Theodor Adorno, babamüllien en puissance.
Novembre 1942 (aucune date plus précise n'étant spécifiée pour ce rêve) :
« Je discutais avec mon amie X des arts érotiques dont je la jugeais capable. Je lui demandai alors si elle pourrait par le cul
[en français dans le texte]. Elle accueillit la question avec beaucoup de compréhension et répondit que certains jours elle pouvait, certains autres non. Aujourd'hui justement c'était impossible. Cela me parut plausible, mais je me demandai si c'était la vérité ou un prétexte pour se dérober à moi à la manière des putains. Elle expliqua alors qu'elle pouvait faire d'autres choses, bien plus belles, des choses hongroises dont je n'avais sans doute jamais entendu parler. À ma question avide, elle répondit : eh bien, par exemple, le babamüll. Elle commença à m'en faire l'analyse. Mais il s'avéra bientôt que cette prétendue perversité était une opération financière très compliquée, qui m'était parfaitement incompréhensible mais de toute évidence illégale, une sorte de méthode sûre pour émettre des chèques sans provision. J'attirai son attention sur le fait que cela n'avait rien à voir avec les choses de l'amour qu'elle m'avait promises. Mais elle me signifia d'un air supérieur et inflexible que je devais faire bien attention et avoir de la patience, le reste allait venir. Comme je ne comprenais plus le contexte depuis longtemps, je doutais d'apprendre un jour ce qu'était le babamüll.»
(Theodor Adorno, Mes rêves)
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