lundi 18 mai 2015

Athènes

Athènes, 7 avril dernier, manifestation de solidarité 
avec les prisonniers en grève de la faim contre les prisons de type C.

La lutte a payé. La lutte paiera. En Grèce, les prisons de type C à régime exceptionnel, réservées aux prisonniers politiques et à cette masse irrésistible d'insurgé.e.s suscitée depuis des années par l'insupportable austérité capitaliste, sont désormais abolies. Le 17 avril dernier, le Parlement a approuvé un projet de loi pénal officialisant cet abandon. Pour en arriver là, il est permis de douter que la seule ligne politique de SYRIZA, le parti au pouvoir, ait pu suffire. Nous plaisantons évidemment, sous forme de cette pauvre litote. Depuis des mois et des semaines, les rebelles grecs, partout : dans la rue, à l'intérieur et à l'extérieur des taules, sous toutes les formes organisationnelles et politiques qu'ils aient pu déterminer (émeutes, incendies, grèves de la faim massives...) n'ont jamais relâché la pression sur ledit pouvoir. 

L'affrontement, bien entendu, ne fait que commencer, selon leurs propres termes. Certains grévistes de la faim grecs se trouvent actuellement en danger de mort, à l'exemple de Spyros Mandylas, qui refuse de s'alimenter depuis deux mois pour protester contre l'iniquité ordinaire du procès qui lui est fait. Les prisons sont toujours en place, extraordinaires ou non. Elles continueront, extraordinaires ou non,  à accueillir toutes celles et ceux qui ne s'accommodent pas de l'aménagement réformiste de politiques inhumaines lesquelles n'ont jamais cessé, tous les jours, en Grèce et ailleurs, d'isoler, d'affamer, de désespérer et de tuer. Les soi-disant lois anti-terroristes 187 et 187A sont toujours en vigueur (on attend que SYRIZA, qui dénonça leur mise en place originelle, leur réserve à présent le même sort parlementaire qu'aux prisons de type C). La loi interdisant le port de cagoule en manifestation se trouve certes, elle, bien entamée, puisque ne concernant plus désormais, comme circonstance aggravante, que les seuls vols à main armée. Il est aussi question d'un expert indépendant, systématiquement consulté au moment d'utiliser le matériel génétique d'un suspect. Dernière victoire significative des prisonniers en lutte - ceux des groupes dits de la Conspiration des Cellules de Feu et du DAK (Réseau des Combattants Emprisonnés) : une loi permettant aux prisonniers condamnés à perpétuité, ayant purgé 10 ans de leur peine et invalides à plus de 80%, de terminer leur peine à domicile avec un bracelet électronique. Cela concerne entre autres Savvas Xiros (ex-membre du groupe anti-impérialiste et anti-colonels 17 novembre), handicapé à 98% et emprisonné depuis 13 ans, qui devrait donc pouvoir quitter la prison très prochainement, au grand dam des gouvernements turcs et américains, lesquels s'en sont déjà bruyamment émus auprès du gouvernement de M. Tsipras. 

La lutte a payé. La lutte paiera. 
Nous ne pouvons ici à nouveau exprimer, vis-à-vis de la détermination, du courage et de la lucidité inébranlables dont font preuve les résistants grecs, que notre très modeste, et très inoffensive admiration
On se renseignera utilement, quant à la suite de ces événements qui sont l'Histoire, sur l'incontournable site d'informations partisanes Non Fides, dont nous saluons le travail infatigable.

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