jeudi 10 novembre 2011

Caliban





« Cette île est mienne de par ma mère Sycorax, et tu me l’as prise. Aux premiers jours de ton arrivée, tu me caressais, tu faisais cas de moi, tu me donnais de l’eau avec des baies dedans, tu m’apprenais le nom de la grosse et de la petite lumière qui brûlent le jour et la nuit ; si bien que je t’aimai et te montrai toutes les richesses de l’île : les sources fraîches, les salins, les lieux arides, les lieux fertiles… Je veux être maudit pour avoir fait cela ! Que s’ébattent sur vous tous les charmes de Sycorax, crapauds, scarabées, chauves-souris, car je forme tout votre peuple, moi qui naguère étais mon propre roi ; et vous me confinez comme un pourceau en ce dur rocher… »

                                                       
          Shakespeare, La Tempête.


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