Jean Delville, Le crime (1897).
« Au début d'ailleurs, longtemps avant, il avait été occupé par une question : pourquoi presque tous les crimes sont-ils si facilement découverts et trahis et pourquoi les traces de presque tous les criminels sont-elles si clairement marquées ? Il était arrivé peu à peu à des conclusions multiples et curieuses et, à son avis, la cause principale était moins dans l'impossibilité matérielle de cacher le crime que dans le criminel ; c'était le criminel, presque chaque criminel, qui était sujet, au moment du crime, à une certaine chute de la volonté et de la raison, remplacées par une légèreté phénoménale, enfantine, précisément à l'instant où étaient plus nécessaires que jamais le raisonnement et la prudence. Selon sa conviction, cette éclipse de la raison et cette chute de la volonté s'emparaient de l'homme tout comme une maladie, se développaient progressivement et atteignaient leur maximum peu avant l'accomplissement du crime ; elles continuaient sous la même forme à l'instant même du crime et quelque temps encore après, selon les individus ; ensuite elles passaient, tout comme passe n'importe quelle maladie. Quant à savoir si c'était la maladie qui engendrait le crime, ou bien si le crime en vertu de sa nature particulière était toujours accompagné de cette espèce de maladie, il ne se sentait pas encore la force de le décider. »
(Dostoïevski, Crime et châtiment, chapitre 6).
« Cet aspect du concept, c'est justement cette liaison nécessaire qui fait que le crime comme volonté en soi négative, implique sa négation même, qui apparaît comme peine. »
(Hegel, Fondements de la philosophie du Droit, § 101)
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