(Ernst Bloch, avec Rudi Dutschke et son fils Hosea-Che, vers 1970)
«Le vieillard qui, dans la fraîcheur du soir, est assis devant sa porte
et passe tout son temps à dresser le bilan de sa vie écoulée, ce cliché de
l’image-souhait d’une vieillesse vue par Grimm n’a plus cours aujourd’hui, tant
du point de vue économique que comme attitude en soi. Ce qui, par contre, a
toujours cours, c’est le souhait sage et si bien harmonisé avec le besoin de
quiétude, de voir la roue de la vie enfin cesser de tourner à vide. Et cet
amour du calme peut être plus étranger à la chasse à courre capitaliste que ne
l’est une jeunesse pour qui la vie se confond avec une poursuite. Ici la
vieille génération (dont le monde bourgeois n’avait que faire) a le droit
d’être… antique. D’être éminente aussi, en proposant une attitude, en employant
certains mots, en embrassant les choses d’un regard qui a cessé de refléter le
goût du jour et de le servir. En incarnant une époque où tout n’était pas
qu’affairement et surtout : l’époque où tout s’apaisera à nouveau.»
(Ernst Bloch, Principe Espérance)
Ah c'est beau ça. Le texte et l'image.
RépondreSupprimerCertes, mais la sagesse ne viendra jamais !
RépondreSupprimerPeut-être. Encore faudrait-il avoir le loisir de vérifier concrètement cette glorieuse hypothèse. Certains jeunes esprits, par ailleurs dotés de corps et de chair, eussent apprécié d'éprouver par eux-même cette soi-disant vanité de la sagesse finale, et dernière. Nous pensons, par exemple, à Rudi Dutschke, ou à Rémi Fraisse, pourquoi pas ! Ou encore à un bon paquet d'enfants syriens, afghans, français, etc de ces temps-ci.
SupprimerOui, un excellent choix.
RépondreSupprimerCela requinque.