mercredi 8 mars 2017

Positivisme


Un positiviste est ce genre de personnage ne s'en tenant jamais qu'à ce qu'il voit : tenant dans la conjuration de toute extrapolation métaphysique la seule position philosophique désormais soutenable. Le positiviste entend purger les énoncés (ultime matière logique disponible) de toute hypothèse non-vérifiable empiriquement, de toute dramatique prise de risque conceptuelle visant à excéder la simple identité, la pure facticité, la très-nette existence objective des choses.

Un illuminé tenté, par exemple, de poser quelque lien organique entre le massacre d'un rhinocéros jusque dans le noir de sa cellule, par une équipe de mercenaires tronçonneurs, et toutes réalités annexes du capitalisme tardif, serait considéré, du point de vue positiviste, comme en passe de verser dangereusement, et tragiquement, dans la métaphysique. Laquelle, pour prétendre oser lier des éléments évidemment hétérogènes (valant en réalité seulement pour eux-mêmes, atomistiquement), doit également être enfin exterminée, avec la détermination théorique ayant toujours convenu au service authentique de la vérité. 

On se contentera, au mieux, d'examiner la valeur statistique de l'énoncé pédagogique suivant, affiché bien en vue dans les jardins zoologiques de l'univers, et bien entendu circonscrit à la seule occurrence des espèces animales sauvages, dites en voie d'extinction : L'élevage en captivité est leur seule chance de survie.

4 commentaires:

  1. Notre prison est un royaume, comme disait l'autre catho.
    Ou l'inverse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui ne nous rajeunit pas : http://lemoinebleu.blogspot.fr/2013/06/notre-royaume-est-une-prison.html

      Supprimer
  2. Encore plus que vous ne croyez.
    Il me revient un tract de 1980 qui causa, à juste titre, moult polémiques (voir la réponse de Jacques Baynac).
    Mais bon, on va pas s'appesantir. Un certain milieu s'est trouvé bien d'autres amusements, plus ou moins dérisoires, depuis.
    Amitiés.

    RépondreSupprimer