vendredi 31 mars 2017

Le coup est signé !


Le Moine Bleu s'attend à des rebondissements significatifs dans l'affaire du CRS renversé, lundi soir, par un ignoble chauffard dans les environs de Courcouronnes. Nos lectrices, lecteurs, et même Hannibal ! conviendront ici d'un faisceau de coïncidences troublantes, dégagées par nos soins à la faveur d'enquêtes approfondies - autant intersectionnelles que maintes fois recoupées :

1°) La malheureuse victime (en civil) semble avoir été littéralement cisaillée par un véhicule (voir ci-dessous notre point n°2) ayant effectué dans sa direction - selon les premiers témoignages horrifiés recueillis sur place - un violent coup de poisson.

2°) Le fonctionnaire - qui effectuait son jogging quotidien - sortait tout juste d'un bar, où il venait de faire publiquement état de sushis personnels, dont il s'était aussi, semble-t-il, récemment ouvert auprès de sa hiérarchie, ainsi que sur les réseaux sociaux. Il se sentait, en particulier, ces derniers temps, extrêmement sole. Quant au chauffard sans scrupules, il circulait, selon nos informations (crédibles), dans une petite citadine de couleur grise : une Fiat uno Turbot ie (modèle 1993).

3°) Aucune matraque télescopique n'a été, pour l'heure, retrouvée sur place par les services de police scientifique. 

Chacun se fera, au vu de ce bref rappel des faits, forcément lacunaire, son opinion quant à quelque liaison possible entre cet assassinat barbare et des événements tragiques survenus ces derniers jours dans la région parisienne. La piste d'une vengeance ethnique, hélas ! typiquement sournoise et fourbe, ne fait, cependant plus guère de doute...





jeudi 30 mars 2017

Biteniques

lundi 27 mars 2017

Philosophie analytique


(« C'est ici que je conserve précieusement tous les ouvrages de philosophie analytique ayant eu un impact significatif sur mon existence. »)

Shameless

vendredi 24 mars 2017

Lille en force !




















« S'il n'y a d'égalité réelle que devant les asticots, c'est qu'il n'y a pas d'égalité ; car à notre sens, nous ne pouvons employer ce terme que dans l'orbe du vivant. Si le constat est effectivement qu'il n'y a d'égalité que devant les hordes charcutières, et que donc l'égalité n'est pas de ce monde, nous ne voyons qu'une conclusion possible hormis celle, bien triste, de se contenter de cet état de fait : la nécessité de lutter contre l'inégalité qui nous frappe. Ce que n'a jamais dit Fabre, pour qui pareille argutie aurait sûrement relevé du péché d'orgueil. Ce que nous disons, nous, quoiqu'il en déplaise aux créationnistes qui continuent de louer notre entomologiste. La religion de la Nature renvoie à la Nature de la religion qui toujours oeuvre à la pacification des masses - celles des gueux - légitimement enhardies contre les exploiteurs - les monarques -, au nom de la grande harmonie. Elle n'a de cesse de détourner celles et ceux qui souffrent de la seule possibilité en ce bas monde de ne plus subir leur vie et l'outrage permanent qui leur est fait en pillant, en incendiant et en réduisant à néant châteaux et palais ainsi que l'engeance qui les habite et qui sont nos seuls ennemis. »

(extrait de la préface à L'égalité devant les asticots, de Jean-Henri Fabre, publié récemment par Les âmes d'Atala. Que l'on salue.Vous pensez bien).

Y a de la joie

CLOV - Tu crois à la vie future ?
HAMM - La mienne l'a toujours été.

(Samuel Beckett, Fin de partie)

jeudi 23 mars 2017

Faute de frappe


mardi 21 mars 2017

4 my People


« Le boss n'a pas de "doctrine" politique ferme ; il ne connaît pas de principes. Une seule chose compte à ses yeux : comment faire pour ramasser le plus de voix possible ? Il arrive fréquemment qu'il soit un être sans grande éducation. Mais habituellement il mène une vie privée correcte et irréprochable. Ce n'est évidemment qu'en matière de morale politique qu'il s'adapte aux moeurs en vigueur dans ce secteur ; en cela il ne diffère guère d'un très grand nombre de nos capitalistes qui, en cette époque d'accapareurs, n'agissent pas autrement dans le domaine de la morale économique. »

(Max Weber, Le savant et le politique)

Auto-entrepreneur

vendredi 17 mars 2017

Je marche pas (question de dignité)


« Une attitude qui exclurait la possibilité d'opposer au prolétariat lui-même ses véritables intérêts et par là ceux de la société tout entière, et qui s'orienterait en fonction de la pensée et des états d'esprit de la masse, tomberait elle-même dans la dépendance absolue de l'ordre établi. L'intellectuel qui se borne à proclamer, dans une attitude de vénération religieuse, la créativité du prolétariat et se satisfait de s'adapter à lui et de l'idéaliser, ne se rend pas compte que toute fuite devant l'effort de pensée théorique - effort que la passivité de son esprit le pousse à éviter -, ainsi que devant une opposition momentanée aux masses, à laquelle sa propre pensée pourrait le conduire, rend ces masses plus aveugles qu'elles ne le sont par la force des choses. Sa propre pensée est un facteur dynamique et critique de leur évolution. Le fait que cette pensée se subordonne totalement et dans tous les cas à la situation psychologique de la classe porteuse du potentiel et de l'idée révolutionnaires conduit l'intellectuel ainsi défini au sentiment euphorisant d'être lié à une puissance colossale, et l'incline à l'optimisme professionnel. Si, dans des périodes de grave défaite ouvrière cet optimisme est ébranlé, bien des intellectuels sont exposés au danger de tomber dans un pessimisme social et un nihilisme aussi profonds que leur optimisme était exagéré. Ils ne supportent pas que la pensée précisément la plus actuelle, celle qui saisit le plus profondément la situation historique présente et qui est en même temps la plus riche d'avenir, ait pour conséquence d'isoler et de réduire à leurs propres forces ceux qui l'élaborent.»

(Max Horkheimer, Théorie traditionnelle et théorie critique)

mercredi 15 mars 2017

Metz, à jamais !

mardi 14 mars 2017

Fugue

samedi 11 mars 2017

Un ange passe

Fukushimaths

Y en a là-dedans...

« Les mathématiciens distingués sont peu sensibles aux oeuvres d'art ; j'en trouve un aveu particulièrement naïf dans l'histoire de ce mathématicien français qui, après une lecture de l'Iphigénie de Racine, demandait en haussant les épaules : Qu'est-ce que cela prouve ? »

(Arthur Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation)

jeudi 9 mars 2017

Fame


« Oui, j'aime la femme, je l'avoue : mais ce sujet, au lieu de troubler mon esprit, l'éclaircit, au contraire, et je sais fort bien ce que je dis. Je ne suis pas féministe quand les femmes demandent le droit de voter, mais comme je le serais, si elles demandaient le droit d'avorter, le droit de disposer de leur chair comme elles l'entendent, le droit de se faire extirper un foetus comme on se fait extirper un polype ! L'embryon qui nage dans le ventre de la femme lui appartient comme ses entrailles mêmes ; il fait partie de son corps. Ou elle est esclave, ou il lui faut en reconnaître la libre disposition.»

(Remy de Gourmont, Sages-femmes, épilogues IV, 1913)

mercredi 8 mars 2017

Positivisme


Un positiviste est ce genre de personnage ne s'en tenant jamais qu'à ce qu'il voit : tenant dans la conjuration de toute extrapolation métaphysique la seule position philosophique désormais soutenable. Le positiviste entend purger les énoncés (ultime matière logique disponible) de toute hypothèse non-vérifiable empiriquement, de toute dramatique prise de risque conceptuelle visant à excéder la simple identité, la pure facticité, la très-nette existence objective des choses.

Un illuminé tenté, par exemple, de poser quelque lien organique entre le massacre d'un rhinocéros jusque dans le noir de sa cellule, par une équipe de mercenaires tronçonneurs, et toutes réalités annexes du capitalisme tardif, serait considéré, du point de vue positiviste, comme en passe de verser dangereusement, et tragiquement, dans la métaphysique. Laquelle, pour prétendre oser lier des éléments évidemment hétérogènes (valant en réalité seulement pour eux-mêmes, atomistiquement), doit également être enfin exterminée, avec la détermination théorique ayant toujours convenu au service authentique de la vérité. 

On se contentera, au mieux, d'examiner la valeur statistique de l'énoncé pédagogique suivant, affiché bien en vue dans les jardins zoologiques de l'univers, et bien entendu circonscrit à la seule occurrence des espèces animales sauvages, dites en voie d'extinction : L'élevage en captivité est leur seule chance de survie.

mardi 7 mars 2017

Mérites comparés des terrorismes français et allemand

 (Emmanuel Kant, fiché S comme : Si tu veux prouver l'existence de dieu, on n'est pas couché.)

« Arrière, fantômes ! Je vais parler d'un homme dont le nom seul exerce une puissance d'exorcisme : Emmanuel Kant. On dit que les esprits de la nuit s'épouvantent quand ils aperçoivent le glaive d'un bourreau. De quelle terreur doivent-ils donc être frappés lorsqu'on leur présente la Critique de la raison pure, de Kant. Ce livre est le glaive qui tua, en Allemagne, le Dieu des déistes. À dire vrai, vous autres Français avez été modérés, comparé à nous autres Allemands. Vous n'avez pu tuer qu'un roi, et encore vous fallut-il, en cette occasion, tambouriner, vociférer et trépigner à en ébranler tout le globe ! On fait réellement trop d'honneur à Maximilien Robespierre en le comparant à Emmanuel Kant. Maximilien Robespierre - le grand badaud de la rue Saint-Honoré - avait sans doute ses accès de destruction quand il était question de la royauté, et il se démenait d'une manière assez effrayante dans son épilepsie régicide. Mais si Emmanuel Kant, ce grand démolisseur dans le domaine de la pensée surpassa de beaucoup en terrorisme Maximilien Robespierre, il a pourtant avec lui quelques ressemblances qui provoquent un parallèle entre ces deux hommes. D'abord, nous trouvons chez tous deux cette probité inexorable, tranchante, incommode, sans poésie. Et puis, tous deux ont le même talent de défiance, que l'un traduit par le mot de Critique, et qu'il tourne contre les idées, tandis que l'autre l'emploie contre les hommes et l'appelle : vertu républicaine. D'ailleurs, ils relèvent tous deux au plus haut degré du type du badaud, du boutiquier. La nature les avait destinés à peser du café et du sucre, mais la fatalité voulut qu'ils tinssent une tout autre balance, et jeta, à l'un, un roi, à l'autre, un dieu. Et ils pesèrent, exactement…»

(Heinrich Heine)

vendredi 3 mars 2017

Hypercentre


Snobs et proxénètes


1

« Le snobisme, en tant que concept dominant dans la Recherche de Proust, est l'investissement érotique de faits sociaux. C'est pourquoi il brise un tabou social, et celui qui en vient à parler de cette chose scabreuse en est puni. Si l'antithèse du snob, le proxénète, manifeste par son métier les rapports étroits entre le sexe et le profit, le snob démontre, à l'inverse, une chose qui n'est pas moins universelle : que l'amour est détourné de l'immédiateté de la personne vers les relations sociales. Le proxénète socialise le sexe, le snob sexualise la société. »


« Le snob méprise le mariage d'inclination socialement approuvé, mais il tombe amoureux de l'ordre hiérarchique lui-même, qui exorcise l'amour en lui et ne peut tout simplement pas tolérer un sentiment réciproque de ce genre (...). Pour cet amoureux passionné, l'ordre social est transfiguré en image de conte de fées, comme la bien-aimée aux yeux du véritable amant. »

3

« La régression de Proust est un morceau d'utopie. Comme l'amour, il échoue, mais il dénonce par son échec la société qui lui interdit d'exister. Cette impossibilité de l'amour qu'il a représentée dans ses personnages mondains, et principalement dans la vraie figure centrale de la Recherche, le baron de Charlus, qui ne conserve plus à la fin que l'amitié d'un proxénète, s'est répandue entretemps comme un froid mortel sur l'ensemble de la société, où le fonctionnement global étouffe l'amour désintéressé partout où il se manifeste encore. C'est en cela que Proust est prophétique, comme il le dit un jour des juifs. Il s'est humilié à briguer les faveurs de gens foncièrement réactionnaires comme Gaston Calmette et Léon Daudet ; mais il y a quelqu'un qui portait le monocle certains jours : il s'appelait Karl Marx. »   

(T.-W. Adorno, Notes sur la littérature).

Très russe

Du 22 novembre 2016 

au 4 mars 2017 (Palais Garnier)

jeudi 2 mars 2017

Le concept d'angoisse


« Posons donc que l'homme, comme Dasein, est de fond en comble ek-sistence, c'est-à-dire ek-stase et ex-haussement dans la vérité de l'être, nous pouvons dès lors le déterminer en lui-même comme l'objet d'une élection, le destinataire d'une convocation qui s'adresse à lui de la part de l'être. Parmi tous les étants, l'homme seul a la dignité d'être ek-sistant. L'homme seul a le privilège d'être pour ainsi dire appelé, interpellé par l'être. (...) L'angoisse dont il s'agit ici n'est pas le malaise pathologique, dont Janet ou Freud, et non Heidegger, ont très bien traité, mais en elle s'annonce en vérité ce qu'il y a de suspension précaire au centre de la solidité la plus essentielle (...). Dans toute convocation à la lumière de l'être est déjà inscrite une révocation non moins inéluctable. »

(Jean Beaufret, Heidegger et le problème de la vérité)