jeudi 19 mars 2015

Bien sûr, il faut apprécier le féminisme d'avant-garde...

... et les artistes qui vont avec. Sans parler d'entraver quelque chose à l'alboche. Si, outre ces trois premières qualités, vous ajoutez celle d'habiter non loin de Hambourg, pourquoi ne pas vous rendre brièvement à la Kunsthalle de cette ville, qui consacre ces temps-ci une exposition à la Feministische Avant-garde des années 70 ? (1970, s'entend, ce qui exclut de fait toute référence à Nina de Villard et sa bande, ce qui est fort chagrinant, mais enfin, passons). Que faire ensuite, après le spectacle, nous demanderez-vous ? En d'autres termes : où aller boire pour oublier ? Certes, gentrification universelle oblige, la Reeperbahn ne doit plus être, de longue date, si même elle existe encore formellement, cette sündingste Strasse der Welt («rue la plus débauchée du monde») que l'on connaissait jadis. Et l'on produit sans doute plus désormais, du côté d'Altona, de graphistes PAO ou d'architectes en série que de libelles érotiques subversifs. Mais enfin, tentez votre chance. Qui sait ! Il suffit, après tout, d'une belle rencontre pour sauver sa journée, en Allemagne comme ailleurs. 


À noter que dans le cadre de cet événement (note pour plus tard : il faudrait vraiment que nous arrêtassions, nous-mêmes, de nous exprimer comme des cadres artistiques), la plate-forme CALL propose une série d'installations et montages sonores baptisée, quelle surprise ! AUDIOCALL. Marie Rotkopf y propose, par exemple, son Manifeste anti-romantique, ce qui a évidemment pour nous valeur d'agression, mais bon, au temps lointain de notre adolescence, la dame - que nous avons un peu connue - ne manquait ni d'énergie ni d'intelligence, ni même d'humour et d'auto-dérision, tous éléments dont nous vous suggérons d'aller vérifier la permanence hambourgeoise tranquille, tout au moins la longévité.


5 commentaires:

  1. N'entravant que couic au germain, je n'irai donc pas voir là-bas si elles y sont. J'ai, par contre, le souvenir d'avoir apprécié - c'était il y a longtemps, d'où le voile qui entoure la chose - le Vagit Prop d'Annie Lebrun.

    Dans son genre, j'avais aimé ce coup de parapluie dans la fourmilière. Mais tout ça est si loin, à présent... Il faudrait que je remette la main sur l'ouvrage, histoire de préciser la sensation.

    L'avez-vous lu, Moine ?

    Le bonjour chez vous.

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    1. Pas encore, non. Nous n'avons découvert, faut avouer, la belle Annie que très récemment, quelques mois à peine avant la dernière expo Sade, notamment grâce aux prescriptions enthousiastes de l'ami G., que nous saluons au passage.

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    2. Salutations bien évidemment retournées, cher Moine.

      Pierre le Vagit-Prop de 1977 (au Sagittaire, me semble-t-il, j'ai ça quelque part mais pas sous la main) a ensuite été réédité chez Ramsay/Pauvert en 1990, puis en 2010 aux Éditions du Sandre.

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    3. Merci, dear George.
      Il est possible que je mette la main à la bourse (si j'ose dire) pour me procurer le livre au Sandre.

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  2. Oh la la !
    Hein ? Quoi ? Annie Le Brun porte un voile ? ;-)))

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