jeudi 28 mars 2013

Parce que la santé n'attend pas...


lundi 25 mars 2013

Insubmersible

samedi 23 mars 2013

Un printemps d'amour


« Prompt comme une pensée d’amour, je vole à ma vengeance.»
(Hamlet, I, 5)


jeudi 21 mars 2013

Traçabilité

Nouveau rebondissement dans l'affaire dite des lasagnes à la viande de cheval. Dans un souci de transparence, l'entreprise Spanghero annonce avoir changé de fournisseur. Ce dernier, basé en France et spécialisé jusqu'ici dans l'élevage biologique à haute qualité environnementale (voir ci-dessous) a ouvert ce matin ses locaux à la presse. 


Après le feu vert des autorités concernées, qui pourrait - selon nos informations - intervenir d'ici quelques jours, l'activité devrait ainsi reprendre, dans les plus brefs délais, sur le principal site de production. C'est donc le soulagement général, dans la région de Castelnaudary. Un soulagement dont témoignait à la mi-journée le communiqué officiel du représentant local de la CFDT, Michel Nanaud-Tèque : " Nous ne sommes pas là pour empoisonner les gens. De toute façon, c'est de l'emploi tout ça. Tout ce dont nous avons besoin maintenant, c'est que les choses retrouvent leur sérénité." 
Venus soutenir l'entreprise sur place, les ministres du Dressement Reproductif de la Police (MM. Montebourg et Valls) en ont, quant à eux, profité pour rappeler devant les journalistes leur engagement sans failles en faveur du Nucléaire, filière d'avenir. Seule fausse note dans ce concert de bonnes nouvelles, Mme Duflot, également présente, a pour l'heure refusé de confirmer certaines rumeurs ayant filtré la semaine dernière des services de son Ministère, et faisant état d'une possible réquisition des locaux de l'ex-fournisseur indélicat de Spanghero, afin qu'y soient logées - en urgence - des familles en situation de grande précarité risquant de souffrir du froid, cet été.

mercredi 20 mars 2013

Femme de droite


Christine Delphy sera ce soir à la librairie Violette and co où elle causera, paraît-il, des femmes de droite.
Nous, non.








Et maintenant, un salut aux amies...


lundi 18 mars 2013

Si je comprends bien, cela ne s'arrête jamais ?

                        

Non, en effet. En principe, cela ne s’arrête jamais. Il est cependant certaines accélérations historiques venant troubler, par les débordements divers qu’elles occasionnent, cette très splendide linéarité. Les choses, alors, s’arrêtent à fin que d’autres commencent, à moins que ce ne soit l’inverse. Quelle relation établir au juste, sans faire mentir les faits, entre ces deux phénomènes ? Il vous sera loisible de reconnaître ici l’éternel problème de l’œuf et la poule, en quelque sorte, pour peu que la dialectique vous fasse horreur, et que vous considériez phénomènes et substance dans un rapport privilégié d’extériorité, d’étrangeté, voire d’indifférence absolue. 
Prenons l’exemple de ce monument, que l’on distingue vaguement au travers d’une fenêtre, dans la petite séquence cinématographique ci-dessus. Cette colonne, portant le nom de « Vendôme », constitue aujourd’hui pour certaines personnes en France un symbole, appréciable au plan esthétique, de l’immutabilité, de la permanence de leur domination paisible. Elle est dite par ces mêmes personnes orner une place par ailleurs présentée comme la plus belle de Paris au motif – inavoué – que cette place accueille, pour l’essentiel, des locaux de bijoutiers et autres marchands d’accessoires luxueux destinés à des riches pour lesquels, donc, comme indiqué plus haut, cela ne s’arrête jamais. Or, voilà quelque temps, cette même colonne Vendôme, au début de l’année 1871, se trouva sèchement mise à bas par une cohorte de gueux enthousiastes dont la représentation politique, momentanément au pouvoir, jugeait plutôt ce monument une concrète exaltation de valeurs franchement corrompues, agonisantes ou caduques, telles que, notamment, le militarisme international, le droit ordinaire du plus fort ou ce genre de peccadilles. 
Dès lors, qui croire ? 
Et surtout, pour en revenir à notre interrogation initiale : une situation historique se verrait-elle davantage précédée, suivie ou trivialement accompagnée d’une métamorphose générale de l’état des consciences ? 
La Commune de Paris, qui débuta formellement voilà 142 années, le 18 mars 1871, révéla-t-elle en tant que coup de force le mûrissement, patiemment arrivé à terme, de quelque gigantesque envie utopique, le triomphe final de quelque nouvelle société ayant creusé, vieille taupe, et s’étant jusqu’ici développée en silence dans les flancs de l’ancienne ? Cet événement – seulement assimilable à une espèce de putsch misérable – ne fit-il en réalité qu’exciter ex nihilo un grand mouvement aveugle, destiné plus tard à subir tous les maquillages mythiques et téléologiques ? Quoique nous ayons déjà là-dessus, bien sûr, notre petite idée manichéenne, la réflexion mérite d’être posée, à condition qu’on la déplace un peu. 
Car ces dernières années, certes, l’envie que cela s’arrête un jour, partout sur cette planète, n’aura pas manqué, contrairement hélas ! aux projets précis visant par ailleurs à ce que cela commence enfin. Incontestablement, par exemple, cela s’était arrêté en Argentine au début des années 2000, lorsque la crise sociale ravageant ce pays en débarrassa fort opportunément ses habitants de denrées aussi éternelles, en théorie, que l’argent, la domination de la Banque Mondiale ou la nécessité ontologique de la rigoureuse mise à l’équilibre des comptes budgétaires. En dépit de cette occasion, qui valait pourtant bien celle de Mars 1871 à Paris, cela – quoique s’étant arrêté – ne commença jamais. L’Argentine, aujourd’hui, a opéré un complet retour à la normalité. Elle arbore un taux de croissance provoquant sans nul doute chez MM. Hollande et Sapin une érection, considérable, de l’intérêt. Elle se trouve en sus désormais affublée d’un pape entendant que les choses, maintenant, commencent et finissent à sa façon seulement. Cependant qu’un peu plus loin, au Vénézuela, ne serait-ce pas, plutôt, l’inverse qui prévaut : certaines choses ayant commencé, assurément, sans que d’autres aient pour autant daigné finir ?  Ce qui est sûr, c’est que rien ne commence jamais sans quelque gigantesque désir, capable de s’imposer en même temps aux consciences concernées. Tant que ce désir ne s’empare point d’elles tout à la fois comme le plus unitaire, le plus massif, le plus créatif des désirs, aussi longtemps que le rêve ne nourrit pas – sous forme des visions les plus claires – la même intuition poétique d’un groupe majoritaire d’individus, cela ne peut ni finir ni commencer. Nous retrouvons là notre vieille obsession de la physionomie exacte (quelle serait-elle ?) d’une rue, par exemple, d’une avenue, d’une ville, quartier par quartier, numéro par numéro (y en aurait-il encore ? Et pourquoi donc ?) sous le communisme, l’Anarchie ou quelque autre nom qu’on aurait décidé de donner (cela n’a guère d’importance) à ce moment particulier où tout commence.  
« Je voyais très franchement, écrit Rimbaud, une mosquée à la place d'une usine, une école de tambours faite par des anges, des calèches sur les routes du ciel, un salon au fond d'un lac. » 
Sans ce type de vision concrète, sans cette théorie apte à danser devant vos yeux, à se superposer, presque, au morne paysage traînant encore ici, sans cette présence du grand Demain déjà prêt en vous-même, et dont seule la police – imbécile – persiste à retarder sans espoir, par débile habitude, le surgissement définitif, comment se persuader de donner son énergie, sa vie, son sang, pourquoi sacrifier les forces qui nous restent au profit de simples mots et de simples concepts ? William Morris, en son temps, essaya ce genre de choses. Sa tentative, très solitaire, fut peut-être insuffisante. Il n’est cependant pas d’autre voie. En attendant, tout continue. Qu’un infâme tyran et sa clique en viennent çà et là, ponctuellement, à « dégager » de quelque part, cela, toujours certes, demeurera bel et bon. Reste à comprendre pourquoi au juste la vermine aura dégagé, et à rêver ce « pourquoi », enfin, il conviendrait de vivre.
 
La colonne Vendôme en mai 1871

« Le soir, les boulevards illuminés, les filles, les théâtres, les discussions, enfin libres, les cafés bruyants et féeriques, un air de délivrance (…) On entre, on sort, on circule, on s’attroupe. Le rire du gamin de Paris interrompt les discussions politiques. Approchez-vous des groupes, écoutez. Tout un peuple s’entretient de choses graves, pour la première fois on entend les ouvriers échanger leurs appréciations sur des problèmes qu’avaient abordés jusqu’ici les seuls philosophes. De surveillants, nulle trace ; aucun agent de police n’obstrue la rue et ne gêne les passants. La sécurité est parfaite. »  

(Villiers de l’Isle-Adam, Tableau de Paris sous la Commune).

Risque zéro


« Ne taventure pas au bord de ton amour. » 
(Hamlet, I, 3)

samedi 16 mars 2013

Tarte à la crème


Le tour d'écrou

« Inventeur. Personne qui fait un ingénieux arrangement de roues, de leviers et de ressorts, et qui croit que c'est la civilisation. »
(Ambrose Bierce)


vendredi 15 mars 2013

Reaktionär fur Anfänger

Ein Streik.




Ein Noske.


                    

 Ein Rechnungsführer.










jeudi 14 mars 2013

Simplement pour elles


« Mon objectif, comme celui du PS, c'est de voir la prostitution disparaître. »
 
Najat Vallaud-Belkacem, ministre socialiste, 24 juin 2012




mercredi 13 mars 2013

Liebestod


                     

mardi 12 mars 2013

Bientôt sur vos écrans !


                  Et venit electio divina super...

samedi 9 mars 2013

Riche Belgique (3) : Les femmes sont-elles plus folles que les hommes ?


Voir l'épisode précédent ICI !


Comme tous les 9 mars, au lendemain de cette sinistre abomination que représente la Journée de la Femme, nous reprenons nos esprits, au souffle de quelque grande interrogation féministe de l’Histoire soigneusement occultée par le féminisme contemporain, c’est-à-dire celui des chefs d’entreprise en quête d’égalité. 
Nous vous parlions, l’an dernier, de la lutte des ouvrières de Herstal. 
En 2013, nous tenions à vous parler des folles. Des folles, oui. Des hystériques, des tarées, des qui bavent. Des qui, pour ces raisons, à force d’inquiéter ou de déranger, se voient toujours, en toute logique, copieusement enfermées par la norme des hommes, laquelle testera sur elles, dans ses asiles douillets, toutes sortes d’hypothèses et de thérapies cohérentes.
« Les femmes sont-elles plus folles que les hommes ? »
Ainsi pourrait-on présenter la problématique – que seul(e)s les plus délicat(e)s des trois sexes oseront juger outrancière – poursuivie depuis des mois par deux établissements méritant l’intérêt du côté de Namur, dans notre chère Belgique. L’admirable Musée Félicien Rops de la rue Fumal, d’abord, ouvrit le bal le 22 septembre dernier avec son exposition Pulsion[s] Hystériques ! que nous avons hélas manquée, attendu qu’elle se tenait jusqu’au 6 janvier 2013 (l’occasion, d’ailleurs, de reconnaître, avec amertume, qu’il s’agit là du deuxième événement important raté par nous au même endroit, après l’exceptionnelle rétrospective consacrée par ledit Musée Rops, au début de l’année passée, à Degouve de Nuncques, assurément l’un de nos peintres préférés). Bref, voilà comment étaient alors présentées les choses :  

« L’hystérie connaît autour de 1900 une véritable heure de gloire : ce mal mystérieux préoccupe plusieurs médecins dont le plus connu est Jean-Martin Charcot, neurologue à l’hôpital parisien de la Salpêtrière dès 1862. Le dessin et la photographie sont mis au service de la science pour documenter les symptômes spectaculaires de ces corps qui perdent le contrôle dans l’hypnose ou l’extase, libérés des contraintes de la raison. Pulsion[s] Hystériques ! présente conjointement iconographie médicale et arts plastiques pour montrer leur influence réciproque. »

Et le Musée Rops de citer, à l’appui de tout cela, quelques noms éveillant forcément la curiosité, tels que ceux de Delville, Kubin, Rops (of course), Bourgeois, Duchenne de Boulogne, Schiele, Spilliaert, etc. Tout cela devait être passionnant.Or, tout cela, c’est du passé.  
Rien n’est perdu, cependant. 
Demeurez sur la brèche. 
Car deux autres expositions, arborant des thèmes extrêmement voisins, restent visibles dans le secteur. La première – le croirez-vous ? – se tient au Musée Rops, de Namur. Pas possible, encore lui ! Elle s’intitule Loss of Control II, et fermera en principe ses portes le 5 mai 2013. Poursuivant son exploration de « la folie en art », Loss of Control deuxième du nom s’intéresse spécialement à la figure et au corps des femmes, hissés notamment par le surréalisme au rang de support principal d’une perte de contrôle planifiée, et systématique. De Dubuffet, et son questionnement sur l’art des malades mentaux, à la Nadja de Breton (qui finira internée), le regard y sera ainsi confronté au terrain d’élection, lieu de naissance, patrie originelle de pans entiers de la folie créatrice moderne : le corps féminin, plus précisément les corps féminins : « transformés, transfigurés, morcelés, déguisés. » 
La ville de Gand accueille quant à elle jusqu’au 26 mai 2013 l’exposition Femmes névrosées : deux siècles d’histoire entre des femmes et leurs psychiatres. Le Musée du Docteur Guislain – qui l’organise – avant de célébrer les artistes enfermait plutôt folles et fous, puisqu’il s’agit d’un ancien asile d’aliénés, dont la mansuétude et la bienveillance strictement scientifiques s’exercèrent conjointement au dix-neuvième siècle. Ci-dessous, sa description officielle : 

« Les femmes sont depuis toujours considérées comme plus névrosées que les hommes : elles souffraient plus souvent d’instabilité et de maladie mentale, elles étaient plus souvent tourmentées par des esprits et autres démons. En fait, sont-elles plus enclines aux « maladies de l’esprit » ? L’exposition présente sept « couples » patiente-psychiatre : un tableau remarquable de l’évolution de la société et de la psychiatrie, montrant comment certaines maladies mentales comme l’hystérie ont été liées à une époque, comment la nôtre  suscite et supporte de nouvelles formes de comportements perturbés. »

On notera l’étrangeté liminaire, presque comique, du balancement entre présent et imparfait, ainsi que la référence – non moins comique – à ces nouveaux « comportements perturbés » dont nous nous régalons, par avance, de l’exhibition glorieuse. C’est que les gantois sont de grands humoristes, de nature. Question de climat, sans doute. Charles Quint, entre autres rigolos, était gantois, non moins que George Minne ou Maurice Maeterlinck. Ce qui vous permettra, au sortir de la terrible cathédrale Saint-Bavon (comme une folle, justement !) d’enrichir le propos du célèbre chansonnier belge postulant autrefois cette oscillation typique, dans l’âme flamande, du « fusil au missel ». 
Une alternative bien réductrice.
Il est possible d’osciller, à Gand, entre missel et Asile. 
Nous croyons l’avoir démontré. 
Un joyeux 9 mars.


 

vendredi 8 mars 2013

Journée de la femme

Mesdames, vous avez 24 heures...


mercredi 6 mars 2013

Garder la main




« Bien que le corps du drapier fût parfaitement lâche et inanimé, son bras se leva et sa main sagita joyeusement, comme la queue dun chien qui revoit son maître. Cela fit naître dans la foule un long cri de surprise et ceux qui déjà étaient en marche pour sen retourner revinrent en grande hâte, comme des gens qui ont cru la pièce finie, tandis quil reste encore un acte. »

Gérard de Nerval, La main enchantée.

mardi 5 mars 2013

Jungle

Les étrivières



« Si chacun était traité selon son mérite, qui donc pourrait bien échapper aux étrivières ? »

ShakespeareHamlet (acte II, scène II).

lundi 4 mars 2013

Grosse perte

Une dernière pensée - émue - pour le professeur Pellerin, disparu
récemment. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. (Lavoisier)

        

dimanche 3 mars 2013

Fin de la semaine anticoloniale

 

 - La tête de ouam, reste à ta place !

vendredi 1 mars 2013

Miroir de l'âme

« Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. »

Charles Baudelaire, L'homme et la mer.