Averroès (ou Ibn-Rochd de Cordoue) demandant pardon à l'entrée de la mosquée de Fez, vers 1195 (gravure tirée de La vie des savants illustres, de Louis Figuier,1866)
« Nous voudrions qu'Ibn-Roschd eût dit plus clairement qu'il ne l'a fait : L'unité de l'intellect ne signifie pas autre chose que l'universalité des principes de la raison pure et l'unité de constitution psychologique dans toute l'espèce humaine. On ne peut douter cependant que telle ne fût sa pensée, quand on l'entend répéter sans cesse que l'intellect actif ne diffère pas de la connaissance que nous avons de l'univers, que l'immortalité de l'intellect désigne l'immortalité du genre humain, et que si Aristote a dit que l'intellect n'est pas tantôt pensant, tantôt ne pensant pas, cela doit s'entendre de l'espèce, qui ne disparaîtra jamais, et qui sur quelque point de l'univers exerce sans interruption ses facultés intellectuelles. Une humanité vivante et permanente, tel semble donc être le sens de la théorie averroïstique de l'unité de l'intellect. L'immortalité de l'intellect actif n'est ainsi autre chose que la renaissance éternelle de l'humanité, et la perpétuité de la civilisation. La raison est constituée comme quelque chose d'absolu, d'indépendant des individus, comme une partie intégrante de l'univers, et l'humanité, qui n'est que l'acte de cette raison, comme un être nécessaire et éternel. »
(Ernest Renan, Averroès et l'averroïsme)
Un énorme merci pour ces informations. J'attend avec impatience la suite.
RépondreSupprimerAmicalement.