« Nous nous
comprenons tout de suite quand Gischia me demande si je suis marxiste, et que
je réponds oui, il me comprend parfaitement quand je dis qu'il y a dans le marxisme
une sombre beauté, qui me charme. J'aime les hommes seuls. Dans le
marxisme, quelle solitude humaine ! Quel désespoir d'homme seul ! Des hommes
seuls, sans Dieu, sans amis, sans amour. Nous vivons tous dans le marxisme,
même ceux qui ignorent ou combattent le marxisme. Gischia est un des hommes les
plus modernes et intelligents que j'aie rencontrés en France. Son intelligence
est moderne dans le sens non seulement d'actuel, mais dans
le sens de relier le Das da à ce qui
est notre passé, à ce qui sera notre avenir. »
(Curzio Malaparte, Journal d'un étranger
à Paris , 29 avril 1948)
Encore une fois, cher Moine, vous citez avec à propos. Ce trop de lucidité est parfois un peu effrayant mais, vu l'époque, ce genre de frayeurs, parfois salutaires, me paraissent inévitables.
RépondreSupprimerBien à vous