« Sa fameuse thèse : le réel (ou l'effectif) est rationnel - la plus problématique, et partant la plus courante de ses idées - était loin d'être seulement apologétique ; au contraire, la raison chez Hegel ne va pas sans la liberté. L'une sans l'autre, raison et liberté seraient absurdes. Ce n'est que dans la mesure où le réel (l'effectif) laisse transparaître l'idée de la liberté, donc l'auto-détermination de l'humanité, qu'il peut passer pour rationnel. Scotomiser chez Hegel cet héritage de l'Aufklärung et prétendre qu'en fait, sa logique n'aurait absolument rien à voir avec la disposition rationnelle du monde, c'est le falsifier. »
(Adorno, Trois études sur Hegel)
Un peu de mauvais esprit : quand je vois des photos de combattantes kurdes, je ne peux pas m'empêcher de penser aux photos des combattantes de l'URSS stalinienne pendant la seconde guerre mondiale. Je sais que la comparaison est un peu déplacée mais ce féminisme de caserne me laisse songeur. Tout comme me laisse songeur, le fait que le boucher Assad ait épargné le PYD qui d'ailleurs s'est bien abstenu d'intervenir pendant la révolution de 2011. Bref.
RépondreSupprimerPrh
Non : pas " bref ", cher M. Prh. "Médiation", voilà, une fois de plus, le mot-clé. "Stalinisme ", dites-vous. Sans doute. Qui niera la genèse stalinienne du PKK, des YPG et de tout le reste du baratin kurdistiniste actuel (ratelier auquel bouffent, d'ailleurs, sans même y voir aucune contradiction, la plupart de nos gauchistes islamo-compatibles actuels) ? Le truc, voyez-vous, c'est que nous, on a beau faire, on préfère le baratin stalinien au baratin islamiste : question de génération, probablement, et d'histoire personnelle (d'aliénation personnelle, en l'occurrence). Pragmatiquement, ce baratin-là permet quand même plus de chose, ne serait-ce que sa propre critique immanente. Pareil avec la démocratie bourgeoise, en dépit de ce que pourront dire là-dessus tous les gauchistes fils de bonne famille et propriétaires. N'importe quel prolo comprend en une seconde qu'il vaut mieux vivre en démocratie (ou sous le stalinisme YPG) que sous le fascisme islamiste. Qu'on peut y vivre, y réfléchir, et y penser séditieusement plus facilement. Le reste, pour le coup, c'est du baratin pour appelistes, racialistes et hazaniens professionnels.
RépondreSupprimerVous avez raison, cher Moine. Mais il ne s'agissait pas pour le Père H de comparer exactement le stalinisme kurde avec le stalinisme authentique 100% kolkhozien dékoulakisé. Seulement, issu d'une vieille tradition iconoclaste rigoriste, il a tendance à se méfier des images.
RépondreSupprimerCeci dit, il s'agissait surtout de souligner la misère et la vulgarité d'un certain gauchisme contemporain qui est tout à la fois capable, dans un même mouvement, de mépriser les soulèvements syriens de 2011-2012, tout en vouant un culte à la résistance des kurdes syriens, en reprochant, à l'instar des djihadistes, à l'occident impérialiste islamophobe la responsabilité du chaos syrien. A un tel degré de confusion, ce gauchisme-là peut se vanter – une fois n'est pas coutume – d'être irrécupérable.
Mais le Père H a déjà trop parlé et retourne au cloître.
Amitiés.
prh
je viens de tomber là-dessus:
Supprimerhttp://mondialisme.org/spip.php?article2482
prh
Plutôt intéressant, merci.
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