Don Westlake
« Ce qu'il y a, c'est que je ne suis pas écrivain. Mais peut-être ai-je suffisamment insisté là-dessus ? Tant pis. C'est ça, mon drame. Par un caprice de la destinée, j'ai été introduit dans une salle où se déroule un festin inouï. Autour de moi, les gens se pressent vers la table, et plus ils avancent, plus exquis sont les mets. Je n'avais pas faim avant d'entrer, mais l'odeur de la mangeaille, le spectacle des convives en train de se régaler, j'ai fini par être pris de fringale, moi aussi. Mais pour avoir à manger, il faut le demander. Et moi, je ne parle pas la langue. Je ne sais que montrer du doigt. Et quand on montre du doigt, on n'a droit qu'aux patates bouillies. Alors, je mange mes patates bouillies, en regardant les autres s'empiffrer de caviar autour de moi, et en regrettant amèrement de ne pas parler la langue. »
(Donald Westlake, Adios Schéhérazade).
Coucher la patate chaude sur le papier et n'y voir que la purée de sa cervelle.
RépondreSupprimerUn peu de porno pour épicer le bouilli...
Quelques lignes plus haut, le gars raconte qu'il a bien essayé autre chose : s'intéresser, par exemple, comme journaliste de pointe, à " Reinhart Heydrich, le monstre de Belsen."
RépondreSupprimerMais voilà que son patron réplique aussitôt : " C'est un peu du réchauffé, Ed."
La purée, toujours.
La purée de poisse.