Merci à l'amie A., toujours vigilante en ses promenades...
Bon. Il paraît que les bobos sont un mythe. C'est Sylvie Tissot, prof de fac et militante de base aux Indigènes de la République, qui l'assure, dans un bouquin choral récemment sorti, épaulée de quelques collègues sociologues. Pourquoi pas, après tout. On ne demande qu'à apprendre. Notre question sera simple : si les bobos n'existent pas, comment qualifier, au juste, le type sociologique du proprio de restaurant parisien capable de produire la publicité ci-dessus ? Oublions, si vous le voulez, la notion de mépris de classe, il est vrai un brin surannée, vous avez raison (et certes, les mots sont importants). Il faut bien, cependant, et malgré tout, que ledit proprio, s'occupant un peu de marketing, s'adresse en toute conscience à une certaine niche, à un certain coeur de cible intéressant la prospérité de son affaire. En d'autres termes, il faut bien qu'il y ait, à cela, une certaine utilité, que cela attire du monde : le monde, précisément, capable de rigoler uniment à cette publicité, le monde déterminé, par un certain nombre d'habitudes sociales, ou de réflexes homogènes du même acabit, à se trouver séduit par elle, au point de vouloir soudain, irrésistiblement, se déplacer comme un seul homme, comme une seul femme, le dimanche, jusqu'à l'endroit concerné, pour y manger vegan et se retrouver plaisamment entre soi, histoire de tuer l'après-midi du dimanche. Il est vrai que même au plan logique, et dialectique, la notion de classe, ou d'ensemble, fera toujours problème. Regrouper des individus en classes (socio-économiques, en l'occurrence : telle que cette notion de bobo l'implique) ne serait-ce pas faire grandement violence à la différence, à la singularité irréductible de modes de subjectivations décidément inassignables ? Pas bête, ce que vous dites. Bref, nous voilà plongés, tels que vous nous voyez là, dans la plus douloureusement inextinguible des perplexités épistémologiques. Vous savez quoi ? Pour obtenir réponse à nos questions lancinantes, le mieux est encore d'aller à la source, de s'imprégner de l'ambiance. Alors, au gré d'une de vos balades de ces jours prochains, camarades parisiens et parisiennes, pourquoi ne pas tout simplement vous déplacer jusqu'à l'adresse indiquée ci-dessus ou, à défaut, contacter massivement les principaux intéressés, par tous moyens disponibles et nécessaires, à fin d'éclaircissements salutaires ? Bobo ou pas, faut dire, un brunch de prolo à 17 euros, c'est tentant.
Vache, 17 euros !? Je viens de regarder, c'est plus cher que tout ce qu'on peut trouver chez Buffalo (pas du meilleur marché, dans mon souvenir). C'est moi, ou l'absence de viande n'empêche pas les marges moelleuses ? D'accord c'est Paris, mais quelque chose me dit quand même que les prolos iront devenir minoritaires ailleurs.
RépondreSupprimersuper billet.
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