Max Švabinský, La confluence des âmes (1896)
La chaleur l'éveilla et la moiteur, sur son torse. Il passa, dessus, sa main et déjà, dans le noir, la chercha, fit aller le renflement de sa paume contre ses reins, dont il combla l'une des fossettes, puis l'autre, étalant la sueur qui stagnait sur ses hanches, et soudain empoignant celles-ci, tirant vers lui, vers le haut, les roulant, ces petites charmeries, se fondant en elles, qui débordaient ses mains. Il se colla à elle. Tous deux s'emboîtèrent. Elle dormait profondément. Le petit ronflement même qu'elle produisait lui semblait un ravissement d'intimité et de chaleur. À mesure qu'ainsi attaché à elle, l'épousant, il la sentait, l'écoutait respirer, abandonnée, et vivre, la peur qu'un jour - serait-ce une nuit ? - elle meure, disparaisse de son existence, de son lit, de son corps inquiet, incapable - sans elle - de quelque repos ni confiance, la peur, alors, gravissait en son âme des sommets très convenables.
(Laurent Zaïche)
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