Jacques Noël a claboté.
On a traîné, là, nous.
Jeunes.
C'était dans le monde d'avant. Le nôtre.
Qui n'était pas le nôtre, déjà, comme monde : il ne s'agit pas de dire, abstraitement, que c'était mieux, avant : que ce monde était davantage le nôtre. C'est la grande erreur des réactionnaires dogmatiques, cela. Mais les autres nous font tellement chier, aussi, faut dire. Ce n'était pas mieux avant, qu'ils disent, les autres. Pour sûr, Arthur. Ce n'était pas mieux avant. On ne critiquait pas mieux ce monde, paraît-il. Les gens n'étaient pas plus nombreux à le faire, qu'ils disent (ni surtout : plus nombreux en tant que moins riches et soi-disant inéduqués, à le critiquer spontanément). Ouais ?
Et puis avant : on ne mangeait pas mieux, l'air n'était - partout - pas moins pollué, on ne se logeait pas pour moins cher au centre-ville de n'importe quel hyper-monde central, etc. Ouais ?
Et puis en plus, last but not least - c'est bien la preuve ultime que c'était pas mieux, avant : imagine : on n'avait même pas accès gratos à la 4G presque partout en France, ou à des liseuses Amazon pour lire Marcel Proust, ou James Joyce, ou André Breton.
On allait traîner au Regard Moderne, chez Jacques Noël.
Pas pour acheter, d'ailleurs, toujours, faut bien avouer.
Quoi qu'il en soit, c'est bien fini, tout ça.
Dieu merci.