mercredi 5 septembre 2018

La meilleure nouvelle de la semaine


Il peut parfois être dangereux d'occuper militairement un territoire préalablement envahi et meurtri à coups de bombes, de massacres de masse, de viols, d'exactions barbares en tout genre. Au début, certes, dans l'euphorie de la victoire, on fait le malin. On parade, on pille, on instaure la charia à usage de filles indigènes ayant trop longtemps jusqu'ici vécu comme des putes. On expulse, aussi, on lynche, on épure ethniquement, et tout semble aller comme sur des roulettes. On dirait le Sud, comme dirait l'autre. On pourrait vivre comme ça plus d'un million d'années, et toujours en été. Sauf que non, en fait. L'automne vient immanquablement - c'est moche - précédant le grand hiver transcendantal de l'oppression. Et bientôt, insensiblement, les choses se gâtent. Dieu-tout-puissant étant parfois impénétrable à défaut d'être incontestable, il lui prend souvent de rappeler à lui, de manière précoce, certains de ses serviteurs les plus zélés, à qui la veille encore, insolemment, tout réussissait et souriait. M. Ahmad Samir Brier (voir la photo ci-dessus) était l'un de ceux-là. Il était commandant de la soi-disant 23ème division, composante djihadiste (parmi tant d'autres) de la soi-disant Armée Syrienne Libre, collectif de supplétifs islamistes armés, financés, soutenus à bout de bras par l'islamiste modéré Erdogan. M. Ahmad Samir Brier s'est fait réduire en poudre, lundi 3 septembre en fin de soirée, avec 15 de ses hommes, par des partisans kurdes des YPG qui menaient une opération autour du village de Taranda, région d'Afrin. Le même jour, lesdits YPG s'en sont également pris, avec un certain succès (voir la vidéo ci-dessous) à une base du Front du Levant, autre organisation salafiste occupant le territoire kurde, dans le secteur de Khalta. Les estimations des pertes turques et pro-turques varient, là, entre quatre et six combattants. Pour le seul mois d'août, les troupes occupantes auraient ainsi perdu environ 60 de leurs membres, à la faveur de 18 opérations, selon les YPG. À en croire le (plus crédible) Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, ce sont 112 mercenaires islamistes et soldats turcs qui ont été tués à Afrin depuis leur victoire de Mars. Il y a décidément des victoires qui sentent le sapin. Nous souhaitons à M. Ahmad Samir Brier une joyeuse entrée en Paradis. Il la mérite, comme tous ceux qui lui ressemblent.

2 commentaires:

  1. Il faudrait savoir combien de soldats turcs sont mort. Pour ce qui est des auxiliaires sacrifiables (en cas de retrait ils poseront bien moins de problème morts), ils viennent d'en recruter quelques milliers de Jaish al-Islam, et ce n'est pas fini. À tout point de vue on est loin du Vietnam ou de l'Afghanistan.

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    1. Vous oubliez un détail de taille : celui de la solde. En quelle monnaie ces mercenaires sont-ils mensuellement payés ? L'effondrement programmé de la livre turque (et de l'économie, de manière générale) : espoir le plus prometteur pour tous les adversaires de ce régime de merde.

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