Photographie : Frantisek Drtikol.
« Notre amour avait un pouvoir sur le monde :
chacun était sous le charme
quand nous passions à pas lents comme si
nous emmenaient à la fête
une barque et des chansons.
Débraillés, le duvet de la couverture
encore dans le cou
nos voix ressemblaient
aux voluptés du rossignol et du chacal
emmêlées dans l'air.
Nous savions les réponses
aux anges gardant les portes
qui sévèrement séparent la tristesse
de la terre et du ciel.
(— Oui, nous allons rester...
— Tant que cela dure...
— Nous admirons le renard quand il court...
— Nous écrirons des poèmes jusqu'au bout de la vieillesse
jusqu'à l'extrême douleur physique.
Il est rare qu'on étreigne
il est rare qu'on redoute
la mort autant
que lorsque dans nos mains
l'amour
devient le sceptre
du pouvoir sur le monde. »
(Katerina Anghelàki-Rooke,
extrait des Papiers dispersés de Pénélope).
Quel beau rayon de soleil ! Il donne bien envie de retourner au lit !
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