« Parmi eux se trouvaient des
moines de tous ordres, tous entièrement nus, si bien que les capucins ne se
distinguaient des jésuites que par leurs barbes.
Il y avait aussi là des femmes,
des nonnes et des dames, de diverses classes sociales, mais assez peu
nombreuses, soit en moyenne une femme pour trois hommes : il y avait aussi
quelques fort jolis garçons, de douze à quinze ans.
Il n’est pas de sorte de luxure
qui n’ait été mise ici en pratique. Des hommes avec des femmes, des hommes
entre eux, puis aussi des femmes entre elles, des hommes avec des garçons, et
quelques-uns avec des animaux, un veau, quelques chiens et chiennes, et puis
des singes, des babouins et ouistitis des deux sexes, des chats, enfin,
enfoncés, tête première, dans des bottes et, dans cette posture, des personnes
« pieuses » abusèrent d’eux. Le miaulement plaintif de ces pauvres
bêtes me déchirait le cœur, à tel point que je dus me boucher les oreilles,
incapables de continuer à regarder. Les moines, eux, s’en divertissaient
beaucoup.
La dernière scène de cette orgie
– et la dernière pour moi, car, saisie d’un effroi indicible, je dus prier sir
Ethelred de m’emmener – fut une double violation de cadavre. On apporta sur des
civières les corps, entièrement nus, des deux brigands étranglés. Le viol de
ces corps par les moines fut pour eux un fin régal.
Je restai quinze jours encore à
Rome. »
(Mémoires
d’une chanteuse allemande)
Précision du Moine bleu
Plus personne ne considère
aujourd’hui que le passage qui précède – ainsi que l’ensemble du texte dont il
est extrait – puisse être sérieusement attribué à la mythique cantatrice
Wilhelmine Schröder-Devrient, première interprète de la Vénus de Tannhäuser, ayant donné à elle seule à Wagner (selon les propres termes de ce dernier),
par son tempérament charismatique et l’excellence de son organe, l’envie de
composer de la musique. Il ne fait guère de doute, certes, que la dame ait été
une sacrée chaudasse, comme le sont aujourd’hui encore, à la grande rage des
curés de tout poil, les femmes libres, viriles et pures contribuant à rendre habitable ce monde hypocrite et haïssable. Cette Schröder-Devrient à la
multitude d’amants avérés (dans chaque port, pour ainsi dire) soutint aussi
l’insurrection de Dresde, à laquelle Wagner prit part en 1849. Elle dut, comme
lui, fuir la ville en catastrophe quand sa défaite fut avérée.
Mais la Wilhelmine fut cependant, avant tout, une grande amoureuse malheureuse,
vedette enfermée dans sa solitude de prestige. Et à étudier de près sa biographie,
la pure impossibilité saute aux yeux de lui attribuer quantité de faits et
d’attitudes « scrupuleusement relatés » dans ces fameux Mémoires
d’une chanteuse allemande, lesquels
présentent les jouissances décontractées, curieuses et insatiables d’une
gourmande sans doute rien autre qu’imaginaire. Un simple exemple : si
Wilhelmine chanta bien, et plus d’une saison, à Paris ou Londres, elle ne fut
en revanche jamais engagée à Francfort ni à Budapest, où sont pourtant situés
certains des épisodes les plus redoutablement scabreux des Mémoires.
Comment alors établir l’identité
de leur auteur véritable ?
C’est tout ce processus de
recherche qui se trouve remarquablement expliqué dans les deux postfaces à
l’édition 10-18 de 1994 (« Domaine étranger ») des Mémoires.
Pour faire bonne mesure, et
contrepoint à ce mystère généralisé, le ou les auteurs desdites postfaces
demeurent également anonymes.
On crut à un moment (relate la
première postface) pouvoir assurer dans les cercles érotologiques fin-de-siècle
germanophones que les Mémoires étaient
le fait d’un Viennois, eu égard à de nombreux idiomatismes caractéristiques les
imprégnant, ainsi qu’à une connaissance et une maîtrise indubitables, s’offrant
là au lecteur, des complexités politiques propres à l’Autriche-Hongrie de ce
temps (le subtil problème des « nationalités », entre autres).
L’auteur inconnu – homme ou femme – arborait un double profil :
« démocrate », comme on disait alors pour désigner la gôche, et
libertin. L’ouvrage parut en deux temps (les années 1878 puis 1875) et deux
volumes. Derrière la localisation officielle hautement fantaisiste de l’édition
originale (« Chez Chesterfield, Boston »), on découvrit bientôt que
se planquetouzait un fort actif diffuseur d’écrits licencieux basé à Altona, petite
ville en périphérie de Hambourg, soumise jusqu’en 1866 à l’autorité
administrative danoise. Cet homme, un certain August Prinz, avait deux
marottes : outre des écrits purement érotiques (à la vérité, souvent des
paillardises de médiocre qualité), il écoulait aussi nombre de pamphlets,
brûlots et libelles subversifs hostiles au gouvernement de Prusse, témoignant
assurément chez lui d’un tropisme républicain (« quarante-huitard »)
indéfectible. Après l’annexion d’Altona par la Prusse, l’étau policier se resserre
soudain autour de Prinz, dont le fonds de commerce est fréquemment saisi et
dispersé. Le journal Altonaer Nachrichten, dans son édition du 30 mai 1867, décrit ainsi la confiscation de deux
véhicules entiers bourrés de « livres obscènes » dont certains,
revenant quelques schillings à fabriquer, se seraient ensuite vendus
« jusqu’à six louis d’or ». On menace l’éditeur scandaleux de prison,
de peines infamantes et gravissimes. Pourtant, expert à échapper aux poursuites
les plus diligentes, celui-ci reste dans la place, et transmet même le flambeau
à son fils, bientôt à son tour installé comme libraire prospère à Saint-Pauli
(futur quartier affranchi de
Hambourg).
Il y a fort à parier que les Mémoires
d’une chanteuse allemande furent
entièrement rédigés par ce drôle d’August Prinz, libidineux conséquent doublé
d’un politique inépuisable. Il est également possible que le gugusse se soit vu
assisté dans cette entreprise par deux complices d’importance : sa propre
femme, d’abord, soutien fidèle de ses ordinaires activités illicites (et
bas-bleu à ses heures), ainsi qu’un collaborateur nommé Karl Helossohn, polygraphe et spécialiste reconnu de Théâtre, pigiste aux revues spécialisées der
Buchhandel et Allgemeines
Theater-Lexicon, dont plusieurs notices
avaient justement précédemment fait référence – documents
« sérieux » à l’appui – aux vie et carrière de la Schröder-Devrient. Helossohn aurait donc pu, le moment venu, fournir à Prinz
certain détail biographique authentique concernant cette dernière, et venant
colorer favorablement tel tissu d’invention, parfois assez piquant, il faut
bien le reconnaître. Mais à l’initiative de qui, au juste ?
Wilhelmine d'interrogations
Car la supercherie rebondit au
moment de la traduction en Français de l’ouvrage.
On sait qu’Apollinaire s’en
chargea entièrement, du moins selon ses propres dires. Ce qui est
incontestable, c’est que le bougre découvrit originellement l’ouvrage par
hasard, chez un bouquiniste de Strasbourg qui le lui conseilla en 1904, puis
sembla s’en désintéresser complètement jusque vers 1909, lorsque plongé à la
fois dans l’étude de l’œuvre du Marquis de Sade et de celle de l’érotologie
allemande, Apollinaire en entreprit, donc – selon un rythme et des modalités restant très mystérieux, comme nous
l’allons voir – la « traduction » française. Précisons,
pour finir là-dessus, que c’est très probablement chez des interprètes et
défenseurs allemands de Sade,
qu’Apollinaire, par ailleurs fanatique de théâtre et de musique, découvre
l’existence sulfureuse de ces prétendus Mémoires de Wilhelmine Schröder-Devrient. Ces sadiens
germains, Apollinaire les étudie pour les besoins de la cause : se
renseigner toujours davantage sur le divin Marquis. Il s’amuse aussi beaucoup de livrer
au public les bizarreries érotiques les plus piquantes, novatrices et
cosmopolites du moment : spécialement celles émises par l’ennemi boche héréditaire (auquel Apollinaire entretient un rapport ambigu
génétique), un ennemi traditionnellement réputé en France désespérément austère mais
soudain, donc, percé (par lui) à jour comme suprêmement – et
opportunément – pervers (et donc intéressant). Il suffit, là-dessus,
que les interprètes allemands en question mentionnent çà et là le caractère fortement sadien de ces Mémoires (Duehren dans son Marquis de Sade, qui date de 1899 et qu’Apollinaire dévore, en traduction, à la
Nationale), et valident vaguement
leur attribution populaire à la cantatrice (comme Eulenbourg, dans son Sadismus
und Masochismus, qu’Apollinaire a sans
doute lu vers 1907), pour que ces Mémoires acquis à Strasbourg commencent à le titiller irrépressiblement.
L’édition officielle de « sa
traduction », à laquelle Apollinaire donne toute publicité, intervient en
1913. Il semble cependant, ainsi que le rappelle notamment le spécialiste
Helpey (L. Perceau), qu’une, voire deux
éditions « pirates », en quelque sorte préparatoires ou
« prototypiques », aient circulé sous le manteau sans nom d’auteur
dès 1910 et 1911, déjà par les bons soins d’Apollinaire. Nulle trace de la
première (quasi-légendaire) édition de 1910. Il existe, en revanche, un
exemplaire de l’autre, datée de 1911, le texte prêté à Wilhelmine
Schröder-Devrient s’y trouvant, comme dans l’édition officielle de 1913,
précédé de trois textes : 1°) un « Avant-propos » (signé
« Dr H. E »), 2°) une « Préface de l’Éditeur allemand » et
enfin, 3°) une « Préface du Destinataire » (signée, elle, « H.
von G., Dr méd. »). Pour Helpey, il ne fait aucun doute que la
« Préface de l’éditeur allemand » est une pure invention
mystificatrice d’Apollinaire. C’est la thèse qu’il défendra dans sa propre édition
des Mémoires, en 1933, au nom du
« charabia franco-allemand » caractérisant d’après lui ce texte,
effectivement bizarre et suspect à force de lourdeur incontrôlée. Apollinaire, peu habile en allemand, s’y serait
trahi à chaque mot, ou presque. Hélas pour lui, Helpey se trompe ici de la plus
naïve des façons, puisque cette préface existait dans l’édition
allemande d’Altona.
L’ « Avant-propos », en revanche, pur chef-d’œuvre de drôlerie
machiavélique contestant et assurant
tour à tour, histoire de déboussoler le lecteur, l’authenticité absolue –
« au vu de documents récents, inédits et incontestables » – des Mémoires de Wilhelmine Schröder-Devrient, peut être sans
risque excessif imputé à Apollinaire. Quant à la « Préface du
Destinataire », manquante dans l’édition originale allemande, Helpey
commence par en relever à juste titre l’étrange et (vis-à-vis de l’ensemble du
texte) relativement dissonant
couplet « scatologique » terminal. Un « fumet » à vrai dire (c’est
le terme employé par notre postfacier de 1994) autant qu’un couplet, à la lecture
de ces lignes qui parlent et sentent d’elles-mêmes :
« [Cette chanteuse que vous
avez applaudie maintes et maintes fois] me permit l’entière possession de ses
charmes et j’eus ainsi le loisir de l’enculer, ce que je fis avec enthousiasme.
Son derrière resplendissait bien plus qu’une lune et presque autant que le
soleil. Et quand je me retirai des sombres lieux, je vis que l’admirable femme
n’était point sans entrailles, car ses matières fécales graissaient mon
respectable membre que je ne pus me résoudre à laver de suite. Auparavant, je
l’essuyai soigneusement avec un mouchoir, que j’ai toujours conservé depuis. Et
si les lecteurs ont remarqué la teinte de la couverture de cet ouvrage,
assortie aux taches en question, ils auront admiré comme moi la délicatesse de
la teinte rousse que distillait le superbe postérieur que je ne reverrai plus.
Les feuilles de l’automne seules présentent un coloris aussi séduisant et aussi
mélancolique. »
Apollinaire inquiet
C’est là que nous devons revenir
sur notre « relativement dissonant
» d’il y a quelques lignes. La version allemande des Mémoires n’atteint jamais l’inventivité pornographique du texte français, se bornant pour
l’essentiel à des considérations et des peintures d’extases plus pâlottes,
quoique assurément libidinales. Cet aspect, de manière générale moins
immédiatement scandaleux de
l’ouvrage allemand en aurait-il, du point de vue de son « traducteur »,
fortement amoindri l’intérêt ? On connaît justement l’intérêt particulier, érudit, témoigné par Apollinaire à ces
extravagances et autres marges de l’art que constituent les pratiques
scatologiques, zoophiles, nécrophiles, la coprophagie ou l’ondinisme et tant
d’autres lubies aussi apéritives que le Marquis de Sade, son idole absolue,
aura, si l’on nous passe l’expression, traitées par le menu. Les grandes différences qu’accuse le texte français final en regard de la
version allemande inciteraient ainsi à soupçonner le recours massif par
Apollinaire à tous éléments scabreux extérieurs de cette nature, purement inventés et rajoutés en
vue de corser un texte autrement
jugé par lui trop terne. Mais il y a autre chose dans ce « relativement
dissonant ». Comment expliquer l’existence de deux versions
antérieures à cette traduction (1910, 1911) ? Pourquoi n’avoir pas modifié
d’entrée de jeu, une bonne fois
pour toutes, le texte allemand de départ dans un sens plaisant à Apollinaire,
au lieu de se charger encore absurdement, pour des broutilles, un emploi du temps
littéraire déjà bourré à craquer ? C’est là qu’intervient le troisième
larron de notre histoire : un très jeune (la vingtaine) aventurier et
voyageur, à tendances (lui aussi) violemment pornographes et littéraires, nommé
Blaise Cendrars.
Cendrars, beau dégueulasse
Cendrars apparaît publiquement à
l’orée de la décennie 1910 comme le « secrétaire » d’Apollinaire.
C’est ainsi que le considère un Salmon, par exemple. Sans qu’on sache
précisément quand et comment aura débuté leur féconde
« collaboration », on sait que Cendrars a ponctuellement assumé
auprès d’Apollinaire – qu’il admirait autant qu’il le jalousait, et lui
reprochait d’avoir étouffé sa propre gloire légitime – le rôle de nègre littéraire. Littéralement écrasé de travaux divers à
mener à bien (on l’a dit), Apollinaire se cachait au reste fort peu de recourir
à ce type d’assistance. Cendrars a lui-même spécifié par la suite le montant
des tarifs exigés par lui auprès de son employeur pour prix de ses divers
travaux : transcription, traduction (de l’allemand, entre autres), copie d’ouvrages précieux et rares dont Apollinaire avait besoin, et dont on
retrouve aujourd’hui la trace multiple dans les archives de la Bibliothèque
Nationale...
Comme l’indique l’une des brillantes postfaces de notre édition de
1994 :
« Le rôle de nègre
polyglotte de Blaise Cendrars, par amitié pour Apollinaire, son patron d’alors,
autant que par nécessité alimentaire, étant dûment confirmé, il faut admettre
sans réserve le dernier aspect de cette collaboration : Blaise Cendrars
lui-même a fait paraître, en 1956, dans la réédition de Moravagine (Grasset, d’abord paru en 1926), le fragment
final : « Pro Domo », dans lequel il insère des notes
intitulées : « Comment j’ai écrit Moravagine », datées de Courcelles, 14 août 1917,
retrouvées après la Seconde Guerre mondiale, publiées comme texte
« inédit ». Il évoque ici « de vagues travaux de
librairie », effectués en période de « purée noire », dont la
traduction des Mémoires d’une chanteuse. En note, il précise que ces Mémoires furent attribués à « l’immortelle Leonore de Fidelio de Beethoven, une des plus célèbres nymphomanes de
l’Europe galante (1804-1860). »
Reste alors à préciser les
choses, à commencer par la date possible de la rédaction de ce premier jet de traduction par Cendrars. Présent à Paris en
1908-1909 avant de partir pour Londres, puis la Russie, Cendrars s’y serait
attelé l’une de ces années-là. Puis, Apollinaire, désireux de faire œuvre littéraire
autant que de scandale, aurait vaguement hésité, voire aurait désavoué cette
première traduction tordue dans le sens de Cendrars, tout en la laissant paraître une première fois
(1910), avant de la (faire ?) remanier encore (1911), puis d’en livrer en
fanfare une version définitive jugée satisfaisante (1913) : « on imagine
l’embarras amusé d’Apollinaire [qui] s’inquiète de ces libertés prises avec le
texte original ; mais il apprécie, lui aussi, ce qu’a de monotone, dans ce
texte, la répétition de scènes similaires, d’inutiles développements sur
l’emploi du godemichet ou l’inégal risque des éjaculations successives et, pour
y remédier, souscrit, à son insu parfois, aux détails plus inédits, à tel épisode plus scabreux encore – à Vienne, par exemple, la vieille tante et son
roquet –, puisque aussi bien son Don Juan ou ses Onze mille verges
ont accumulé les traits les plus osés (…) Vers 1910, approchant la trentaine,
Apollinaire, bientôt candidat au Goncourt, devait avoir cure de la qualité de
son texte français, plus que Cendrars, âge d’une vingtaine d’années, encore
loin de ses débuts littéraires et, peut-être, moins assuré que son aîné de son
maniement de la langue française. C’est toute une étude de leur éducation
parallèle, en tant qu’écrivains de langue française, qu’il faudrait tenter, et
à quoi servirait parfaitement, si on la découvrait, l’hypothétique édition de
1910. » (Ibid.)
Tout cela n’est donc
qu’hypothèse.
Ce qui ne fait aucun doute, c’est
la nature composite et même parfois comiquement hétérogène du texte français où les divergences de tournures
révèlent la diversité d’obsessions, notamment sexuelles. Cela, quelque part
des choses qu’on fasse, et même si « pour qui est familier de l’écriture,
souvent subtile, d’Apollinaire et, par contre, du robuste appétit de Cendrars,
qu’aucune crudité n’effarouche, la conclusion est tentante : c’est
Cendrars, premier traducteur des Memoiren, chargé par son patron d’établir en quelque sorte la maquette d’un
texte français, qui, emporté par son tempérament ou quelque désir de
supercherie, s’ingénie à pimenter davantage un texte qui, pourtant, au total,
n’en avait guère besoin » (Ibid.)
En vérité, d’ailleurs, et toute tendance onaniste mise à part, il s’agirait en
réalité d’un texte à six mains plutôt qu’à quatre (ou deux et demi), si l’on tient compte du témoignage annexe du
critique d’art Szittya, alors un proche de Cendrars, vivant avec lui et qui y
serait également allé, sur ce coup-là, de sa petite participation.
Autant de raison pour laquelle on
ne saurait trop conseiller, en cette affaire d’expertise, les dernières
prudence et humilité. Il serait
« souvent malaisé de distinguer, mot pour mot, la part de l’un et de
l’autre compère » quand bien même « leur commun effort, parfaitement
explicable en fonction de leur œuvre et de leurs tempéraments » (Ibid.)
rendrait compte « de l’aspect parfois
surprenant, souvent divertissant de leur collaboration. »