Ach ! la Kehre, gross malheur..
«L’Être ne peut pas être. Serait-il, qu’il ne resterait plus l’Être, mais serait un
étant.»
(Heidegger, La thèse
de Kant sur l’Être)
« Au contraire, ce sur quoi porte à chaque fois l’expérience
chez Hegel est la contradiction qui met
en mouvement une telle vérité absolue. Rien n’est connu qui ne soit pas
« dans l’expérience » (Phénoménologie de l’Esprit). – L’Être
non plus, par conséquent, dans lequel l’ontologie existentiale transfère le fondement de ce qui est, de ce
qui est objet d’expérience. Être et fondement sont chez Hegel des
« déterminations de la réflexion », des catégories inséparables du
sujet (comme chez Kant). Supposer que l’expérience est un mode de l’être, un « advenu » ou un
« éclairci » pré-subjectifs est absolument inconciliable avec la conception hégélienne de l’expérience
comme «mouvement dialectique que la conscience s’applique à elle-même, à
son savoir comme à son objet, dans la mesure où pour elle le nouvel objet vrai en surgit» (ibid.). »
(Adorno, Le contenu de
l’expérience)
« (…) cet être pur est l’abstraction pure, partant l’absolument-négatif qui, pris
pareillement en son immédiateté, est le néant.
(…) La réflexion – eu égard à cela – doit nécessairement s’aviser de chercher
pour l’être une détermination ferme,
par laquelle il serait différent du néant (…). Toutes les déterminations
ultérieures et plus concrètes de ce genre ne laissent plus l’être comme l’être pur, tel qu’il est ici au
commencement, en son immédiateté. À cause de son indéterminité pure, celui-ci
est néant ; quelque chose d’ineffable ; ce qui le différencie
du néant est quelque chose de simplement visé.
– Il n’y a précisément qu’à maintenir ferme la conscience de ces commencements
[être et néant], à savoir qu’ils ne sont
rien d’autre que ces abstractions vides,
et que chacune des deux est aussi vide que l’autre ; l’impulsion incitant à trouver dans l’être (ou dans les deux
termes) une signification ferme, est
elle-même cette nécessité qui les
emporte plus loin et leur donne une signification vraie.»
(Hegel, Science de la Logique ; traduction : Bernard Bourgeois)