vendredi 5 septembre 2014

Dix ans déjà (et toutes ses dents !)

 

« Certes, les données scientifiques (psychiatriques) concernant l'antisocialisme obsessionnel (ASO) sont encore rares et parcellaires.
La meilleure preuve en est qu'on ne connaît pas encore à ce jour d'antisocialiste obsessionnel qui ait été guéri de son mal ! 
Néanmoins, la façon dont les ASO s'associent, se regroupent souvent en d'éphémères structures de solidarité destinées à faire face ensemble, ne peut laisser de nous interroger et de nous faire espérer.
Car, c'est un fait.
La communauté ASO existe.
Les ASO ont leurs clubs, leurs hôpitaux, leur presse.
Ils s'échangent fréquemment femmes et maris, favorisent activement leurs carrières respectives, ne lisent souvent, mangent et boivent qu'antisocialiste obsessionnel.
Ils constituent pour ainsi dire une minorité souffrante devenue agissante, et s'efforcent habituellement d'influencer la politique de l'État par l'entremise de sympathisants placés à des postes stratégiques - que ces derniers soient eux-mêmes ou non atteints du même mal.
Je puis pour ma part certifier qu'on trouve, à l'heure où j'écris cela, des groupes d'ASO oeuvrant dans toutes les classes et tous les partis de France, noyautant ceux-ci à des fins souvent mystérieuses, voire troubles.
Autant dire que si l'on n'y prenait garde, le risque serait important de se trouver très vite devant un énorme problème de santé publique, pouvant consister - concrètement - en une phase d'insécurité généralisée, inédite et donc difficilement maîtrisable par les autorités. »

(Alassane Fingerweig, L'offensive du Traître, Éditions de L'insomniaque, 2004).

6 commentaires:

  1. Quel titre imbécile ! Pour qu'il y ait traitre, il faut qu'il y ait traitrise or depuis l'écrasement des spartakistes toute l'histoire de la social-démocratie montre qu'elle a toujours été du côté de l'ordre bourgeois et capitaliste. Il n'y a que des gogos pour penser le contraire et s'estimer ainsi trahis (ou bien encore des totos pour feindre de l'être, ce qui n'est pas mieux).

    Durruti

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  2. Dix ans qu'on entend cette critique, justement. Là non plus, donc, rien ne semble avoir changé. Ce qui justifierait encore ce (triste) anniversaire.
    Répétons, de notre côté, que tout dépend ici, en réalité, de ceux à qui l'on s'adresse. La quintessence politico-philosophique faisant votre quotidien a - il est vrai - tout compris au monde, à l'univers en général et aux traîtres, en particulier, cela dès la naissance. Ce petit texte ne s'adressait ainsi probablement pas à elle. Mais pour ce qui est des "gogos" dont vous parlez, force est de constater que tout totos, tout affranchis, tout degôche soient-ils en théorie, leur clairvoyance quant à ces traitres historiques au mouvement ouvrier que sont en effet, depuis l'origine, les sociaux-démocrates ne s'affine point avec le temps, qu'ils persistent à les trouver moins pires, à voter pour eux, à épouser leur cause contre les crapules du camp parlementaire d'en face (à la moindre poussée sarkozyste, par exemple, trop caricaturale...). Ce qui mérite, donc, un rappel tout aussi régulier de certaines évidences.
    L'élite non-gogo, elle, n'a qu'à, pendant ce temps-là, tromper son ennui ineffable en se plongeant dans quelque grimoire ou problématique hermétique, inaccessible à la masse, histoire de tromper son ennui omniscient.

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  3. Donc si je vous lis bien, vous n'êtes ni gogo (vous savez ce que sont les sociaux-démocrates), ni toto (pour votre part vous ne persistez pas à les trouver moins pires), ni de l'élite non gogo dont votre ironie témoigne du mépris dans laquelle vous la tenez. Dites donc, vous ne feriez pas par hasard partie de l'élite gogo qui fait mine de n'en pas être tout en en étant ? J'ai entendu dire qu'elle existait...mais c'est peut être une rumeur.

    Durruti

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  4. Vous lisez parfaitement bien, même si nous ne sommes pas des instituteurs. Disons qu'on est toujours le gogo de quelqu'un. Et si les gogos se plantent en masse, pas de raisons que nous ne nous plantions pas nous-mêmes dans une certaine mesure. Nous ne sommes pas si différents des gogos, vous savez ? Il n'y a pas d'hétérogénéité radicale entre eux et nous. Comme tout le monde (à l'exception, bien entendu, de vous-mêmes), nous avons des préjugés, même si nos préjugés ne sont pas ceux de tout le monde. Nous demeurons ainsi fidèles, hélas ! à ce préjugé crypto-léniniste imposant qu'on marche devant la masse (les gogos), certes, "mais d'un pas seulement". Ce pas pouvant être, éventuellement d'ailleurs, dans notre cas, un pas de côté (mais cela nous entraînerait trop loin).
    Une dernière chose : dans l'expression "tout totos, tout affranchis, tout degôche soient-ils", la virgule marque plutôt la successivité d'états différents qu'une accumulation de qualités ne concernant qu'une seule position politique ou sociale. On trouve des complaisants (occasionnels) envers les soc-dem aussi bien chez des voyous par ailleurs sans illusions au quotidien sur le monde, chez les totos par ailleurs endurcis, chez les degôche de gôche de la gôche jurant, chaque fois pathétiquement, après chaque nouvelle trahison socialiste de promesses électorales débiles, qu'on ne les y prendra plus.

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  5. Ah vous êtes touchant, le Moine, dans cet exercice de contrition duquel il ressort qu'un toto endurci (c.a.d qui a la tête dure) en voie de ramollissement donne en effet souvent un gogo encore un chouïa léniniste (il ne peut pas s'en empêcher, il a la tête dure, CQFD). Et vous m'avez rassuré également: si vous avez des préjugés, ce ne sont quand même pas ceux de tout le monde (faudrait pas exagérer, vous voulez bien vous couler dans la masse mais pas jusqu'à en adopter tous les travers ! Ouf, j'ai eu peur).

    Durruti

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  6. Vous rassurer fut un plaisir.
    Bonne journée, Monsieur Durruti.

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