ERNSTE STUNDE
Wer jetzt weint irgendwo in der Welt,
ohne Grund weint in der Welt,
weint über mich.
Wer jetzt lacht irgendwo in der Nacht,
ohne Grund lacht in der Nacht,
lacht mich aus.
Wer jetzt geht irgendwo in der Welt,
ohne Grund geht in der Welt,
geht zu mir.
Wer jetzt stirbt irgendwo in der Welt,
ohne Grund stirbt in der Welt:
sieht mich an.
(R.-M. Rilke, 1900)
***
Qui maintenant pleure quelque part dans le monde
Sans raison pleure dans le monde
Pleure sur moi
Qui maintenant rit quelque part dans la nuit
Sans raison rit dans la nuit
Rit de moi
Qui maintenant marche quelque part dans le monde
Sans raison marche dans le monde
Vient vers moi
Qui maintenant meurt quelque part dans le monde
Sans raison meurt dans le monde
Me regarde.
Sans raison aussi qu'en lisant et écoutant ce poème je me suis remémoré la chanson "My Forgotten Man" chantée par Joan Blondell et Etta Moten dans Gold Diggers of 1933 de Busby Berkeley. Une sorte de correspondance baudelairienne étrange ou de hasard objectif, puisqu'apparemment cela n'aurait rien à voir avec ce poème de Rilke, mais que ça à voir tout de même.
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=CzMy7-7WV44
Superbe, et pas qu'un peu.
RépondreSupprimerÇa me réconcilie avec la Colette.
zétiez faché ?
RépondreSupprimerSi peu. Juste certaines réserves vis à vis de la glorification de certaines causes.
RépondreSupprimerPardon, je m'exprime mal. Disons que la Dame m'a souvent causé une certaine irritation par sa grandiloquence sur certains sujets. Mais sans jamais douter de sa sincérité.
RépondreSupprimerChanson magnifique, merci...
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