« [Vers 1880] si, comme le croyaient généralement les Blancs, la cocaïne était une incitation à la violence des Noirs contre les Blancs dans le Sud, cela donnait quelque sens à leur réaction contre ses utilisateurs. La peur du Noir sous cocaïne coïncida avec une recrudescence du lynchage et de la ségrégation légale ; on vota des lois, toutes faites dans le but de lui retirer tout pouvoir politique et social. La peur de la cocaïne a pu augmenter la crainte que le Noir ne quitte son rang ; elle témoigne aussi à quel point la cocaïne donnait libre cours au défi et à la vengeance. Jusqu'ici, les faits n'ont pas encore prouvé que la cocaïne provoqua une vague de crimes, mais plutôt que le pressentiment de la rébellion noire suscita la terreur blanche. Des anecdotes se tissaient souvent autour de la force, de l'adresse et de l'efficacité surhumaines qui résultaient de la prise de cocaïne. Une des superstitions les plus terrifiantes à son sujet était qu'elle améliorait fortement l'adresse du tireur d'élite. Un autre mythe soutenait que la cocaïne rendait les Noirs insensibles aux simples balles de calibre 32 ; on dit que ce mythe fut cause de l'abandon des revolvers chambrés en 32 par les polices du Sud, qui leur préférèrent désormais le calibre 38. »
(David F. Musto, The American disease : Origins of Narcotic Control)
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