dimanche 7 juin 2015

Travail, Famille (suffisamment bonne), Patrie !

 
- Mais pose-le là, ton jus d'orange Bio, connasse ! 
-  Chéri ! Surveille quand même un peu ton ambivalence devant les enfants ! L'idée, c'est pas d'en faire des djihadistes, non plus !

« Il y a donc deux éléments principaux grâce auxquels la famille contribue à la maturité émotionnelle de l'individu : l'un consiste à ménager en permanence à l'individu la possibilité de se montrer fortement dépendant ; l'autre consiste à lui offrir l'opportunité de se déprendre des parents au profit de la famille, de la famille au profit de l'unité sociale située juste en dehors de celle-ci, et de passer de cette unité sociale à une autre encore. Ces cercles qui s'élargissent constamment, au point de devenir les regroupements politiques, religieux ou culturels de la société, voire le nationalisme lui-même, sont les produits finaux de quelque chose qui commence avec le soin maternel, ou le soin parental, puis continue en tant que famille (si fort que nous aspirions à un regroupement international, nous ne pouvons nous permettre de négliger l'idée du nationalisme comme stade de développement). C'est la famille qui semble particulièrement désignée pour porter la dépendance inconsciente vis-à-vis du père et de la mère véritables, et cette dépendance couvre le besoin de l'enfant grandissant d'accomplir une rupture dans la rébellion. »

(Donald W. Winnicott, La famille suffisamment bonne)

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