« C'est un peu plus compliqué que ça... »
Expression parfois suivie du morphème «Mon ami» (vieilli), plus souvent précédée de ces deux autres : «Désolé, mais...» et «Je crois hélas que...», l'allure concessive, le regret vague impliqués ensemble par semblable dispositif préparatoire se trouvant expliqués, notamment, par la célèbre définition du «spectateur de première classe» fournie par Guy Debord au chapitre 21 de ses Commentaires sur la Société du Spectacle : «Les bribes d’information
que l’on offre à ces familiers de la tyrannie mensongère sont normalement
infectées de mensonge, incontrôlables, manipulées. Elles font plaisir
pourtant à ceux qui y accèdent, car ils se sentent supérieurs à
tous ceux qui ne savent rien. Elles ne valent du reste que pour
faire mieux approuver la domination, et jamais pour la comprendre
effectivement.»
Ou comment l'intelligence prétendue, et bien sûr illusoire, de l'état des choses en désigne plutôt l'apologie réelle.
Exemple : «Une bande d'odieux patrons-vampires capitalistes, et de propriétaires assoiffés de sang, c'est bien ça ? Exploitant sans pitié une masse gigantesque, imbécile, d'asservis volontaires, anesthésiés par la religion, le sport professionnel, l'esprit boutiquier et la télévision ? Désolé, mais les choses sont un peu plus compliquées que ça...»
Ah les cuistres effectivement qui prétendent avoir mieux compris les subtilités que tout le monde !
RépondreSupprimerIl arrive cependant que, lassé des décoctions de fleurs de simplification, on repique au truc, et qu'on se fasse une bonne vieille injection de complications, parmi les plus obscures et fichées au grand banditisme des complications. On se sent alors revivre. Car pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.
Catherine, vous nous enlevez les os de la mouche.
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