Trouvée, sur l'excellent site Raum gegen Zement (véritable mine de raretés et pépites esthétiques en tout genre), cette saillie magnifique de celui qui fut probablement l'écrivain allemand le plus radical, en tout cas à l'époque de Wagner et Marx, lesquels comptèrent également l'un et l'autre parmi ses plus fidèles amis. On suppose (Eliza Wille, en particulier) que c'est Herwegh qui fit connaître Schopenhauer à Wagner en 1852 (au moment même, donc, où Wagner écrivait le Ring). Ce qui tend à prouver, s'il en était besoin, que pessimisme et subversion peuvent faire bon ménage, n'en déplaise à certains militants invétérés.
Bonne chance, bonne chance, et franchissez montagnes et
fleuves en vous dirigeant vers l’aurore! Un dernier baiser à
votre femme fidèle, puis saisissez votre fidèle épée ! Aussi
longtemps que notre main ne tombera pas en poussière, il faut
qu’elle étreigne fermement le glaive ; nous avons aimé assez
longtemps ; nous voulons enfin haïr!
Ce n’est pas l’amour qui peut nous aider ; ce n’est pas l’amour qui nous délivrera. Ô haine! hâte-toi de rendre ton dernier jugement ; ô haine ! Hâte-toi de briser nos chaînes ! Et partout où des tyrans respirent encore, fais que nous les saisissions avec audace. Nous avons aimé assez longtemps ; nous voulons enfin haïr !
Que celui qui possède encore un cœur, ne le laisse battre que de haine ; en tous lieux abonde le bois sec qui doit nourrir et grossir notre feu. Vous tous qui n‘avez pas déserté la cause de la liberté, chantez à travers les rues de l’Allemagne : vous avez aimé assez longtemps ; oh ! apprenez enfin à haïr!
Combattez sans relâche la tyrannie sur la terre, et notre haine finira par être plus sainte que notre amour. Aussi longtemps que notre main ne tombera pas en poussière, il faut qu’elle étreigne fermement le glaive : nous avons aimé assez longtemps; nous voulons enfin haïr !
Ce n’est pas l’amour qui peut nous aider ; ce n’est pas l’amour qui nous délivrera. Ô haine! hâte-toi de rendre ton dernier jugement ; ô haine ! Hâte-toi de briser nos chaînes ! Et partout où des tyrans respirent encore, fais que nous les saisissions avec audace. Nous avons aimé assez longtemps ; nous voulons enfin haïr !
Que celui qui possède encore un cœur, ne le laisse battre que de haine ; en tous lieux abonde le bois sec qui doit nourrir et grossir notre feu. Vous tous qui n‘avez pas déserté la cause de la liberté, chantez à travers les rues de l’Allemagne : vous avez aimé assez longtemps ; oh ! apprenez enfin à haïr!
Combattez sans relâche la tyrannie sur la terre, et notre haine finira par être plus sainte que notre amour. Aussi longtemps que notre main ne tombera pas en poussière, il faut qu’elle étreigne fermement le glaive : nous avons aimé assez longtemps; nous voulons enfin haïr !
Georg Herwegh, Le chant de la haine.
"Pessimisme et subversion peuvent faire bon ménage", oui mon cher Moine, et en ménage il arrive même quelquefois qu'y naissent de beaux enfants, des enfants du péché, bien sûr...
RépondreSupprimerAbbé Lecornu (dit le cocu)
Les filles de prêtre, Monsieur l'Abbé, ont toujours été nos préférées. A condition, bien entendu, que le prêtre en question soit marié. Sans en avoir le droit.
RépondreSupprimerSe marier !? Mais vous n'y pensez pas ! Et pourquoi pas se revendiquer gay, pendant que vous y êtes ! Mes confrères pédés du séminaire ne le comprendraient pas. Il y a quand même des traditions à respecter dans le péché, mon cher Moine ! Alors, cocu, oui, mais hors mariage, il va de soit.
RépondreSupprimerAbbé Lecornu (dit le cocu)
Les voies du péché, M. l'abbé, sont impénétrables. De même, celles du cocu.
RépondreSupprimerLa haine est parfois bien fatigante et requiert une belle énergie. Pour ma part, je me contente souvent d'une bonne vieille détestation de derrière les fagots, contre le genre humain et ses turpitudes, et contre moi-même il va de soi. C'est quand même moins détestable, et parfois bien salutaire.
RépondreSupprimerLe tout sans faire de mal à une mouche, bien évidemment, sauf en cas d'absolue nécessité.
Bien à vous,
Catherine
Chère Catherine, comme disait quelqu'un, c'est parce que nous aimons sans limites que nous haïssons infiniment. Et vice versa.
RépondreSupprimerPour parodier Marguerite Duras***, on pourrait dire "Il faut beaucoup aimer les gens, pour les aimer. Beaucoup, beaucoup. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter".
RépondreSupprimerCatherine
(*** que j'aime beaucoup, pour l'aimer, sans cela, etc.)
Tout de même, hélas ! (souvent), Marguerite déraille.
RépondreSupprimerPutain de camion.
c'est pour cela qu'il faut beaucoup l'aimer, pour l'aimer. Beaucoup. Sans cela ce n'est pas possible, on ne peut pas la supporter.
RépondreSupprimercatherine