of those who are fighting in Afrin against the YPG are ISIS, though Turkey has trained them to change their assault tactics," he said. 
Cockburn attempted to get a comment from the Turkish embassy, but they did not respond.
Writing for Foreign Policy magazine, analysts Colin P. Clarke, a political scientist at the RAND Corporation and an associate fellow at the International Centre for Counter-Terrorism in the Hauge, and Ahmet S. Yayla, an associate professor at Georgetown University and a former counterterrorism police chief in Turkey, have noted that "some speculate that the release of Islamic State members without explanation could be the result of a backdoor deal with the Turkish intelligence service." 
Yayla in particular claims to have left his job with the Turkish police force after refusing to work with Erdogan's government to allow foreign fighters to pass through the southern Turkish city of Sanliurfa. He seems to insinuate that there is a possibility that Turkey could be collaborating with the Islamic State as well. 
This isn't the first time that the Turkish state has been accused of having links - whether direct or indirect - with the so-called Islamic State either. 
In 2016, David L. Phillips, from the Institute for The Study of Human Rights in Colombia University, New York, released a list of NGO reports, media analyses and International sources which were examined by Columbia University's program on peace-building and rights. Among the allegations recorded by opposition activists, former members of the Turkish Government and International news agencies were claims that Turkey has provided military equipment to IS, logistical assistance to IS, and military training to IS militants
It must be noted, however, that while some news agencies on the list have been reputable, others seem to have had less credibility. 
In a three-year investigative report on the supply chains of the so-called "Islamic State", it was concluded that "Turkey emerged as the paramount source of chemical explosive precursors and a range of ancillary commercial material, which IS forces have used to manufacture IEDs and improvised weapons in a host of connected, centrally managed factories and workshops". 
Commissioned by the European Union and the German Federal Foreign Office, the report entitled "Weapons of the Islamic State: A three-year investigation in Iraq and Syria" was published in December 2017 by the Conflict Armament Research group (CAR). Among the peculiar finds by the CAR was the discovery of ammunition material “for which Turkish authorities were the intended end users" in Iraq and Syria. On 22 May 2017, the CAR discovered ammunition that was manufactured in Bosnia but exported to the Turkish government in the late 1990’s. They reached out to Bosnian authorities who confirmed that the crates were exported to the Ministry of Internal Affairs in Turkey in 1998.
"How IS forces gained custody of this material is unclear", the report reads, "but at the time of recovery, no other force in the region has been deploying these weapons or this ammunition, nor were they legally available on Turkey's civilian markets." The CAR reached out to the Ministry of Internal Affairs in Turkey, but they received no response. 
At the time of writing, and in the span of fewer than two weeks, multiple IS detainees suspected of bombings in Istanbul, Ankara, and Gaziantep, have been released. A day has passed since we received news that 6 journalists have been detained on charges including "attempting to overthrow the state", and of "having membership in a terrorist organisation." Whereas some IS suspects face charges under 10 years, and others have been freed, these journalists face life imprisonment. 
The Region considered reaching out to the Turkish embassy for an explanation but thought that this exercise would probably be futile. »

(from The Region, 17 / 02 / 18) 

samedi 17 février 2018

50 nuances de gueux

« Le secrétaire d'Etat Julien Denormandie est revenu dimanche sur RTL sur le chiffre qu’il avait avancé le 30 janvier dernier sur France Inter de 50 "hommes isolés en Ile-de-France" qui dorment dans la rue. »

(Europe 1, 11 janvier 2018)

vendredi 16 février 2018

Dans l'étau


Est-ce donc ainsi que le piège va finalement se refermer ? Le régime fasciste turc actuel, fort de son alliance tactique avec Poutine, avance partout, sur le plan diplomatique, sans rencontrer aucune résistance. L'Europe libérale (France, Allemagne) est littéralement tétanisée par la crainte d'une nouvelle arrivée massive de migrants, endurant de fait, de la part d'Erdogan, les dernières insultes et humiliations publiques. Les Yankees, quant à eux, obsédés (à juste titre de leur point de vue) par la montée en puissance conjointe dans la région des Russes et des Iraniens, craignent par-dessus tout une sortie turque de l'OTAN. Et il semble bien, à écouter, d'une part (ci-dessus) les déclarations de Rex Tillerson suite à sa très éprouvante visite à Ankara (au cours de laquelle les erdoganistes les plus officiels lui promirent notamment rien de moins qu'une "gifle ottomane" en bonne et due forme s'il s'obstinait à se mettre en travers de leur chemin) ; à lire, d'autre part, le communiqué final turco-américain quant à une éventuelle sortie de crise entre ces deux soi-disant alliés (voir ci-dessous), que l'on s'achemine vers un abandon des Kurdes de Syrie, non seulement à Afrin mais encore à Manbij, et généralement partout à l'ouest de l'Euphrate. Reste à voir les modalités concrètes de l'accord, qui devraient être formulées d'ici la mi-mars. Peut-on encore parier sérieusement sur la roublardise des ricains ? C'eût été faire trop de plaisir, pour rien, à Poutine et Assad que de risquer une attaque turque (suivie de ses représailles nécessaires) sur les bases US de Manbij. Nous posions voilà peu la question de savoir qui, dans cette affaire, mangerait in fine son chapeau. Cette question paraît avoir aujourd'hui trouvé sa réponse. Et ce chapeau risque bien d'être un Stetson. La dernière résistance opposée à la progression de l'islamo-fascisme turc est donc de type militaire : elle est le fait des combattantes et combattants kurdes et de leurs amis internationalistes, lesquels n'ont plus rien à perdre, ou plutôt : plus rien d'autre à tenter d'éviter qu'un gigantesque massacre, du type de celui perpétré jadis contre les Palestiniens à Sabra et Chatila, sous l'oeil complice d'Israël. Or, cette résistance militaire n'est ni vaine ni absurde : elle est effective, forte, et constitue à ce titre un paramètre essentiel de la crise. L'armée turque et ses supplétifs djihadistes (il est connu de tout l'univers que la soi-disant Armée Syrienne Libre d'Afrin se trouve composée, pour l'essentiel, d'anciens membres de Daesh soucieux de prendre leur revanche de Kobané, ou d'Al-Quaïda) n'ont en effet, en un mois, récupéré qu'environ sept pour cent de l'enclave kurde. C'est peu. Leurs adversaires se sont vraisemblablement préparé(e)s depuis des années à l'opération, en termes de logistique (armes légères, missiles anti-char, tranchées, tunnels). La guerre se déroule désormais au coeur de montagnes et de vallées encaissées, dont les Kurdes sont familiers. Le temps joue ainsi pour eux, qui peuvent espérer - outre l'enlisement coûteux, à tous points de vue, d'Erdogan - nouer des alliances formelles, extrêmement embarrassantes pour les blocs étatiques en présence, avec les troupes loyalistes du boucher Assad. Des divergences sont clairement apparues ces derniers temps (voir à ce sujet le shotdown mystérieux du SU 25 russe dans la zone d'Idlib, ou l'attaque d'artillerie menée plus tard dans le même coin contre les troupes turques qui s'y installaient), entre le boucher en question et son protecteur russe : elles ont pour conséquence de menacer la nouvelle alliance poutino-erdoganienne. Étant donné qu'en théorie, tout le monde respecte - la main sur le coeur - l'intégrité territoriale syrienne, un déboulement, fût-il symbolique, des baassistes légitimistes devant les frontières turques, accroîtrait sans aucun doute le désordre ambiant. C'est à établir ce type de désordre généralisé que les Kurdes vont à présent travailler. Tel est désormais pour eux - outre la valeur militaire de leur admirable héroïsme - l'unique espoir d'éviter la tuerie de masse qui s'annonce. 
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Joint Statement on Turkey-U.S. Strategic Partnership Share
Media Note
Office of the Spokesperson
Washington, DC
February 16, 2018

The Republic of Turkey and the United States, as allies and strategic partners, reaffirm their mutual and unequivocal commitment to each other’s security and defense.

As Allies within NATO and strategic partners for over 65 years, both nations consider their relations as vital to furthering their shared goals and interests, as well as to the promotion of democracy, rule of law and individual freedoms throughout the world.

The United States condemns the heinous coup attempt that took place in Turkey on July 15, 2016 and stands in full solidarity with the democratically elected Government of Turkey and the Turkish people.

In the spirit of our longstanding alliance, we reaffirm our commitment to resolving outstanding issues in the bilateral relationship. The two sides agreed to establish a results-oriented mechanism for this purpose. This mechanism will be activated no later than mid-March.

We reaffirm that our common agenda is a global one, which includes many critical issues ranging from the fight against terrorism, countering proliferation of weapons of mass destruction, bringing lasting peace and stability to the Middle East including in Syria and Iraq, ensuring energy security and combatting radicalism, violent extremism and Islamophobia.

The Republic of Turkey and the United States, as longstanding Allies, reaffirm their determination to jointly combat terrorism in all its forms and manifestations. Turkey and the United States reiterate their resolve to fight against DAESH, PKK, Al Qaeda, and all other terrorist organizations and their extensions. We recognize the right to self-defense of our countries against terrorist threats directly targeting our nations.

Turkey and the United States reaffirm their commitment to the preservation of the territorial integrity and national unity of Syria. To this end, we will decisively stand against all attempts to create faits accomplis and demographic changes within Syria, and are dedicated to coordination on transition and stabilization of Syria.


Recognizing the fact that there can only be a political solution to the Syrian crisis, and that it requires a viable political transition, Turkey and the United States agree to intensify their cooperation to bring about this result within the framework of established parameters, namely the UNSC Resolution 2254, and through the Geneva process.

Free

Deniz Yücel, ce vendredi, au sortir de sa geôle.

jeudi 15 février 2018

Anarchistes des Lumières


« Si la question de l'éducation a revêtu pour les anarchistes individualistes qui se reconnaissaient dans le mouvement initié par Libertad à travers les Causeries populaires et l'hebdomadaire l'anarchie une importance cruciale, c'est parce qu'ils étaient convaincus qu'un changement de société institué brutalement à l'issue d'une révolution ou d'une insurrection, ne saurait avoir d'effets positifs s'il n'avait pas été précédé d'une évolution des mentalités. La capacité à bâtir un monde plus solidaire et plus libre dépendait d'une éducation préalable à laquelle les masses ouvrières n'avaient pas eu accès et que l'école publique n'avait pas pour but de dispenser. Selon Paraf-Javal, qui avait initié le mouvement des Causeries populaires aux côtés de Libertad, une organisation sociale défectueuse, renversée par des individus porteurs d'une mentalité acquise en son sein, ne pouvait déboucher que sur une société également défectueuse. Les individualistes estimaient que l'abaissement des masses ouvrières du fait de l'ignorance, de l'alcoolisme et de l'obéissance aux préjugés rendait de toute façon fort improbable la survenue d'une révolution. Sans élévation du niveau de conscience et de combativité des opprimés, elle ne pourrait être l'oeuvre que d'une étroite élite, d'une minorité consciente, et le risque était grand alors qu'advienne une société plus autoritaire encore, un ordre social au moins aussi inique. (...)

L'émancipation individuelle n'était pas seulement le moyen de parvenir à un monde meilleur, elle avait en elle-même une valeur, était à elle-même sa propre fin. Les anarchistes individualistes, ouvriers dans leur grande majorité, sans diplômes et sans avenir social, refusaient une condition sociale impliquant l'étouffement d'une grande partie de leurs potentialités et le renoncement à toute forme de vie meilleure. Ils ne voulaient contraindre ni leurs corps, ni leur esprit et entendaient développer jusqu'à l'extrême toutes leurs aptitudes sur le plan physique, intellectuel, artistique, émotionnel, sensuel. (...)

Les individualistes estimaient de manière générale qu'il ne fallait pas laisser l'Église et l'État se disputer seuls le monopole de l'éducation, mais devant la difficulté à créer des structures indépendantes, il fallait plutôt s'efforcer d'insuffler un esprit nouveau à l'intérieur même des écoles existantes. Pour toucher le maximum d'enfants, Émilie Lamotte préconisait de créer des ateliers d'étude après la classe pour compléter les leçons par l'expérience, et pour expliquer sur des exemples les devoirs donnés par le maître. De telles initiatives, réalisables à peu de frais, pouvaient contribuer à rendre les enfants moins passifs, plus questionneurs, à semer, écrivait-elle, des graines de zizanie. »

(Anne Steiner, in Philosophie de l'anarchie)

mercredi 14 février 2018

Appel du 13 février 2018


Plusieurs combattants révolutionnaires étrangers sur le front d’Afrin (hors les partis révolutionnaires turcs) ont annoncé ce 13 février 2018 la fondation d’une nouvelle brigade de volontaires internationalistes. Vous trouverez ci-dessous leur déclaration de fondation :

Nous sommes un groupes de communistes, socialistes, anarchistes et antifascistes, venus des quatre coins du monde. Même si nous venons de différents courants d'idée et de différents contextes culturels, nous sommes unis au Rojava par les principes de solidarité, d’internationalisme et d’antifascisme. De Manbij à Raqqa, nous avons combattu avec les YPG-YPJ, les Forces démocratiques syriennes (FDS) et un grand nombre de forces révolutionnaires turques contre la barbarie de Daesh. Nous sommes à nouveau réunis à Afrin pour combattre le fascisme, l’impérialisme et le terrorisme aux côtés de nos camarades. 
Les internationalistes ont versé leur sang pour lutter contre le fascisme. De la martyre Ivanna Hoffman, l’une des premières internationalistes au Rojava, au martyr Michael Israel, assassiné par une frappe aérienne turque à Manbij, au martyr Jac Holmes, tombé à Raqqa alors que la capitale de Daesh était libérée par les forces antifascistes, nous honorons les martyrs en poursuivant leur combat. La résistance à Afrin est l’un des moments des plus critiques dans la lutte contre le fascisme de notre époque. Le moment d’agir, c’est maintenant. Nous appelons à la solidarité internationale avec la lutte d’Afrin. Nous appelons les révolutionnaires internationaux déterminés à rejoindre notre lutte. Nous appelons également à des actions civiles larges contre l’État turc à travers le monde. Par l’unité nous triompherons. Par la solidarité, nous vaincrons nos ennemis.

Shéhid namirin ! Bijî berxwedana Efrîné !
Mort au fascisme ! Mort au colonialisme !
Vive la solidarité internationale !


Forces Antifascistes à Afrin (Antifascist Forces in Afrin – AFFA)
Brigade Michael Israel,
le 13 février 2018.

Parade

Valentine's day

« We don't go for an operation here. 
We go for a wedding. »

(a turkish «olive branch» operation's soldier said, 
just a few days before being killed in his tank by YPJ female fighters, 
Bulbul District, Northern Afrin, on the 11th of February 2018)

mardi 13 février 2018

L'apéro, c'est sacré !

(Turkish Armed Forces having a little rest, after an usual rape's, blind population bombing's, people's chickens stealing's, corpse mutilation's and mass murdering's hard working day, Afrin, Syria, feb. 2018.)  

Ah, le p'tit jaune d'après massacre !

lundi 12 février 2018

Moisi.E.s

Ci-dessus : capture d'écran du site de MWASI annonçant, pour le 17 février prochain, une projection privée - interdite aux Blancs et aux Blanches - du blockbuster hollywoodien Black Panther. Après les stages de formation syndicale non-mixtes organisés par Sud-éducation 93, on s'aperçoit donc ici de l'ampleur indéniable des bonds qualitatifs (en termes de culture et de conscience politique) rendus possibles par ces méthodes innovantes de ségrégation choisie. 

***
« Le MWASI est un "collectif afro-féministe non-mixte de femmes cisgenres et trans noires/métisses africaines et afro-descendantes." Vous suivez ? Sur son site, on apprend que l'un des buts de ce collectif de jeunes bourgeoises "racisé.e.s" est de soutenir les entreprises "montées par des Africains et Afro-descendantes", mais aussi la "sororité" et la "bienveillance", mais entre-elles seulement, femmes-cisgenres-et-trans-noires/métisses-africaines-et-afro-descendantes. Cette association culturelle qui voudrait qu'en France ce soit "tout comme l'Amérique", goûte à la politique depuis la "Marche de la dignité" du PIR (Parti des Indigènes de la République). Si l'on en croit les photos de toutes les membres, sympathisantes et du public qui sont affichées sur leur site (génération "loft story"), il s'agit d'un club de hipsters franciliennes passionnées de culture afro-américaine et de contre-cultures vestimentaires américaines des années 60, comme il y a des clubs de fans des Indiens d'Amérique ou des fans de Johnny Halliday. S'agissant des "Principes", le "MWASI est irrésolument (sic) anti-capitalistes, anti-impérialiste, pro-voile, pour les droits des personnes prostituées", anti-capitalistes pour le soutien des "entreprises", pour la défense des prostituées et de la religion rigoriste... Soyons rassurés elles ne sont pas "contre les autres groupes ethno-raciaux". Elles aiment se retrouver régulièrement pour papoter, s'auto-applaudir et se bienveiller dans la communion sororitaire comme les alcooliques anonymes non-mixtes contre la cissobriété. On les retrouve principalement sur Facebook, You Tube, Twitter, etc. Un peu comme tous les autres racialistes, la "Marche de la dignité" fut pour elles un baptême de militance, puisque cinq d'entre elles y ont vaillamment tenu une banderole sur laquelle était inscrit le message subversif suivant contre le racisme et pour la dignité : "MWASI, intersectionnel insurrectionnel", tout simplement. »

(Les amis de Juliette et du printemps, La race comme si vous y étiez)

Je Suis Partout (Mainstream)


Souviens-toi

  
« Ainsi [pour les économistes] il y a eu de l’histoire, 
mais il n’y en a plus. »
(Marx, Misère de la philosophie)

Médiations

L'homme au cocktail molotov, Nicaragua, 16 juillet 1979.

« Cette rétrospective consacrée à la photographe américaine Susan Meiselas (1948, Baltimore) réunit une sélection d’œuvres des années 1970 à nos jours. Membre de Magnum Photos depuis 1976, Susan Meiselas questionne la pratique documentaire. Elle s’est fait connaître par ses images sur les zones de conflit en Amérique centrale dans les années 1970 et 1980, notamment grâce à la force de ses photographies couleur. Couvrant de nombreux sujets et pays, de la guerre aux questions des droits de l’homme, de l’identité culturelle à l’industrie du sexe, elle utilise la photographie, le film, la vidéo et parfois des matériaux d’archives dans une volonté constante de construire des récits auxquels elle associe ses sujets en tant qu’acteurs. L'exposition, la plus complète qui lui ait jamais été consacrée en France, met en évidence cette démarche unique de Susan Meiselas qui traverse les conflits dans le temps avec une approche personnelle autant que géopolitique et questionne le statut des images par rapport au contexte dans lequel elles sont perçues. Pour le Jeu de Paume, elle a créé une nouvelle œuvre, commencée en 2015 et inspirée par son engagement auprès de Multistory, association basée au Royaume-Uni. Cette dernière série réalisée dans un foyer pour femmes, A Room of Their Own, porte à nouveau sur le thème de la violence domestique, cette fois en Angleterre. L’installation comprend cinq récits en vidéo qui présentent les photographies de l’artiste, des témoignages de première main, des collages et des dessins. »


Dee et Lisa, Mott Street, Little Italy, New York, 1976.

Susan Meiselas, Médiations
Musée du Jeu de Paume, Paris
du 06 février au 20 mai 2018

dimanche 11 février 2018

La chute



Ce  Dimanche, voilà deux heures (14 heures en France) : destruction annoncée, par les arabo-kurdes des Forces démocratiques Syriennes, d'une base de combat islamo-fasciste à Ezaz, base utilisée jusque-là pour lancer des attaques dans le district de Shera. Les FDS annoncent de lourdes pertes, en hommes et matériel, du côté des envahisseurs. Une promenade de santé, qu'ils disaient...

Good job


« Il n'y peut avoir d'amitié là où est la cruauté, là où est la déloyauté, là où est l'injustice ; et entre les méchants, quand ils s'assemblent, c'est un complot, non pas une compagnie ; ils ne s'entraiment pas, mais ils s'entrecraignent ; ils ne sont pas amis, mais ils sont complices. »

(Étienne de La Boétie, Discours de la servitude volontaire

samedi 10 février 2018

Au revoir l'hélicoptère islamo-fasciste !

En une heure


« Rester éveillé. Le plus longtemps possible. Lutter contre le sommeil. Le calcul est simple. En une heure, je fabrique trente faux papiers. Si je dors une heure, trente personnes mourront... »

(Adolfo Kaminsky)

vendredi 9 février 2018

Urban Riders, par Mohamed Bourouissa


« L'exposition Urban Riders s’articule autour du film Horse Day réalisé à Philadelphie, dans le quartier défavorisé de Strawberry Mansion, au Nord de la ville, et dont la réalisation a marqué une étape décisive dans son évolution. Durant huit mois, le temps d’une résidence, Mohamed Bourouissa s’est intéressé aux écuries associatives de « Fletcher Street » qu’il a découvertes grâce aux images de Martha Camarillo, une photographe américaine. Territoire de réparation et de cristallisation des imaginaires, fondé par des cavaliers afro-américains, les écuries de « Fletcher Street » accueillent les jeunes adultes du quartier et offrent un refuge aux chevaux abandonnés. Sans pour autant documenter une réalité, l’artiste s’est emparé de l’histoire du lieu, de l’imagerie du cowboy et de la conquête des espaces. Au fil des mois, Mohamed Bourouissa s’est attaché à créer des conditions d’échange et de partage avec la communauté locale. Le film, de facture cinématographique, retrace ce projet. Il rend compte avec force d’une utopie urbaine. Fasciné par l’histoire de la représentation des cowboys noirs, il synthétise des questionnements récurrents : l’appropriation des territoires, le pouvoir, la transgression. Horse Day s'accompagne d'un corpus d’environ quatre-vingt pièces. Un ensemble  d’œuvres graphiques traduit la liberté et la richesse du langage plastique de l’artiste. Croquis sur le vif, dessins préparatoires, story-board du film, collages, encres, aquarelles relatent l’origine du projet et son élaboration. En regard de cet ensemble, sont présentés des portraits de cavaliers et les costumes des chevaux. Prolongeant la métaphore du «tuning», des éléments de carrosseries sont agencés et deviennent le support des images du film. »


Du 26 janvier au 22 avril 2018
Musée d'Art moderne de la Ville de Paris

Suffisamment bon


« Quand nous donnons aux enfants le bon type de distractions, nous remplissons un objectif réel, à savoir rendre possible la croissance ultime de chaque enfant vers l'état adulte que l'on appelle collectivement la démocratie. »

(Donald Winnicott, La famille suffisamment bonne)