« Je suis ce qu’on appelle un antisocialiste obsessionnel (ASO).
Certains sont antisémites, anti-vin rouge avec la salade, anti-Pedro Almodovar.
Moi je suis antisocialiste obsessionnel.
C’est comme ça.
Quand
j’étais petit, pour m’effrayer et me faire tenir sage, on s’en venait
me raconter au lit l’histoire du grand méchant Fabius assoiffé de sang,
ou encore d’un monstre au long nez, à la voix mortifère et n’ayant de
l’or que le nom, celle – encore – d’un gros licencieur, ennemi des
ouvriers noirs et arabes (les fameux ayatollahs) de chez
Talbot, à la fois mou et roi, et puis l’histoire de leur chef, à tous,
leur chef : un gnome aux dents et au passé de travers, ayant trouvé
jadis son plaisir à se parer d’une francisque, à faire couper en deux
l’Algérien insurgé, à couvrir un génocide africain, à refuser des armes
aux Bosniaques, et puis qui, finalement, de ces forfaits, était parvenu
à se dégager, à s’absoudre, à se blanchir.
À vaincre.
Le chef historique des traîtres.
Bien sûr, avec le temps, les lectures et l’expérience aidant, je m’étais sorti de tous ces enfantillages.
J’avais changé.
D’antisocialiste primaire, j’étais devenu antisocialiste obsessionnel. »
Alassane Fingerweig, L’offensive du Traître, 2004 (épuisé en librairie mais en principe toujours disponible auprès des éditions de l'Insomniaque).
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