« Une question se pose alors : la révolution se fera-t-elle par l’argent ? Certains spécialistes en sont aujourd’hui convaincus. »
mardi 14 août 2012
Si si la famille !
« À la place de la famille individuelle et égoïste surgira la grande famille universelle où tous les travailleurs, hommes et femmes, seront avant tout des frères et des soeurs, et des camarades.»
Alexandra Kollontaï, Rapport au premier congrès panrusse des ouvrières et paysannes, 1918.
Affiche électorale du Parti soi-disant communiste, 1936 |
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Familles je vous kiffe !
lundi 13 août 2012
Races supérieures
« Au-delà d’une frontière, serait-il un changement à ce que l’on voit autour de soi ? - Nul. - Qu’un rustre s’avisât de nommer Fuchs, ce qu’il désignait renard,
la bête n’en avait pas un poil ajouté à la queue, pas un gloutonnement
supprimé au museau. C’étaient, là comme ici, les mêmes élucubrations,
les mêmes maladresses, les mêmes charlataneries et les mêmes turpitudes.
Alors ? »
Louis Dumur, Albert.
« Au fond de toutes ces races aristocratiques, il est impossible de ne pas reconnaître le fauve, la superbe brute blonde rôdant en quête de proie et de carnage. »
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la Morale.
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Décadence symboliste,
Fascisme généralisé,
Littérature du temps que ça existait
Après le grand rêve olympique, reprise du dialogue social !
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
sport = concept
vendredi 10 août 2012
Un régal
« Berlusconi et moi avons beaucoup en commun. »
Rocco Siffredi, 26 janvier 2011.
Pénis d'âne à la Sichuanaise, Chengdu, 2012. |
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Choses vues et témoignages bouleversants
jeudi 9 août 2012
Le jardin enchanté
« Or,
comme il est impossible d’attribuer à la gouttelette inoculée la
conservation parfaite de l’insecte pendant un temps aussi long, il faut
rejeter bien loin toute idée de liqueur antiseptique, et admettre que,
malgré sa profonde immobilité, l’animal n’est pas réellement mort, qu’il
lui reste encore une lueur de vie, maintenant quelque temps encore les
organes dans leur fraîcheur normale, mais les abandonnant peu à peu pour
les laisser enfin livrés à la corruption.
Dans
quelques cas d’ailleurs, l’ammoniaque ne produit l’anéantissement
complet des mouvements que dans les pattes ; et alors, l’action délétère
du liquide ne s’étant pas sans doute étendue assez loin, les antennes
conservent un reste de mobilité. »
Jean-Henri Fabre, Un savant tueur in Promenades entomologiques.
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Choses vues et témoignages bouleversants
mercredi 8 août 2012
Question d'habitude
« Pendant
la réalisation d’un tour, ne laissez jamais le public se distraire, il
perdrait tout intérêt. Tout ce que vous dites doit servir à accompagner
vos divers gestes (par exemple : « Mesdames, Messieurs, voici un vase
vide… ») et surtout, pour fixer l’attention de l’assistance sur le point
qu’il vous intéresse de mettre en valeur, détournez-la de ce que vous
voulez cacher. Au moment propice, n’oubliez jamais de donner un léger
coup de baguette magique sur l’objet qui doit disparaître. Le
prestidigitateur est un mage moderne et le public, même s’il ne croit
pas aux mages, aime certains gestes rituels. »
Sernine, Tout sur la prestidigitation.
mardi 7 août 2012
Chasse, Pêche, Nature et Trahison
FALSTAFF
Tu serais parfaite à la Cour, et l’assurance de ton pied à ton pas donnerait un tour exquis sous un vertugadin. Je vois ce que tu serais si tu n’avais pour ennemie la Fortune, toi qui as la Nature pour amie. Va, tu ne peux le cacher.
MADAME DUFLOT
FALSTAFF
Qu’est-ce qui m’a fait t’aimer ? Cela seul doit te convaincre qu’il y a en toi quelque chose d’extraordinaire. Ah ! je ne sais pas flatter, dire de toi que tu es ceci et cela, comme tant de ces muguets zézayants qui jouent la femme en habits d’homme et sentent le marché aux herbes en pleine saison. Non, je ne sais pas, mais je t’aime, nulle autre que toi ; et tu le mérites.
MADAME DUFLOT
Ne me trahissez pas, monsieur, c’est, j’en ai peur, madame LEPAGE que vous aimez.
William Shakespeare, Les joyeuses commères de Windsor.
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Environnement
Drame de l'intolérance
" Un membre fondateur du parti islamiste Ennahda au pouvoir en Tunisie, Abdelfattah Mourou, a été violemment agressé et légèrement blessé dans la nuit de dimanche à lundi par un militant islamiste radical. "
Maghreb émergent, 6 août 2012.
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Achevons-les !,
Bonne nouvelle,
Curetons
jeudi 2 août 2012
Grisélidis et offensive
Nous
avons déjà évoqué ici l’œuvre de Grisélidis Réal, du moins le traitement spécial qui lui fut réservé naguère, en un vague lieu de
théâtre. Cette œuvre dépasse de beaucoup le littéraire simple, le simple
anecdotique compost stylistique. De même que Jünger, soldat contrarié d’une certaine puissance inique contemporaine, comprend
idéalement la guerre et son sens final, savoir : son seul développement
technique, la grande Grisélidis, ayant vécu de son corps, entre enfin
avec lui en un rapport - presque amical
- de connaissance parfaite, nostalgique, arasée d’illusions, sans
doute, point de sympathie. Sa vie durant, elle conserve à ce corps -
pure idée de son être - une entière confiance. Ce n’est pas lui, jamais,
qui vint trahir en elle l’humanité mais bien les autres : le corps, les
mensonges et la violence des autres.
L’existence de la pute, figure libre quoique suprêmement menacée, est tissée de danger. Toujours elle se trouve poursuivie, avec haine, par les plus faibles, les plus misérables des hommes, ou bien ces femmes dérisoires qui les servent, et qui rouleront pour eux jusqu’au gouffre. Toujours le danger vient de ce Bourgeois assailli de pulsions, qu’il réprime, enfouit, enterre, recouvre du sable gris qui lui constitue l’âme.
L’existence de la pute, figure libre quoique suprêmement menacée, est tissée de danger. Toujours elle se trouve poursuivie, avec haine, par les plus faibles, les plus misérables des hommes, ou bien ces femmes dérisoires qui les servent, et qui rouleront pour eux jusqu’au gouffre. Toujours le danger vient de ce Bourgeois assailli de pulsions, qu’il réprime, enfouit, enterre, recouvre du sable gris qui lui constitue l’âme.
Mme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement socialiste, qui fourbit à cette heure, pendant ces congés payés-ci, son projet de loi future abolissant la prostitution - pénalisant notamment les clients des putes - roula auparavant des années entières pour ce type de personnage auquel elle
emprunte désormais, plongée dans le rayonnement politique le plus intense, la ridicule
incarnation, l'expression inepte. M. Gérard Collomb fut ce noble mentor
dont nous parlons, digne Maire de grande ville, fréquentant peut-être les
putes, peut-être cela lui arriva-t-il, peut-être non, n’entendant en tous cas pas les apercevoir en bas de chez lui, à proximité d’écoles, à proximité d’enfants. Ceux-ci, face à M. Collomb, doivent rester sans questions. La télévision, seule, plus tard, se chargera des réponses. Elle montrera alors, auxdits enfants devant pour l'heure être épargnés, des putes tout à fait comme il faut, c'est-à-dire postées, en attente, parmi l'ailleurs lointain. Les putes, surtout, ne sauraient apparaître devant ces cafés reluisant d’élégance où M.
Collomb aime, depuis les premiers élans fiévreux de l'engagement, à causer politique, culture et entreprises d’insertion
avec ses collègues de gauche.
La loi, donc, et les élus du Peuple, devraient bientôt rendre encore plus
dangereuse la vie déjà compliquée des putes, de ces femmes enchaînées, comme les autres, à l’économie (dont le maquereautage ne fournit qu’un secteur
de pointe,
temporairement innovant et illégal), de ces femmes libres, pourtant, dispensant leurs cul, chatte et bouche dans un bruit de scandale, cependant qu’une
caissière salariée soulève, de ce même corps de femme, près d’une tonne quotidienne de
marchandises dégueulasses. En déchaînant l’immense plaisir de M. Collomb et Mme Vallaud-Belkacem, lesquels, c'est bien connu (ils nous le font bien connaître) se coulent dans des torrents de jouissance chaque fois que de l’emploi,
par ici, vient à jaillir du néant.
« Marchandisation des corps », disent-ils. Et aussi « Barbarie de l’exploitation ». Ces gens n’ont, en vérité, jamais dit sans le savoir qu’une seule, unique et même petite chose.
« Un jour viendra où nous paierons. »
Félicien Rops, Mors Syphilitica |
Les faire payer, justement (à tous points de vue, certes), c’est bien ainsi que Grisélidis l’entend. Et cet instrument de vengeance, voilà que la sublime le découvre un beau
jour, un jour laid, plutôt, et terrible de plus qu’elle se prostitue
en Allemagne, auprès de soldats noirs (elle a toujours eu pour les Noirs, leur liberté et leur sexe, dit-elle, un amour sans limites)
casernés en ce pays vaincu, et retors, dans les années soixante.
Les
pires violences physiques lui sont alors imposées. Elle sauve sa vie,
plusieurs fois, d’extrême justesse. Souvent, elle manque mourir
du fait de cette clandestinité déjà imposée à l’époque, par la morale et ses amis glorieux, aux putes.
Et
puis, soudain, dans son malheur, voilà qu’est dénichée l’arme suprême, le Fléau, la maladie ignominieuse dont elle
se voit frappée, qu’elle entend bien retourner, dès lors, ivre de
haine, contre tous les monstres, tous les tartuffes l’ayant
outragée à divers degrés.
La leçon porte, aujourd’hui encore. Et ces derniers, qui n'ont guère changé, gagneraient fort à la méditer.
Grisélidis
devait certainement ignorer, quoique l’appliquant parfaitement d’instinct, cette divine consigne du camarade Panizza, dans son Concile d’Amour : va donc et baise, et les frappe tous, prêtres de base, curés, archevêques et puis, enfin, papes.
« Va, descends, et surtout n’oublie pas ! de bien respecter la hiérarchie… »
George Grosz, Les funérailles d'Oskar Panizza |
« Il
me vient une blessure à la lèvre, un bouton matelassé de blanc, hideux,
douloureux. Qu’est-ce que c’est encore ? Non, je ne veux pas y penser.
Je ne veux pas savoir. Je ne veux pas. Il y a aussi d’étranges taches
rouges, violacées, sur mon ventre. Ce n’est rien, n’est-ce pas ?
Quelques veines qui ont sauté, voilà tout. Il ne faut pas s’affoler. Pas
de faiblesse, hein ! Ne rien croire ! Je n’ai pas peur. Il ne pourra
rien m’arriver. N’est-ce pas, Seigneur ? Réponds, hypocrite, comédien !
Et l’analyse négative, alors c’est quoi, ça ?
J’ai mal, j’ai si mal au fond de la gorge. C’est une angine, voilà tout, une énorme angine carabinée. L’hiver est dur.
Ces
blessures blanches, maintenant, il y en a plusieurs qui se relaient,
qui s’avancent au bord de ma bouche. Le rouge à lèvres sur elles ne
prend pas. Elles restent là, obstinément, luisantes, poreuses,
blanchâtres. Je ne peux presque plus rien avaler. C’est terrible, cette
infection des amygdales qui refuse de céder aux pastilles habituelles.
Je vais étouffer si ça continue ! Ne pas penser ! Suce des pastilles, gargarise-toi, tais-toi !
Deux
mois, avait dit la doctoresse. Si c’était ça ! Je n’embrasse plus
personne. Ça fait trop mal. Au moindre attouchement, c’est à hurler. Ces
blessures, elles sont vivantes. Elles bougent, elles voyagent sur mes
lèvres. Comme de petites bouches qui bouffent la mienne.
Je
me cramponne, je ne veux pas encore m’avouer vaincue. Et pourtant, si
je transportais maintenant cette pourriture ? Si elle était incrustée en
moi, dans ces blessures qui remuent et qui souffrent ? Si j’allais en
donner aux autres ? Aux Noirs, aux Allemands ? Eh bien, mais qu’ils en
crèvent ! Le sang noir est plus fort. Qu’il résiste ! Les autres, je
m’en fous. Chacun son tour !
Un
matin, plus aucun doute n’est possible : toute la paume de mes mains,
et la plante des pieds, sont piquetées de petites pointes
rouges-violettes comme des épines du rosier. Je fleuris, je pourris !
J’ai la syphilis ! (…)
Suivent
les soins et les devoirs imposés par cette royale décoration. On est
contagieux jusqu’à la deuxième piqûre. Il me reste deux nuits pour
foutre la syphilis à toute l’Allemagne comme on incendie de vieilles
hardes ! Et de ce vitriol ils engrosseront leurs épouses !
Si
je les tenais tous ! Celui qui m’a promenée en voiture toute une nuit,
dans la forêt, dans le brouillard, pour dix marks ! Celui qui m’a parlé
d’amour pendant des heures pour me voler deux marks dans mon
porte-monnaie à cinq heures du matin !
Si
je tenais celui qui m’a emmenée dans un quartier désert, loin de tout,
et m’a jeté vingt marks à la figure en menaçant de me laisser sur place
si je refusais ! Et les deux chancres de cinéma et leurs promesses de
rôle dans un film, venus à deux dans notre chambre un matin ! Et celui
qui voulait lâcher sur moi ses chiens !
Oui
tous ! Tous ! Une grande giclée de pus dans leur bouche ! Pardon,
Noirs. Pardon à trois de mes Noirs, à trois frères en syphilis. Pardon à
Roy Blaine Miller, qui l’a cuvée dans sa cellule solitaire. Pardon au
soldat en uniforme, venu l’après-midi du deuxième jour, pardon à son
sourire. Pardon au grand brutal de la caserne aux barbelés. Elle vous a
eus, la rose à l’écume rouge. Elle vous a mordus.
Mais
les autres, inconnus et mouchetés de bave écarlate ! Paix, Syphilis !
Baise et prolifère ! Bouffe les Judas ! Empuantis les Frohe Weihnachten !
Ô Tannenbaum couvert de pustules, aux verges allumées, enrubannées de
pus, chantant la gloire du petit Jésus ! Faveurs roses et ficelles
dorées, chocolats et truffes à la gangrène !
Gloria, Syphilis, Amen !
Avant
que la pénicilline ne t’emporte, mes cheveux tombés par poignées, mes
dents pulvérisées, cassées, je te les abandonne. Fais-en des bijoux pour
tes amants.
Louée
sois-tu Syphilis. Louée dans les ventres et dans les amygdales trouées.
Dans les ulcères des sexes et des lèvres brûlées ! Louée au plus haut
des yeux et sous la plante des pieds. »
Grisélidis Réal, Le noir est une couleur.
Du coup, je reprendrais bien une tranche de
Grisélidis Réal,
Prostitution
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