Policiers parisiens (DOPC) tabassés, lynchés, piétinés, victimes de bombes. Plusieurs blessés graves aux crânes, des pertes de connaissances. Des CRS brûlés aux Molotov... #marchesdeslibertespic.twitter.com/4XMKTLua2h
«La police est la névrose sociale d'ordre et d'agression poussée à un tel degré d'accumulation qu'elle devient image interdiction de diffuser des images».
(Guy-Ernest-Lallement, La société de la résilience, 2020)
Compris, les fiottes ? Le premier qui bouge, on lui envoie l'assistante sociale...
«Sur quoi s'érigeait le pouvoir patriarcal, la tyrannie du père, la puissance du mâle ? Sur une structure hiérarchique, le culte du chef, le mépris de la femme, la dévastation de la nature, le viol et la violence oppressive. Ce pouvoir, l'histoire l'abandonne désormais dans un état avancé de délabrement : dans la communauté européenne, les régimes dictatoriaux ont disparu, l'armée et la police virent à l'assistance sociale, l'État se dissout dans l'eau trouble des affaires et l'absolutisme paternel n'est plus qu'un souvenir de Guignol.»
(Raoul Vaneigem, Avertissement aux écoliers et lycéens)
«Hegel décrit [ici] trois types de régime donc chacun représente un progrès [...]. Ils sont chacun liés de manière intrinsèque à la structure de la société qu'ils régissent. L'image générale de la société est telle que le "système des besoins" est un "système de mutuelle dépendance physique". Le travail de l'individu ne garantit pas l'assouvissement de ses besoins : "Une force étrangère à l'individu et sur laquelle il reste sans pouvoir" décide de leur satisfaction. La valeur du produit du travail est "indépendante de l'individu et sujette à un constant changement".
[Stade 1]
Le système de gouvernement lui-même participe de cette anarchie : le principe qui gouverne n'est rien d'autre que "la totalité aveugle, non consciente, des besoins et de leurs modes de satisfaction". La société est certes obligée de contrôler son "destin aveugle et inconscient". Le contrôle, cependant, demeure incomplet tant que prévaut l'anarchie générale des intérêts. Une richesse excessive va de pair avec une excessive pauvreté, et le travail purement quantitatif jette les hommes "dans un état d'extrême barbarie", en particulier la partie de la population "soumise au travail mécanique des fabriques" ("bewusstloses, blindes Schicksaal" ; "höchste Roheit" ; "mekanische und Fabrikarbeit").
[Stade 2]
L'étape suivante du gouvernement, présenté comme "système de la justice", équilibre les antagonismes existants, mais seulement dans le cadre des rapports de propriété donnés. Le gouvernement repose alors sur l'administration de la justice, mais il administre la loi "dans une parfaite indifférence envers la relation d'une chose aux besoins d'un individu déterminé". Le principe de la liberté, à savoir que "les gouvernés sont identiques aux gouvernants", ne peut être pleinement réalisé, puisque le gouvernement ne peut éliminer les conflits entre intérêts particuliers. Aussi la liberté n'apparaît-elle que "dans l'organisation des tribunaux, dans l'examen des litiges et leur règlement".
[Stade 3]
Hegel esquisse à peine ici le troisième système de gouvernement. Il n'en est pas moins significatif que le concept central de son analyse soit le concept de "discipline" (Zucht) : "La grande discipline est représentée dans la moralité générale et dans l'entraînement de l'individu à la guerre, et dans l'épreuve de sa valeur militaire."
[Conclusion]
La quête d'une communauté véritable débouche ainsi sur une société régie par une extrême discipline et par l'éducation militaire. L'unité véritable entre l'individu et l'intérêt commun, en laquelle Hegel voyait tout d'abord l'unique fin de l'État, a abouti à un État autoritaire chargé de mater les antagonismes croissants de la société individualiste. La discussion des divers niveaux de gouvernement est ainsi une description concrète de l'évolution conduisant d'un système politique libéral à un système autoritaire. La critique de la société libérale est inhérente à cette description : l'essentiel en est la démonstration que la société libérale engendre nécessairement un État autoritaire.»
Mauvaise passe pour les fascistes français. Trump a perdu, et les Arméniens viennent, au Nagorny-Karabakh, d'entériner une débâcle épouvantable. Les Azéris, à coups de milliers de mercenaires djihadistes pro-turcs et de drones israéliens, emportent la décision par KO et capitulation honteuse. Ce dernier fait est important : le coup de grâce à l'Orient Chrétien se trouve ici en effet porté par M. Poutine en personne, lequel, jusqu'alors, incarnait plutôt l'ultime espoir d'une virilité blanche enfin désireuse, et enfin capable (semblait-il), de se substituer au renoncement, à la trahison et à la décadence pédophiles et transexuelles de l'Ouest démocratique pour affronter l'Islam conquérant. Les fascistes et tous les machos souverainisto-crétins voyant en la Russie actuelle autre chose qu'un État mafieux libéral de plus, laboratoire du despotisme 5g sous-développé (voir, ces jours-ci, histoire d'enfoncer le clou, le pitoyable appel à l'aide de Poutine à Macron, pour «travailler de concert» à un pseudo-vaccin anti-covid) voient donc ainsi lourdement humiliée leur bêtise politique insondable, ce pour la deuxième fois de la semaine. Ce qui fait que nous, on va reprendre des nouilles, tiens ! c'est trop drôle. Pendant que M. Erdogan, il a bien raison, sabre le champagne Champony à Istanbul. Entre deux coups de fil de remerciements à Vladimir.
On sent ici (nous sommes en octobre 2018) chez Poutine comme une légère pointe de stress, inhabituelle chez lui. L'importance de l'enjeu, sans doute : dépassant de très loin la simple valeur singulière (d'ailleurs exceptionnelle) du combattant d'arts martiaux mixtes se tenant à sa droite. Rappelons, tout de même, la mise en place récente en Tchétchénie, par le supplétif poutinien Kadyrov d'un véritable «État MMA», résurgence softpowerisée d'un sportisme industriel de type soviétique, dont Khabib Nurmagomedov constituerait la vitrine ou le produit d'appel. Cela n'est évidemment pas anodin. Le MMA, ce n'est pas comme la natation ou le lancer de marteau. Le MMA, dans sa version capitaliste, marchande et mondialisée (UFC, Cage Rage, etc) incarne adéquatement l'accord profond nivelant désormais presque totalement la psychologie des foules contemporaines, relativement à l'abandon prochain, inéluctable, nécessaire, de toute liberté réelle à la tyrannie patriarcale, quelque nom que celle-ci puisse se donner. Le MMA capitaliste, avec ses étalages pornographiques de chair sanglante livrée au spectacle de la cruauté, apparaît comme le pendant libéral parfait de la séquence chaotique (ou plutôt : de déchaînement chaotique des pulsions) explicitement visée par le fameux «Management de la sauvagerie»djihadiste (pour reprendre le titre de cet ouvrage de combat disponible partout mais dont la pertinence, sinon le génie machiavéliens demeurent à ce jour largement inconnus des intellectuels libéraux, lesquels paieront bientôt le prix de cette ignorance et de leur aveuglement). La puissance dévastatrice de cette pulsion de mort, il s'agit de ne pas en perdre le contrôle. De ne pas la laisser exploiter par la concurrence. Voilà à quoi pense Poutine, là, à cet instant précis. Et voilà ce qui l'inquiète (un peu).
La mise en spectacle public, l'appel public à jouir d'une cruauté totale manifeste, exercée sur le corps, dont on raille ainsi la misère humaine, bref : toute cette ironie sanglante exercée sur le corps au bénéfice de Dieu, du Maître absolu, aura trouvé son sens pleinement stratégique (démoralisant) chez Daesh. Dans les fameuses cages de Daesh, où l'on expose, pour les humilier, les brûler au lance-flammes ou les noyer, les opposants et êtres humains de mauvaise vie. On se souvient aussi, avant cela, dans les années 1990, des djihadistes de Bosnie (dont des membres du fameux gang de Roubaix) jouant au football, hilares, avec la tête de leurs ennemis. Décapiter un être humain revient à moquer une fois pour toutes la Raison, à l'humilier, comme on ricane d'un poulet sans tête courant en tous sens, et conservant ainsi quelques secondes ces petits spasmes, ces petits restes désespérés de vouloir-vivre que le nihilisme a toujours raillés. Tu voulais jouer au malin avec ta tête, ton cerveau, ta pensée. Mais la Raison, ça n'est que du corps. Et le corps, c'est irrémédiablement faible, ridicule et coupable (à tous les sens du mot). Le but visé est, de fait, un but stratégique car il s'agit là d'épuiser la foi en la liberté rationnelle du corps, dans son autonomie accessible à la raison, ce qui définit l'espérance. Il s'agit, en somme, de vider l'humain de tout espoir en lui-même, de hâter la victoire, en chacun, de ce goût, jusqu'ici contenu, du calme océanique que seule la loi du tyran rendra enfin possible, après le chaos des pulsions, après le spectacle du déferlement de la pire violence, de la sauvagerie sans règles :
«[Sous le règne de Daesh] L'atrocité exposée en permanence signifie la volonté d'un Dieu qui fait ce qu'il veut quand il veut de ses créatures. C'est la souveraineté absolue qui se met en scène par une jouissance cruelle illimitée, contre laquelle il n'y a aucun recours» (Fethi Benslama, Un furieux désir de sacrifice, Le surmusulman, 2016).
Le spectacle permanent dont les foules se trouvent universellement bombardées, spectacle alterné de terrorisme, de pulsions capitalistes imposant partout (on le voit encore pendant cette pandémie) distinction de forts et de faibles, de violence et de soumission légitimées, touche enfin au but. La terreur qu'il génère ne nourrit plus de contre-espoir, plus d'énergie contraire. La terreur des masses appelle immanquablement, progressivement, suivant des stades de renoncement croissant bien déterminés, leur soumission finale «choisie» envers une autorité protectrice, légaliste quoique totalitaire, seule capable de les protéger. C'est ce que les intellectuels médiatiques nomment avec une volupté humiliante (malheur aux vaincus !) «la faillite des démocraties». Poutine, Erdogan, Xi Jinping tout autant que la Charia représentent ce type victorieux d'autorités communiant dans la virilité obsessionnelle et le respect de la pure force brute. Les unit absolument, en conséquence, la haine de tout ce qui fragiliserait un tant soit peu l'adhésion complète des foules à ces dernières, soit : les libertés de comportement sexuel (et singulièrement, l'homosexualité) ; les libertés intellectuelles et d'expression individuelles garanties par le droit ; la liberté religieuse, qui annonce et facilite toujours l'émergence des autres. Les attaques et menaces méprisantes portées ces jours-ci des quatre coins du monde contre le libéral Macron l'attestent. C'est, bien entendu, à travers lui, la démocratie bourgeoise occidentale finissante qui est visée, mais c'est aussi toutecivilisation du Droit, toute rationalité politique prétendant à s'appliquer effectivement qui se trouve dénoncée, pêle-mêle, par ses ennemis conglomérés, comme sourdement pédophile, décadente, juive, islamophobe, «blanche», voire «biopolitique». Partout, sur des tons diversement scandalisés et «sensibles», c'est à un réveil purement vitaliste des corps qu'on appelle : des corps opprimés par la domination d'une rationalité pourrie et mensongère. Un réveil, précisons-le, du corps irrationnel des hommes. Le masculinisme sans questions dont le MMA est l'emblème caricatural, se cabre en effet partout contre la liberté et sa sensibilité (ou sensualité) «féminine» d'investigation, de curiosité et de transgression («la raison, cette putain du diable», disait Luther). C'est aussi, donc, indirectement contre cet adversaire-là, souvent par étranglement et, de manière générale, par soumission, que Khabib Nurmagomedov gagne la plupart de ses combats.
Voilà pourquoi, en France, les fascistes et catholiques de Valeurs Actuelles, l'essentiel des rappeurs mainstream et autre youtubeurs body builders du moment, les indigénistes et racialistes de gauche, les salafistes, les Frères Musulmans et leurs suppôts, les soraliens dont l'influence désastreuse sur la jeunesse renforce encore le prestige des précédents, tous ces gens ne représentent, pour qui sait lire le réel (et tient encore un petit peu à la liberté) qu'un seul ennemi, dont l'heure du triomphe précède potentiellement de très peu celle du déclenchement d'une sauvagerie ouverte (une guerre civile, pour parler clairement) dont certains Managers avisés entendent bien tirer tout le profit positif. Et durable.
Le petit père Poutine sera-t-il celui-là capable de mettre les autres d'accord ? À Dijon, lors des affrontements ayant opposé, il y a quelques semaines, Tchétchènes et Maghrébins dans le quartier des Grésilles, nous avions observé, sidérés, les images montrant partout les graffiti pro-russes et pro-poutine apposés sur les murs de la cité. Simple provocation, de type sportif ? Mais, à ce compte, nous l'avons dit : le sport fait sens. Nous avions ensuite constaté, en réplique, sur des réseaux sociaux extrêmement suivis (comme l'on dit : nous parlons là de plusieurs centaines de milliers, voire de millions de visiteurs par mois) de vibrants appels à «l'unité arabo-tchétchène», au nom d'une solidarité, tant militaire que religieuse, forgée dans le passé contre les interventions militaires impériales russes en Tchétchénie.
Alors qui jouira in fine des fruits de ce «Management de la sauvagerie» autour des principes et de la légitimité duquel tout ce petit monde s'accorde ? Nous pensons qu'en Russie, M. Poutine se soucie grandement de ce genre de choses, dont il a la même connaissance intuitive que du prestige symbolique immense dont bénéficie aujourd'hui celui à qui il cause dans la vidéo ci-dessus. D'où ce qui nous apparaissait, au début de ce billet, comme un petit coup de stress, éludé entre deux raclements de gorge. Rappelons que la page Instagram de Khabib Nurmagomedov est quotidiennement suivie par des dizaines de millions de personnes à travers le monde. Qu'on ajoute à cela, pour ce qui concerne la France, les témoignages de soutien numériques régulièrement et bruyamment portés aux déclarations de ce monsieur par ces autres influenceurs juvéniles de masse que sont les rappeurs à succès, ou les joueurs de football, ceux du PSG, par exemple, dont certains ont récemment relayé (liké) son appel à «défigurer Macron» et tout mécréant, prof d'histoire ou non, se risquant à manquer de respect au Prophète de l'Islam. On aura alors une bonne idée des joyeusetés que la démocratie libérale se prépare, d'ici maintenant très peu d'années.
Qu'on écoute attentivement, à la fin de l'interview ci-dessus, le rappel aux règles du jeu qu'effectue Poutine comme une leçon vaguement menaçante, à la mafieuse, donnée à Nurmagomedov suite à la bagarre générale occasionnée par ses soins, et ceux de son équipe, après sa dernière victoire à Las Vegas contre MacGregor. «Si on nous attaque, ricane nerveusement Poutine (sous-entendu : Nous, les Russes), nous aussi pourrions sortir de la cage». Notre cage de MMA. Autrement dit : c'est nous qui nous réservons le droit de mettre réellement en cage nos propres sous-hommes démocrates efféminés et libre-penseurs. C'est nous qui devons conserver l'exclusivité, sur ce créneau de terreur et sur la gestion de ce cheptel populaire, et laborieux. Si l'islamisme marche droit, c'est à dire pour nous, et se cantonne à son rôle d'exécutant terrorisant, alors il y aura de la place pour tout le monde au paradis de la vie quotidienne autoritaire. Dans le cas contraire, ce sera, contre l'islamisme, des Idlib, des Homs ou des Grozny (Xi Jinping disposant, lui, de ses camps de concentration pour Ouighours ou Hongkongais : reconnaissons là à chaque peuple, décidément, son génie, ses traditions et droits spécifiques à disposer de lui-même, sous peine d'odieuse ingérence impérialiste). Bref, Poutine et ses jumeaux innombrables disposent, pour faire prospérer leurs intérêts, de toutes solutions musclées, selon le terme en vigueur chez les journalistes immondes, blasés d'inhumanité. Ces solutions finales réjouissent à des degrés divers tous les Soral, Le Pen, Valls ou Valeurs Actuelles de la place de Paris, tous chérissant, comme sauveur suprême de l'occident monothéiste, notre viril despote kagébiste amateur de Novitchok et de MMA.
Allez, maintenant, expliquer tout cela au malheureux M. Macron. Il faudrait, auprès de lui, à tout le moins, un Alexandre Benalla pour lui faire entendre l'urgence de tels enjeux culturels et politiques. Hélas ! ce dernier semble aujourd'hui indisponible, notamment pour raison de Covid-19 (cette grippette de fiotte). Dans le camp d'en face, comme l'on dit, MM. Mélenchon, Besancenot, voire Mme Clémentine Autain elle-même, pourtant l'étoile montante et grandement prometteuse de la gauche anti-islamophobe (ne perdant jamais ni tête ni pied) rencontrent sans aucun doute les mêmes difficultés d'ordre conceptuel et stratégique. Il est vrai que penser cette prédominance de désir, dans l'imaginaire contemporain, pour le patriarcat et la domination absolus, n'est pas sans requérir une certaine insoumission d'esprit. Ce qui n'est pas donné au premier politicien professionnel venu. Sans doute ignore-t-on souvent chez nous, par ailleurs, combien, du point de vue des empires autoritaire, l'Histoire se répète ou bégaie. Voici en effet comment jadis certain conducteur de nation s'y prit, afin de s'attacher les faveurs de l'islamisme, pour la poursuite optimale de ses affaires :
«Au nom de Dieu le Bienfaiteur, Miséricordieux, il n'y a de Dieu que Dieu, il n'a pas de fils, ni d'associé dans son règne (...). Peuple de l'Égypte, on vous dira que je viens pour détruire votre religion, ne le croyez pas : répondez que je viens vous restituer vos droits, punir les usurpateurs, et que je respecte Dieu, son prophète et le Coran plus que les Mamelouks (...).
Juges, cheiks, imams, thcorbâdjys, dites au peuple que nous sommes aussi de vrais musulmans. N'est-ce pas nous qui avons détruit le pape qui disait qu'il fallait faire la guerre aux musulmans ? N'est-ce pas nous qui avons détruit les chevaliers de Malte, parce que ces insensés croyaient que Dieu voulait qu'ils fissent la guerre aux musulmans ?»
(Proclamation de Napoléon à Alexandrie, le 1er juillet 1798, Œuvres complètes, t. 2)
L'opération marcha jusqu'à un certain point. Mais elle finit par déclencher ce genre de réactions, parfaitement avisées, des principaux intéressés (le savant Al-Jabarti, du Caire, analyse ainsi, à l'époque, la proposition impériale) :
«(...) on dit ici que les Français sont d'accord avec les trois religions, mais qu'en même temps ils ne sont pas d'accord avec chacune d'entre elles. Ils suivent les musulmans en disant la formule "Au nom de Dieu", en refusant l'existence d'un Dieu ou d'un associé. Ils ne suivent pas les musulmans en ne mentionnant pas les deux articles de foi, en rejetant la mission de Muhammad, les paroles et actes légaux qui ont été reconnus nécessairement par la religion. Ils suivent les chrétiens pour la plupart de leurs expressions et actes, mais ils ne les suivent pas en ne mentionnant pas la Trinité et en en refusant la mission, bien plus encore en en rejetant les croyances, en tuant les prêtres, en détruisant les églises (...). Aussi, ces gens sont opposés à la fois aux chrétiens et aux musulmans, et ne tiennent solidement à aucune religion. Vous voyez là qu'il s'agit de matérialistes, qui nient tous les attributs de Dieu, la vie après la résurrection, et qui rejettent la prophétie et le message (...). Les Français, malgré toutes leurs objections, sont bel et bien des mécréants. Ils disent respecter le Coran, mais n'hésitent pas à le toucher après avoir uriné. En tout, il s'agit d'un peuple malpoli dont les hommes se rasent (la barbe) et marchent sur des tapis précieux en chaussures... Leurs femmes ne se couvrent pas et n'ont pas de pudeur. Chaque fois qu'un Français désire faire ses besoins naturels, il le fait là où il se trouve, même si c'est devant les gens (...). Ils boivent de l'alcool en public et incitent les femmes à sortir non voilées.»
(Abderrahmane al-Jabarti, Journal d'un notable du Caire durant l'expédition française de 1798-1801, Albin Michel, 1979)
Alors, M. Poutine se sortira-t-il mieux de cette affaire ? Sera-ce lui, en définitive, le triomphateur totalitaire final plutôt que la Charia ou M. Xi Jinping ? Nous avons notre petite idée sur la question. Il serait sans doute bien imprudent de l'exposer ici. Quoi qu'il en soit, tout cela a désormais très peu d'importance. L'essentiel est acquis. L'essentiel est écrit. En dernier lieu, ce sont les gens comme nous, et comme ceux que nous aimons de par le monde, qui finiront dans la cage. La non-sublimée. La vraie.